Entre l’éloge systématique du présent et la nostalgie rétrograde pour les temps passés (pensée réactionnaire elle-même d’ailleurs tout à fait dans l’air du temps, il y a la place pour une pensée intempestive, créant une brèche dans l’homogénéité de l’époque
Dans ces réactions, il est significatif que personne ne signale l'absence d'hypocrisie dont témoignent les déclarations du patron de Barilla, quelque révolté qu'on puisse par ailleurs être, légitimement, à l'encontre de leur contenu. [...]
Et même si ce n'était qu'une bévue de sa part, il y avait quelque chose de rafraichissant, sinon dans le contenu, du moins dans *la forme* de ces déclarations : il était encore possible pour un patron de grande entreprise d'échapper au formatage marketing de sa parole, au détriment éventuel de ses intérêts financiers. Aurait-on préféré qu'il garde pour lui ses convictions traditionalistes, au profit d'une position plus en accord avec l'air du temps ?
Au nom de quoi, en effet, le devenir de l’humanité devrait-il être formaté par la modernité occidentale, notamment pour être compatible avec des pratiques de liberté dont on sait pourtant qu’elles peuvent être fort diverses ?
l’apparition d’une mention du sexe des contractants dans la loi (et la nature des rapports qu’ils pouvaient entretenir entre eux) a-t-elle véritablement constitué un progrès du point de vue des libertés ?