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Histoire de Gil Blas de Santillane de Alain-René Lesage
Je n’étais nullement fâché d’avoir renoncé à la médecine ; au contraire, je demandais pardon à Dieu de l’avoir exercée. Je ne laissai pas de compter avec plaisir l’argent que j’avais dans mes poches, bien que ce fût le salaire de mes assassinats.
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Histoire de Gil Blas de Santillane de Alain-René Lesage
Vive Dieu ! s’écria-t-il, partons donc en diligence ; car ce docteur est si expéditif, qu’il ne donne pas le temps à ses malades d’appeler des notaires. Cet homme-là m’a bien soufflé des testaments.
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Turcaret - Crispin rival de son Maître de Alain-René Lesage
FRONTIN : Madame, vous allez bientôt avoir la fille dont je vous ai parlé. LA BARONNE : Monsieur, voilà le garçon que je veux vous donner. M. TURCADET : Il paraît un peu innocent. LA BARONNE : Que vous vous connaissez bien en physionomie ! M. TURCADET : J'ai le coup d'œil infaillible. Approche, mon ami ; dis-moi un peu, as-tu déjà quelques principes ? FRONTIN : Qu'appelez-vous des principes ? M. TURCADET : Des principes de commis ; c'est-à-dire, si tu sais comment on peut empêcher les fraudes, ou les favoriser ? FRONTIN : Pas encore, Monsieur ; mais je sens que j'apprendrai cela fort facilement. M. TURCADET : Tu sais au moins l'arithmétique ? Tu sais faire comptes à parties simples ? FRONTIN : Oh oui, Monsieur, je sais même faire des parties doubles. J'écris aussi de deux écritures, tantôt de l'une, tantôt de l'autre. M. TURCADET : De la ronde, n'est-ce pas ? FRONTIN : De la ronde, de l'oblique. M. TURCADET : Comment, de l'oblique ? FRONTIN : Hé oui, d'une écriture que vous connaissez, là, d'une certaine écriture qui n'est pas légitime. TURCADET, Acte II, Scène 4. + Lire la suite |
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Histoire de Gil Blas de Santillane : Livres I à VI de Alain-René Lesage
Je trouvai Aurore en déshabillé. Je la saluai fort respectueusement et de la meilleure grâce qu’il me fut possible. Elle me reçut d’un air riant, me fit asseoir auprès d’elle malgré moi, et dit à son ambassadrice de passer dans une autre chambre. Après ce prélude, qui ne me déplut point, elle m’adressa la parole : Gil Blas, me dit-elle, vous avez dû vous apercevoir que je vous regarde favorablement et vous distingue de tous les autres domestiques de mon père ; et, quand mes regards ne vous auraient point fait juger que j’ai quelque bonne volonté pour vous, la démarche que je fais cette nuit ne vous permettrait pas d’en douter. Je ne lui donnai pas le temps de m’en dire davantage. Je crus qu’en homme poli je devais épargner à sa pudeur la peine de s’expliquer plus formellement. LIVRE IV, Chapitre II : Comment Aurore reçut Gil Blas et quel entretien ils eurent ensemble. |
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La Valise trouvée de Alain-René Lesage
LETTRE X D’un provincial qui est à Paris pour procès, à un de ses parents, à Saint-Lô. Vous me demandez, cousin, comment je vis à Paris, depuis que j’y poursuis le procès qui me retient. Pour contenter votre curiosité, je vous dirai que j’y passe le temps fort agréablement. J’emploie toute la matinée à faire ma cour à mon procureur et à ses clercs. Ensuite je reviens dîner à mon auberge avec deux vieux plaideurs, Manceaux, dont l’entretien est très instructif pour un jeune normand, qui s’affectionne à la procédure. Après un repas de la dernière frugalité, je vais au café, qui est un lieu fort convenable à tout provincial qui n’a point de connaissance à Paris. Vous qui n’êtes jamais sorti de l’enceinte de Saint-Lô, vous ne sauriez avoir une idée juste de ces sortes d’endroits. Je vais vous faire une peinture fidèle de deux célèbres cafés que je fréquente, vous pourrez juger par-là des autres. Dans l’un, vous voyez dans une vaste salle ornée de lustres et de glaces, une vingtaine de graves personnages, qui jouent aux dames ou aux échecs sur des tables de marbres, et qui sont entourés de spectateurs attentifs à les voir jouer. Les uns et les autres gardent un si profond silence, qu’on entend dans la salle aucun bruit que celui que font les joueurs en remuant leurs pièces. Il me semble qu’on pourrait justement appeler un pareil café, le café d’Harpocrate. Véritablement c’est un endroit où l’on peut dire qu’on est comme dans une solitude, quoique l’on soit avec soixante personnes. + Lire la suite |
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Turcaret de Alain-René Lesage
J’admire le train de la vie humaine. Nous plumons une coquette, la coquette mange un homme d’affaires, l’homme d’affaires en pille d’autres : cela fait un ricochet de fourberies le plus plaisant du monde.
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Dans "Poulets grillés" de Sophie Henaff, le premier tome d'une série française, la commissaire dirige une équipe de bras cassés. Son prénom est associé à "de Bretagne".