Citations de Alan Alfredo Geday (41)
C'est la plus grande salle du monde, c'est l'âme de tout un quartier, et pas n'importe quel quartier, le plus dansant et le plus cool, le plus chaud, le plus créatif sur un dance floor. Le Savoy Ball Room, c'est le battement de cœur de Harlem d'après le poète Langston Hughes. Un cœur puissant en pulsation permanente. Un battement noir, un battement soûl, un battement rythm and blues.
Remerciements à Coralie Rolin
"Je veux écrire jusqu'à la fin de ma vie", ai-je conclu au bout de deux ans de travail. Elle a souri, elle a compris qu'elle avait réussi à me transmettre son goût pour la littérature et la création. "Pouvait-on me faire un plus beau cadeau ? " a-t-elle répondu Je n'aurais jamais espéré avoir un professeur de lettres aussi doué. Je la remercie aujourd'hui de tout mon cœur.
Giovanni se lève et, tout émotionné par l'alcool, il s'adresse à son idole :
_ Je vous l'ai dit tout à l'heure et je me répète, mais votre manière de jouer m'a rappelé Marseille et notre rencontre, cet intérêt que vous avez suscité en moi, comme si je reconnaissais quelque chose de familier tout en découvrant une terre inconnue.
_Ce sont les affinités électives, comme dirait notre ami Goethe. On est toujours fasciné par ce qui nous ressemble et nous reste inaccessible. Vous avez le cœur d'un musicien sans doute et, comme moi, vous êtes un déraciné. Mais de la Pologne à l'Italie et du piano à l'harmonica, il y a un gouffre particulier qui s'appelle la vie. Ma vie, votre vie, cela reste un mystère.
La minute m’a dit : « Presse-moi dans ta main ; Tu ne sais aujourd’hui si tu seras demain ;
Ainsi prends tout le suc qui m’enfle comme une outre, Ne tourne pas la tête et ne passe pas outre,
Vis-moi ! dans un instant, je serai du passé !
Mais tu ne sais peut-être au juste ce que ce que c’est Qu’éteindre dans ces bras la minute qui passe, Si tu comprends la splendeur grave de l’espace Qui te laissait jadis indifférent et froid,
Si tu sais accepter la douleur sans effroi,
Si tu sais jouir d’un très subtil parfum de rose, Si pour toi le couchant est une apothéose,
Si tu pleures d’amour, si tu sais voir le beau
Alors suis sans trembler la route du tombeau.
Tu vivras de chansons, de splendeurs, de murmures, Le chemin n’est plus long si l’on cueille ses mûres, Et je suis près de toi la mûre du chemin ! »
La minute m’a dit : « Presse-moi dans ta main. »
Hostile, la vie est hostile. Pour ceux qui ne savent pas se battre, pour ceux qui ne sont pas des brutes infatigables comme Mike, alors la vie est cruelle. Il n'a pa ouvent des idées noires, mais quelquefois, il a envie de gueuler que ça n'a pas de sens."Tu n'es qu'un enfant", lui dit sa mère. Peut-être aussi qu'il ne supporte pas l'injustice. Il ne peut s'empêcher de lire le journal chaque jour pour y déceler toutes les injustices. Alors, il se conforte dans ses certitudes. Hostile, la vie est hostile, et pour un Noir qui réfléchit trop, comme lui, elle est sadique.
Wanda regarde le jour se lever derrière la fenêtre du train. Elle caresse la tête de son petit Boris qui se retourne dans son sommeil. On a le sommeil lourd à cet âge-là. Son Boris ne connaîtra jamais les plaisirs de la Datcha de Yalta, il ne connaîtra jamais cette douceur de vivre. Il ne connaîtra jamais Babuschka. Wanda passait à Yalta les plus beaux printemps.
A Paris, les longs tilleuls bourgeonnent dans les jardins, et les acacias refleurissent sur les avenues. Un printemps tapageur aux couleurs vives redonne le moral aux parisiens. Ils voient s'épanouir aux balcons des immeubles haussmanniens noirs de suie les campanules violettes et les bégonias rouges .
Giovanni lui rappelle sa jeunesse. Les tourments, les préoccupations quotidiennes, la politique n'existaient pas. Il ne pensait qu'à se divertir et avait de grands idéaux. Giovanni rêve d'ailleurs, mais où pourrait-il aller ? S'il ne se satisfait pas de sa vie de pêcheur, il est loin de se rendre compte de la brutalité des grandes villes.
Aleksander lui a appris que le génie se trouve en chacun et que la prétention de ne reconnaître que le talent des gens célèbres nuit à la création.
Giovanni regarde avec réjouissance la diversité des couleurs du marché qui s'éteint. Il se sent l'âme d'un artiste, l'âme d'un enfant qu'un rien inspire. Son œil décompose les couleurs en nuances, les lumières et les ombres, les formes et les textures. Il s'engouffre dans les petites choses pour y voyager, lui si avide d'ailleurs et de nouveauté.
Vous savez ,quand on vieillit ,les mots nous échappent, comme les souvenirs...
Wanda n'avait que seize ans, et elle ne s'était pas encore fait remarquer par le beau monde de Saint-Pétersbourg. Cette arrivée sur la scène aristocratique russe ne fut pas sans éclat. Elle était provocatrice et piquante. Elle n'avait pas manqué d'orner ses cheveux blonds de fleurs fraîches et de laisser apparaître sa poitrine blanche sous le drap de jute qui constituait sa robe. Un ruban marquait sa taille fine. Elle était parvenue à révéler sa beauté dans ce déguisement incongru. Elle se savait assez jolie pour braver les codes de la haute société. Et même, elle avait compris qu'on ne peut tirer son épingle du jeu qu'en les bravant.
_ On veut mettre fin aux heurts et aux batailles dans les universités, l'interrompt un étudiant noir de Tuscaloosa. Le Ku Klux Klan s'oppose à notre présence dans les universités et à la sortie, ils nous tabassent à coup de battes et de casseroles. Ils sont très violents, se plaint-il.
_ Nous on a les pigs à New-York ! Notre seul problème, c'est les policiers, dit Big Calvin.
Les Blancs ne respecteront jamais les Noirs, parce qu'ils ont pris le pouvoir, et que le pouvoir, les gens sont prêts à tout pour le garder, même si ça signifie perdre toute humanité. Ils préfèrent rester des monstres plutôt que de reconnaître leurs torts et perdre leurs privilèges.
Il ne peut s’empêcher de lire le journal chaque jour pour y déceler toutes les injustices. Alors, il se conforte dans ses certitudes. Hostile, la vie est hostile, et pour un noir qui réfléchit trop, comme lui, elle est sadique.
Elle essaye de lui transmettre son réconfort par la chaleur de ses mains et la douceur de son regard. Tout passe ,aucun chagrin ne survit .C'est peut-être banal, mais son fils ne l'a pas encore compris.
Besoin, besoin ! Et nos besoins, ils sont où ? Les nègres, on a toujours eu besoin d'eux, dans les champs de coton, de canne à sucre on avait besoin d'eux ! On les a lynchés comme des animaux et aujourd'hui on leur demande de servir l'Amérique pour se faire buter à l'autre bout du monde par des communistes !
le changement, ce ne sont pas seulement les lois qui l’initient, ce sont les esprits, la culture, l’éducation, les coutumes.
- Ma chère petite Wanda… je t’ai appris à être forte. Promets-moi de rester forte. Tu ne laisseras personne te dicter ta conduite et tu suivras tin intuition. Même ton mari ne pourra pas te mettre en cage, parce que c’est-ce que font les maris quand ils ont peur. Et les femmes comme nous font peur.
- Font peur ? s’étonna Wanda
- Oui… Tu lui feras peur…, souffla Babushka avant de fermer les yeux.
C’est quand même beau les mots, c’est tout de même bien pratique quand on sait les manier !