AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Aldous Huxley (826)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le meilleur des mondes

La première fois que j'ai lu " le meilleur des mondes " , juste après de l'effervescence médiatique de Amandine, premier bébé éprouvette français, mon étonnement avait été immense : comment était-il possible qu'en 1932, les concepts qu'évoquaient Aldous Huxley, seraient réalisés en 1980: les bébés éprouvettes, la télévision en continue, le téléphone automatique, l'aspirateur, l'hélicoptère, la publicité lancinante avec les slogans chocs, la libéralisation sexuelle, les vacances de masse, et donc cela allait de soi que le reste des concepts allaient se réaliser : le cinéma 3D, les soins palliatifs avec la télévision, la libéralisation du cannabis, les réserves avec des sociétés dites "primitives", les visites des enfants des écoles maternelles dans les maisons de retraites, une société qui est à l'écoute de notre bien être pour pouvoir vendre plus.. Aldous Huxley quel visionnaire ! Aldous Huxley a donné les lettres de noblesse à la science fiction. Pour moi « le meilleur des mondes » n'était déjà plus ni une utopie, ni dystopie, cela allait être la réalité...

Lors de cette nouvelle lecture, c'est l'humour du roman et les personnages m'ont plu.

Pour les concepts nouveaux, il y a eu un peu de recul depuis 1980 : la crise de l'énergie (due à Tchernobyl et Fukushima ), le SIDA, internet, et donc le meilleur des mondes ne devrait pas voir le jour :

Je me suis posé aussi la question : pourquoi de autant de références à Shakespeare : peut être Aldous Huxley a-t-il voulu tranquilliser ses lecteurs ? Les héros les moins endoctrinés, les plus libres ( Le Sauvage et le Fordisisme Administrateur Mustapha Meunier .. ) sont comme les lecteurs du roman : ils sont sensibles aux vers de Shakespeare, et donc les lecteurs du roman sont placés dans la caste supérieure , ce qui fait du bien à leur ego ; peut être plus certainement et simplement Aldous Huxley était un shakespearien convaincu et souhaitait montrer que les vers de Shakespeare étaient contemporains.

La lecture du « Meilleur des mondes » dans la confrontation des mondes et des personnalités, est aussi réjouissante et intéressante que la lecture d'un roman de David Lodge !

Commenter  J’apprécie          24519
Le meilleur des mondes

Le meilleur des mondes ou, une illusion de bonheur pour des hommes et des femmes emprisonnés docilement dans leurs « flacons », de la conception jusqu'à la mort. La seule condition pour jouir de cette illusion, est de ne pas sortir du « flacon ».

Prédestinés à une vie de bonheur plat, fade, sans recherche, sans combat, flottant dans leur bulle de bonheur mensonger, formaté, insipide. Civilisés, parqués en castes comme des outils, dénués du sens de l'initiative, de l'imagination, de l'art et de la beauté. Pas le temps d'éprouver des sentiments, le soma est là pour assommer le moindre soupçon de solitude ou d'irritabilité. Le soma, cette drogue distribuée comme des bonbons, c'est la stabilité, l'ordre, la paix. L'hypnopédie, ces messages insensés répétés inlassablement, des vérités indiscutables, des codes de conduite irréfutables. Des cerveaux lavés, formatés, des hommes et des femmes infantilisés, robotisés. Il n'y a plus de « moi ».



À côté de cela, il y a la réserve d'indiens sauvages. Sales, mais non pollués. Intacts, beaux et complets. Ils sont violents, risibles, incompréhensibles aux yeux des civilisés, mais leur nature est humaine. Ils sont libres, d'une liberté qui leur est propre, dictée par leur sensibilité, leurs rêves.



Leur bonheur peut être grandiose car il demande des efforts, des privations, de la réflexion, de l'autonomie. S'il n'y a plus d'obstacles à franchir, le bonheur n'a plus lieu d'être. Il ne peut y avoir de jour que s'il y a la nuit.



Un roman fort qui parle du bonheur. D'un bonheur véritable, bonheur passion chez des sauvages qui sont restés des hommes, en opposition à un bonheur factice, de pacotille, écoeurant, dégoulinant.



Une utopie dérangeante qui dénonce une société cherchant à éliminer tous les obstacles pour accéder à satisfaire le moindre désir, plutôt au nom de la stabilité qu'au nom du bonheur. Aldous Huxley est un formidable visionnaire, car même si notre société n'est pas à ce point repoussante, elle est bien trop souvent manipulée par la consommation, l'achat d'un semblant de bonheur, les messages télévisés abrutissants, les codes vestimentaires. Heureusement il reste les livres, la beauté gratuite, la possibilité d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte. On n'est pas obligé d'entrer dans le moule.

Commenter  J’apprécie          19912
Le meilleur des mondes

Défi, réquisitoire, utopie, ce livre mondialement célèbre de la littérature d'anticipation, a fait d'Aldous Huxley l'un des témoins les plus lucides de notre temps.

Cet ouvrage a fait l'objet d'un essai écrit par Huxley lui même qui revient sur les grandes idées exposées dans son oeuvre "retour sur le meilleur des mondes". Dans la lignée des plus grands auteurs d'anticipation sociale et politique (Orwell, Wells, London...) Huxley nous offre un roman passionnant, qui laisse à réfléchir sur l'avenir de nos sociétés.
Commenter  J’apprécie          18611
Le meilleur des mondes

Le meilleur des mondes...une antiphrase truffée d'ironie.

Imaginez un monde ou aucune des valeurs, des normes, des règles et tout ce qui est propre à l'humanité d'aujourd'hui a disparu.

Imaginez un monde où féconder n'existe plus et les mères ne sont plus , les enfants sont des ovules mît dans des éprouvettes qui naissent dans des laboratoires, que l'on classe ensuite par caste. Ces enfants décantés peuvent tout aussi bien être prédisposés a être des ouvriers que des scientifiques, mais dans le meilleur des mondes il n'y a pas d'importance, un gama, un alpha, ou un Epsilon...ils sont tous heureux.

Imaginez un monde où la vieillesse n'existe plus et de surplus le malheur non plus : dans le meilleur des mondes de Huxley un Soma existe. Le Soma représente les drogues d'aujourd'hui auxquelles, on aura réussit demain, à ôter tous les effets secondaires et destructeurs.



Dans les mains d'un être humain civilisé non-psychopathe ce livre ne peut être que dérangeant et fascinant. Dérangeant parce qu'on a du mal a penser qu'un monde comme celui la puisse exister, pourtant est-il réellement impossible, qu'un jour, un monde comme celui ci existe ? Tout ce qu'à inventé l'auteur dans son monde n'est pas tiré par les cheveux, c'est juste révolutionnaire donc très plausible et c'est ce qui donne froid dans le dos surtout quand on sait qu'il l'a écrit en 1932 !

Fascinant par l'écriture qui nous donne envie de plonger dans cet horrible monde, trop curieux de découvrir ce que cette civilisation renferme, ce que vont devenir les personnages.



Je suis contente d'avoir lu des bonnes critiques et de m'y être fiée, ainsi que d'avoir été conseillé, parce que j'ai tout simplement adoré ce livre.

Ce livre est pour moi un chef d'œuvre qui remet en question le monde dans lequel nous vivons et celui dans lequel nous pourrions vivre un jour.

Le passage du long dialogue entre Mustapha Menier et Le Sauvage est de loin mon préférée. Il renferme pleins de philosophie, pleins de questionnements sur les hommes, la connaissance, le bonheur, la vieillesse, l'amour, qui ne peuvent que frapper et faire réfléchir.

J'ai bien aimé le clin d'œil fait a l'importance de la lecture qui trouvera toujours un moyen de perdurer quelque part, dans les mains d'une personne rendu différente par la lecture.

Certains passages comme celui la et la chute sont très puissant sans vouloir faire de jeux de mots : j'ai perdu pieds pendant les dernières lignes. La fin est comme le titre ; pleine d'ironie.

Cette lecture fut pour moi une grande découverte, il n'est d'ailleurs pas des livres que l'on n'oublient mais plutôt de ceux qui marquent et qui figurent dans la liste de préférée.
Commenter  J’apprécie          1381
Le meilleur des mondes

Les utopies ou au contraire les dystopies ne sont pas les romans que je préfère. Malgré tout, j'ai beaucoup aimé "Le Meilleur des mondes", très original mais qui m'a bien plu !



Ce roman, qui connut un vive succès dès sa sortie, raconte une société "civilisée" où père et mère n'existent plus, donc où les enfants sont fabriqués et divisés, dès leur naissance, en sous-classes, allant des Alphas (+ ou -) jusqu'aux Epsilons. Chacun est donc destiné à accomplir la tâche qui lui est dûe et vit heureux dans le bonheur et la tranquillité...En outre, le "soma", une substance sans danger, est utilisé très souvent pour "rêver, s'évader, n'être plus conscient du monde qui nous entoure"; Dieu n'est plus prononcé, désormais remplacé par Notre Ford, le tout puissant de ce Nouveau monde, et les livres de Shakespeare sont inconnus...



Le livre prend toutefois des dimensions différentes à partir du moment où deux jeunes employés du bureau où l'on "fabrique" les bébés, Bernard Marx et Lenina Crowne, décident de voyager dans une Réserve sauvage. A partir de là, la rencontre avec un "sauvage", John, et sa mère, Linda, va changer le cours de l'histoire et John n'acceptera jamais les conditions de cette société civilisée.



C'est une magnifique lecture, très enrichissante, qui défend des idées visionnaires, et qui reprend, de façon implicite, la vie du temps de l'auteur (Lenina = Lenine; Bernard Marx = Karl Marx, et bien d'autres...).



A lire avec grand plaisir !!
Commenter  J’apprécie          1093
Le meilleur des mondes

Deux étoiles pour saluer l'esprit visionnaire de ce roman qui, comme "1984", a dû paraître extraordinairement perturbant, voire flippant, à sa publication. Les premiers chapitres du récit, qui plantent le décor, sont ceux qui m'ont le plus intéressée ; la suite fut beaucoup plus laborieuse et ennuyeuse et si Aldous Huxley fut certainement un esprit précurseur, je me permets de douter que le talent d'écriture ait compté parmi ses qualités innées. Le style est très moyen voire décousu et si l'un de ses objectifs étaient d'annihiler tout sentiment dans la société futuriste qu'il a imaginée, alors c'est pleinement réussi, vu qu'il est absolument impossible de s'attacher à aucun de ses personnages.



Oui, sans conteste, au moment de sa parution, ce roman a dû agir comme un raz-de-marée. Mais pour le lecteur d'aujourd'hui, pour qui l'hégémonie de la société de consommation n'est plus une vision dystopique mais bien, hélas, une réalité, dans laquelle le clonage existe, dans laquelle on recourt à des mères-porteuses, dans laquelle les sentiments pèsent bien peu face aux enjeux économiques et individuels, dans laquelle le sexe tient déjà une place prépondérante dans les relations sociales, et enfin, pour faire bref, dans laquelle il est déjà tellement difficile de s'épanouir et d'être heureux sans lutter journellement dans ce but, et bien, et bien, « le meilleur des mondes » laisse un goût assez fade une fois sa lecture achevée.



Avant qu'on ne tire à boulets rouges sur ce modeste avis, je tiens à préciser une énième fois que ma notation ne reflète que mon ressenti de lecture, proche ici de l'encéphalogramme plat.





Challenge de lecture 2015 – Un livre qui se déroule dans le futur

Challenge XXème siècle
Commenter  J’apprécie          8910
Le meilleur des mondes

Bioéthique et respect de la biodiversité... débats hautement contemporains : depuis Darwin, l'homme s'interroge sur les modes de sélection naturelle, en étudie les mécanismes, et tente de les reproduire artificiellement, avec les succès et déboires que l'on sait. Ces débats sont loin d'être clos, mais déjà en 1932, lorsqu'Aldous Huxley écrit Le Meilleur des Mondes, l'eugénisme et le scientisme étaient envisagés comme source de progrès social, dans un contexte où les dérives nazies n'avaient pas encore discrédité ces thèses au point que sa pratique soit, de base, interdite dans notre code pénal et civil, mais où la pensée totalitaire était déjà montante.

De ce fait, la lecture de ce bon roman d'anticipation, de cette dystopie, m'a semblé passionnante, aussi bien pour les questions que pose Adlous Huxley, amenées avec finesse et intelligence, que pour le roman d'évasion, racontant dans un scénario rigoureux, classique, implacable, ce "monde meilleur" , à la fois si proche et si éloigné de nous, où les personnages se cognent aux vitres comme des mouches prises au piège inexorable d'un conditionnement social absolu et de la drogue parfaite, le soma.

Mystique adepte de Krishnamurti, penseur pacifiste, humaniste et satirique, Aldous Huxley nous offre là un grand classique du roman d'anticipation. Comme dans Le Jeu des Perles de Verre, que j'ai récemment commenté,j 'ai eu plaisir à renouer avec la science-fiction de ma jeunesse par son aspect le plus noble , à mon goût : mêlant l'imaginaire au réel, la projection dans le futur -comme le roman exotique du XIXème ou le roman historique d'ailleurs-, est capable de nous ouvrir à une profonde réflexion sur le présent... tout en nous distrayant -et peut-être aussi grâce à cela- de nos habitudes.

Enfin, je conclurai, comme à mon habitude, en ne dévoilant quasi rien de l'histoire, mais en incitant le lecteur à persévérer : dans les 10-20 premières pages, j'ai eu la sensation désagréable de lire un (trop) classique du genre en science-fiction, ce qui est normal : depuis 1932, Barjavel, Bradbury, et bien d'autres, l'ont enrichi de leur plume. Mais très vite on se prend à l'écriture fluide et assez moderne -cinématographique- de Huxley, et surtout on se laisse volontiers porter par les dialogues presque apartés de ses personnages, qui donnent une grande profondeur de réflexion au roman. Au final, 5 étoiles !!
Commenter  J’apprécie          816
Le meilleur des mondes

Un texte qui est un classique ancré dans la mémoire des amateurs de lettres modernes et qui affiche déjà 40 ans finalement .

Il est le reflet d'une époque marquée par la gestion de menaces existentielles , récurrentes , globales et redondantes , telles que la guerre mondiale , les armes de destruction massive ( chimiques et nucléaires ) , le totalitarisme , la famine à des échelles continentales , la pollution , les citées grises et géantes qui servent à héberger en ville les populations qui s'urbanisent massivement ( donc du béton à perte de vue ) …

C'est un texte anglais , que personnellement , je trouve drôle . Avec un humour anglais pince sans rire … ainsi ces dates telles que :

«an 632 de notre Ford « par exemple …

Alpha , Beta , gamma , Delta , Epsilon ( les pas beaux ) , des castes construites et pensées pour des fonctions spécifiques et hiérarchisées , avec une réserve de sauvages et des ilots où l'on peut dysfonctionner librement , mais pas de goulags , dirais-je pour poser la tonalité de l'aspect répressif du texte .

Pas de reproduction naturelle ( Beurk ) , sexe en libre-service , chacun est libre de s'aider à s'occuper de ce point de vue . Sinon cet univers possède deux mamelles , un conditionnement psychosomatique et une drogue dont l'usage et l'efficacité reposent sur une généralisation massive , obligatoire et intégrale , ceci comme pour le traitement psychologique d'ailleurs …

Dans cet état mondial unifié , tout va bien , jusqu'au moment où des personnages déraillent , du fait d'une interaction entre leur psychè et leurs expériences personnelles qui les mènent à des formes de déviances plus ou moins édifiantes ( collision souvent amusantes avec des règles exigeantes . Amusantes plus pour le lecteur que pour nos chers amis de personnages ) . C'est un topos classique , au sens grec , des textes de SF dystopique .

La trame narrative est sympathique et le lecteur traine ses guêtres dans tous les recoins de cet univers assez collet monté finalement , sauf pour les sauvages qui eux sont , sauvages , sourire …

Les personnages sont archétypaux en général , mais pas tous . Ils ont donc une identité structurelle très en rapport avec les thèses du roman , mais ce n'est pas une donne systématique et tous ces personnages sont fonctionnels et ce roman fonctionne bien , donc il est loin de n'être qu'une leçon , qu'un réquisitoire ou une thèse , sous une forme romanesque à peine voilée .

Mon ressenti , c'est que ce texte vous fiche des états d'âme un peu sur le mode opératoire du cinéma de jacques Tati .

C'est un texte se SF authentique , avec le temps il se patine sans être vieillot néanmoins , le vocabulaire tient la route et je trouve que l'iconographie scientifique du texte et le côté incantatoire des politiques en vigueur dans l'état mondial , confère au roman ( assez bref d'ailleurs ) une patine qui est d'un drôle achevé , qui conforte aussi une sorte de douce-ironie structurelle , en alimentant une iconographie fantasque assez débridée , mais très contenue et très réservée aussi , donc très paradoxale et très « british « , sourires …

Le roman connait une fin dramatique pour certains personnages , d'une ironie cinglante ( à vous faire culpabiliser d'en rire , éventuellement si cela vous fait rire ) et pour certains personnages , la punition est quelquefois délicieuse … , à rien y comprendre et c'est normal , car c'est le meilleur des mondes finalement ( sourires ) …
Commenter  J’apprécie          7710
Le meilleur des mondes

Bienvenue dans le meilleur des mondes ! Celui du bonheur universel où tout un chacun a été conditionné avant même qu'il ne naisse afin d'apprécier à sa juste valeur le monde civilisé qui l'accueille et le métier pour lequel il est prédestiné avant même de voir le jour. Pas de parents puisque tout le monde est fabriqué au Centre d'Incubation et de Conditionnement. Pas de famille, ce sont des problèmes en moins. Un métier que l'on aime, quel qu'il soit, c'est le pied.



Un p'tit coup de mou ? Aucun problème, prenez un soma, petit médicament qui vous plonge dans un sommeil paradisiaque.



C'est ça le meilleur des mondes, c'est la stabilité sociale. Ça vous fait pas rêver ?



Bon par contre, n'imaginez pas pouvoir penser par vous-même et inutile de vouloir être une personne à part entière. On ne peut pas tout avoir non plus, on fera donc l'impasse sur les libertés. Mais c'est pas grave puisque vous n'en êtes même pas conscients...



À part peut-être Bernard, mais lui c'est pas pareil, il a été raté à la conception (la rumeur dit qu'on lui aurait injecté de l'alcool dans son pseudo-sang quand il était encore dans un bocal...). Et maintenant, il se pose des questions alors qu'il ne devrait pas, il est mélancolique au lieu d'être heureux... comme si ça suffisait pas qu'il soit rejeté par ses compères... Bah oui, suivez un peu, il a été raté : il est différent (physiquement) de ses collègues Alphas.



Ah c'est vrai, je ne vous ai pas encore parlé des différentes castes. Alors même que vous êtes encore un œuf, la caste à laquelle vous appartiendrez vous a été déjà assignée. Aurez-vous la chance d'être un Alpha, l'élite de la société, grand, beau, fort et intelligent ? Ou un Béta ? Un Gamma ? Un Delta ? Ou encore un Epsilon, petit, laid, bête, voué à accomplir les plus basses besognes ? Aucune importance, de toute façon vous serez satisfait de votre rôle à jouer dans cette société "à peine" sous contrôle...



Mais revenons à nos moutons. Bernard donc. Il se demande quel genre de personne il serait s'il n'était pas conditionné. Une fille lui plaît, il l'emmène alors en vacances, au Nouveau-Mexique, visiter une réserve de Sauvages.



Et c'est là que John entre en jeu. Ce Sauvage que Bernard ramène à Londres y découvre le monde que sa mère lui parlait tant. Le monde idéal quoi, mais il va vite déchanter. Rejeté par les Sauvages à cause de la couleur de sa peau trop pâle, objet de curiosité par les Civilisés parce qu'il a une mère, John ne sait pas où est sa place...



Il y aurait encore plein choses à vous expliquer, notamment en ce qui concerne l'organisation et le fonctionnement de cette société. Mais ce serait tout vous gâcher alors je n'ai plus qu'à vous conseiller de lire ce bouquin (si ce n'est déjà fait).



Pas de personnage principal mais plutôt des personnages principaux : un Alpha raté, une Alpha parfaite et un Sauvage érudit. On les voit tous les trois évoluer dans une société soit disant utopiste, qui les prive du libre-arbitre en échange d'une vie harmonieuse et heureuse, sans guerres et sans conflits. Pour certains, l'issue était inévitable mais il y a avant cela une prise de conscience à laquelle on est flatté d'assister. On reconnaît en eux des personnalités qui ont réellement existé, comme Lénine, Marx, Darwin ou Napoléon. À travers eux, l'auteur aborde et mélange des sujets divers : l'eugénisme, le totalitarisme, l'organisation du travail (fordisme ?), la surconsommation, l'influence des médias.



Le système de cette société est très bien dépeint : les différentes étapes de la fécondation (on assiste d'ailleurs dès le départ à une visite guidée du Centre), "l'élevage" des enfants, le conditionnement et la propagande, les spécificités des différentes castes, la stabilité sociale, etc. J'aurais aimé avoir davantage de détails sur les loisirs proposés, je n'ai effectivement pas réussi à me représenter les courts de Paume-Escalator par exemple, ou encore le vibromassage par le vide. Mais en dehors de ça, on comprend très bien comment fonctionne la société dans son ensemble.



Côté intrigue, j'y ai relevé quelques longueurs. Mais il faut dire que je ne suis pas en grande forme en ce moment, ça y a certainement joué.



Au même titre que "1984" et "Fahrenheit 451", il me fallait lire un jour ce classique dystopique que quasiment tout le monde a déjà lu autour de moi. Voilà qui est chose faite. Ce roman d'anticipation donne la chair de poule, parce que pas si fictionnel que ça sur certains points (société qui nous pousse à la consommation et influence des médias notamment). Publié dans l'entre-deux-guerres, en 1932, on se rend compte de l'avant-gardisme de ce récit qui fait froid dans le dos malgré l'absence de guerres, de maladies et de religions, le bonheur universel et le côté "bien-pensant" des dirigeants.

Commenter  J’apprécie          7512
Le meilleur des mondes

Y-a-t-il un monde idéal, une société idéale ?

Ce livre pose la question de la vie en société, du bonheur, de la sérénité, de la paix, de la liberté, de la folie, de la vie et de la mort, du plaisir et de la souffrance, de la communauté ou de l'individualité, de la consommation, de la différence, de la folie...

Ce monde peut paraître parfait, ou tellement parfait qu'il en est totalement imparfait...

En ce qui me concerne, je trouve cette histoire effrayante !

Un livre intemporel quant aux questions qu'il amène !
Commenter  J’apprécie          720
Retour au meilleur des mondes

C'est après avoir lu, tout récemment, "Le meilleur des mondes", que je me suis rendu compte qu'Aldous Huxley était revenu sur son œuvre plus de vingt ans après. J'étais à la fois très curieuse et très réticente vis-à-vis de cet essai. Curieuse parce qu'entre l'écriture de ces deux livres, il y a eu la Seconde Guerre mondiale, et j'imaginais bien comment les perceptions de l'auteur ont pu changer ou s'éclairer. Réticente parce que justement essai ne veut pas dire fiction, et que j'avais un peu peur que ce soit un peu trop "analytique" et sans doute quelque peu ennuyant.



Et analytique, ça l'est, autant que critique. Aldous Huxley nous expose ici une sorte de comparaison entre sa Fable prophétique, comme il appelle "Le meilleur des mondes", et la société actuelle et son devenir (celle de 1958, date à laquelle a été publié cet essai). Pour étayer ses points de vue, il ne manque pas d'arguments, derrière lesquels on peut se rendre compte de son travail de recherche bien documenté. Il revient essentiellement sur les mêmes points pour expliquer les différentes causes pouvant amener aux dictatures : surpopulation, manque de ressources, insécurité économique et politique, agitations sociales, progrès de la science et des technologies.



On ne peut pas dire qu'il soit en retard sur son temps, ayant prédit des événements qui ont eu lieu bien après l'écriture de cet essai ou en train ou sur le point de se produire d'ici peu... Évidemment, vu l'époque (1958), avec ce qui s'est passé peu avant (Seconde Guerre mondiale) et ce qui se passait sur le moment (Guerre froide), Huxley s'est appuyé sur ce qu'il a vécu et était en train de vivre. Souvent, il revient sur le nazisme et le stalinisme. Il a des idées bien arrêtées, certaines un peu désuètes pour aujourd'hui, d'autres avec lesquelles je n'ai pas tellement adhérées, mais il sait de quoi il parle et on ne peut le lui reprocher.



La lecture de cet essai s'est révélée bien plus facile que ce que je m'étais imaginé. L'auteur étaye ses points de vue et arguments fort simplement, sans trop de redondance même s'il revient souvent sur les mêmes points. Certains chapitres sont sans aucun doute plus intéressants que d'autres, notamment lorsqu'il compare son roman ou "1984" de George Orwell avec Hitler, ou encore lorsqu'il expose les différentes manières de manipuler (en masse ou individuellement).



J'ignore si j'ai tout bien compris mais je l'ai lu très rapidement. Ce n'est pas quelque chose que je lirai régulièrement, mais je n'ai aucun regret de l'avoir finalement lu et de m'être forcée à l'ouvrir (oui parce qu'après acquisition de ce livre, et allez savoir pourquoi, je n'en avais plus du tout envie).

Commenter  J’apprécie          6815
Le meilleur des mondes

Attention, je vous préviens. Outre la longueur, cette critique comporte pas mal d'interrogations...

Qu'est-ce que l'auteur a voulu nous dépeindre avec son Le Meilleur des Mondes ? Un monde idyllique dans lequel il croyait ou au contraire, un monde plus qu'effrayant dont il percevait les prémices ?

Ce livre a été écrit en 1931 et a connu un succès international. ça, c'est pour la situation dans le temps. Nous sommes en 2019 et nous pouvons nous apercevoir qu'Aldous Huxley était un visionnaire.



Outre les avancées technologiques qui y paraissent, comme les machines volantes ultra rapides (elles arriverons bientôt), les cinémas insufflant des odeurs (il y a déjà des magasins qui les proposent), son monde est décrit comme étant le meilleur. Pourquoi ?

Il n'y a pas cette fameuse recherche du bonheur dont on nous bassine comme quelque chose de vital et d'incontournable pour se sentir bien, parce que le bonheur est présent partout et pour tous. Mais comment ont-ils réussi ?



Les gens sont quadrillés dans des fonctions déterminées avant leur naissance. Ils sortent en éprouvette et sont conditionnés dès leur plus jeune âge, par des expériences forcées et répétitives, pour devenir des êtres parfaits dans le travail qui leur a été désigné. Ils ne se plaignent donc jamais et ne ressentent aucune frustration. N'ayant ni père ni mère, la filiation et l'appartenance à une famille sont totalement inexistantes.



Après le travail, des activités ludiques sont mises à leur disposition, ils n'ont que l'embarras du choix. Si par mégarde, un petit sentiment, non, une sensation de gêne, de colère apparaît, vite ! Une pilule, le soma ! qui les emmène au septième ciel. Ils ne connaissent pas la maladie ni la vieillesse. Ni les choses usées. On jette. A quoi sert de réparer ? On prend du neuf.

Ce bonheur-là, en voudriez-vous ?



L'homme n'a plus aucune conscience. Il est un rouage d'une machine bien huilée. Mais qui sert à qui ? Il n'a plus son libre arbitre, n'a plus besoin de faire des choix, ne fait plus d'erreur et n'a donc rien à assumer. Il n'est plus honteux, ni coléreux. Il n'a aucune responsabilité. Il ne doit plus se battre et n'a plus de sentiments jouissifs (à part en prenant le soma).



Un personnage est différent et est nommé le Sauvage. Il vient des hommes, né d'un père et d'une mère et comme tous ceux de son "espèce", ils sont retranchés dans des réserves que l'on peut visiter le temps d'un week-end. Il sera emmené dans le monde du bonheur et se révoltera après en avoir eu assez de s'exposer aux autres comme un animal de cirque et d'avoir la nausée devant ces gens aux mêmes visages. Inconcevable ! et ridicule ! Il sera bien entendu rejeté.



Ah, j'oubliais ! Interdiction de se retrouver seul ou de chercher la solitude. A quoi sert-elle ? Et à qui profiterait-elle ? Evidemment, il n'y a pas lieu de puiser dans le passé, ni dans les livres. Ne plus devoir réfléchir !!! Ce serait le bonheur, non ?

Non ?

Cela paraît inconcevable ? Loin ?



Et pourtant...

Conditionnés dès le plus jeune âge pour notre futur métier. Mon fils, tu seras médecin ! Ma fille, tu seras avocate ! Croyez-moi, ça existe encore. J'ai connu un patron comme ça, avec ses enfants. Il leur interdisait même de cotoyer les fils d'ouvriers, à l'école.

Bébés parfaits sortis de tubes de verre, pour lesquels on choisira les particularités d'un géniteur, on n'en est plus loin.

Les activités ludiques qui nous sont proposées, on les compte à la pelle et dans tous les domaines. Réfléchissez déjà à celles autour des jeux sportifs et pour ceux qui n'en ont pas les moyens, des découvertes de la nature. Et les émissions TV de divertissements, elles sont toujours bien présentes !

Jeter les vieux objets, vêtements; même si on ne le veut pas, on a les deux pieds dans la société de consommation !

La pilule bonheur. Elle se présente aujourd'hui de manières fort nombreuses.

La solitude. Et le plaisir de se retrouver seul. Qui promotionne cela ? Qui de nous crie sur les toits "J'aime me retrouver seul, car je ne le suis jamais avec un livre!"

Et la réflexion. Quand on vous dit "tu n'es pas payé pour réfléchir !".

On en est pas loin de ce meilleur des mondes...



Mais, soyez rassurés. Tout cela ne m'empêche pas de rester positive. Car telle est ma nature :-)

En tout cas, merci à ceux qui ont été au bout de cette critique.
Commenter  J’apprécie          6412
Le meilleur des mondes

Dans ce livre visionnaire écrit dès 1932, Aldous Huxley imagine une société qui utiliserait la génétique et le clonage pour le conditionnement et le contrôle des individus.



Dans cette société future, tous les enfants sont conçus dans des éprouvettes. Ils sont génétiquement conditionnés pour appartenir à l'une des 5 catégories de population. De la plus intelligente à la plus stupide: les Alpha (l'élite), les Bétas (les exécutants), les Gammas (les employés subalternes), les Deltas et les Epsilons (destinés aux travaux pénibles).



Le "meilleur des mondes" décrit aussi ce que serait la dictature parfaite: une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader. Un système d'esclavage où, grâce la consommation et au divertissement, les esclaves "auraient l'amour de leur servitude"...



Ce livre reprend en fait les thèmes chers à Orwell dans 1984 : le totalitarisme, la manipulation des masses en vue de leur contrôle et le "grain de sable" qui fait vasciller la machine, avant de se retrouver broyé par elle... Ce qui est phénoménal ici, c'est le comparatif fait entre une société "civilisée", où la reproduction est exclusivement faite in-vitro, la sexualité n'ayant qu'une fonction récréative ("une personne appartient à toutes"), les notions de maternité et paternité étant qualifiées d'ignominieuses, et où tout sentiment est proscrit, le tout dans le but de fournir un "bonheur parfait"...



Le livre est construit comme une belle histoire : un descriptif presque clinique de la société "civilisée", comme un tour d'horizon, ou une visite dans un musée sociologique, puis à l'occasion d'un voyage d'agrément, le contact brutal avec des individus "autres"... et la volonté de les ramener à la civilisation... une civilisation qui n'est pas la leur, et dont l'insertion finira forcément en tragédie...



Je recommande chaudement cet ouvrage, qui vaut vraiment la peine d'être lu. Je ne suis pas seule à le dire, car cette oeuvre a été reconnue comme un des 100 chefs d'oeuvre de la SF par bon nombre de critiques...



Commenter  J’apprécie          630
Le meilleur des mondes

le récit commence par une visite du centre d'incubation avec le directeur et des étudiants.

On s'aperçoit vite que le directeur compte les années à partir de Ford du nom de l'industriel qui a créé les usines des automobiles fabriquées à la chaîne et qui rétribuait ses ouvriers suivant leur productivité.



Dans cette usine de bébés fabriqués à partir de manipulations d'embryons, cinq castes apparaissent parmi les enfants et futurs adultes.

Plus ils sont grands, plus ils sont puissants :

- Les "Alpha" : intellectuels dominants.

- Les "Beta": avec plus de liberté et d'individualité, des hauts techniciens, capables d'imagination et d'invention.

- Les "Gamma" stupides, cantonnés à un rôle de service.

- Les "Delta" très dociles.

- Les " Epsilon" employés à de basses tâches, plus petits, ne sachant pas lire.

Dans leurs jeunes années, les enfants sont conditionnés pour leur future tâche.

Pendant leur sommeil, ils reçoivent des leçons d'hypnopédie, des phrases récitées qui s'impriment dans leur cerveau.

En cour de récréation, ils reçoivent des décharges électriques devant les objets qu'ils aiment pour en être dégoûtés ensuite : des livres, des fleurs..

Certains individus sont multipliés à l'identique suivant le procédé Bokanovsky.

Tout doit être déshumanisé.

Ainsi, les jeunes femmes, lorsqu'elles se sentent mal reçoivent des produits succédanés de grossesse.

Lorsqu'ils se sentent nerveux, ils avalent des pilules "Soma", une sorte d'anti dépresseur ou de drogue suivant ce que l'on comprend.

Des personnages font vivre le roman comme Bernard Marx qui part au Nouveau Mexique dans une réserve de Sauvages avec Lénina Crown, une très belle jeune femme.

Celle-ci est parfaitement adaptée au système.

Ils sont tenus de vivre des aventures de quelques jours sans s'attacher à une personne.

Dans la réserve, ils y rencontrent John et Linda, sa mère.

Ils viennent de la Communauté mais faute de pouvoir la rapatrier en raison de ses blessures, un haut dirigeant l'avait abandonnée. Elle était enceinte et John est né et devenu un beau jeune homme.

L'identité de ce dirigeant fera scandale

John est ramené parmi les siens comme sujet d'étude mais il sera loin de se laisser faire. Il jouera plutôt le rôle de preneur de conscience. Sa mère est revenue avec lui mais le sort des personnes vieillissantes n'est pas enviable.

Les personnages ont tous un nom, un prénom ou les deux en rapport avec un personnage célèbre

Quoiqu'on fasse dans ce monde aseptisé, le côté humain est là. Il veille.

Aldous Huxley a écrit ce roman, succès mondial en très peu de temps en 1931 après la grande crise économique qui avait ruiné tant de monde.

Le récit avait été censuré dans plusieurs pays momentanément.

À sa sortie, il avait été qualifié d'utopie.

Une lecture d'un grand classique que j'ai découvert avec plaisir par solidarité avec ma petite-fille qui le lit au lycée.

Nous avons un exemplaire chacune.









Commenter  J’apprécie          623
Le meilleur des mondes

Voilà un livre dont tout le monde a du entendre parler un jour et dont je reportais la lecture depuis plusieurs décennies…

Pour ma part, c’est plus précisément pendant mes années lycée que j’ai entendu pour la première fois de ce livre et je me rappelle surtout que à l’époque, on faisait surtout le lien avec la fécondation in-vitro qui en était encore à ses débuts….Bref, bien que m’étant juré de lire avec intérêt ce « Meilleur des Mondes », finalement, il faut quand même reconnaître que c’est bien grâce au Challenge BBC que je me suis – enfin- lancée dans cette lecture …

Bon, le début a été plus que poussif, et les 60 premières pages n’ont seulement absolument pas plus intéressée que cela, mais en plus m’ont profondément ennuyée….Et puis, tout à coup, la sauce a pris : A partir du moment où la lectrice ( c’est-à-dire moi ) a enfin pu suivre un des protagoniste de l’histoire , Bernard Marx, j’ai commencé à avoir envie de connaitre la suite de l’histoire, et encore plus particulièrement à partir du moment où il va visiter la « réserve du Nouveau-Mexique » , où horreur ! , les enfants naissent encore de manière naturelle….

Je ne me lancerais pas dans une analyse du contenu de cette œuvre de Aldous Huxley. Bien des babelionnautes l’ont déjà fait et de manière fort brillante….

Je ne peux cependant que saluer le génie visionnaire de l’auteur, car finalement, je pense que cette lecture m’aurait beaucoup plus marquée à l’époque de sa publication, puisqu’entre temps, bien des avancés technologiques qu’il a avancé sont bien réelles et même rentrées dans notre quotidien…





Challenge Mauvais Genres 2021

Challenge BBC

Challenge ABC 2020/2021

Challenge Multi-Défis 2021

Commenter  J’apprécie          612
Le meilleur des mondes

Que de notre point de vue ce monde est une horreur sans nom : pas de libre-arbitre, pas de liberté individuelle. Les enfants ne naissent plus, ils mûrissent en bocaux et ils sont conditionnés dès le début de leur vie pour être destinés à une classe sociale et à une tâche spécifique.



Mais ce qu’ils ne connaissent pas, peut-il leur manquer ? Non, le conditionnement et le culte d’une personnalité sont là pour que ça n’arrive pas ! Quelques ratés de nourrissement (comme une ruche) alliés à un désir d’individualité mènent à des situations extra-ordinaires mais qui seront vite gommées, oubliées pour ne préserver que la stabilité !



L’histoire et l’écriture ont bien affronté le passage du temps et ce pourrait être un roman contemporain ; réquisitoire contre la pensée universelle et la science qui façonne pour ne profiter qu’aux plus puissants !



Nous n’en sommes pas si loin en fait, les cultures et les sociétés sont nivelées par le bas, les classes dirigeantes creusant de plus en plus le fossé ! Encore un peu de génétique, de manipulation de masses, de conditionnement intellectuel et ça sera tel que l’a écrit Aldous Huxley.



CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020

CHALLENGE BBC 2020

Commenter  J’apprécie          610
Le meilleur des mondes

Dans la famille dystopie, je demande une dictature parfaite !

Parfaitement, une dictature parfaite !

Selon la définition d’Aldous Huxley lui-même : « La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader, un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude. » C’est tout l’enjeu de ce livre. Flippant la manière dont cela résonne à nos oreilles du XXIème siècle pas vrai ?



Passé le premier chapitre assez rébarbatif sur les méthodes de clonages, nous sommes propulsés dans une société où les hommes sont créés et élevés en batterie, conditionnés, modélisés dès leur plus jeune âge (pour ne pas dire dès leur conception) dans la fonction qui leur a été attribuée ; une société organisée sous forme de castes, des alphas aux epsilons, qui vénèrent la stabilité sociale, « chacun appartient à tous les autres » (si !si !) et Notre Ford bien sûr ! Dans ce monde merveilleux, il n’y a plus ni guerres, ni haine, ni violence, ni religions (ou plutôt, une nouvelle forme a supplanté toutes les autres), il n’y a plus ni amour, ni libre arbitre non plus. Pourquoi faire ? puisque tout est organisé et contrôlé pour que l’homme ne puisse plus être malheureux. Mais ne pas être malheureux signifie-t-il pour autant être heureux ? Ford soit loué !, si l’un d’entre eux a par inadvertance un coup de mou, ou un relent d’agressivité, ma foi, il y a le soma ! une drogue qui a « tous les avantages du Christianisme et de l’alcool : aucun de leurs défauts. » et qui n’est rien de moins qu’un « fragment de ce que nos ancêtres appelaient l’éternité. » C’est pas beau la vie ???



Enfin bref, un monde merveilleux, où tout le monde semble barboter dans le bonheur. Tout le monde ? C’est pourtant principalement à travers le regard de quelques personnes pas si bien adaptées que cela à ce modèle que nous découvrons cette société. Je n’en dirai pas plus, même si mes plus grands griefs sur ce livre vont à l’encontre des personnages. A vous de le découvrir et de le vivre !



Mine de rien, ce livre est écrit avec beaucoup humour et autant de clins d’œil. Mais son plus grand intérêt est sans doute de nous inciter à réfléchir sur le devenir notre société. L’auteur nous met en garde, entre autre, contre le scientisme, l’eugénisme, la surconsommation, l’économie érigée comme une fin en soi (et non un moyen) et bien évidemment, contre les differentes facettes du conditionnement. Certains des thèmes abordés se sont éloignés (temporairement en tout cas) d’autres sont plus actuels que jamais. Ce qui m’impressionne le plus est que ce livre ait été écrit en 1932. Dans un environnement où les régimes totalitaires étaient en pleine floraison, l’auteur imagine un contre modèle très proche, trop proche, par certains aspects de notre monde actuel. Vraiment impressionnant.



Merci à Nadou38 de m’avoir embarquée dans cette lecture improvisée qui s’est métamorphosée en doublé inattendu, virevoltant entre SF et moyen âge ^^



Je finirai par la citation de Nicolas BERDIAEFF, en épigraphe ou épitaphe de ce livre (question de point du vue!) : « Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu’on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ?… Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d’éviter les utopies et de retourner à une société non utopique moins « parfaite » et plus libre. »

Commenter  J’apprécie          604
Le meilleur des mondes

A sa parution en 1932 , le roman d 'Aldous Huxley, "Le meilleur des mondes"a connu un grand succès mondial . C' était et reste un chef-d'ouvre de la science fiction . Son auteur a fait preuve d' un grand talent dans l' anticipation .

Plusieurs de ses prévisions ont été réalisées telles :les fusées, les avions, la téléphonie , les bébés éprouvettes, la libéralisation de la sexualité , la fécondation in vitro ou les bébés éprouvettes , ...A chaque minute qui passe , presque , une nouvelle réalisation voit le jour .

Tant qu' il s' agit d' une avancée technologique soit dans les communications , les machines , les transports , l' habitat , on peut dire que c'est bienvenue .Mais lorsqu' il s' agit des manipulations génétiques on doit se méfier et dire attention car on risque de connaître et de voir se réaliser l' histoire de "l' arroseur arrosé ". Il y a une limite à tout .

La lecture de ce roman donne beaucoup à réfléchir et elle est un peu perturbante .





Commenter  J’apprécie          5910
Le meilleur des mondes

Est-il bien pire que le notre, ce meilleur des mondes?

Chose certaine, il permet de répondre à plusieurs problèmes irrésolus actuellement et qui doivent de toute urgence être pris en main.

En effet, la surpopulation et les avancées technologiques mises en marché beaucoup trop hâtivement menacent l’environnement de manière alarmante. De plus, les nouvelles technologies ont un potentiel militaire bien trop effrayant pour être jamais utilisées.

Notre survie en tant qu’espèce va bientôt imposer la mise en place d’une instance mondiale apte à contrôler l’utilisation des ressources de plus en plus limitées de notre planète, exactement du genre ce celle que nous présente Huxley.

D’autre part, l’eugénisme commence déjà à être pratiqué par le biais de la fécondation in vitro et l’usage de drogues et de médicaments est de plus en plus répandu. Reste à atténuer les effets nocifs des drogues et médicaments et à trouver une instance ayant la volonté et la puissance nécessaire pour la mettre en place et nous vivrons bientôt dans le meilleur des mondes.

Une vingtaine d’année après avoir écrit ce livre, Huxley écrivait d’ailleurs qu’il lui semblait « possible que cette horreur s’abatte sur nous dans le délai d’un siècle. Du moins, si nous nous nous abstenons d’ici là de nous faire sauter en miettes... » Et honnêtement, je suis de son avis. J’ai bien l’impression que l’humanité se dirige ou bien directement vers cela...ou bien vers sa disparition...

Commenter  J’apprécie          591
Le meilleur des mondes

Un livre incontournable... Science-fiction ou anticipation ?

Le conditionnement humain mondial apporte t-il le bonheur ?

Cette question est posée à la fin entre John le Sauvage et Mustapha Menier, "directeur de l'Europe".



On est en 632 NF (environ 2500 après JC), à Londres. Après la guerre de 9 ans, avec de l'anthrax, on est passés à un gouvernement mondial, les bébés sont produits par des machines, les gens sont classés en alpha, bêta, gamma, delta, epsilon, ces derniers travaillent à la chaîne. Dieu est remplacé par Ford.



Bernard emmène Lenina voir une réserve d'indiens. Il ramène deux demi-indiens : John et sa mère Linda.

Que va t-il se passer quand ces "sauvages" seront au contact de la "civilisation" ?



Mes impressions sont partagées.

1) STYLE

Ce livre est facile à lire, mais je n'aime pas être longtemps dessus. Assez souvent, l'auteur emploie le « style télégraphique ». Cela manque de "confort de lecture", je préfère un style lisse, qui coule de source.

2) FOND

L'histoire est originale, intéressante, dommage que le style ne soit pas, selon moi, à la hauteur.

.

Ce « conte » est aussi un essai philosophique à la fin, entre  le Sauvage et le directeur Mustapha Menier.

Ce dernier justifie qu'une partie de la science permette d'organiser la stabilité du monde avec un bonheur pour tous les hommes. 

Mais le Sauvage rétorque que le manque d'émotions fortes atténue le piment de la vie, et que ce bonheur est superficiel.

.

Vers où allons-nous ?

Cette question capitale est une des bases de la philosophie.

Ce débat n'est pas très bien présenté dans ce livre, à mon avis, mais la question est capitale pour l’avenir du monde en 1932, et elle est toujours d’actualité en 2021.

Guerres, angoisses, liberté et émotions ?

Ou paix, surveillance à outrance et satisfaction modérée ?

Le deuxième cas est un totalitarisme, la souffrance physique en moins.
Commenter  J’apprécie          559




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Aldous Huxley Voir plus

Quiz Voir plus

QUIZ le meilleur des mondes

Comment s'appelle le procédé utilisé pour créer les bébés ?

bogdanov
bokanovsky
baklo
baki

13 questions
45 lecteurs ont répondu
Thème : Le meilleur des mondes de Aldous HuxleyCréer un quiz sur cet auteur

{* *}