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3.89/5 (sur 23 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Alain Meyer est un auteur de roman à thématique gay.

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
— Chris, je te déteste cordialement. Grâce à toi, je suis crevée. J’en peux plus. Tout ça pour favoriser les amours de ces deux petits cons. Mais, putain ! Les enfants, l’appart est génial ! — Génial ! C’est pire que génial, c’est… c’est insolent ! Il y a que les gays pour avoir une chance pareille. Si demain j’étais sûre d’avoir le dixième de ce qu’ils ont, je me ferais gouine. Ça te dit Gloria ? — Eh Nancy ! Ça ne va pas ? Nous, les mecs, qu’est ce qu’on devient dans toutes tes histoires ? On se branle ou on se met aussi en ménage ? — Tu comprends rien à rien, Herbert. On crève de jalousie devant ces deux petits connards heureux, béats. Si je les aimais pas comme je les aime, je leur couperais leurs… leurs choses et je les boufferais en sauce madère. Je ne sais pas pourquoi Kevin a lâché : — Déconne pas Nancy, même si nos couilles ne nous donneront jamais d’enfants, on y tient quand même.
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Une main m’arrache le livre. Les pyramides s’effacent, je retombe brutalement sur terre. Un bébé
aux yeux bleus me regarde avec un beau sourire, tout heureux de la farce qu’il vient de faire. Il tient à
peine sur ses jambes. Ses cheveux blonds flambent dans la lumière. J’ai un hoquet, je… je reconnais
cet enfant ! Il y a si longtemps que je l’attends avec son père. Sa démarche vacillante me dit qu’il va
tomber. Je tends les bras pour lui éviter la chute et, d’instinct, le serre contre moi. Tout heureux, il
gazouille à mon oreille. J’ai comme une immense tendresse qui m’envahit. Mes yeux se mouillent.
— Ronan ! Arrête d’embêter ce monsieur. Viens voir papa !
Tout à la joie de ce petit corps, si doux, si fragile contre le mien, j’avais presque oublié son
géniteur. Je lève les yeux. Il est assis sur un banc, à quelques mètres, face au mien. Il a lâché le journal
qui avait distrait son attention pendant quelques secondes. Le choc de sa beauté me broie le coeur. Je
serre plus fort son fils comme si je le tenais, lui. Le bébé, ravi, passe ses petits bras autour de mon
cou. Je lutte contre mon émotion et parviens à dire :
— Il ne me dérange pas. Il est adorable… laissez-le-moi, une minute.
— Je ne comprends pas, d’habitude il est si sauvage avec les étrangers.
— Peut-être a-t-il senti que j’aimais les enfants ?
Je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça. Les enfants m’ont toujours laissé indifférent. Pourtant, pour
celui-là, je ne mens pas. Peut-être parce que c’est le sien… Il se lève, vient vers moi, se baisse et
ramasse mon livre tombé à terre.
— Regardez, il a abîmé votre bouquin.
— Ce n’est pas bien grave. Votre fils a plus d’importance qu’un livre.
Il me regarde, interloqué. Je me noie dans le gris de son regard. J’ai l’impression que la terre
s’arrête de tourner. Il a cette phrase qui me fait chavirer :
— Mais… il me semble vous avoir déjà vu.
La perche est inespérée, il me faut la saisir :
— Oui… il me semble aussi… Vous avez raison ! C’était un soir, il y a quelques mois. Vous avez
été la main secourable qui…
— C’est ça ! Je vous ai aidé à ramasser vos courses… un de vos sacs avait lâché. Je suis heureux
de vous revoir.
La phrase est conventionnelle, ma réponse est chargée de sens :
— Je suis heureux aussi. J’ai gardé votre sac dans l’espoir de vous le rendre un jour.
Je me mords les lèvres, c’est sorti malgré moi. Il ne relève pas.
— Moi c’est Michel, et vous ?
Enfin ! Je peux mettre un nom sur son visage. Je réponds :
— Aurélien.
Il me tend une main franche dont le contact, dans la mienne, est d’une douceur insupportable. Je ne
veux pas perdre le fil, fragile, qui vient de se nouer.
— Vous avez le plus beau bébé du monde. Quel âge a-t-il ?
— Treize mois. Il marche depuis peu. Je ne peux lui consacrer le temps que je voudrais. Je le
garde le week-end. En semaine, il est en nourrice… Je ne vois pas pourquoi je vous raconte tout ça.
J’ignore sa réticence.
— En nourrice ? Ah ! Votre épouse travaille aussi.
Son visage se voile de tristesse.
— Non, ma femme est… morte, en donnant le jour à Ronan. C’est moi qui m’en occupe… seul.
Mon enfant est tout ce qui me reste.
— Pardonnez-moi… je ne voulais pas raviver vos blessures.
— Vous ne pouviez deviner.
J’ai un peu honte, je viens de toucher une épine douloureuse. Cependant, grâce à ma curiosité mal
placée, en quelques paroles, je viens d’obtenir de précieuses informations qui m’éclairent sur sa
personnalité. Cela ne me suffit pas, je veux en savoir plus. J’ose la question :
— Vous… vous habitez loin ?
Il se retourne et pointe du doigt l’un des nombreux immeubles qui ceinturent le parc.
— Non. Ce bâtiment, en face… les fenêtres au troisième étage. Dès que le temps le permet,
j’amène Ronan ici, pour l’air et le soleil. D’ailleurs, je vais rentrer, il va être l’heure de son repas.
Je blêmis. C’est irraisonné, je serre un peu plus l’enfant dans mes bras. Ils vont partir ! Pour
Michel, ce n’était qu’un échange de banalités avec un inconnu à peine entrevu il y a si longtemps.
Pour moi, c’était la lumière au bout d’un interminable tunnel. Le rêve se brise. Michel se penche pour
récupérer son fils. Surprise ! Ronan s’agrippe à moi et se met à pleurer. Plus son père insiste et le
sermonne, plus il s’accroche et hurle.
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— Ne soyez pas fâché, je vous taquinais gentiment. Je m’appelle Loup, et vous ?
— Lou ? Le diminutif de Louis ?
— Non. Loup, comme la grosse bête, le grand méchant loup du petit chaperon rouge, précisa-t-il avec un grand rire sonore.
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