L'An Mille a été en France, comme dans une grande partie de l'Europe occidentale, une grande rupture avec le passé et l'annonce des temps nouveaux.
L'architecte du Moyen Âge ressemble étrangement à celui de la Renaissance, de l'époque classique, du monde moderne. Strictement lié au maître d'ouvrage qui le choisit, il cherche à trouver des solutions à l'ambition de celui-ci. Isolé, il reste un homme d'imagination. Son génie s'épanouit le jour où il rencontre le maître d'ouvrage qui l'oblige à concrétiser sa pensée, à la réaliser. L'architecture naît de ce binôme: un maître d'ouvrage, un maître d'oeuvre.
Deux des "trois soeurs" de Provence, Silvacane et le Thoronet, ne sont plus des abbayes vivantes. Pour autant, elles n'en demeurent pas moins des lieux propices à la contemplation et à l'émotion esthétique : leur consécration artistique a succédé à leur progressif effacement religieux. La troisième, Sénanque, est redevenue un lieu de prière.
Les hommes de l'an mille, qui ont su préserver un héritage exceptionnel, ont laissé place à une génération nouvelle, mieux adaptée à la réalité de la fin du XIe siècle et au début du XIIe. Maîtres d'ouvrage, maîtres d'œuvre, artistes et professionnels ont conçu et réalisé des œuvres qui relèvent d'une esthétique en rupture avec celle de Constantin : l'art roman. (page 49 - Chapitre II))
Quelle que soit la technique, enluminure, orfèvrerie, sculpture..., l'image explose.
Ayant un rôle pédagogique, son sens et sa forme sont fondamentaux.
(légende, page 78)
Pour vous aider à découvrir - en connaisseur - les richesses artistiques de la France, nous vous proposons ce Guide illustré de l'amateur d'art, dans lequel sont définis de manière concise et claire les traits essentiels des styles et des techniques qui se sont succédé au cours des siècles, marquant de leur empreinte l'architecture, la sculpture, la peinture, ainsi que les autres arts plastiques. (page 3)
L'an mille évoque le plus souvent une image de crainte de la fin du monde, mais en réalité les contemporains ne l'ont pas perçu ainsi. C'est une époque en plein développement, qui est restée fidèle aux traditions carolingienne et antique. Maîtres d(ouvrage et créateurs y puisent modèle et inspiration, s'efforçant de montrer dans leurs œuvres le lien entre politique et religieux. (page13 - Chapitre I)
La création médiévale n'est plus, comme le voulait Victor Hugo, celle d'un peuple en révolte mais l'expression de la volonté de certains individus mise en œuvre par des créateurs, qu'il devient parfois plus facile d'identifier. Les hésitations sur l'attribution de grands chefs-d'œuvre trouvent ainsi une légitime explication.