Les 7 sensations de l'image.
1 - La taille.
C’est la première sensation que procure une image.
Choisir la dimension d’une image, c’est fixer à l’avance un certain type de relation entre cette image et le spectateur : écrasement, domination, intimité, secret...
2 - La proxémie.
Elle exprime une distance conventionnellement suggérée entre le sujet et le spectateur. L’impression d’être trop près peut être ressentie comme une nuisance ou relever de la confidence. Les sensations d’intimité ou de gêne sont déjà des contenus.
3 - La luminosité
Elle renvoie aux expériences primaires du jour et de la nuit,
du clair et du sombre.
À ces expériences sont associés le visible et l’invisible, l’évidence et le mystère.
Envisager une image lumineuse, c’est déjà injecter un contenu rassurant, attractif ; prévoir une image glauque, c’est lui affecter un message d’angoisse.
4 - La composition
La représentation d’un sujet volumineux enserré dans les limites de l’image provoque une sensation d’étouffement.
Une composition fractionnée et chaotique oscille entre la prolifération et le grouillement.
Une perspective large et aérée est, au contraire, associée à l’idée de respiration.
5 - La dynamique
Une image dont les lignes de forces sont parfaitement verticales ou horizontales dénote la stabilité mais aussi la rigidité.
Lorsque ces mêmes lignes sont obliques, l’esprit comprend «instabilité» et, selon le sujet, «envol» ou «chute», qui peuvent se décliner en «essor ou «déclin».
6 - La coloration
La coloration installe une atmosphère qui est déjà un message bien avant que soient perceptibles les valeurs symboliques de chaque teinte.
Une image qui comporte beaucoup de couleurs dit qu’elle est à la fois luxuriante et complexe.
Ce qui implique «appétence» ou «fatigue visuelle», «fascination» ou «méfiance».
7 - La texture
La texture est un code qui fournit le degré de réalisme ou d’idéalisation d’une image.
La photographie gastronomique propose par exemple des textures précises pour suggérer la consistance d’un mets.
Les mythologies ne sont pas seulement des croyances éteintes en même temps que les civilisations antiques. Il existe des mythologies contemporaines, étudiées par Roland Barthes, et qui jouent un très grand rôle dans la communication.
Les mythologies contemporaines magnétisent des croyances massives et à ce titre, elles accélèrent la transmission et la compréhension des messages visuels.
Décalque de la vie des stars de cinéma, la mythologie de “la réussite par la célébrité” fonctionne depuis l'époque des “idoles” du rock dans les années soixante, avec Elvis Presley et Johnny Hallyday comme prototypes.
Elle produit, avec l’amplification de la télévision, des milliers d’images de jeunes prenant des poses d’acteurs ou de chanteurs en route pour la gloire. Il est donc important d’étudier “l’air du temps”, les “tendances” qui sont peut-être les reflets d’une mythologie contemporaine riche en images. (page 44)