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Bibliographie de Alain-Yves Beaujour   (2)Voir plus

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On va pas commencer à s’engueuler », coupe Jean-François en soulevant son cul du banc pour attraper la bouteille de Ricard à l’autre bout de la table. « Bon ! Moi je m’occupe de la Prairie. Il y en a pour une heure ou deux à refaire les freins mais j’aurais besoin de quelqu’un pour m’aider à remettre le moteur. »
Il y a comme un silence.
« Moi, il faut que je range tout dehors, que je monte les marabouts… » énumère enfin Henri-Pierre, « que je… Il faut aussi que j’aille à Soulayrac pour acheter plein de trucs… Et j’en oublie. J’ai cinquante mille trucs à faire… Et toi, Jeannot ? » – insidieux.
Jeannot est en train de sortir la bouteille de lait du frigidaire. Il la descend vite fait : « Moi aussi, j’ai des trucs à faire… »
Henri-Pierre soupire :
« Bon ! C’est donc moi qui t’aiderai pour le moteur. Je sais pas quand je trouverai le temps de tout faire mais tant pis… Tu m’appelleras, Jean-François, quand tu auras besoin de moi. »
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Il monte jusqu’à la chambre de Jeannot. Mais pas là, Jeannot ! Chambre bien vide. Il ouvre celle de Jean-François.
« Eh ! Tu sais l’heure qu’il est ? Et tu te souviens de ce qu’il y a à faire aujourd’hui ? Je voudrais pas jouer les casse-couilles mais le boulot va pas se faire tout seul… Et c’est indispensable que tout soit fini pour demain sinon ça va être un merdier pas possible… »
« O.K. » répond imperceptible la voix de Jean-François filtrée par l’édredon.
« Ouais, il insiste Henri-Pierre, mais dès que je serai sorti tu vas te rendormir aussi sec ! »
« Non, non… Je suis réveillé… Il est quelle heure au fait ? »
« Midi ! dramatise Henri-Pierre. Et Jeannot a disparu. »
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De son bureau au premier étage de la gendarmerie, le capitaine Bouscayrol observe les allées et venues sur la grand-place de Soulayrac. Quatorze heures quarante-sept, indiquent précisément l’horloge électrique pendue au mur, la pendulette sur son bureau, la montre à son poignet. La plupart des boutiques sont fermées, les terrasses des deux cafés désertes à l’exception d’un couple de Hollandais d’âge mûr dont la voiture est garée à quelques mètres. – Hollande/Amsterdam/plaque tournante de la drogue – pense le capitaine. Mais les Hollandais paraissent tout à fait respectables – Mercedes/propres/honorabilité – pense-t-il.
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Dans quinze minutes environ il arrivera dans sa maison, avec dix minutes d’avance sur l’horaire prévu. Otto Hennemayer n’est pas content – foutu laisser-aller de ces Français – à cause de la grève des pilotes, on a supprimé des vols et son avion s’est posé avant l’horaire. Dix minutes ! Heureusement que son chauffeur était en avance, il n’a quand même pas attendu, mais voilà dix minutes dont il ne va pas savoir que faire. Malgré quelques bonnes nouvelles – la baisse de l’or due à l’écrasement des révolutionnaires au Nicaragua, par exemple – il ne peut s’empêcher de garder une sensation de déplaisir.
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La seule perturbation qui se produit dans le quart d’heure suivant provient d’un vélomoteur qui roule sans échappement – délit mineur mais répréhensible/passible de procès-verbal – et qui est conduit par… par… – le capitaine affûte son regard d’aigle – par Henri-Pierre Fort ! Henri-Pierre Fort/trublion/sans profession définie/32 ans/plusieurs interpellations pour participation à des manifestations interdites/résidant depuis deux ans dans la commune/pas inscrit à la Sécurité sociale/vivant en communauté/anarchiste !
Le capitaine Bouscayrol se rue sur son fichier.
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Et voilà le sentiment odieux de l’urgence qui arrache Henri-Pierre à ses rêves comme on ôte sa chaise à celui qui va s’asseoir : le voilà réveillé, projeté dans la contraignante réalité.

« Oh ! Merde ! Il est onze heures et demie. »

Essaie aussitôt d’ouvrir la fermeture éclair du sournois sac de couchage qui a tenté de l’étrangler plusieurs fois au cours de son sommeil agité ; y parvient après quelques convulsions tétaniques. Il se lève.

« Merde ! Quand je pense à tout ce qu’il y a à faire aujourd’hui ! »
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Et voilà le sentiment odieux de l’urgence qui arrache Henri-Pierre à ses rêves comme on ôte sa chaise à celui qui va s’asseoir : le voilà réveillé, projeté dans la contraignante réalité.
« Oh ! Merde ! Il est onze heures et demie. »
Essaie aussitôt d’ouvrir la fermeture éclair du sournois sac de couchage qui a tenté de l’étrangler plusieurs fois au cours de son sommeil agité ; y parvient après quelques convulsions tétaniques. Il se lève.
« Merde ! Quand je pense à tout ce qu’il y a à faire aujourd’hui ! »
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Vingt-deux heures dix, gare d’Austerlitz. Patrick Alivet monte dans le Paris-Toulouse de 22 h 20 et se dirige tout droit vers le compartiment dans lequel il a réservé une couchette une semaine auparavant. Les couloirs sont encombrés d’imprévoyants cherchant désespérément un petit coin où poser leur cul. Leurs sacs et leurs valises bousculent Patrick qui n’essaie pas de dissimuler son irritation : il a horreur du désordre, de l’inorganisation, de l’improvisation, du laxisme.
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Ses soirées, lorsqu’il n’y a pas retransmission d’un match de rugby à la télé, il les consacre à établir des recoupements, à confronter ses informations. Il pourrait, s’il voulait, en remontrer au notaire sur les fortunes véritables de chacun – il en sait bien plus que le malheureux receveur des contributions – il pourrait en remontrer au médecin sur les faiblesses cachées de ses patients – pour lui, les chaudes-pisses ne s’attrapent pas sur les sièges de cabinet.
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« Merde ! Quand je pense à tout ce qu’il y a à faire aujourd’hui ! »
Sort du galetas, dégringole le raide escalier avec ses marches traîtresses, entre dans la cuisine, remplit la bouilloire et la met à chauffer sur le gaz. Puis il ouvre la porte. Dehors, tout va bien : un temps vraiment dégueulasse ; un temps pour les laitues et les limaces.
« Et puis il faut désherber les carottes. J’avais oublié ça… »
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