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Critiques de Alain Frappier (79)
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Là où se termine la terre

14/12/2019. le Monde:

Les manifestations continuent au Chili, à cause des retraites qui ne permettent pas de vivre,( à cause du système du fond des pensions privés, hérité du système Pinochet.")





Et l'ONU dénonce en vain, les tortures, mauvais traitements et viols à l'encontre des manifestants..."





L'histoire bégaye et se répète. le 11/09/1973: Pinochet installe la dictature militaire la plus longue d'Amérique latine. Le président Allende sera retrouvé mort, on parle de suicide, mais personne n'y croit.



" Là, où commence la terre, c'est l'histoire de Pedro..."

La maman sera arrêtée en octobre 1973. (Elle ne se remettra jamais de son internement...)

Pablo aussi. Il subira 2 simulacres d'exécution. Libéré, il s'exilera en France!





Lumi Videla sera arrêtée et torturée, son corps affreusement mutilé sera retrouvé dans les jardins de l'ambassade d'Italie...





"Là, où se termine la terre, c'est l'histoire du Chili..."

C'est tout un pan de l'histoire du Chili et celle, poignante et bouleversante, de Pedro, de sa famille et de ses amis...

Un slogan résonne encore:

Soyons réalistes, demandons l'impossible!
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Là où se termine la terre

Ce splendide roman graphique raconte le Chili d’avant Pinochet avec comme fil conducteur Pedro Atias qui y passa sa jeunesse avant de devoir s’exiler en France.



Les souvenirs de Pedro sont baignés de flou et ont la douceur de l’enfance : baignades dans l’océan, sieste à l’ombre des eucalyptus, découverte du bonheur de lire, coupe du monde de 1962, bouleversant voyage plein Sud…



Mais les forces souterraines à l’origine du séisme qui projeta Pedro à des milliers de kilomètres de son pays natal sont déjà à l’œuvre. Fils d’un écrivain politisé et d’une mère chrétienne, scolarisé dans un établissement élitiste puis lui-même militant, Pedro est le témoin des clivages et des luttes sociales qui montent dans tout le pays, des répercussions de la guerre froide et de la révolution cubaine, des ingérences étasuniennes et de l’espoir immense suscité par Salvador Allende. Cette histoire, c’est aussi celle de l’éveil d’une conscience politique.



La composition semble refléter ce propos doux-amer qui voit la douceur de l’enfance s’entremêler avec la douleur de l’exil, par l’alternance de pages bouillonnantes où slogans et foules débordent les cases et de somptueuses cases muettes (ou presque) rendant hommage aux paysages chiliens. Désirée Frappier met très joliment en mot les réflexions de Pedro sur l’exil, les rêves, l’espoir, l’énergie de la jeunesse.



L’épilogue qui dévoile le sort de chaque personne croisée au fil des pages après le coup d’État de Pinochet nous laisse sonné.e.



Une chronique historique à la fois documentée, très imagée et racontée intimement. Je lirai assurément « Le Temps des humbles », deuxième volet du diptyque qui raconte la suite en se focalisant sur les trois années de pouvoir de Salvador Allende.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Le choix

Désirée, durant son enfance, a été ballottée de famille d'accueil en internat. En 1970, elle passera une année chez sa grand-mère, à Biarritz. Une année de bonheur pour l'adolescente qu'elle était. Puis, ce sera le pensionnat et les discussions entre copines, les sorties non autorisées. Elle fera la connaissance de Mathilde, plus âgée qu'elle, qui milite avec les filles du MLAC (Mouvement pour la Libération de Avortement et de la Contraception). Des filles qui n'ont peur de rien. Qui organisent des départs pour l'étranger où l'avortement est autorisé. Désirée rejoindra les rangs...



Le choix, c'est celui des femmes à pouvoir disposer de leur corps. Celui de mettre au monde ou non un enfant. Désirée Frappier nous plonge au coeur des années 70. Au travers de sa propre histoire, elle nous donne une grande leçon d'histoire. de l'appel des 343 femmes à la loi Veil en passant par le procès de Bobigny au cours duquel une jeune fille de 16 ans fut accusée d'avoir eu recours à l'avortement ou l'émancipation de la femme, elle retrace les grands événements des années 70 à nos jours. Un album instructif et documenté qui regroupe également des témoignages d'époque, des affiches publicitaires, des articles de journaux... Un album intime et touchant dans lequel Désirée Frappier montre à quel point la loi fut coupable, au point de rendre toutes ces jeunes filles également coupables, ainsi que le courage de toutes celles qui ont, un jour, osé s'opposer.
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Le choix

Le choix c'est celui de vouloir ou non un enfant. C'est le droit de disposer de la liberté de son corps. Reprenant la chronologie de cette lutte (le manifeste des «343», le procès de Bobigny, le combat de Simone Veil pour faire adopter la loi etc) ce roman graphique est passionnant. Il montre surtout quels drames et quelles souffrances physiques et morales doivent subir les femmes choisissant l'IVG avant la loi. Avec notamment une planche, montrant «les outils» utilisés à l'époque, terrifiante. Et que la lutte pour ce choix, trente quatre ans après le vote de la loi (remise en question par l’extrême droite en autre) est de se battre au quotidien pour cette liberté. Une BD intelligente et militantisme.
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Le choix

« J’ai souvent rencontré des gens horrifiés que ma mère ait pu me raconter ses avortements. On encourage toujours les femmes à souffrir en silence. Et comment aurais-je pu comprendre sinon ?

Les enfants portent les silences de leurs mères. Des silences qui se transforment en chagrins qui durent. »



Je voudrais partager aujourd’hui une lecture impactante, d’une lecture nécessaire en ce qu’elle représente une barrière contre l’oubli, la certitude (l’illusion ?) que certaines avancées sociales ne peuvent être retirées tant elles constituent naturellement un droit, comme l’est la légalité de l’avortement. Et pourtant, les débats qui surgissent avec son intégration dans la Constitution représentent une mise en garde, rendant toujours plus actuels les mots de Simone de Beauvoir, malgré qu’ils soient lus et relus depuis des années : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis ».



Dans ce roman graphique percutant, Désirée Frappier, à l’aide de son mari Alain, transcende son histoire personnelle, elle dont la mère mit au monde trois enfants en seulement 24 mois, pour mettre en image la lutte des femmes pour obtenir le droit de disposer de leur corps comme elles l’entendent, pour simplement ne pas mourir d’une situation qui leur tombe dessus par malchance, et dont les conséquences ne sont pas seulement portées par elles, mais par toute la cellule familiale. En effet, comment assumer une maternité imposée ? aimer des enfants qui n’ont pas été désirés et réussir à ne pas leur faire porter ce poids ?



« Le choix » illustre de manière pédagogique la situation plus que dangereuse dans laquelle les femmes se trouvaient en cas de grossesse non désirée (trouver une personne – une « faiseuse d’anges » - pour se débarrasser de l’embryon ou y procéder soi-même (!), dans des conditions sanitaires absentes, en mourir ou « au mieux » finir à l’hôpital mal soignée et inquiétée par la justice pour avoir enfreint la loi – le roman graphique explique ainsi les tenants et aboutissants du fameux procès de Bobigny remporté en 1972 par Me Gisèle Halimi), l’organisation de la révolte par des mouvement comme le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC) et le courage de ces femmes qui effectuaient des avortements clandestins, la révolution que constitua la loi Veil, adoptée en novembre 1974 malgré ses imperfections. Des interviews de médecins et militantes du MLAC illustrent scientifiquement et rationnellement ce documentaire, permettant de donner des arguments contre les personnes qui seraient encore opposées de nos jours à ce droit. Des annexes composées d’articles de journaux permettent de saisir quelles étaient les mentalités de l’époque et la violence des oppositions conservatrices patriarcales, qui tentent d’ailleurs toujours régulièrement de revenir sur ces droits, comme par exemple en 2013 en Espagne. Une représentation des instruments nécessaires aux avortements clandestins font également froid dans le dos et sont un symbole de cette période moyenâgeuse alors qu’elle date d’à peine 50 ans !



Je connaissais les grandes lignes de la loi Veil, du courage et de la détermination qu’il fallut à la ministre Simone Veil pour ne pas fléchir devant le tombereau d’horreurs que l’opposition lui balança, et pour remporter l’adoption de la loi ; j’étais ignorante en revanche de ce silence entourant les naissances rapprochées de la génération me précédant (signe que le tabou est encore assez présent). Et pourtant je me pensais bien informée. Je le répète, ce roman graphique est nécessaire, voire d’utilité publique.
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Le choix

S'appeler Désirée lorsque sa famille trouve tous les prétextes pour vous envoyer dans d'autres foyers, pensionnats c'est un peu un comble, non ? ▪️▪️



C'est à travers sa jeunesse, ses rencontres, son parcours, ses interrogations familiales, que Désirée nous raconte avec Alain Frappier les années 1970 à 2014 sous l'angle de la conquête du droit des femmes à choisir de procréer ou non. ▪️▪️



Si ce roman graphique est très documenté, il n'est jamais didactique car petite et grande histoire, vie intime et débat politique se mêlent. ▪️▪️



Ce que soulignent les auteurs c'est que bien plus que le bien de l'enfant brandi systématiquement en étendard c'est le besoin de contrôle du corps de la femme par les hommes qui est au cœur de la question du droit à l'avortement.



Comme s'il fallait compenser ce pouvoir incroyable de pouvoir donner la vie.



▪️▪️ Le choix montre, si besoin est, combien ce droit des femmes a été durement acquis et comment il est si facilement contesté encore aujourd'hui. ▪️ ▪️Paru le 22 janvier 2015 à l'occasion du 40e anniversaire de la loi Veil.



Une édition augmentée avec une nouvelle couverture a été publiée aux éditions Steinkis, le 30 janvier 2020.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Là où se termine la terre

Plonger dans une nouvelle BD de Désirée et Alain Frapier est à chaque fois un immense plaisir et un régal car ces deux auteurs se complètent admirablement. Les textes écrits par Désirée sont toujours plein d’enseignements, d’information mais aussi d’émotion pendant qu’Alain livre des dessins très soignés, en noir et blanc, aux lignes claires avec des nuances de gris toujours bien choisies.



Après avoir lu Le Choix qui abordait le problème de l’avortement, voilà qu’une rencontre avec Pedro Atias chez des amis communs est à la source de ce voyage au Chili (1948 – 1970), là où se termine la terre, au travers de la vie d’un homme et de sa famille sans négliger ce qui se passe au même moment dans le monde et qui a, la plupart du temps, des conséquences directes en Amérique du sud.

Guillermo Atias, le père de Pedro, est écrivain et succèdera à Pablo Neruda à la tête de l’Union des écrivains. Son grand-père venant de l’empire ottoman, il est surnommé « turco ». Pour ses études, Pedro est inscrit à l’école de l’Alliance française car, en Amérique latine, tout le monde aimait la France. Quand il est renvoyé de l’école, il découvre la lecture et suit les infos dans les journaux de son père.

Il faut attendre 1958 pour que « la loi maudite » interdisant le Parti Communiste soit levée pendant que les USA forment 60 000 militaires pour lutter contre le communisme et les révolutionnaires. La Coupe du monde de foot, en 1960, fait diversion : « comme tous les Chiliens, j’ai rêvé d’être footballeur. » Son père est contre le foot mais se procure les billets pour assister aux cinq premières rencontres !

Régulièrement, des exemples concrets rappellent le rôle joué par les États-Unis afin d’empêcher le peuple de prendre le pouvoir. Pour la présidence de la République, Salvador Allende est battu pour la troisième fois par Eduardo Frei qui promet une « Révolution dans la liberté »…

Ainsi, la vie de Pedro se poursuit avec études, événements familiaux, voyage jusqu’à Punta Arenas (au bout du Chili) et surtout engagement politique. Le théâtre lui permet de s’exprimer et il découvre la nouvelle chanson chilienne avec Violeta Parra, Victor Jara, Rolando Alarcón, Quilapayun, Isabel Parra… jusqu’à la victoire de l’Unité populaire en 1970 et l’élection du président Compañero. Hélas, trois ans plus tard…

Tout cela est conté et dessiné avec précision, impressionnant fortement le lecteur comme cette double page marquant la victoire d’Allende avec la foule, ces milliers de têtes à la fois joyeuses et graves, toute une jeunesse consciente de l’ampleur de la tâche à venir.



Un album de famille complète le livre, photos confiées par Pedro à Désirée et Alain Frappier qui ont su admirablement conter l’essentiel d’une vie marquée par tant d’événements touchant à l’histoire de notre monde.



J’attends impatiemment le tome 2 annoncé pour 2018 !
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Là où se termine la terre

C’est un témoignage sur la vie au Chili, sur son histoire, de 1948 à 1970, de l’enfance de Pedro Atias, jusqu’à son entrée dans l’âge adulte, à l’éveil de sa conscience politique. Pedro a témoigné devant Alain et Désirée Frappier qui l’ont retranscrit sous forme de roman graphique. Le dessin est en noir et blanc, d’après nature, sincère et vrai. Le lavis crée une atmosphère journalistique, il y a beaucoup de texte, d’explications, de parallèles avec la situation politique internationale de l’époque, cela raconte surtout l’impacts de ces évènements sur le pays, sur ses citoyens, sur la jeunesse, la coupe du monde de football de 1962, la révolution cubaine, la politique colonialiste américaine en Amérique du Sud, L’assassinat de John F. Kennedy… Mais aussi cela raconte la vie chilienne de l’époque, l’école, les classes sociales… Le récit s’arrête à l’élection de Salvador Allende, une ellipse nous annonce brutalement comment vont finir les protagonistes de cette histoire, Alain et Désirée Frappier raconte les trois années de pouvoir de cet homme et l’arrivée au pouvoir du Général Pinochet dans “Le temps des humbles”. À suivre donc…



C’est édifiant, je connaissais assez mal l’histoire de ce pays, j’étais trop jeune pour comprendre les évènements à l’époque, c’est une histoire bouleversante. “Là où se termine la terre” est une biographie, et c’est aussi un livre de géopolitique, une leçon d’Histoire qu’il faut connaître si on ne veut pas faire les mêmes erreurs. On constate qu’avoir des idées généreuses est plus dangereux que l’inverse : l’exclusion, la haine, le refus du partage ont encore de beaux jours devant eux. Ce jour ou j’écris cet avis sur Babelio, une réactionnaire xénophobe vient d’être élue au pouvoir en Italie. L’espèce humaine est-elle à ce point stupide au point de ne rien retenir des leçons du passé ?



El pueblo, unido, jamás será vencido

https://www.youtube.com/watch?v=OxnARSurEiA
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La vie sans mode d'emploi : Putain d'années 8..

À dix-huit ans, Désirée quitte sa triste campagne et monte joyeusement à la capitale avec des rêves plein la tête et l'irrésistible envie d'une existence menée tambour battant faite d'un travail agréable et de rencontres enrichissantes. Les lumières de Paris l'attiraient tant. Elle commence à prendre des cours de théâtre, puis écrit sa propre pièce qu'elle finit par jouer. Seulement, pour accéder au statut d'intermittente du spectacle, elle doit être sur les planches plus de trois mois. Et Désirée n'y parvient pas. Mais, elle a une autre activité qu'elle maîtrise plutôt bien : la confection de vêtements et en particulier de costumes de scène.

C'est à ce moment-là qu'elle fait la connaissance d'Arto, un musicien, qui lui présente des gens de l'univers du rock. Elle obtient quelques contrats et tombe évidemment amoureuse d'Arto. Rapidement, Désirée tombe enceinte d'une fille qu'ils appelleront Mélo (pour mélodie ? mélodrame ? méli-mélo?). Arto étant souvent absent pour son travail, la jeune femme élève quasiment seule la petite fille, dans un logement-atelier en bas d'un immeuble parisien.

La réalité rattrape Désirée. Elle galère. Pourtant, elle se débat, mais il est difficile de faire son trou dans ces putains d'années 80 !

On suit donc le parcours de femme et de mère de Désirée de 1981 à 1987 rythmé par les allers-retours des voisins qui entrent et sortent de chez elle comme dans un moulin pour discuter, se confier, se marrer, se soutenir. On assiste à des tranches de vie avec sa fille, on est à ses côtés lorsqu'elle tente de créer son entreprise, on voit sa relation avec Arto se dégrader...

Le regard qu'elle porte sur la société, la politique, la culture de cette décennie en crise est tour à tour amusé, triste, cynique, indigné.

Les années défilent donc, avec en fond sonore des chansons de Téléphone, The Cure, Eurythmics, Les Rita Mitsouko... ; l'affaire Grégory, l'arrivée du Sida, la catastrophe de Bhopal, l'évocation de la perestroïka, les otages français au Liban, l'attaque du Rainbow Warrior, la création des restos du coeur par Coluche, la mort de Balavoine alors qu'il apportait des pompes à eau à Dakar, Tchernobyl, La montée du Front National, les manifestations étudiantes face à la proposition de loi Devaquet, la marche pour l'égalité et contre le racisme...

Un roman largement autobio - graphique très réussi sur les années 80 qui commençaient sous une pluie de roses et se terminaient sous un ciel gris et bas, et le périple d'une jeune femme de son époque, bien dans ses baskets, volontaire, sociable, aimable, énergique et pétillante, entraînée pourtant dans le tourbillon des désillusions. En 1981, j'avais 5 ans, mais les dessins réalistes et l'actualité, les objets, les chanteurs, les hommes politiques, les émissions de télévision... me sont revenus en mémoire. Je n'étais qu'une enfant et pourtant je me souviens de tout. Désirée et Alain Frappier ont fait un magnifique travail d'archives. D'une page à l'autre, le sourire remplace l'amertume, la tendresse fait place à la colère. À lire absolument!


Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Le choix

Parce qu'on droit avoir le choix. Avoir le droit. Avoir la liberté du choix, pour toutes. Parce que le sujet est encore plus que jamais urgent, important. Une société qui s'octroie le droit de posséder les corps, de les contenir, de leur imposer son bon vouloir, est une société fascisante. Le droit à l'avortement ! Quel grand , juste et noble combat ! Au nom de toutes celles qui ont vu ou voit ce droit leur être refusé, au nom de nos soeurs, de nos filles, en mémoire de nos mères : ne jamais oublier, ne jamais rien lâcher, rester toujours en éveil, transmettre cette mémoire aux générations futures, notre histoire commune. .

Au nom également de cell.eux qui ne furent jamais désiré.e.s , et qui savent les ombres et les silences qui recouvrent le désastre de leur vie.

Merci à Désirée et Alain Frappier pour ce livre, merci de nous rappeler les visages et le nom de toutes celles et de quelques ceux qui ont fait acte de résistance et d'humanité.

Le choix devrait être entre toutes les mains, partout dans le monde.



Astrid Shriqui Garain

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Dans l'ombre de Charonne

J'avais découvert ce livre choc il y a quelques années ; je viens de le relire et en ressors toujours aussi ébranlée.



Elaboré à partir de documents historiques et de nombreux témoignages, ce récit graphique poignant, réalisé en noir et blanc, par Désirée et Alain Frapier revient sur une des périodes les plus troubles de notre histoire : celle de la Guerre d'Algérie. Les auteurs nous en rappellent brièvement le contexte, les éléments marquants du conflit, les atermoiements du gouvernement en place, l'importance du Parti Communiste de l'époque et cette guerre qui n'en finit pas, faisant toujours plus de victimes de part et d'autre. Ils insistent sur le climat angoissant qui règne à Paris en particulier et sur la jeunesse idéaliste et militante, avide de liberté, de paix et de justice.



C'était le 8 février 1962 - voilà 60 ans - après une série de plastiquages sanglants perpétrés par l'O.A.S., une manifestation pacifiste est organisée. Malgré l'interdiction des milliers de Parisiens défilent pour la paix en Algérie et pour protester contre le fascisme et la violence de l'O.A.S. Des ordres de répression et de maintien de l'ordre sont donnés par le préfet Papon, la police charge brutalement et va piéger sauvagement des manifestants qui tentaient de se réfugier dans la station de métro Charonne. le bilan est lourd : 9 morts et 250 blessés.



Cet événement tragique est relaté à la première personne du singulier, d'après le témoignage d'une amie de Désirée Frapier, Maryse Doueck-Tripier, lycéenne de 17 ans à l'époque, et rescapée de la station Charonne où elle a cru mourir et dont elle a subi des séquelles. C'est poignant, bouleversant et parfaitement véridique.



Le plus scandaleux est que la presse de l'époque et la censure ont minimisé ce drame et communiqué leurs versions des faits ; puis les accords d'Evian ont été signés et le gouvernement français a préféré oublier la guerre d'Algérie et dissimuler ses horreurs (les combats, la répression, la torture…). Ce n'est que depuis plusieurs décennies que la parole se libère et qu'un effort de mémoire est fait. Il était temps !

Combien d'années se sont écoulées avant d'évoquer le drame de Charonne ? Pour ma part, ce n'est qu'en 1977, au cinéma, en regardant le film de Diane Kurys, Diabolo Menthe, que j'en ai pris connaissance. Une des jeunes élèves, Pascale, dans un monologue passionné provoque l'émotion en racontant cet événement. Auparavant c'était l'oubli complet ou le mensonge par omission. Il en fut de même pour la manifestation pacifiste des travailleurs algériens, le 17 octobre 1961 ; ils protestaient contre le couvre-feu qui leur était imposé par le préfet Papon. La répression ultra violente provoqua le massacre de dizaines (peut-être de centaines) d'Algériens qui furent jetés dans la Seine.



Comme l'écrit Benjamin Stora dans sa préface, les deux événements historiques, longtemps étouffés, sont intimement liés et doivent le demeurer "définitivement comme signe de fraternité entre l'immigration ouvrière algérienne et les militants en France qui ont refusé la guerre livrée en Algérie".

Un oubli impossible.

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Dans l'ombre de Charonne

Une bande dessinée historique qui retrace le début des années 60 à Paris qui vit la période troublée des dernières années de la guerre d'Algérie. Une lutte sans merci entre les pro indépendance et les anti, la montée de l'OAS, le traitement ignoble réservé aux algériens de Paris (la fameuse nuit où la police jeta des personnes vivantes manifestant pacifiquement dans la Seine...) jusqu'à cette tragique nuit du 8 février 62 à Charonne.

Un récit courageux et nécessaire sur ces événements qui ont longtemps été passés sous silence. Une réhabilitation des manifestants morts ou traumatisés par une certaine police de l'époque et leur "bidule" massacrant, ainsi qu'un parcours individuel intéressant. Le noir et blanc renforce la beauté du récit.

A mettre entre toutes les mains!
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Le choix

40 ans, jour pour jour, après le discours sur l'avortement prononcé par Simone Veil à l'Assemblée nationale, le 26 novembre 2014, Désirée et Alain Frappier envoyaient les fichiers de leur livre à l'imprimeur… Pourtant, malgré tout ce temps passé et tant de luttes menées par les femmes pour conquérir le droit de choisir de procréer ou pas, ce droit est toujours menacé par les intégrismes de toutes sortes.

L'histoire intime commence à la première personne du singulier. Celle qui raconte, entre en cinquième et voyage : « J'ai une carte famille nombreuse… Mais je voyage toujours seule. Je change souvent d'école… et souvent de famille. 1970 est une bonne année. C'est ma grand-mère qui me récupère sur le quai de Biarritz-la-négresse. » Elle s'appelle Désirée : « C'est curieux de s'appeler Désirée quand on ne veut pas de toi. »

Le dessin, en noir et blanc, est sobre, efficace, précis. Il permet de suivre cette adolescente qui arrive dans un lycée climatique pour jeunes filles asthmatiques où elle commence à… fumer et entend parler pour la première fois d'avortement : « Hélène, tombée enceinte d'un garçon de terminale… Elle avait trop peur d'en parler à ses parents. Elle a trouvé une adresse pour se faire avorter… Mais le soir, elle n'est pas revenue… Elle est morte ? Non, sauvée de justesse ! Une pionne l'a retrouvée baignant dans son sang, dans une chambre d'hôtel. »

Elle lit Sand, Balzac, Zola, Maupassant puis rencontre Mathilde qui fait partie du MLAC (Mouvement pour la libération de l'avortement et de la contraception.) Elle parle de l'appel de 343 femmes qui ont eu le courage, en 1971, de signer le manifeste : « Je me suis fait avorter ». Si les actrices ou les écrivaines n'ont pas été inquiétées, les intérimaires de l'enseignement ou de l'administration ont été brutalement renvoyées après la publication du manifeste.

Ainsi, au travers du parcours de cette jeune fille, nous suivons l'actualité, les procès comme celui de Bobigny, l'opposition de l'Ordre des médecins, le combat de Gisèle Halimi, avocate, et celui de Simone Veil devant une Assemblée composée de 469 hommes et 9 femmes ! Si la loi est votée en novembre 1974, elle n'entre en application que le 17 janvier 1975 mais l'hôpital Cochin, par exemple, refuse de l'appliquer.

« Les enfants portent les silences de leurs mères. Des silences qui se transforment en chagrins qui durent » et le dessin est très noir. Annie Ernaux publie L'événement, un livre boudé par les médias. Elle écrit : « Je n'ai jamais eu honte. J'ai davantage souffert du silence autour de mon avortement. Une immense solitude entoure les femmes qui avortent. »

Les différentes méthodes pour avorter sont détaillées mais ce qui est essentiel, c'est : « connaître notre corps et ne pas l'abandonner au pouvoir médical. » Il faut enfin citer Anne Joubert, texte ajouté dans les rencontres, à la fin du livre : « Tout ce qui a été acquis par la lutte des femmes peut être remis en cause à chaque instant par l'ordre moral et le pouvoir patriarcal. »
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Dans l'ombre de Charonne

Maryse Douek-Tripier en a "marre d'être une rescapée", elle a gardé le silence sur le moment le plus douloureux de sa vie. Elle se confie à Désirée Frappier sur le massacre à la station de métro Charonne, le 8 février 1962.



La première bande dessinée des éditions Mauconduit est un document historique qui revient sur cet épisode tragique et peu connu.



Un véritable travail d’historien de Désirée Frappier, qui a mené une enquête auprès de plusieurs personnes, présentes et témoins au moment du drame. Depuis la préface de Benjamin Stora : "Le respect des faits historiquies et de l'émotion est un exercice toujours délicat", écrit-il "Mais tout cela est mis en scène finement, avec une sobriété bienvenue, un sens aigu des situations et ce goût du détail qui installe une atmosphère", jusqu’au témoignage de l’héroïne.



On vit aux côtés de Maryse au fil de pages, d'autres sujets sont abordées, comme l'exode des juifs égyptiens au moment de la guerre israélo-arabe, l'attente des papiers en France..., même le quotidien des lycéens français des années 60 est évoqué.



Une leçon d'histoire sur chaque planche dessinée sans que l'on ne s'en rende compte.



charonne2Une très belle reconstitution de l'époque et des événements qui ont conduit aux 9 morts du métro Charonne.dans-ombre-charonne-magnifique-eclairage-sur-fevrier-1962_4_6388881



Férue d'histoire, je dois dire que cette BD m'a beaucoup apporté ! Elle a contribué à m'éclairer sur la guerre d'Algérie, la réaction en France de la population et des politiques... La France presque coupée en deux, les associations, les débats à l'école, dans les cafés...



Quand j'entendais parler de Charonne, cela faisait juste référence à un évènement de l'histoire de France, puisque ce que je l'avais appris lors de mes cours...



D'autres dates ont été évoquées lors du procès de Papon fin des années 90, notamment son implication lors de la manifestations des travailleurs algériens du 17 octobre 1961 contre le couvre-feu qu'il avait imposé en tant que préfet.



Mais je ne savais pas (honte à moi) que le 8 février 1962, des gens étaient morts écrasés dans les escaliers du métro. Que les policiers avaient jeté sur eux les grilles en fonte qui bordent les arbres.



Pourtant je connais bien cet endroit, cette station... sans savoir ... ces escaliers .... le 8 février 1962...



Une BD qui décrit, comme si on y était, l'appel à la dispersion de la manifestation dans le calme, la charge de la police, la furie, la panique, les corps piétinés et en panique qui cherchent à se réfugier dans la seule voie de secours qui s'offre à eux : la bouche du métro Charonne...



Une manifestation sauvagement réprimée, qui fut un vrai choque à l'époque, ce qui a amené à s'interroger sur les pratiques de maintien de l'ordre en France...



Une reconstitution historique très précise et documentée de manière sérieuse, sans être pesante.



Une belle initiative de devoir de mémoire dans le domaine de la BD.
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Dans l'ombre de Charonne

Je ne connaissais pas cet événement tragique du 8 février 1962 avec ce massacre de manifestants par la police parisienne. D’ailleurs, en prenant ce livre, je croyais lire une BD sur la manifestation du 17 octobre 1961 ; elle aussi une tragédie dont la police est là aussi la coupable meurtrière (le livre fait d’ailleurs beaucoup le lien entre les deux événements).

Dans cette BD, on retrouve le témoignage de Maryse Douek, militante du Parti communiste qui vivra cet événement en étant victime de cette fameuse bouche de métro où elle failli mourir étouffée. Cet ouvrage laisse aussi la parole à de nombreux autres témoignages qui montreront toute la violence de cet événement. Une violence policière inouïe et aussi une classe politique aux abonnés absents qui taira cette tuerie.

Le livre est extrêmement complet pour traiter de cet événement en montrant toute la complexité de l’époque avec en toile de fond la guerre d’Algérie, le racisme ambiant, les actes terroristes de l’OAS, l’opposition entre les pour et contre l’Algérie française, les colonialistes et les anti, la droite, les fascistes, les communistes, la police constituée des pires racistes, des anciens collabos… bref, une description très interessante de cette France du début des années 60 et qui se délite a cause de cette guerre d’Algérie interminable et terriblement clivante.

Ces témoignages sont passionnants mais surtout essentiels pour la mémoire de ces victimes dont les bourreaux n’ont jamais été inquiétés.

On a du mal à imaginé une époque si violente, que le pouvoir politique cautionnait aussi pour pouvoir se débarrasser de ce conflit algérien qui ne portait même pas le nom de « guerre ».

J’espère que ce livre pourra rétablir la vérité et mettre en lumière cet événement qui a vu des innocents tués par une violence policière cautionnée par la hiérarchie et par le pouvoir politique.
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Là où se termine la terre

Une rencontre est à l'origine de ce roman graphique. Celle de Pedro avec les deux auteurs. Pedro, un exilé chilien qui a accepté de confier son histoire et celle de son pays. 



Durant deux décennies, jusqu'à la prise de pouvoir de force par Pinochet au Chili, on découvre l'histoire personnelle de Pedro s'entremêler à l'Histoire tumultueuse de ce pays. 



Pedro évoque tout d'abord son grand-père, libanais, qui a choisi de s'installer au Chili ainsi que son père, un écrivain chilien reconnu. Ses souvenirs font remonter aussi à la surface la scolarité difficile de Pedro, la séparation de ses parents et sa volonté de se battre pour ses idées politiques.



Un pays marqué notamment par la forte influence des Etats-Unis, et la victoire de Salvador Allende, tant attendue par la jeunesse chilienne en 1970. Mais celle-ci sera de courte durée avec l'arrivée de la dictature et ses conséquences tragiques pour la famille et les amis de Pedro.



Les pages en noir et blanc de ce roman graphique nous livrent une foule d'informations sur les événements politiques et sociaux qui ont marqué le Chili durant ces années-là. L'ensemble est très bien documenté, un témoignage évoqué sans jugement et avec une pointe de nostalgie.



Une lecture enrichissante et poignante.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Là où se termine la terre

Ce livre est ce qu'on appelle à juste titre un livre graphique, il nous raconte l'histoire de Pablo et de sa famille.

Je redécouvre son Papa pour commencer ...Guillermo Atias, avocat et membre du mouvement littéraire "Génération du 38", adhérent au Parti socialiste.

En 1973, lorsque a lieu le coup d'état contre Allende, il se trouve en Union Soviétique, il n'est pas autorisé à retourner au Chili, il séjourne à Paris.

Il est drôle de voir qu'une des dernières œuvres, s'appelle "là où finit la terre contes du Chili " livre de contes et légendes jeunesse ...

Pedro aura peut être choisi le titre du roman graphique de sa vie en faisant un clin posthume à son Papa ?



Retour sur l'histoire du Chili.....

Elle est passionnante, érudite. Elle montre avec une précision chirurgicale comment le destin du pays et de Salvador Allende était déjà écrit avant même avoir pu tenter de faire vivre autrement sa patrie.

Le livre est engagé comme a pu l'être Pedro, auprès du MIR, (Mouvement de la Gauche Révolutionnaire).



Nous attendrons avec impatience le deuxième tome, mais on peut comprendre à cette lecture que la réalisation d'un tel livre demande du temps, des recherches, des études et une réflexion intense avant de pouvoir aboutir à la naissance de la deuxième partie de l'histoire.



Pour finir une très belle conclusion :

"J'ai pris de l'avance

dans mon récit,

parce que c'est aussi ça l'exil,

La permanence de la perte...

Mais avant la défaite,

avant cette aube

nous conduisant à la nuit,

il y a eu la victoire.

Une victoire de mille jours.

Mille jours beaux

comme une tempête en mer.

Et ni le ressac,

ni les chocs électriques,

ni la lave des volcans,

ni la profondeur de l'océan pacifique,

ni le sable sec du désert d'Atacama

n'ont réussi à les effacer."



Alors .....

À bientôt Pedro !
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Dans l'ombre de Charonne

Un roman graphique qui évoque la manifestation qui a eu lieu à Paris en février 1962, et qui s'est mal terminée, dans la bouche du métro Charonnes. Les auteurs ont basé leur récit sur le témoignage de Maryse Drouek-Tripier.

Des lignes épurées (les graphismes d'Alain Frappier sont vraiment chouettes!), des évènements ultra documentés... Ce roman graphique m'a emporté, subjugué et donné envie d'en savoir plus, d'aller plus loin.

Idéal dans nos établissements scolaires pour compléter les approches de la guerre d'Algérie, mais pas que!
Lien : http://docabord.wordpress.co..
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Le choix

C’est tout de même plus chouette de vivre quand on est désiré (e)

Un slogan …rien qu’un slogan… mais le bon sens, la bonne foi, la bienveillance ne peuvent le démentir.

C’est tout de même plus chouette de vivre quand on est désiré (e)

Le répéter encore et toujours plus de cinquante ans après la loi qui a permis de limiter le carnage.

C’est tout de même plus chouette de vivre quand on est désiré (e)

Être encore obligé (e) d’être vigilant (e) alors que cela semble tellement admis, plus personne pour crier au meurtre.

C’est tout de même plus chouette de vivre quand on est désiré (e)

Un livre qui revient nous rappeler l’histoire de ces femmes et de ces hommes qui ont permis de faire respecter ce slogan.

C’est tout de même plus chouette de vivre quand on est désiré (e)

Un livre qui nous rappelle que le combat n’est jamais terminé et qu’il faut encore et toujours se battre.

C’est tout de même plus chouette de vivre quand on est désiré (e)

Merci à Désirée pour son texte si personnel mais à portée universelle

Merci à Alain pour son illustration sobre qui accompagne et appuie de son trait énergique cette histoire

Pour qu’aujourd’hui et demain on n’oublie jamais que

C’est tout de même plus chouette de vivre quand on est désiré (e).
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Le choix

J'ai lu cet album dans la foulée de "Il fallait que je vous le dise" qui le citait en référence.

A travers le récit de vie de la narratrice, le lecteur découvre l'évolution de la gestion de l'IVG et de ses enjeux avant et après la loi Veil. La situation et l'histoire de plusieurs femmes s'y croisent, multipliant les points de vue. L'apport des témoignages et explications de professionnels de la santé et du social apporte aussi un éclairage très important.
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