Quoi qu'il en soit, le défi principal réside dans le dépassement du système capitaliste en tant que civilisation de l'inégalité (Joseph Schumpeter). Un système destructeur et exploiteur par essence. Un système qui "vit en étouffant la vie et le monde de la vie" (Bolivar Echeverria) En résumé, le Buen Vivir propose de surmonter le capitalisme.
Le Buen Vivir, né de visions utopiques, se fonde sur la réalité du système capitaliste encore en vigueur et sur l'impérieuse nécessité de promouvoir dans le monde une vie harmonieuse entre les êtres humains et la Nature, une vie axée sur l'autosuffisance et l'autogestion des êtres humains vivant en communauté.
Dans l'espoir de nous moderniser en imitant les pays avancés, c'est-à-dire modernes, nous sommes allés jusqu'à renier nos racines historiques et culturelles. Nous nions la possibilité d'une modernisation qui nous serait propre.
[...] le Buen Vivir est "un concept de communauté où personne ne peut gagner si son voisin ne gagne pas. Le concept capitaliste prône exactement l'inverse : pour que je puisse gagner, le reste du monde doit perdre".
La Nature fut définie sans considérer que l'humanité en était partie intégrante. La voie était ainsi dégagée pour la dominer et la manipuler.
[...] la promulgation des Droits de la Nature implique nécessairement d'entrer dans une civilisation postcapitaliste.
La constitution équatorienne de 2008, en reconnaissant les Droits de la Nature, c’est-à-dire en comprenant la Nature comme sujet de droit et en lui accordant le droit d’être intégralement restaurée après destruction, a établi un point de repère dans l’humanité. Tout aussi importante est l’incorporation de l’expression Pacha Mama, considérée comme synonyme de Nature, car elle marque la reconnaissance du plurinational et du multiculturel
[...] l'économie doit être subordonnée à l'écologie, et ce pour une raison bien simple : la Nature fixe les limites de la soutenabilité et de la capacité de renouvellement des systèmes dont dépendent les activités produites. En d'autres termes, détruire la Nature équivaut à détruire les fondations de l'économie elle-même.
Le Buen Vivir remet en cause le capitalisme, qui par essence a accéléré le divorce entre l'être humain et la Nature. Il critique également les socialismes que nous avons connus jusqu'à présent, c'est-à-dire les socialismes anthropocentriques.
Le Buen Vivir est un chemin qui doit être imaginé pour être tracé