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Citation de AuroraeLibri


Il n’est pas toujours justifié d’étudier des phénomènes religieux dans un cadre national, surtout quand le pays concerné a réalisé tardivement son unité, comme c’est le cas pour l’Allemagne et l’Italie, ou se caractérise par une grande diversité ethnique. Mais dans le cas de la France, le lien entre le christianisme et la nation ne pose pas de problème, tant sa formation est ancienne et sa continuité remarquable : du baptême de Clovis, suivi de la conversion des Francs au catholicisme romain, jusqu’au sacre de Charles X à Reims en 1825, les liens entre religion et politique ont toujours été étroits dans notre pays. L’État y a précédé la nation et la monarchie des « rois très chrétiens » a été pendant des siècles garante de l’unité nationale et religieuse, ce qui a laissé des traces dans les esprits : même aujourd’hui, le très laïc président de la République François Hollande n’a pas osé refuser le titre de chanoine honoraire de Saint-Jean de Latran qu’ont porté tous ses prédécesseurs depuis Henri IV, et l’État prend toujours à sa charge l’entretien, extrêmement onéreux, de nos cathédrales. D’autre part, aux yeux de l’historien, il ne fait aucun doute que la France a toujours constitué, au moins jusqu’au xxe siècle, une réalité spécifique au sein de l’Église universelle. Depuis les conciles de l’époque mérovingienne jusqu’au gallicanisme médiéval et moderne et aux conflits des années 1950 avec la papauté autour des prêtres-ouvriers, l’Église de France a fait preuve d’une réelle spécificité et a même, à certaines époques, revendiqué une large autonomie vis-à-vis des autorités romaines.

Préface
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