Certains voudraient nous faire passer pour des gens simplistes ou naïfs. Au dernier cercle, quelqu'un m'a pris à partie : - Vous, franciscains, vous ne connaissez pas le problème, etc. - Au bout de quelques minutes il s'est aperçu que je n'étais pas tout à fait ignorant des questions qu'il se posait. Alors cet interlocuteur est devenu moins affirmatif et a manifesté moins d'arrogance. Je fais tous pour comprendre les enjeux, mais jamais je ne détiens seul la solution.
Comme prêtre, j'ai eu le privilège de recevoir beaucoup de confidences, pas uniquement en confession. Certaines personnes de ces personnes étaient montrées du doigt, considérées comme monstrueuses. Et puis, dans la vérité de la rencontre, quand je suis face avec une telle personne, rejetée de tous, ce n'est plus du tout un monstre, mais quelqu'un qui cherche un chemin.
J'ai senti que j'étais bien à ma place quand je menais une vie dénuée de pouvoir, de puissance, et qu'il y avait une autre force venue de l'intérieure, et qui est d'une autre nature. Alors, je pense qu'il est possible d'approcher le mystère de Jésus-Christ. Jésus parmi les hommes... C'est bouleversant !
On ne peut pas lutter contre une violence par une violence, même plus faible. Il faut recourir à une force qui fera reculer l'injustice et la violence. Et cela, nous savons que c'est possible.
Je ne suis pas sûr que les grands discours ou que les manifestations bruyantes soient souvent efficaces... Les cercles de silence sont typiquement une action non violente.
Mais si vous vous attachez uniquement à ce qu'on perçoit de vous, vous ne pouvez plus vivre ! Dans ma propre famille également, il y a des gens qui ont mis dix ou vingt ans pour comprendre un peu ce que je faisais, et que je fais en raison même de ma qualité de franciscain et de prêtre ; ce n'est pas du temps et de l'énergie volés au service de Dieu, mais une autre forme insuffisamment utilisées pour le servir.
Dans l'échange, ensemble, nous devons œuvrer pour ce qu'il y a de meilleur. Il s'agit de la liberté d'aimer. On ne peut pas aimer par autorité...
De nombreuses formes de violences résultent de l'économie de marché et sont présentées comme un résultat normal du progrès. Par ailleurs, il est fréquent que mes amis travailleurs sociaux se lamentent des méfaits de la publicité, qui augmente la consommation en créent de nouvelles envies et de nouveaux besoins, avec de terribles conséquences économiques pour des familles entières.
La grande détresse humaine des plus petits m'a fait sentir quelle pouvait être la mission d'un homme - à plus forte raison le rôle de celui qui s'est engagé à vivre l'Évangile - auprès des autres être humains : nous sommes tous simplement appelés à être les mains, les pieds, le cœur de Dieu dans ce monde. Lui qui est compassion, ou si vous préférez amour compatissant, n'a pas d'autres mains, n'a pas d'autre regard que le notre pour dire aux hommes sont amour. Vous allez me dire que c'est une réalité spirituelle bien connue. Cette découverte fut essentielle, et ce fut aussi un signe important de mon cheminement : j'étais âgé de plus de cinquante ans quand j'ai compris combien Dieu comptait sur nous pour dire concrètement son amour au monde. Mais mieux vaut tard que jamais !
Il est urgent, au moins que de plus en plus de personnes disent : - Non ! - Il y a urgence à ce qu'une proportion plus grande de la population exprime son indignation. Ils crient - non -face à cette situation intolérable, mais ce n'est pas un - non - bon marché. Ils disent - non - avec l'intention de se mettre en travers de se qui se fait, sans agressivité, fermement. Mais en même temps, nous avons clairement conscience que la solution est difficile à trouver.
Il n'est pas question de diaboliser les responsables politiques présents ou passé. Il faut parvenir peu à peu à des changements de mentalité qui vont eux-mes exiger et permettre de découvrir les changements de lois à faire.