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Critiques de Alain de Botton (55)
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Petite philosophie de l'amour

Un livre que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire car il décortique avec brio les rapports amoureux.C'est fait avec une précision chirurgicale qui ne laisse rien au hasard.

L'auteur sonde cet état évanescent qui est la dépendance affective avec une lucidité sans égal.Lire ce livre c'est pouvoir découvrir les mirages qui nous maintiennent dans cet état amoureux qui n'est en fin de compte qu'une vaste illusion dans laquelle on a tendance à se noyer parfois sans savoir pourquoi.

Ce livre permet de nous distancier de cette contagion des sentiments qui s’installe lorsqu'on est épris de quelqu'un.

En fin de compte on est tel Narcisse qui se mire dans l'autre et notre propre inconstance cherche la constance des sentiments chez l'autre.

L'autre nous apparait comme mystérieux et héroïque et il n'est en fin de compte qu'un autre humain perclus de ses propres doutes et contradictions,apeuré par sa finitude d'être humain se raccrochant à l'autre comme à une bouée qui de toute façon éclatera telle une bulle de savon éphémère.

Ce livre nous confronte à la réalité pure et dure qui est peu être décevante mais au moins elle est vrai.

Quête de sa propre vérité immuable et difficile à atteindre grâce à se livre,à lire absolument.

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L'architecture du bonheur

Ouf! Enfin un livre qui me justifie et crédibilise les heures que j’ai passées devant les émissions déco de M6: non, l’intérêt que nous portons à la couleur d’un carrelage ou à la forme d’un robinet n’a rien de futile. Car en vérité il n’est question ni de robinet ni de carrelage : c’est de notre âme qu’il s’agit.

Après ce préambule désinhibant, j’ai donc parcouru avec le plus grand intérêt cet essai richement illustré et plaisamment didactique (ben si, c’est possible). Après avoir rappelé que l’architecture fut longtemps synonyme de décorum, Alain de Botton s’amuse des principes fonctionnalistes de Le Corbusier en rappelant que la villa Savoye cumula les catastrophes en commençant par son fameux toit plat propice aux infiltrations. Malgré toute sa rhétorique, Le Corbusier n’est pas plus rationnel que Viollet-le-Duc: il contribue lui aussi à créer un état d’âme, à exprimer une certaine idée du bonheur, même s’il est clair que leurs conceptions sur ce point divergent.

Alors, qu’est-ce qui nous rend heureux ? Quel est le chez-soi idéal ? Nous voulons un décor non qui nous ressemble mais qui soit le rappel permanent de ce à quoi nous aspirons. Ainsi, quand Le Corbusier (encore lui!) construisit à Pessac des lotissements pour des ouvriers, ce n’est pas par manque de goût que ses occupants ajoutèrent volets et nains de jardins aux volumes épurés voulus par le génial architecte : c’est juste que eux étaient suffisamment mal payés par le constructeur automobile qui les employait pour refuser, une fois rentrés chez eux, de vanter la modernité déshumanisante dans laquelle l’usine les jetait.

Nous voulons donc que notre intérieur nous offre ce qui nous manque, ou ce qui manque à la société dans laquelle nous vivons. L’architecture, comme tout art, est affaire de rééquilibrage.

Il existe néanmoins des vertus qui transcendent les besoins particuliers. L’ordre, tout d’abord, qui nous rappelle que notre liberté individuelle doit parfois s’effacer pour atteindre un but collectif plus élevé et qui nous rassure par sa régularité prévisible. L’équilibre, également, qui nous assure que chaque aspect de notre personnalité est nécessaire à son harmonie. La cohérence par laquelle nous affirmons notre appartenance à notre siècle. L’élégance qui choisit de résoudre les problèmes sans affectation. Et enfin, last but not least, la connaissance de notre humanité réfractaire aux rigidités et aux solutions tranchées.

Bref, c’est un petit livre épatant, qui a la politesse de ne jamais rien évoquer sans nous fournir l´illustration adéquate et qui nous rend plus intelligent sans trop d’effort. J’aurais parfois préféré suivre une pensée en train de se former, plutôt que cet impeccable produit fini qui laisse peu de place à la réflexion personnelle.

Mais bon, ma réflexion personnelle n’aurait pas volé si haut.

Alors je regarde devant moi et je contemple ravie la projection de mon moi idéal que figure ma bibliothèque aux étagères qui ploient (parce que me ruiner en planches chez Leroy-Merlin plutôt que d’engraisser Ikea m’aide à me sentir meilleure, j’assume). Et consciente de ce que ma maison doit refléter ce vers quoi je dois tendre, j’ouvre résolument le dernier numéro de Rustica.
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Comment Proust peut changer votre vie

Cela fait un bon bout de temps que j’ai terminé cet essai, mais j’ai fait longtemps traîner cette chronique car elle s’avère compliquée à rédiger et sûrement très touffue … Dans le même temps, j’ai terminé A l’ombre des jeunes filles en fleurs, et je me dis que c’est le bon moment pour vous en parler ! Proust 1En effet, dans cet essai, Alain de Botton nous aide à mieux appréhender l’œuvre de Proust en nous donnant quelques clés, et en nous montrant comment Proust peut nous aider à …



- Aimer la vie : "Je crois que la vie nous paraîtrait brusquement délicieuse, si nous étions menacés de mourir comme vous le dites [brutalement]. Songez, en effet, combien de projets, de voyages, d’études, elle – notre vie – tient en dissolution, invisibles à notre paresse qui, sûre de l’avenir, les ajourne sans cesse."



- Lire pour nous-mêmes : "Si nous lisons le chef d’oeuvre nouveau d’un homme de génie, nous y retrouvons avec plaisir toutes celles de nos réflexions que nous avions méprisées, des gaietés, des tristesses que nous avions contenues, tout un monde de sentiments dédaignés par nous et dont le livre où nous les rencontrons nous apprend subitement la valeur."



- Prendre son temps (et pas seulement quand on s’attaque à Proust !) : "il lisait les journaux avec un grand soin. Il ne négligeait même pas les faits divers. Un fait divers raconté par lui devenait un roman tragique ou comique grâce à son imagination et à sa fantaisie."



- exprimer ses émotions



- être un véritable ami : comme Proust, être généreux, à l’écoute, curieux de l’autre, modeste, brillant causeur ; malgré tout ce qu’il a pu dire sur l’amitié (une vaine agitation, un mensonge, etc.) et sur la conversation avec autrui (une perte de temps, etc.) – mais avait horreur des petitesses du cœur humain, "les restrictions mentales, les cachotteries, le faux désintéressement, la parole un peu aimable qui a un but utile, la vérité un peu déformée par commodité." Un bon ami, mais exigeant, la preuve en est qu’il s’est servi de ses connaissances pour La Recherche, exacerbant parfois leurs défauts …



- ouvrir les yeux – ou le bonheur de la madeleine.



- être heureux en amour : il prévient contre les dangers de l’habitude, et notre recherche constante de la nouveauté, du changement … Et tant d’autres choses pour lesquels il est de très bon conseil !



- laisser tomber un livre (!) et de ne pas tomber dans le piège de la littérature vue comme un oracle, une science infuse car "c’est donner un trop grand rôle à la lecture, qui n’est qu’une incitation d’en faire une discipline. La lecture est au seuil de la vie spirituelle ; elle peut nous y introduire : elle ne la constitue pas."

Et la plupart du temps, ce n’est pas faux du tout ! J’ai pu le constater puisqu’en parallèle, je continue ma découverte de Proust : j’ai été plus attentive à certains détails, aux relations du narrateur aux autres, à ses réflexions justes et profondes. Vous me direz, comment Proust pouvait parler d’amour alors qu’il est resté vieux garçon toute sa vie ? Oui mais il ne faut pas oublier que c’est Proust et que ce n’est pas pour rien qu’il est aujourd’hui connu et reconnu mondialement pour la qualité de son œuvre, de ses analyses psychologiques et pour son intelligence …



Agrémenté d’illustrations, de détails passionnants sur la vie de Proust, cet essai est parfait pour un proustien débutant - ou pour toute personne cherchant un guide pour vivre et désirant éviter le rayon "développement / bien être" des librairies …
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Comment Proust peut changer votre vie

Néophyte de Proust, j'en suis qu'à la moitié de Swann, je redoutait que ce livre me soit hermétique. Hé bien pas du tout, car l'auteur cite in extenso les extraits de la Recherche pour illustrer ses propos et analyses, en plus de se servir abondamment de la correspondance de Proust pour éclairer certains points. Il en résulte une lecture limpide, relativement facile, il s'agit tout de même d'un essai, grâce aussi à un langage clair, des phrases d'une longueur normale, rien d'alambiqué, comme un contrepoint . . . En prime l'auteur y met, de temps à autre, une pointe d'humour, ricane un peu, ce qui induit un vent de légèreté dans des propos par ailleurs très sérieux.



Botton construit son livre sur neuf thèmes qui m'ont paru pertinents, à tout le moins que j'ai apprécié: comment aimer la vie, lire pour soi-même, prendre son temps, réussir ses souffrances, exprimer ses émotions, être un véritable ami, ouvrir les yeux, être heureux en amour, laisser tomber un livre. Chaque sujet est solidement documenté, l'auteur fait des liens, souligne les apparentes contradictions, dégage des pistes d'interprétation mais laisse toujours le lecteur se forger sa propre opinion. Globalement ce livre pose plus de questions qu'il n'en résout, mais, surtout, illustre différentes facettes de cette immense œuvre qu'est la Recherche et donne le goût de s'y plonger tellement il en souligne la richesse. C'est pourquoi je l'ai tant apprécié.
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Comment Proust peut changer votre vie

Je me régale toujours à lire Alain de Botton. Il a un talent et un style inimitable pour, sans en avoir l’air, vous initier au sujet les plus ardus.




Le titre de son ouvrage le signifie bien, il se promet de nous apprendre comment la lecture de l’oeuvre de Marcel Proust peut changer notre vie. C’est donc à une approche philosophique qu’il s’est essayé en annotant attentivement « A la recherche du temps perdu » mais aussi la vie de Marcel Proust.

Comment lire, prendre son temps, sublimer ses souffrances, exprimer ses émotions, être heureux en amour et en amitié et enfin laisser un livre sont au programme.


On apprend ainsi beaucoup sur Proust et son univers, ses inspirations, son combat…

Je ne suis pas sûr que cela nous guide beaucoup à vivre mieux mais tout cela est très plaisant et nous fait passer un très bon moment au lit, sous nos couvertures.
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Comment Proust peut changer votre vie

Avons-nous besoin, pour vivre mieux, de proustothérapie? Ce livre suggère que c'est le cas et il a raison, bien que sa lecture n'ait pas été nécessaire pour me convaincre de ce fait. Qu'est-ce donc qui fait du bien dans Proust? Tout d'abord, de Botton relève la longueur de la Recherche : il faut prendre son temps pour lire ne serait-ce qu'une seule phrase de Proust; et Dieu sait si ce qui nous manque le plus aujourd'hui, c'est de temps mort, d'arrêt sur image, de réflexion. On court, on court et on recourt sans jamais savoir ni après qui ni après quoi. Proust prend des dizaines de pages pour dire le rien entre le sommeil et le réveil, il s'arrête sur toutes les expressions changeantes du visage d'Albertine, il regarde à la loupe la moindre de ses émotions, bref (et il n'y a rien de moins proustien que ce "bref") il prend le temps de vivre et de penser. Il ne vit d'ailleurs pas mieux, calfeutré qu'il est entre son lit et son livre, mais il vit plus intensément, plus réellement que celui qui effleure le monde. Il vit en aspirant l'essence de chaque instant. Bien sur, de Botton s'attarde (comme Proust l'aurait fait avec beaucoup plus de pénétration) sur des détails, il lasse par le caractère trop biographie de son propos, il ne fait que redire des banalités sur l'oeuvre d'un génie, mais son livre a un mérite: il donne envie de continuer à relire Proust et de continuer à y perdre un temps que l'on retrouve forcément.
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Petit guide des religions à l'usage des mécréants

Alain de Botton se lance dans l'écriture d'un livre sur les bienfaits de la religion, se positionnant comme un athée. A mon avis l'auteur pourtant n'est pas un athée, mais plutôt un agnostique. Alain de Botton parle à juste titre de l'influence sur les âmes de l'art religieux, qui en dehors de la foi n'a pas le même effet sur l'âme.



Je peux à peine être d'accord avec certaines des idées exposées dans le livre. En effet, le rôle socialisant de la religion, son principe moral ne peut guère être surestimé. Mais lorsque l'auteur se met à fantasmer sur la structure d'une société idéale du futur (au fond, bien sûr, athée), alors ses projets ne provoquent que l'étonnement.



A la fin du livre, de Botton cite comme exemple qui devrait inspirer la société de l'avenir l'église séculière dont le concept a été esquissé par Auguste Comte. Au lieu d'images de saints, des bustes de personnes talentueuses du passé, tant dans le domaine de l'art que des scientifiques, sont exposés dans cette église. Selon l'auteur, les gens d'une société plus harmonieuse que la société actuelle pourraient venir dans de tels endroits pour penser à l'éternel. Alain de Botton aime beaucoup l'ambiance de la messe catholique, où règne un sentiment de communauté parmi les paroissiens et où leur besoin de confession et de consolation est satisfait par les prêtres. De Botton aimerait recréer la même atmosphère dans une église laïque.Mais c'est pas de chance ! Si vous enlevez le sentiment religieux de la messe, c'est-à-dire celui qui inspire et améliore les gens, alors que restera-t-il ?



L'auteur est allé trop loin dans ses fantasmes. Il me semble qu'il n'a pas suffisamment étudié la nature du sentiment religieux et qu'il connaît mal les gens et leurs réactions. Les émotions que nous ressentons lors d'un concert de rock s'apparentent à une inspiration religieuse, et ce n'est pas sans raison. La musique qui porte la charge d'une idée est un bon substitut à l'orientation religieuse. De Botton propose une enveloppe, une cérémonie, la privant de son contenu intime. Il émascule en effet les rituels religieux, les privant de tout sens. Personnellement, je ne serais pas une habituée de l'église laïque de Botton-Comte.
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Petite philosophie de l'amour

Une belle histoire, une belle romance comme écrit en 4 eme de couverture.



Des émotions, des maladresses, de longs silences, des doutes, l'ivresse de la première rencontre, des interrogations ("mais qu'ai je donc fait pour mériter tout cela?"), de l'humour (" je te sucre d'orge " au lieu de je t'aime car plusieurs petits sucres d'orge étaient disposés sur la table), du réalisme ("c'est une bien mince frontière que celle qui sépare l'amour du fantasme")



Mais aussi des détours par différents auteurs dont Stendhal ("la beauté , une promesse de bonheur"),

Dans cet esprit, notons la mise à contribution de Nietzsche pour une remise en cause de la valeur de la Vérité (un quasi plaidoyer pour l'ignorance!, mais repris ici au profit de l'amour) pour éviter le désespoir.



Finalement, l'amour est une ineptie, mais une ineptie inéluctable. Elle révèle notre impuissance à parvenir à la sagesse prônée par tant de philosophes.
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L'art du voyage

Je ne fréquente pas beaucoup la littérature de voyage ; sans doute devrais-je le faire davantage. Pourtant, dans les œuvres littéraires comme dans les reportages d'exploration, je crois saisir que le surcroît d'intelligence des lieux et des circonstances, avec ou sans l'appui des récits des péripéties et découvertes des précurseurs, est proportionnel à l'ampleur de la motivation qui anime leurs auteurs. Parfois même proportionnel à leur hardiesse à surmonter obstacles et périls. Cet ouvrage est un essai sur les raisons – « soulev[ant] naturellement un certain nombre des questions ni si simples, ni si futiles que cela » – qui peuvent être invoquées par les voyageurs. Dans un catalogue étonnement exigu de « lieux », destinations tour à tour lointaines ou tout à fait proches, l'auteur se pose en situation dialogique avec un ou plusieurs « guides », mais ce qui est remarquablement original et toujours aussi bluffant chez lui, c'est qu'il n'est pas sûr que ni lui-même ni ses guides ne soient animés par une très grande conscience pas plus qu'une exemplaire ferveur par rapport à leurs attentes de l'ailleurs...

Dans le meilleurs des cas, dans ce dialogue, l'un s'oppose à l'autre, ce qui donne, en conclusion, une légitimité pleine et entière à la démarche de Xavier de Maistre (cit. en excipit) de pratiquer le « voyage autour de [sa] chambre » et de s'abstenir du voyage avec déplacement physique.

Il est de même du premier « guide », dans le chapitre « De l'anticipation » où l'auteur se rend à l'île caribéenne de la Barbade en plein spleen hivernal londonien, guide qui n'est autre que J.-K. Huysmans ; dans son roman intitulé : À rebours, son héros, le duc des Esseintes, misanthrope et casanier, fournit une foison d'excellentes raisons de ne pas céder à l'attrait illusoire que comporte la perspective du voyage ! L'auteur lui-même, sous de tels auspices, finit par effacer instantanément de sa mémoire la plupart des images qui eussent pu être marquantes et roboratives grâce à ce dépaysement climatiquement propice.

Autant se contenter de la fascination des lieux qui symbolisent ou incarnent le voyage (ch. II) : la station-service, l'aéroport, l'avion, le train, en compagnie de Baudelaire – un peu – mais surtout des tableaux d'Edward Hopper qui les a si souvent et si joliment représentés, toujours en y associant ce sentiment d'extrême solitude qui caractérise son œuvre.

Le premier motif de voyage qui vient à l'esprit, c'est sans doute l'exotisme (ch. III). Pour Flaubert (et les autres orientalistes de son époque), l'exotisme c'est « l'Orient », pour de Botton, c'est Amsterdam : les deux donnent donc à cette notion un sens que le lecteur trouvera nécessairement très subjectif, et c'est sans doute le but recherché (afin de le discréditer).

Le deuxième motif, c'est « De la curiosité » (ch. IV). L'auteur s'attarde à Madrid en marge d'un colloque et peste contre les monuments objets d'intérêt imposé par les guides touristiques, tandis que son guide spirituel est Alexander von Humboldt qui, en 1799, est en fervente exploration du continent sud-américain, en particulier de la flore amazonienne. La curiosité est souvent et malheureusement celle d'autrui, semble conclure le chapitre.

Les deux chapitres suivants se penchent sur la modernité du thème des paysages. Le poète pré-romantique anglais William Wordsworth, habitant et décrivant la nature (et ses plus menus détails) de sa région des Lacs (« Lakes District »), après avoir essuyé une terrible campagne de dénigrement et de sarcasmes initiée par Byron, assista de son vivant à un renversement absolu du goût de ses contemporains, qui embrassèrent sa cause (rousseauiste) des bienfaits de la campagne et des méfaits de la ville sur l'âme et su ruèrent vers le Lakes District (comme il le font toujours). C'est dans ce même cadre que se trouve l'auteur, dont on ne comprend pas assurément jusqu'à quel point il se montre réceptif à l'enseignement de Wordsworth...

Le paysage, c'est aussi le « Sublime », notion qui se développe également en Europe au XVIIIe siècle. De Botton se rend au désert du Sinaï, avec dans sa besace Edmund Burke (Une étude philosophique de l'origine de notre conception du Sublime et du Beau) et naturellement le récit biblique de Job.

Mais le paysage semble demeurer en grande partie muet s'il n'a pas été révélé préalablement par l'art : l'auteur se rend en Provence (ch. VII), sur les traces de Van Gogh. Une question complémentaire à la perception visuelle de la beauté grâce à l'art s'avère être celle « De la possession de la beauté ». Un étrange penseur anglais du début du XIXe s., John Ruskin, préconise la pratique du dessin pour tout un chacun, sans aucune velléité artistique, afin d'apprendre juste à observer ce qui nous entoure « structurellement » (dirait-on 150 ans plus tard) ; et ses croquis où la nature est psychologisée peuvent aussi prendre la forme de la « peinture verbale ». L'auteur – qui par ailleurs utilise moins que d'habitude ses belles photographies dans ce livre, en privilégiant les reproductions de toiles pour ses illustrations tout aussi nombreuses – s'y essaie un tout petit peu près de chez lui, autour des West India Docks.

Le chapitre conclusif (IX ; « De l'habitude »), placé quasiment sous l'exergue de la terrible pensée pascalienne : « Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre » (p. 282), ne peut ne pas être interprété comme une tentative de placer sur le même plan l'entreprise d'Alexander von Humboldt déjà citée et le Voyage autour de ma chambre de Xavier de Maistre : une photo sur double page du lit et partie de la bibliothèque attenante de l'auteur y trouve sa place, ainsi que la tentative (très ratée!) de décrire son quartier d'un œil vierge s'efforçant d'y trouver un intérêt...

Bon, j'ai l'impression qu'il manque vraiment l'essentiel à cette démonstration.
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Le plaisir de souffrir

Tellement intéressant que je ne m'en souviens plus.



Axel Roques
Lien : http://axelroques.blogspot.fr/
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Aussi longtemps que dure l'amour

Un ami m’avait parlé d’Alain de Botton, me recommandant la lecture de son Petit guide des religions à l’usage des mécréants. Ma bibliothèque ne l’avait pas mais elle avait celui-là. Qu’à cela ne tienne, allons-y ! C’est léger, c’est facile, ça se mange sans faim.

Ce n’est pas comme ça que j’aurais aimé en parler mais c’est ce qu’il m’en reste. Une lecture agréable autour de cette question : comment dure un couple et qu’est-ce que l’amour lorsqu’il traverse les années. On est loin de la finesse parfois mordante d’un Roland Barthes dans son Fragments d’un discours amoureux. Sans doute l’auteur n’en avait pas l’ambition. Et Barthes, dans son opus, ne parle pas de l’amour qui dure (enfin pas qu’il m’en souvienne) ce qui lui permet de rester à ces moments où la cristallisation autour de l’être aimé a de quoi faire monter le palpitant de l’amoureux transi comme de celui qui lirait ses aventures.

Ma bibliothèque a classé Aussi longtemps que dure l’amour parmi les romans. Ce qui me semble aussi imprécis que s’il avait été rangé avec les essais. Pourtant, si le livre ne m’est pas tombé des mains, c’est bien grâce à Kirsten et Rabih, les deux personnages principaux. Les péripéties de leur vie quotidienne viennent illustrer un propos plus théorique sur le deuil de l’autre idéal, la perte de ses illusions sur soi-même et le doux réconfort qu’il y a à l’accepter tranquillement. La trame romanesque constituée de ce fil narratif donne au livre un petit rythme même si ce n’est pas trépident. Je ne crois pas que ce soit la morale qui se dégage de l’ouvrage, calme sans tragique ni coups de sang, qui m’ait déplu. Un tranquille émerveillement teinté d’autodérision, ça me va très bien comme programme. Mais j’ai trouvé ça fade. Facile mais fade. C’est peut-être le cocktail entre la simplicité des leçons tirées et la lourdeur du procédé introspectif ? Disons que Kristen et Rabih ont une vie intérieure aussi plate que leur existence est banale et que j’ai eu le bonheur de rencontrer des personnages de fiction plus complexes. C’est sans doute voulu, afin de désacraliser l’amour et de montrer sa puissance dans la plus ordinaire des vies. C’est voulu, c’est réussi, mais c’est un peu barbant.

 

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Art et thérapie

Je garde l'intégralité de cet ouvrage presque parfait.

Le propos, la sélection d'oeuvres, leur juxtaposition judicieuse,

la finesse d'introspection, la capacité à verbaliser une part d'indicible.

Mais ce que j'apprécie au-delà de l'entendement, c'est le cheminement vers soi-même qu'engendre l'art, qu'il soit peinture, sculpture, architecture ou photographie. L'oeuvre saisit ce qui nous échappe : elle éclaire ce qui sommeille en nous et a besoin d'être stimulé. L'artiste nous révèle à nous-mêmes, épaissit le trait de notre identité.

Les deux auteurs, philosophes de l'art, attribuent sept fonctions à la création artistique. Je les cite :

Le souvenir

L'espoir

La douleur

La recherche de l'équilibre

La compréhension de soi

Le développement de soi

La capacité à apprécier.

La recherche de l'équilibre compte le plus grand nombre de pages.

L'équilibre, voilà ce que je guette dans une oeuvre, quelle qu'elle soit. L'apaisement aussi. Ces deux états d'âme peuvent suinter d'une représentation banale, le salon d'une maison de Mies van der Rohe, par exemple, ou la ferme voulue par Marie-Antoinette, à l'ombre de Versailles, pour y admirer la traite des vaches. Le naturel pour compenser le faste des palais.

Le geste créatif renvoie à notre histoire, aux émotions enfouies. Une photo d'Eve Arnold d'un couple russe au tribunal des divorces, me contracte les tripes, rappel de la séparation de mes parents.

Parfois on ressent et on ne dit rien. C'est entre soi et soi. Des tableaux dégagent une sensation de bien-être extatique (Bords du lac près de Dosseringen, Kristen Købke).

On peut partager sans dire aussi, montrer à l'ami et énoncer simplement - parfois, je me sens ainsi, je ne sais pas pourquoi -. Et si l'autre comprend à demi-mots, une belle relation s'amorce peut-être. J‘ai eu la chance de vivre cela récemment avec un ami artiste.

Le coeur de cette critique provient de la première partie du livre. Ensuite, les auteurs déclinent l'art sous différents thèmes. Amour, Nature, Argent et Politique composent un musée vivant d'une centaine d'artistes, creuset d'un nouveau regard sur le monde.

Art et Thérapie se lit par aspiration à sublimer un quotidien terne. Certainement pas d'une traite.

Prendre le temps de regarder ce qui est dit de l'oeuvre commentée.

Découvrir des détails inaperçus.

Admirer, rêver, songer, s'émerveiller.










Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Petite philosophie de l'amour

Cette première œuvre publiée dans la jeunesse de l'auteur se présente comme un roman et ne possède pas encore les caractéristiques qui ont provoqué chez moi l'enthousiasme qui m'a conduit à lire autant de ses ouvrages dans ces dernières semaines.

Un narrateur à la première personne, architecte londonien, rencontre dans un avion une certaine Chloé qui lui paraîtra aussitôt sous les traits du grand amour de sa vie, jusqu'à ce que ce sentiment ne se délite et que Chloé ne le trompe avec son collègue américain et ne le quitte, au bout d'une petite année de passion intense. Le narrateur déploie une aptitude exorbitante (hypertrophiée, agaçante, presque invraisemblable...) à l'introspection ; bardé de toutes les armes philosophiques de l'analyse critique, du doute systématique et de l'observation détachée, il commet sur son sentiment amoureux et ses manifestations approfondissement sur approfondissement, digression sur digression, reformulation des hypothèses sur reformulation, de sorte que le plus menu détail concernant sa bien-aimée et les péripéties de leur vie affective commune sert de prétexte à des réflexions interminables, souvent assez joliment écrites mais pas du tout étayées par les solides références littéraires, philosophiques, artistiques qui suivront dans les ouvrages successifs. L'originalité des idées n'est pas constante, pas plus que la solidité de leur structuration qui répond aux exigences chronologiques de la trame romanesque et non à l'architecture probatoire d'un essai. Ainsi, l'élégance de la prose n'a pas toujours suffi à écarter mon ennui, autant sur le plan du scénario amoureux qui n'a de sens que justement dans sa prédictibilité, que sur celui des idées qui traînent souvent en longueur.

J'ai cherché, à défaut d'une belle iconographie et d'une foison de références instructives ou surprenantes, au moins des ponts interdisciplinaires, et je me rends compte que j'ai retenu, dans mes cit., les rares endroits où je les ai trouvés. Le premier est une analogie entre l'absolutisme politique et l'illibéralisme de l'amour, menant jusqu'à la question fascinante de se demander si Robespierre, Lénine, Pol Pot et pourquoi pas Hitler n'étaient pas profondément amoureux de leur peuple. Le deuxième est une analogie entre le pari pascalier et la condition de l'amoureux. Le troisième est enfin une analogie entre la stratégie politique du terrorisme pour forcer l'adversaire à négocier et concéder, et une notion introduite par l'auteur, le « terrorisme romantique » ayant pour but sinon de rendre son amour au partenaire déchu, au moins de déstabiliser le partenaire délaissant.
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Splendeurs et misères du travail

Cet ouvrage n'est pas un essai de sociologie du travail, ni d'économie, ni même de philosophie. Il se compose d'une série de reportages sur des « situations » professionnelles représentatives de certains des aspects parmi les plus emblématiques de la métamorphose du travail opérée par notre contemporanéité. Ce n'est pas non plus un ouvrage de critique sociale, ni même un livre engagé. Dans le strict respect de son titre d'inspiration balzacienne, et peut-être en proportion assez équitable, ces situations suscitent chez l'auteur (avec une adhésion surprenante mais aisée chez le lecteur) autant d'admiration authentique que de compassion sincère pour les réalisations du labeur moderne et pour certaines de ses conséquences, respectivement. Après tout, la démarche de Botton n'est pas sans rappeler celle des peintres flamands qu'il cite explicitement, lesquels esthétisèrent et mirent en valeur, à la place des scènes mythologiques antiques ou religieuses chrétiennes, les activités professionnelles quotidiennes, même les plus humbles comme l'entretien domestique, et surent générer, chez le spectateur, le goût pour ce très moderne moyen de production technologique qu'était le moulin à vent...

Ainsi en fait l'auteur, accompagné par un photographe, pour les cargos et infrastructures portuaires du marché globalisé (I), pour les entrepôts et les systèmes logistiques (II), pour les pylônes et câbles de haute tension (VII) devant lesquels, à l'instar de monuments et d’œuvres d'art dont auraient rêvé les futuristes, ses descriptions témoignent d'un ravissement esthétique original qui force l'approbation.

La puissance des réalisations, l'ingéniosité humaine et les ressources mises en jeu s'accompagnent néanmoins d'une réflexion sur la véritable adéquation des moyens par rapport aux fins de cette activité, ainsi que sur le problème de la quête de sens du travailleur vis-à-vis de son œuvre. Sur ce dernier point, la perspective marxienne liée au concept d'aliénation est quelque peu inversée, car de Botton insiste sur la circonstance que la recherche d'une satisfaction au travail est une invention très moderne et bourgeoise (XVIIIe siècle), dont le texte archétypal est pour lui l'Encyclopédie.

Au-delà de ces « misères » fondamentales du travail moderne, certaines réflexions plus circonstanciées mais néanmoins très représentatives de la critique classique du travail, liée au pouvoir et à telle ou telle autre caractéristique bien connue du capitalisme, lui sont inspirées par la spécificité des reportages qu'il effectue.



Le ch. II, « Logistique » comporte un reportage sur le parcours d'une barquette de filets de thon, depuis la pêche du poisson au large des Maldives jusqu'à Bristol dans l'assiette du petit Sam, huit ans, qui a ses propre idées sur la faune marine...

Le ch. III se penche sur l'industrie alimentaire par un reportage sur la conception et production d'un biscuit nommé « Moments ».

Le ch. IV explore la nouvelle figure du conseiller d'orientation professionnelle, en suivant un psychothérapeute de bonne volonté mais modeste fortune, tel Robert Symons.

Le ch. V relate le lancement d'un satellite de télécommunications depuis la Guyane française, par la fusée Ariane, pour le compte d'une compagnie de télévision japonaise.

Le ch. VI, par une sorte de paradoxe anachronique, traite du peintre Stephen Taylor, qui a passé les dernières années à peindre un seul chêne, sous toutes les lumières, et parvient à exposer certaines toiles dans une galerie à la lisière de la City de Londres.

Le ch. VII est le journal d'une randonnée pédestre le long du tracé d'une ligne à haute tension.

Le ch. VIII, sous le titre « Comptabilité », décrit une journée dans l'une des plus importantes sociétés internationales d'audit financier.

Le ch. IX, « Esprit d'entreprise » digresse sur le capitalisme des start-up, par la participation à un salon d'inventeurs, auquel participe notamment l'Iranien Mohsen Bahmani, créateur d'improbables chaussures pour marcher sur l'eau...

Le ch. X est aussi le reportage d'un salon, le Salon aéronautique du Bourget, et il se clôt sur un pittoresque cimetière d'avions en Californie.



Il est étonnant, et je trouve regrettable qu'aucun reportage ne concerne l'un des multiples thèmes des technologies de l'information ni de la robotique, ni du big data.

Par contre, une mention tout à fait spéciale va aux très nombreuses et magnifiques photos qui illustrent parfaitement les propos de l'ouvrage et le rendent au moins autant un photo-reportage qu'un essai.
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L'art du voyage

Ceci est un récit de voyage qui n'en est pas un, c'est plutôt un récit sur l'idée que l'on se fait du voyage.

Alain de Botton nous avait déjà montré son esprit fin et caustique dans "Comment Proust peut changer votre vie" (ou la vie quotidienne avec Proust).

Ici il s'appuie sur son expérience d'anglais aimant le voyage mais n'étant pas "grand voyageur" devant l'Eternel, et sur les écrits ou les peintures de quelques grands aînés inspirés par l'errance (Hopper, Ruskin, Flaubert, Van Gogh, Humboldt,…)



Pourquoi a-t-on le désir de voyager ?

Pour s'évader surtout, et soleil, ciel bleu, mer et cocotiers semblent le remède à notre mélancolie.

Botton y succombe en quittant un Londres humide et froid pour un séjour à la Barbade.

Toutefois ses soucis ne s'effacent pas par magie car, écrit-il, "un fait important mais jusque là négligé, faisait sa première apparition, à savoir que je m'étais étourdiment amené avec moi dans l'île".



Et l'exotisme, toujours recherché, est de plus en plus factice et de moins en moins "exotique" (étranger).



Quant au lieu lui-même, mieux il est connu (par des tableaux, des photos), plus il sera visité par des voyageurs avides de "retrouver", de "reconnaître" plutôt que de découvrir.

D'ailleurs Botton se surprend à trouver les oliviers provençaux "rabougris" et les champs de blé "mornes" avant de les redécouvrir par le filtre (philtre ?) du regard de van Gogh.



Un bon moyen pour s'imprégner d'un paysage ou d'un lieu et se l'approprier, est de faire de la "peinture verbale" (selon l'expression de Ruskin), c'est-à-dire de le décrire aussi minutieusement que possible.

Cela nécessite une observation et une mise en mots qui nous donne l'impression de garder en nous cet instant de bonheur.



A l'encontre des guides qui nous disent ce que nous devons voir et faire "là-bas", Botton nous propose son "art de voyager" qui serait donc l'art de mettre en adéquation ce que l'on cherche en faisant un voyage et les moyens de répondre à cette attente.

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Les consolations de la philosophie

La consolation fut un genre littéraire initié par les philosophes grecs. Platon, Cicéron et Sénèque s’y sont employés avant Boèce, si cher au héros de « La Conjuration des imbéciles ».

Stoïcisme, grandeur et force de caractère, relativisation de nos malheurs, détachement… sont autant d’attitudes que l’on retrouve aisément dans les piliers du bouddhisme. Face au malheur, les hommes n’ont que le choix des mêmes solutions et ce, où qu’ils soient.

Alain de Botton est donc ici le continuateur de ces grands esprits qu’il appelle d’ailleurs à la recousse avec beaucoup d’humour.
 A Socrate, Epicure, Sénèque, il adjoint Montaigne, Schopenhauer et Nietzsche. Ouvrant par ce livre une très agréable manière de nous présenter la pensée de ces grands hommes, il n’a de cesse que de simplifier leurs théories.
 Dessins, photos, anecdotes personnelles contribuent ainsi à vulgariser des écrits que l’on avait autrement vite tendance à considérer comme rébarbatifs.
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L'architecture du bonheur

L'auteur relie ainsi habilement la notion de bonheur a celle de beauté (« L’espace autour de nous est l’un des facteurs de cette bonne vie »), analysant la façon dont l’homme projette son idéal de vie, d’épanouissement, sur ce qui lui semble beau, accueillant (me faisant instantanément penser à Keats et son « A thing of beauty is a joy forever »). Il forge son identité sur ce qui l’entoure –ou au contraire tente de s’en couper, ne cherchant que l’utile avant l’élévation spirituelle.



Mais qu’est-ce que la beauté d’un édifice ? Comment cette notion de beauté a-t-elle évolué, de l’Antiquité aux réalisations de Le Corbusier ? Comment des styles aussi différents que le néo-palatin et le gothique peuvent-ils cohabiter dans les rues de Londres ? Qu’est-ce qui préside à l’élaboration d’un édifice ? Faut-il rénover la beauté des constructions anciennes ou le temps les magnifie-t-elle ? Autant d’interrogations qui m’ont beaucoup interpellée, car, revenant de Venise où il m’a semblé vivre au jour le jour dans un écrin de beauté élévatrice (tant la moindre façade, même simple, est émouvante par sa couleur et les reflets que l’eau lui renvoie), le retour à une ville de banlieue parisienne, même aussi coquette que la mienne, grandement épargnée par les barres d’immeubles qui fleurissent à quelques kilomètres de mon clavier, a été difficile. Ce petit essai, abondamment illustré et d’un style fluide et agréable, me semble donc essentiel à qui s’interroge sur son environnement et son rapport à la beauté au/du quotidien.
Lien : http://www.delitteris.com/in..
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L'art du voyage

D'une plume élégante, Alain De Botton nous emmène en voyage ; il le fait à travers des expériences personnelles ( La Barbade, Amsterdam, Madrid, le désert du Sinaï, la région des Lacs ... ), la découverte d'artistes (Vincent Van Gogh, Edward Hopper ) ou d'écrivains (Flaubert, Baudelaire, Ruskin, Wordsworth, ... ). Avec humour et finesse, l'air de rien, il nous amène à partager son érudition et ses réflexions.

Après cette lecture, on ne regardera plus sa chambre, un paysage familier, ou un lieu nouveau de la même façon. A lire avant, pendant ou après un voyage ... même s'il ressemble à celui de Huysmans en Angleterre !

http://en-lisant-en-voyageant.over-blog.com/article-20896325.html
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Comment Proust peut changer votre vie

Absolument hilarant et indispensable !


L'auteur nous donnerait - presque - envie de lire Proust, pour la peine...


Chose à laquelle je ne me suis pas encore attelée.
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Le plaisir de souffrir

J’ai bien aimé le style de l’auteur, fidèle à l’humour anglosaxon, je pense notamment à la période amoureuse « séchoir rotatif » qui m’a bien fait sourire. C’est bien la seule chose positive que j’ai trouvé à écrire sur ce roman. L’histoire d’amour est somme toute bien classique. Alice croit au grand amour, au prince charmant et à une idée bien arrêté de son futur époux, c’est alors qu’il arrive, Eric, jeune banquier bien sous tous rapports qui lui correspond de prime abord totalement. Viennent les embrassades, les baisers dans le cou, l’amour, le sexe puis l’ennui (du lecteur aussi), Eric n’aime plus, du moins plus autant qu’avant, la relation connaît des hauts et des bas et vous vous doutez de la suite.

Le roman se veut philosophique et il l’est d’une certaine manière, mais je n’en retire aucune leçon, j’ai trouvé le roman trop simpliste, voir idéaliste sur la vision d’un couple banal alors qu’Alain de Botton aurait pu au contraire nous montrer un couple atypique comme dans Les Catilinaires d’Amélie Nothomb. Les personnages sont plats, sans saveur, comme leur relation de couple.

Non vraiment, je n’ai pas aimé ce roman même si le principe de base était une bonne idée.

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