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Citation de Le_Raconteur


Grâce à leur blanc fumier au parfum de santal, aux victimes qu’ils laissent intactes et dont ils ne dévorent que la langue, à leurs sifflements perçants qui brisent les roches, à leurs plumes noires à bout blanc plantées dans les fissures, formant comme des arabesques, comme une écriture, nous savons qu’ils existent… Et soudain, toujours lors d’une de ces nuits les plus noires, sur un pinacle abrupt, nous voyons, dressé, féroce et impassible, un Condor qui prend feu… Ses flammes produisent un éclat si vif que tous les autres animaux, croyant enfin venue l’aube tant attendue, s’éveillent. Les fleurs de la Sierra s’ouvrent avec véhémence, les insectes, dégourdis, proclament la nouvelle chaleur, des cascades de bourdonnements, des battements d’élytres parent cette aubade, triste, car le Condor brûle. Sa matière est si dense, si ancienne, que les flammes mettent quarante jours à la dévorer. Lui, fier, vit jusqu’au dernier instant. Quand il n’est plus qu’un squelette carbonisé, il accompagne la dernière flamme d’un long sifflement grave, sombre, qui nous arrache l’âme, puis il tombe mort. Un Condor de moins, une solitude en plus…
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