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3.67/5 (sur 396 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Mortain (Manche) , le 15/01/1946
Biographie :

Alain Rémond est un chroniqueur français.
Il naît dans une famille bretonne de dix enfants. Cette enfance difficile lui inspirera par la suite une série de romans autobiographiques.
Après des études de philosophie, il devient professeur d’audiovisuel, puis critique de cinéma.
Alain Remond entre en 1973 comme journaliste à Télérama. Rédacteur en chef adjoint à Paris-Hebdo en 1979, il rejoint Les Nouvelles Littéraires en 1980. C’est à lui que l’on doit la création, en 1981, de la rubrique "Mon Œil" de Télérama, dont il deviendra rédacteur en chef jusqu'en 2002.
Alain Rémond a par ailleurs participé pendant six ans à l'émission Arrêt sur images, diffusée sur France 5.
Actuellement, il rédige toutes les semaines une chronique dans Marianne et un billet chaque jour dans La Croix.
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (113) Voir plus Ajouter une citation
Les arbres sont faits pour avoir des feuilles. Je ne connais rien de plus sinistre que la chute des feuilles, en automne, qui annonce ces longs mois d'arbres noirs, d'arbres morts en hiver.
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Quoi, tu joues encore, à ton âge ? Oui, je jouais encore. Et je le plaignais, sincèrement, de ne plus savoir jouer. Après, quand on a passé la barrière, franchi la frontière, c’est fini, on ne peut plus revenir en arrière. Jamais.
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Je ne sais pas ce qui s'est passé, entre mes parents, je ne le saurai jamais. Je ne suis pas capable d'expliquer. Je n'en ai pas envie. Je n'ai pas voulu savoir qui avait tort, qui avait raison. Mon père buvait-il parce qu'il n'y avait plus d'amour entre eux ? Ou l'amour était-il mort parce qu'il buvait ? Un enfant ne peut pas se poser ces questions-là. Ce que je voyais, ce que je vivais, c'était ce mur de haine entre eux, ce gouffre où nous allions tous nous perdre. Tous les soirs, quand mon père rentrait, c'était la guerre qui reprenait : les cris, les insultes, parfois les coups entre eux, l'effroi qui nous glaçait, la descente au fond d'un cauchemar noir. Qu'est-ce-qu'on pouvait dire, qu'est-ce qu'on pouvait faire, nous les enfants ? Cette haine, ce désespoir qui habitaient nos parents, comment lutter contre ça, comment faire que ça n'existe plus, que tout redevienne comme avant ? Qui avait la clé du paradis perdu, qui avait la baguette magique ? Le soir, nuit après nuit, dans le secret de mon lit, à la maison ou en pension, je répétais comme une incantation cette prière à laquelle je voulais croire : "Faites, Seigneur, que mes parents s'entendent." Dans le noir, dans le vide, paroles dérisoires auxquelles je m'accrochais, pour me donner du courage. Mais rien, jamais, n'est arrivé. Toujours la guerre, toujours la haine.
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Un jour, avec des amis coopérants, à Ghardaïa, on discute, dans un café, avec des jeunes à qui on propose de faire un match de foot. D'accord, nous disent-ils, très bonne idée, venez demain à 15 heures au stade, on s'occupe de tout, les chaussures, les maillots, tout. Le lendemain, à 15 heures pile, on arrive, tranquilles. Le choc. On découvre qu'il y a un guichet. Et que les entrées sont payantes. Ils sont des milliers à avoir déjà payé, assis sur les gradins. Et la queue est encore logue, que canalisent des policiers en grand uniforme. On se frotte les yeux. On se donne des coups de coude. Ce n'est pas tout. Sur la pelouse, on joue déjà. Un match d'ouverture, deux petites équipes locales. Les vedettes, c'est nous. Le lecteur perspicace aurait peut-être déjà compris ce que nous réalisons, nous, péniblement, dans les vestiaires, en nous équipant de pied en cap : on nous a annoncés, urbi et orbi, avec force réclame et moult superlatifs, comme une sélection de l'équipe de France. Oui, parfaitement. Contre nous, des minables, des amateurs, face à notre magistral professionnalisme : la première équipe du Sahara.
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Tous les matins, le bus du Collegio qui nous emmène à la Grégorienne nous fait franchir une distance aussi bien culturelle que linguistique. Au Collegio, on parle surtout anglais. A la Grégorienne, les cours sont en... latin. Ils sont donnés par les profs (ultra-pointus) venus du monde entier. La langue universelle de L'Eglise n'est ni l'anglais, ni l'italien, ni le français. Mais le latin.
Un latin un peu particulier : pour parler de philosophie, mais aussi de cosmologie, de psychologie ou de sociologie dans le monde d'aujourd'hui, il a bien fallu inventer des mots nouveaux, greffés sur le français ou l'italien, ce qui donne un latin pas très cicéronien et plutôt basique, genre latin de cuisine. Chaque professeur, en plus, le parle avec son accent à lui, qui peut se révéler de plus exotiques (je pense en particulier à un Irlandais fort sympathique, qui enseigne la métaphysique dans un étrange sabir, que nous apprendrons vite à décrypter). Nous livres de cours sont eux aussi en latin. Et nous passons nos examens en latin (je vous fais Aristote et Saint Thomas en latin quand vous voulez). Les cours sont du genre magistral, à l'ancienne : le prof en haut de l'estrade et nous tous qui écrivons fiévreusement sous sa dictée. En latin. Quand nous reprenons le bus du Collegio dans l'autre sens (le rendez-vous est près du Colisée), nous basculons dans la culture américaine.
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Ça fait très image d'Épinal le lavoir à l'ancienne, vieille tradition de nos belles campagnes. Mais ma mère, ça ne la faisait pas tellement rêver.
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"Dire adieu, encore, même si c’est impossible, parce qu’on ne dit pas adieu à son enfance, on vit avec elle chaque jour de sa vie." (p. 112)
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On a oublié qu'il fut un temps, avant l'ordinateur, avant les mails, avant le téléphone portable, avant les SMS, où l'on s'écrivait des lettres, de longues lettres, régulièrement comme un bonheur, comme un plaisir.
On appelait ça une correspondance.
On disait "entretenir une correspondance".
Et c'est un mot tellement beau, tellement juste : on correspond parce qu'on se correspond ...
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A force de vivre ainsi en clandestin, sans aucune preuve officielle de sa propre identité, on finit par ne plus croire en sa propre existence, par douter d'être un être humain, un être vivant. On passe comme une ombre, on n'a le droit à rien, on n'a même pas le droit de dire qui on est, comment on s'appelle, puisque l'autorité, celle qui délivre les tampons officiels, les certificats, les attestations, vous dénie le droit de le dire. On est assigné à la non-résidence en soi-même, à la non-existence. Ou alors il faut avoir une confiance en soi qui défie l'autorité et les tampons officiels, une certitude d'être soi, d'avoir une identité propre, irréductible, indestructible, quand tout, partout, veut vous persuader que vous n'êtes rien, un chien qui court le long des murs pour se faire oublier. J'ai un tel respect pour ces hommes-là, pour ces femmes-là, qui se tiennent debout malgré tout, contre tout. Qui n'ont pas de papiers pour prouver leur identité, mais qui, jour après jour, apprennent à d'autres qui en ont ce que c'est d'être un homme, d'être une femme, envers et contre tout.
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Quand on voulait se faire couper les cheveux, on allait chez le menuisier. Le samedi soir, il changeait de métier, recevait dans sa cuisine. On s'asseyait autour de la table, en attendant notre tour. Le menuisier sortait sa tondeuse mécanique et il coupait tranquillement, en prenant tout son temps, la cigarette papier maïs aux lèvres, la cendre qui nous dégringolait dans le cou. Il coiffait les hommes, exclusivement. Les vieux buvaient un coup, fumaient, discutaient, racontaient tous les potins du bourg, se rappelaient de vieilles histoires de famille, de fermes, de clôtures. Nous, les enfants, on écoutait, fascinés. Fallait surtout pas être pressés. On ressortait de la cuisine du menuisier à la nuit noire, la tête bien fraîche : son style, au menuisier, c'était la coupe au bol, bien dégagé très haut sur les oreilles et dans la nuque. Quand on rentrait à la maison, les autres se moquaient de nous. Pas grave : ils y passeraient à leur tour.
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