L'écrivain et poète Alain Freudiger a répondu au décalé et intimiste Questionnaire de Trousp, autant inspiré par celui de Proust que des questions de Bernard Pivot.
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Chapitres:
0:13 Quel métier n'auriez-vous pas aimé faire ?
0:40 Pourquoi écrivez-vous ?
1:21 Toute forme d'écriture peut-elle devenir littérature ?
2:11 Que pensez-vous de cette citation? «C'est dans les dossiers des archives de la police que se trouve notre seule immortalité.» Milan Kundera
3:25 Dans quel contexte avez-vous écrit votre premier texte littéraire?
4:53 Avec quel écrivain décédé, ressuscité pour une soirée, aimeriez-vous boire une bière au coin du feu?
6:05 Quel est votre poète ou votre poème favori?
7:07 Comment écrit-on un roman ?
7:49 Internet et les réseaux sociaux sont-ils propices ou nuisibles à la littérature et aux livres?
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On peut échouer à abattre des murs, des barrières : mais risquer un chemin, tenter le lien, c'est montrer une posture, une manière.
La montagne a tendance à se dresser, devant nous - plutôt que de s'y coller pour en voir jusqu'à la dernière pierre, on peut choisir de s'étirer, pour caresser ce qu'il y a derrière.
Dans son dernier courrier, dont il était remarquablement satisfait, Edmond dénonçait la collusion et le copinage des grands décideurs, managers, dirigeants, qui formaient comme une sorte de caste miteuse, s’échangeant les places et les accès dans les fondations, les partis, les conseils d’administration, se renvoyant les balles et les ascenseurs, se protégeant et se tenant les coudes les uns les autres, sous le couvert du bien du pays, ou de l’économie, ou de la saine moralité, mais faisant passer leurs propres intérêts avant ceux du peuple, oligarchie parasitaire en place depuis bien longtemps et qui ne chutait après un scandale ou une gestion catastrophique que pour mieux rebondir en un autre lieu, virginité refaite et prestige immaculé.
Grisel enjoint à rejoindre le train en marche, à devancer les craintifs et les pisse-froid, à tourner le dos aux vieux réflexes et aux critères démodés, à bondir dans le futur en lâchant les vieux complexes, à sauter avec vigueur dans le flot et à se laisser porter par l'irrésistible mouvement, à sentir le décloisonnement inouï à venir, à être prêt et réceptif pour l'épanouissement, à abandonner les reliquats passéistes, à danser sur le fil qui relie le présent à l'avenir.
A force de les entendre, par avance, ces bruits, il n'en avait plus peur. Personne ne veut la guerre et ses torrents de misères, ni ceux du village sur le plateau, ni ceux de l'autre côté, il en était persuadé - ce sont toujours les mêmes qui la subissent et en souffrent, jamais les bouteurs de feu des capitales et des capitaineries.
On peut échouer à abattre des murs, des barrières: mais risquer un chemin, tenter un lien, c'est montrer une posture, une manière.