Qui n'a rêvé, un soir de grand cafard, de rencontrer, au détour d'une rue ou à la sortie d'un cinéma, les héros de ses romans préférés ? Avec eux, sans doute, une véritable communication serait possible, et peut-être plus encore, une communion, qui réduirait à néant les pauvres "échanges" quotidiens, ces monologues stériles dont nous remplissons le vide de nos journées. Si nous ne rencontrons que rarement les personnages de fiction, ils sont pourtant là, autour de nous, invisibles mais présents, comme une musique dans l'air. (p. 275)