Selon un dernier cliché, apparemment plus favorable à l'histoire littéraire, il reviendrait à celle-ci la mission, noble mais essentiellement mémorielle, de préserver le lien avec le passé, d'entretenir le souvenir des grands auteurs, des grandes œuvres ou des grandes périodes de la littérature -- et l'éloignement temporel magnifiant les choses, tout texte a vocation à finir dans ce vaste mémorial ; au contraire, la théorie aurait en charge l'étude des constantes formelles de la littérature -- par voie de conséquence, tous ses possibles, et, en particulier, son devenir. Pour le dire simplement, les historiens seraient les passéistes, les théoriciens, les modernistes. C'est encore là une fausse évidence.