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Citations de Albert Londres (376)


Description d'Arras, 17 oct 1914.
Depuis Charles-Quint, deux places d'une tendre harmonie,dont les maisons découpaient sur le ciel leurs volutes égales, perpétuaient en France des lignes espagnoles. Au fond de la plus petite de ces places, un monument, l'hôtel de ville, posé sur sept arcades capricieuses, laissait s'élever au dessus de son étage andalou le plus délicat des beffrois. On se serait installé le matin, en cet endroit, pour ne le quitter que le soir, tellement il vous subjuguait par son élégance. C'était notre Place Saint-Marc à nous.
C'était maintenant notre Messine.
On dirait que la ruine n'est pas venue par en haut mais par en bas et qu'elle a retourné les maisons d'un coup d'épaule. Elles sont tombées les unes sur les autres, pan sur pan, de telle sorte qu'il semble qu'elles se soient heurtées à la fois, et que les débris qui gisent là, auprès des soubassements, ne sont pas ceux de la demeure qui se dressait au pied, mais proviennent du vol affolé de toutes les pierres.
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Il est six heures. La nuit descend aussi simplement que pour cacher le spectacle de tous les jours. Les obusiers crachent sur la cité (Reims). Des ballons de fumée s'élèvent de tous les coins. Sur un fond rouge et mouvant comme une tenture que l'on secoue, la cathédrale, étirant ses lignes vers le ciel, prie ardemment. Elle recommande son âme à Dieu.
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Albert Londres
Les asiles ont des crédits d’avant-guerre. On ne va tout de même pas faire de frais pour les loufoques ?
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La guerre fût un désastre pour tous les belligérants sauf un: les Etats-Unis...on a pu dire qu'elle signifia l'écroulement de l'Europe. Les Empires austro-hongrois et turc disparurent de la nouvelle carte de l'Europe, la Russie entra dans une terrible guerre civile, et l'Allemagne fut ruinée et humiliée. La France et la Grande-Bretagne sortirent du conflit moralement et matériellement exsangues...Et tout ce qui fut écrit sur le bilan humain en payant de leur sang: les soldats, les civils saignés à blanc dans une Europe démolie n'a pas seulement mobilisée des hommes sans oublier les femmes bien obligées de reprendre le travail des hommes pour que survivent les enfants. Aujourd'hui encore demeure la question suivante brûlant mes lèvres: malgré les techniques mises à disposition dans les 2 camps. Y a t-il eu une accélération du progrès technique durant ces années terribles?
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Suspendre les hommes par les reins.
Leur faire la "blague" de les laisser un après-midi dans une tinette.
Immobiliser un malheureux et lui sucrer la figure pour aguicher les guêpes et les mouches.
L'attacher de telle façon qu'il ressemble à un crapaud. Si l'on attachait des crapauds pour leur faire prendre la forme des hommes, la Société protectrice des animaux interviendrait.
Condamner un homme à la peine de la soif et, quand la soif le torture, lui faire boire du sel fondu.
Le coucher nu entre deux fagots de branches épineuses et commander des violons. Je veux dire: danser dessus.
L'obliger à porter de la chaux vive sur son épaule saignante.
L'étendre au milieu de la cour et le faire directement recouvrir d'immondices.
Le rosser, le piétiner, l'attacher à la queue d'un mulet.
Le livrer à la simplicité des bons tiraillours qui l'expédient dans un monde plus juste.
Et toute la lyre! toute la lyre!
En quel endroit de la terre règnent encore de semblables tyrans?
Ce ne sont pas des tyrans, ce sont des sergents!
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Si j'avais été un économiste distingué... alors si j'avais été cet économiste-là, je vous aurais parlé du port de Caronte et du tunnel du Rove - sept kilomètres percés dans le roc, du tunnel du Rove qui relie la Méditerranée à l'étang de Berre et qui, faisant cela, relie Marseille au Rhône, c'est-à dire à la Suisse, à l'Allemagne et, que sais-je ? au Danemark peut-être ? Si bien que tout en restant porte du Sud, Marseille est maintenant porte du Nord.
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— Gens du peuple, officiers, ministres, rois, bottez-vous jusqu'au-dessus du genou, armez-vous de pincettes pour prévenir le contact de toutes choses et en avant !
Chine : chaos, éclat de rire devant le droit de l'homme, mises à sac, rançons, viols. Un mobile : l'argent. Un but : l'or. Une adoration : la richesse.
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A cette heure-là, j'étais assis boulevard Montmartre, à la terrasse non plus d'un bar, mais d'un établissement cardinal appelé Mazarin. Je n'étais point seul. Le chef de la police des mœurs à la Sûreté générale était avec moi. Je l'avoue. Quand il s'agit de trouver mon foin je mange à tous les râteliers.
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- Vous savez-t-y qu'Isoard est de retour ? lança l'homme.
- Et pourquoi qu'on l'a relâché ? dirent les braves gens.
- D'abord il ne pourra plus travailler. Tu vas pas lui rendre ta forge, toi, Monchin ?
- S'il vient même pour se faire ferrer j'en voudrons point.
Le maire était parmi les buveurs.
- Mais il est guéri, dis-je, il est comme vous autres. C'est moi qui le ramène !
Alors le maire proclama :
- On ne veut pas de fou dans le village. Puisqu'il y a des maisons exprès pour eux, pourquoi qu'on ne les y garde pas ? La première fois qu'il bouge un doigt, je le fais remballer. Voilà !
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On pouvait dire de cette cour qu'elle n'abritait pas une société philharmonique.
-Ces dames que nous entendons si distinctement sont celles qui tout à l'heure vont venir déjeuner, ma sœur ?
C'étaient elles. La sœur dit que ce ne serait pas joli à voir, mais elle ajouta que j'avais de la chance parce qu'aujourd'hui on servirait du macaroni :
- Et comme il faut vous attendre à recevoir trois ou quatre assiettes par la figure, cela vaudra mieux, pour vous, que si c'était du riz au gras, ça poisse moins.
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Le gardien fit jouer le judas. Une tête s’encadra dans l’ouverture. C’était celle de Camille-Eugène-Marie Dieudonné.
– Je viens voir ce qui se passe par ici, lui dis-je ; désirez-vous me parler ?
– Oui, oui, je voudrais vous dire des choses. Oh ! je n’ai pas à me plaindre, mais des choses en général sur la vie cruelle du bagne.
Sa voix était haletante, comme s’il venait de faire une longue course ; cependant, sa cellule n’avait que un mètre cinquante de large sur deux mètres de long. Il y était enfermé depuis huit mois.
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Quand la fièvre nous tient, nous, gens de raison, nous avons des rêves horrifiants. L'angoisse nous étreint... mais en sursaut mouillés de sueur, nous nous réveillons. Le cauchemar est fini. Pour les pauvres persécutés le cauchemar continue toujours...
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C’est drôle de regarder vivre les singes ! Ainsi, ils craignent l’eau. Savez-vous comment ils passent les criques ? Le plus fort s’attache à une branche haute ; un autre se pend après le premier, et tous se pendent à la suite, de manière à faire juste la longueur de la crique, dix mètres, vingt mètres, cela dépend. Jamais ils ne se trompent.
Quand ils sont le nombre qu’il faut, ils se mettent à se balancer, le singe de queue attrape une branche de l’autre côté de la crique. Le pont suspendu est établi. Toute la tribu le traverse, dos en bas. Quand elle a passé, le singe de tête, celui qui soutenait la guirlande, lâche tout. Et le « pont » ainsi détaché franchit l’eau redoutée.
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Que la terre d'ébène soit clémente à eux tous.
Pour moi, je n'ai que peu de choses à dire, et c'est ceci; je ne retranche rien au récit qui m'a valu tant de noms de baptême; au contraire, la conscience bien au calme j'y ajoute. Ce livre en fera foi.
D'autre part, je demeure convaincu qu'un journaliste n'est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions la main plongée dans une corbeille de pétales de roses
Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie
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Les malades, docteurs, ne manquent pas d'asiles, ils manquent de soins. Les asiles font des fous. (p.147)
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..."On promène des têtes. A des cous pendent des colliers d'oreilles...."

..."vaincues les bandes déplumées ont gagné les hauteurs, refuge des grands oiseaux. Sur leurs ailes étendues dieu voit le sang qui sèche.

Tels étaient les Comitadjis de l'An III du siècle XX."....
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C'était propre et cela sentait le fond de vieille cale. La propreté était ce qu'il y avait de grave. Autrement, on aurait pu supposer qu'une fois balayé c"eût été mieux.
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Les voyageurs arrivaient avec tant de colis que tous avaient l’air d’épiciers en gros qui déménageaient !
Viandes, légumes, poissons, fruits, tout ce que l’industrie moderne a su mettre en boîte. Lingerie, literie, bois de lit, cela suivait depuis la France pour aller se faire manger dans un poste de brousse, les victuailles par les broussards, le mobilier par les termites.
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L'interprète traduisit :
— Il dit qu'ayant hérité des deux femmes de son père, dont l'une était sa mère, il a marié sa mère avec l'un de ses amis qui, en échange, lui avait promis une vache. Or, au bout de deux mois, l'ami lui a rendu sa mère en lui disant qu'il préférait sa vache. Il demande que l'ami reprenne sa mère et lui donne un mouton puisqu'il trouve que sa mère ne vaut pas une vache.
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Il a d'autre hôtes, il me présente à l'un d'eux :
- Le chef de la police !
- -Quoi ? Vous vouliez vous cacher et vous invitez le chef de la police à déjeuner ?
-Je n'ai pas peur de lui. Il est le chef de la police, mais il n'a plus de police.
-C'est vrai, me dit l’éminent fonctionnaire. J'ai des milliers d'hommes sous mes ordres, mais je ne sais pas depuis quelque temps à qu'ils obéissent ; en tout cas, ce n'est pas à moi.
-Mais, dis-je, on en voit beaucoup dans les rues....
-Hélas ! monsieur, on n'en voit que trop. Je ne puis plus mettre le nez dehors. Dès qu'ils m'aperçoivent, il me sautent dessus et me demande de les payer.
-Voilà ! fit mon ancien compagnon de grande mer, voilà le chef de la police ! Chaque fois qu'il voit pondre un de ses agents, il se sauve comme un voleur? Vous voyez qu'il ne peut me faire du mal.....
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