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Critiques de Alejandro Jodorowsky (784)
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L'Incal, tome 6 : La Cinquième Essence, deuxi..

Un final digne de l’Incal même si, à mes yeux, le second tome reste le plus abouti tant au point de vue du graphisme que de la narration.



En ces années 80, on voit que Jodorowsky avait encore de la ressource… et on sent bien page après page l’empreinte de ce scénariste insolite, tant de par l’ésotérisme qui émane de l’œuvre que de l’incontestable connotation freudienne qui imprègne la planète dépeinte dans cet album.



John Difool, anti-héros emblématique, va ainsi être confronté avec les piètres et médiocres Jidoeufs, ultime stade du cycle matriciel de la galaxie Berg, rejetons détestés d’une reine-mère à la rancune tenace, et qui se révèleront les catalyseurs d’une haine inconsciente et quasi-œdipienne envers lui. On ne peut penser, à l’envi d’une animosité d’une telle ampleur, qu’au mythe de Cronos destituant Ouranos.



S’ensuivra l’ultime épreuve, avec une conclusion aussi éblouissante qu’inattendue, même si j’ai été un peu rebuté par la scène de lévitation des survivants de Terra affublés d’une queue de cheval (un petit arrière-goût d’orientalisme de bazar).



Excellente conclusion, donc, qui donnera suite à une intéressante préquelle, mais qui aboutira bien des années après à ce gaspillage inutile que sont pour moi Après l’Incal et Final Incal.
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Après l'Incal, Tome 1 : Le nouveau rêve

Je n'ai pas aimé "Après L'Incal" mais bon je n'avais pas tellement apprécié "L'Incal" non plus. Donc si vous avez apprécié le premier, le deuxième est peut être pour vous.



On a ici, encore, une chasse au MacGuffin sans fils directeur où les scènes farfelues se succèdent sans pour autant tisser une histoire.



Jodorowsky m'énerve et je ne comprendrai jamais ceux qui lui trouve du génie.



Mais bon, les illustrations de Moebius sont là pour nous rappeler que l'on ne perd pas complètement son temps.



Quand j'ai su qu'ils avaient changé d'illustrateur pour le tome suivant, j'ai été soulagé d'apprendre que je pouvais cesser de lire.
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L'incal - Intégrale

Une expérience bigarrée.



Au départ, la BD porte le nom de son personnage principal, John Difool. Il s'agit d'un anti-héros, détective de « classe R » fainéant, pleutre et incompétent, à qui les « rob-fliks » reconnaissent tout de même la qualité d'être « un bon informateur ».



Évoluant dans un univers « cyber-punk », il est accablé par les ennuis et ce n'est que le début... Car, en récupérant une petite pyramide lumineuse, l'Incal, il devient la cible de la pègre de « Suicide-Allée », puis d'une quantité infinie d'adversaires.



Or, cet éclopé de John Difool n'est pas tout à fait seul. Deepo, sa « mouette à béton », lui tient compagnie voir lui sert de psychanalyste... Et il rencontre d'autres personnages : le Méta-baron, Tête-de-Chien, Animah... qui feront pour certains l'objet de séries dérivées...



Force est de constater que l'Incal est une BD d'exception, que ce soit par son esthétisme ou son scénario. Elle est apparue à une époque où la BD se métamorphosait, sous l'influence de la contre-culture, des auteurs de la revue Métal Hurlant (1975-1987), dont Moebius fait partie, mais aussi des volutes de fumée et autres champignons hallucinogènes...



Conçue par Jean Giraud et Alejandro Jodorowsky, après l'échec de leur adaptation du film Dune, elle démontre leur résilience, dont le travail a finalement eu une influence considérable (notamment sur les films de SF). Pour ne donner qu'un seul exemple, un peu dérisoire, le nom de Difool a été repris par un célèbre présentateur de radio français...



Pour ce nouvel ouvrage, Gir, l'ardent dessinateur de Blueberry, troque le pinceau pour la plume et se transforme en Moebius. Il est chaperonné par Jodo, cinéaste surréaliste, adepte du tarot et inventeur de la « psychomagie »... L'un a été marqué par l'absence de père, l'autre par la violence de son géniteur. Tous les deux vont se défoncer pour cet ouvrage.



Enfant, j'avais été frappé par la modernité et la puissance de ce livre : univers en renouvellement permanent, images psychédéliques, humour caustique... Moins barbant qu'une cathédrale et plus savoureux que les jardins de l'Alhambra.



Adolescent, j'ai apprécié son ton irrévérencieux, sa satyre : contre la société du spectacle, le libéralisme économique, le matérialisme, l'entre-soi des élites... Voilà aussi un livre que l'on ne me forçait pas à lire.



Puis, j'ai essayé de comprendre ses métaphores, ses symboles (notamment les chiffres, les allusions à l'alchimie, les couleurs, les formes...), le message que voulait faire passer Jodorowsky.



Je dois avouer, qu'au détour de mes lectures répétées de l'Incal, j'ai aussi pu lui trouver un aspect un peu ridicule, avec quelques facilités dans le dessin ou les dialogues.



D'ailleurs, rien à voir, mais il y a cette vidéo des Inconnus sur la peinture qui ne cesse de parasiter mon esprit... « il n'était pas peintre, il était juste une sorte de fou, un peu mystique qui, qui se foutait de la gueule du monde, comme moi, mais avec oune sorte de crédibilité ».



Certes, dans l'Incal il y a quelques bémols et des petits couacs. Pourtant, je ne pense pas que les auteurs se moquent de nous.



Au contraire, j'admire la dimension métaphysique de cette BD, si rare maintenant, à l'heure de la BD du réelle. Jodo et Moebius ont pu laisser libre cours à leurs envies, la maîtrise graphique de l'un permettant à l'autre de faire parler son inconscient.



Et que dire de l'énergie spirituelle de cette œuvre : elle n'est pas chrétienne, ni juive ou même musulmane, bouddhiste ou chamaniste... elle est tout à la fois, syncrétique.



J'aime aussi ses couleurs vives, à la gouache, caractéristiques d'une époque où l'image primait sur le texte. Les lignes, les figures géométriques, mais aussi la fulgurance et la pureté du trait de Moebius, sont d'une beauté quasi divine. Il y a une mise en scène radicale, des scènes d'envol et de chute, des décors impossibles, des surprises de taille, de l'éclectisme...



Je ne suis pas sûr que je revivrai la même chose en relisant cette BD dans 20 ou 30 ans...



Mais, ce qui est certain, c'est que je garderai de l'affection pour ces planches.
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Bouncer, tome 3 : La justice des serpents

Un tome 3 très noir. Pas la moindre lueur d'espoir de la première page à la dernière. Que du contraire, Jodorowsky enfonce le lecteur dans la noirceur des âmes de Barro City. Tout le monde pourri... sauf le Bouncer. Et encore !



On avance dans ce tome très linéaire, émaillé de petites pistes non suivies. Par exemple, ce tueur aux serpents. Mention particulière pour le shérif, un vrai salaud, celui-là, mangeant à tous les rateliers.



Ce côté linéaire de l'intrigue et de la progression est un réel handicap pour le récit. de plus, à mesure que l'on progresse, on se rend compte que le tome va se conclure sur une non-fin. Je ne dévoile rien... Et pour cause! le tome 4 s'intitule la vengeance du manchot. Et on sait qui est ce manchot, d'autant que depuis la page 2 du tome 3, il est aussi le bourreau de Barro City, pour le meilleur et surtout pour le pire !



Bref, un tome très dur, fort et limpide qui s'ajoute aux deux premiers qui me semblaient de meilleure tenue.
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La voie de l'imagination : De la psychomagi..

Comme beaucoup de monde je connaissais Alejandro Jodorowsky de nom, en raison de son caractère touche-à-tout.

Par ailleurs, grâce à Babelio il m'avait été donné de lire Construire sa légende, de Jean-Pierre Vignau et ce dernier ne tarissait pas d'éloges à l'égard de Jodorowsky.



J'ai donc postulé lors de la dernière Masse Critique non-fiction, d'autant plus que j'aime beaucoup Actes Sud.



Mais c'est une grosse déception.



La Voie de l'imagination est principalement constitué de témoignages de reconnaissance envers le maître Alejandro Jodorowsky qui a ordonné à ses consultants des actes psychomagiques à accomplir.



Parmi ceux-ci, se balader avec le sang de ses règles sur le visage pendant des jours, ou bien déféquer sur la tombe de ses parents, voir se promener avec un gode dans le fondement déguisé en nonne...



Plusieurs témoignages qualifient d'ailleurs l'acte psychomagique de diabolique.

Et des témoignages de la sorte il n'y en a pas moins de 84 !



Je confesse volontiers ne pas les avoir tous lus.



Grosse déception donc que cet ouvrage qui mêle allègrement psychologie et spiritisme.



Si les adeptes du gourou Jodorowsky y trouvent leur compte, tant mieux pour eux. Si le bouquin se vend, tant mieux pour Alejandro Jodorowsky et ses descendants (il est quand même né en 1929).



Mais en ce qui me concerne je m'appliquerai à mieux choisir les livres que je sélectionne pour les prochaines masses critiques.

Ceci dit, je remercie néanmoins Babelio et Actes Sud pour leur confiance.
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La voie de l'imagination : De la psychomagi..

Je remercie Babelio, Masse Critique et les Editions Acte Sud pour l'envoi de ce livre.



Je connais un peu le travail d'Alejandro Jodorowsky pour avoir lu "Métagénéalogie" et "Mu, le maître et les magiciennes".

J'ai lu avec grand intérêt toute la première partie qui porte sur la naissance de la psychomagie et son intérêt.

La deuxième partie est consacrée à des correspondances de remerciement reçues par l'auteur de personnes ayant sollicité un tirage de tarot et une "prescription" afin de guérir des troubles dont ils souffrent.



Si à certains moments, j'ai trouvé leurs retours très intéressants, parfois touchants, j'ai parfois été heurtée par les actes psychomagiques qui ont dû être faits.



Bien sûr, je ne suis pas praticienne dans ce domaine et peut-être que des choses m'échappent, mais au final j'ai fini par me lasser de lire toutes ces lettres.





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La Caste des Méta-Barons, Tome 3 : Aghnar le ..

La série reste très poussive avec une histoire non pas dénuée d'intérêt mais porté par une narration trop peu détaillée et assez faible en somme. Même si les dessins de Gimenez nous aident à un peu mieux apprécier cette on commence vraiment à souffler. Et encore une fois le responsable (principale, je pense que Jodo a aussi un role dans l'histoire) reste le même : le format 48cc trop peu malléable et court.



J'avais fini ma critique du tome 1 avec le même constat et me disant qu'il fallait laisser du temps à la série mais une fois arrivé au tome 3... d'une série de 8 (Spot presque la moitié !) Je pense que je vais arrêter ou du moins je continuerais en fonction de la disponibilité en bibliothèque, pas vraiment l'envie d'attendre un tome de 60 pages pour une histoire et des personnages qui m'intéressent à moitié.
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Bouncer, tome 2 : La pitié des bourreaux

Le hic avec Jodorowsky, c'est qu'il vous cueille à froid dans le tome 1, mais que dans le tome 2 la magie opère moins. Le choc et les attentes suscitées par le tome 1 ont un peu subi le sort du soufflé au fromage en plein courant d'air. Et bardaf, c'est l'embardée. Le tome 2, même fort bon objectivement, fait moins d'effet que le tome 1.



Ici, on retrouve le Bouncer et Seth (son neveu), et ce dernier veut apprendre à devenir un tueur afin de se venger de Ralton, un autre oncle qui a tué son père et sa mère pour un diamant. Les histoires de famille, il faut pas trop creuser, car on finit toujours par déterrer un cadavre. Pour l'apprentissage des techniques, du sang-froid, de la froide détermination, il faut aller trouver le propre mentor du Bouncer. Hélàs, il ne va pas tarder à passer l'arme à gauche.



Retour à la case départ pour attendre Ralton, qui arrive bouche en coeur et des dollars à n'en plus finir pour investir dans la ville et son développement. Mais en même temps, Ralton et sa bande de Sudistes dégénérés pillent les diligences en tuant un peu tout le monde. Sauf l'institutrice dont Seth tombe éperdûment amoureux. S'il savait... Run, you fool.



Jodorowsky en roue libre parfois, mais aussi très inspiré quand il réinvente les codes du western ou de la romance à deux balles (de colt, évidemment). Par moments, on n'est pas loin du roman-photo italien, on croirait entendre les violons... Mais toujours servi par Boucq impeccable.
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L'incal - Intégrale

Que serait L'Incal sans la patte de Moebius et la verve de Jodorowsky toutes les deux réunies ? La saga SF déroulée dans Métal Hurlant puis en album de 1980 à 1988 est le chef d'œuvre d'un duo irréductible, une alchimie unique et parfaite où, comme lumière et ténèbre, tout va de pair.

Les mondes virtuels et les personnages irréels, du plus loufoque au plus menaçant. L'imagination débridée et la grâce du trait. L'art du récit et le goût de la satire. Le symbolisme et la philosophie. L'esthétique et le graphisme, Le découpage et la mise en page, le cadre et la liberté, les ellipses et les éclipses, etc. À quoi bon continuer ? Tout va de pair et est réussi à l'image du tandem improbable qui court et plane sur l'histoire : le héros malgré lui, John Difool, le 1er privé classe R de l'espace, et son animal de compagnie, Deepo, la mouette à béton.

Quand on aime la BD débridée et la SF qui ne se prend pas au sérieux pour mieux dire ce qui compte dans la vraie vie et le monde réel, L'Incal est un régal de lecture. Et la dystopie imaginée dans les années 1980 fait encore bien effet aujourd'hui.
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Les fils d'El Topo, tome 3 : Abelcaïn

Je savais +/-  dans quoi je me lançais avant de débuter le bd. La bande annonce du film sorti dans les années 70 était complètement barge. La bd en est la suite… 

Il y a de bonnes séquences mais ça reste particulier. C'est un mix entre western et fantastique, entre mystique et religion…  Visiblement je ne suis pas un bon public pour les récits de Jodo. J'avais déjà essayé sur d'autres séries et ça n'avait pas fonctionné. Néanmoins, j'ai découvert un très bon dessinateur en la personne de José Ladronn. Le découpage est très cinématographique. C'est précis et réaliste malgré la fantaisie du récit.



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Les Chevaliers d'Héliopolis, tome 1 : Nigredo..

L'ouvrage n'est pas pour des yeux non adultes même si cela reste maîtrisé et soft dans un sens: c'est ce que j'en ai pensé durant les deux premiers tomes, mais aussi ce qui revient souvent, c'est la sophistication de l’intrigue qui, elle aussi est bien maîtrisée. L'auteur (les auteurs) est (sont) dans une quête d'absolu, presque entêté(s). Je suis souvent revenu sur le tome 2 avec la première page où sont présentés l'ensemble des chevaliers. C'est bien fichu, un bel équilibre qui en redemande, mais c'est bien exécuté, une réussite, pour moi.
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Bouncer, tome 12 : Hécatombe

Une BD signée par deux monstres sacrés, forcément, ça ne peut qu'être bien.

Très bien.

C'est la conclusion bête et brute à laquelle je suis parvenue en achevant ce tome 12 de Bouncer, une série que je ne suivais pas mais qui me donne envie de tout reprendre depuis le début, tant je suis enthousiaste.

Il y est question d'or à protéger , de brigands prêts à tout, d'un justicier manchot (le héros éponyme) , d'amour contrarié et d'injustice, partout.

Bref, tous les éléments d'un western. Un bon. Le scénario de Jodorowsky fait penser à un film de Sam Peckinpah, une histoire où les hommes sont ce que le destin en a fait , où la mort n'épargne personne, et sans véritable morale.

Une histoire pleine de rebondissements, donc, illustrée de main de maître par François Boucq, qui sait aussi bien rendre les "gueules" de ses personnages que les abords désertiques et majestueux de Barro-City.

Un vrai bon moment de lecture.
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L'Incal, Tome 3 : Ce qui est en bas

3ème album de la série née en mai 1981, cet opus pourrait clore la saga des aventures de John Difool s'il n'y avait pas... Mais non, je ne vais pas vous révéler la dernière case, pas de spoil, soyez rassuré ! Sachez simplement que John Difool, le 1er privé de l'espace, simple détective de classe R, troque ici son imper élimé pour un costume de messie de la télé3D. Comment ? A vous de le lire et vous laisser emporter par l'imagination débordante de Jodorowsky et le trait protéiforme de Moebius. Un album graphiquement superbe à l'histoire riche en symboles comme en action. Sans parler du cliff hanger qui clôt cette trilogie qui, donc, n'en sera pas une. Mais je ne vous ai rien dit hein ?!
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L'Incal, Tome 2 : L'Incal lumière

Né en album en mai 1981, le détective de classe R John Difool poursuit ses aventures improbables et lumineuses dans ce 2ème opus, l'Incal Lumière. On l'aura compris, il s'agit à présent de trouver l'autre Incal et, pourquoi pas, d'assembler les deux.

Avec sa ville souterraine toute en hauteur, les pieds dans un lac d'acide et la tête couronnée d'un château volant, Jodorowski pose le décor et donne le ton. Sa SF est aussi une fable sociale. Ce 2ème album commence ainsi par le contrôle d'identité d'un drôle d'oiseau - Deepo - et se finit dans un bain d'acide. Vous suivez mon regard et voyez le rapport... de police ?

Avec le trait vif, tout à la fois aérien et mordant de Moebius et les personnages installés dans le 1er volet - plus quelques nouveaux pour arriver à un groupe de 7 lancés dans la quête initiatique -, ce 2ème tome, loin de s'enfoncer dans les bas-fonds où l'histoire va se poursuivre, décolle littéralement. Un des meilleurs, sinon le meilleur de cette série-culte.
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L'Incal, Tome 1 : L'incal noir

Il s'en passe des choses en France en mai 1981, imaginez ! Un minable détective de seconde zone, un certain John Difool donne naissance au 1er privé de l'espace avec la sortie en album du tome 1 de ses aventures, plus connues sous le nom de l'Incal. On sait depuis ce qu'il adviendra de cette saga, en bd bien sûr mais aussi au cinéma avec le 5ème élément de Luc Besson.

La France des années 1980 transpire dans ce 1er opus où Jodorowsky imagine une ville souterraine toute en hauteur, baignant dans un lac d'acide et couronnée d'un château volant. Le décor donne le ton et le dessous des cartes cosmiques et sociales où notre héros oscille entre franc-tireur et bonne poire. Comme pour cette mission liminaire où une créature au charme angélique - elle a même l'auréole de la "haute" - décide de s'encanailler avec le secours d'un escort-boy pour rentrer avant minuit...

Moebius apporte son trait vif et naturel à un monde onirique violent et une histoire à plusieurs niveaux. On va de l'aventure pure, légèrement détournée pour marquer la dérision, à la satire sociale, en passant par la pure science-fiction riche en symboles, des plus sociaux, environnementaux au plus ésotériques et moraux. On ne s'ennuie pas une seconde, l'album suivant les épisodes parus dans la revue Métal Hurlant avec leur lot de suspense, de rebondissements et de cliffhanger comme on dit dans la France des années 2020. Une France où la relecture de l'Incal rappelle que la lutte des classes, les manifs urbaines et la menace écologique étaient, déjà, des thèmes d'actualité clairement évoquées. Un classique indémodable et une série culte.
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Les Technopères, tome 2 : L'école pénitentiaire d..

Tome 2 des aventures d'Albino, qui deviendra Suprême Technopère.



Il nous raconte ses mémoires et la genèse de son histoire. Albino avait été transféré dans une école pénitentiaire et il avait dû affronter cinq de ses camarades surdoués. Ils avaient tous les six l'ambition de devenir créateurs de jeux, mais il ne devait y avoir qu'un seul vainqueur.



Les six se sont affrontés mais Albino fut le vainqueur car il a su utiliser la puissance des autres. Albino n'a pas supporté la mutilation des ses adversaires : il s'est révolté et a tué celui qu'il croyait être leur tortionnaire. Mais Albino fut sauvé, comme ses camarades, par le grand maître qui avait monté un stratagème dans lequel n'est pas tombé Albino.



Au cours de ce tome, nous avons une montée en puissance de Albino et de ses pouvoirs surnaturels. Nous avons aussi l'évolution des autres protagonistes du tome 1 : la mère de Albino, son frère, sa sœur, son frère, les pirates. Le tome 2 est plus violent que le le premier.



Le graphisme est toujours aussi beau et le scénario réellement déjanté. L'histoire relève du domaine du fantastique. Jodorowski s'en donne à cœur joie pour créer du vocabulaire, des concepts. Il nous propose de rentrer dans l'univers qu'il crée et dans lequel il semble se délecter. Le vocabulaire peut parfois être violent ou un peu grossier voire ordurier mais c'est du Jodorowski.



Finalement, c'est une BD fantastique que l'on peut lire avec plaisir et qui donne envie de connaître la suite.



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Bouncer, tome 1 : Un diamant pour l'au-delà

Perso, je ne boude pas mon plaisir avec Bounce. Un bon western gras et collant, suintant la sueur, le stupre et la morve. Evidemment, Boucq aux dessins, ce n'est déjà pas triste. Jodorowsky au scénario... c'est quitte ou double, ça passe ou ça casse. Ici, ça passe à mon avis, et haut les mains, ceci est un hold-up... euh non, haut la main.



Western... avec des méchants et des... euh, des méchants. Tout le monde est un peu (ou beaucoup) infréquentable. Certains plus que d'autres, mais ils ont des raisons. Enfin, ils pensent avoir des raisons.



Ce qui est très fort, de la part de Jodorowsky, c'est qu'on a une histoire de famille. It's all in the family, comme chante Korn. On s'entretue, mais en famille. On se décapite, mais en famille. On se viole mutuellement, mais en famille. Bref, tout va bien quoi !



Période fin de guerre de Sécession. Les troupes sudistes sont lâchées (ou se dispersent) dans la nature. Ranolf, officier sudiste, retourne chez son frère qui est devenu prêtre entre-temps et s'est marié à une indienne. Il a un fils, Seth. Ranolf veut savoir où se trouve un diamant (celui qui est sur la couverture). Cela se termine assez mal... Mais Seth réussit à s'enfuir et va trouver Bouncer à la ville voisine. Cette ville est un lieu de perdition comme les affectionne Jodorowsky. Sturpre et fornication à tous les étages, règlements de comptes et rapines si affinités. Le Bouncer, manchot, est aussi le frère de Ranolf, auquel il manque un oeil.



Les trois frères et leur mère sont représentés sur la couverture. Grand moment d'amour fraternel et maternel... autour d'un diamant volé (comment pourrait-il en être autrement). Les histoires de famille, c'est du pain béni (ou maudit) pour des auteurs comme Boucq et Jodorowsky.



Efficace, glaireux, collant, dur et impitoyable, visqueux... voilà un western comme je les aime. Un western tortillas et mezcal, qui sent sous les bras, avec les bonbons qui collent au fond du sachet. Miam.
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La Caste des Méta-Barons, tome 1 : Othon le t..

Parfois, il est bon de relire les classiques de son enfance d'autant plus quand il s'agit d'une oeuvre majeure. Quand on regarde la couverture, on sait que l'on va en prendre plein la rétine. Surtout que l'historique des fameux méta-barons nous est conté à travers le regard d'un robot qui partage avec un autre. Il n'est pas avare de détail. Bien que la série soit faîtes par des mecs à destination de mecs, les femmes ne sont pas uniquement des objets sexuels et à fantasmes. Les femmes aussi savent maîtriser l'art du combat et botte le cul à tous les ennemis. Dans les métas, il reste peu de descendant, d'où l'importance d'établir un arbre généalogique. Les origines sont placées sous la guerre, la souffrance et la mort. La construction narrative est redoutablement efficace et percutante. Surtout que cela mélange code d'honneur, technologie et pouvoir magique. Juan Gimenez sublime l'ensemble avec un sens du dessin très précis et une mise en couleur très artiste et riche. Quand il s'allie à Alexandro Jodorowsky, cela ne peut donner naissance qu'à une œuvre singulière et puissante. On ne peut pas en rester là tellement que nous sommes happés et notre curiosité titillée. Cette inventivité mérite sa place dans sa bibliothèque personnelle.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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La voie de l'imagination : De la psychomagi..

Je viens de terminer un livre offert dans le cadre d'une masse critique : la voie de l'imagination.

Je ne connaissais pas Alejandro Jodorowsky, légende du cinéma underground et de la bande dessinée qui publie aujourd'hui un essai sur la psychomagie. J'ai découvert le personnage (recherches sur le net) et la psychomagie, acte de guérison qui mêle la vie -passée, présente, future- et la magie.

Comment dire ? C'est un univers très, très loin de mes croyances. L'homme a passé des années à donner des conseils à des personnes qui souffraient de blessures et de névroses. Il recevait dans un café parisien. Il commençait par reconstituer l'arbre généalogique de la famille. Il demandait ensuite de tirer trois cartes de tarot qu'il interprétait le plus souvent au regard de traumatismes subis pendant l'enfance. Il proposait enfin la réalisation d'un acte magique pour "guérir". Ces actes sont décrits dans 84 lettres écrits par des "clients" satisfaits. Les aficionados du "gourou" m'ont très vite perdu. Qu'ils aillent uriner sur des tombes ou faire l'amour dans les cimetières, qu'ils se déguisent pour gifler le père persécuteur ou la mère castratrice, qu'ils se frottent avec le cadavre d'un agneau ou le sang de leurs menstrues ne m'a pas du tout convaincue ni intéressée. Je ne dois pas être la cible. Je laisse donc la main à d'autres lecteurs plus "openminded" que moi encenser cet essai.

Je retiens que l'on peut berner son inconscient en lui faisant croire que ce qui est imaginé, simulé, joué est vrai. Je retiens le pouvoir immense de l'imagination.
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Les Technopères, Tome 1 : La Pré-école Techno

Albino, Suprême Technopère, va raconter ses mémoires en compagnie de son fidèle Tinigrifi.



Son histoire commence sur l'Astéroïde Sacré où sa mère, Panépha, était une jeune vierge destinée à être l'oracle de la maison impériale. mais leur astéroïde est attaqué par Oulrij-Le -Rouge et ses pirates.



Panépha sera violée de toute la troupe. Des triplés vont naître de ce viol : Almagro, à la peau brune et bien constitué, Albino, malingre à la peau blanche, Onyx, seule fille encore plus petite, à la peau rouge et avec quatre bras. La préférence de Panépha va à Albino, son frère et sa sœur étant traités comme des esclaves.



Albino a pour ambition de devenir Suprême Technopère. Sa mère acceptera de le confier à Don Mossimo pour le former à la pré-école Pan-technos. la vie d'Albino en sera changée.



Panépha veu se venger de Oulrij-Le -Rouge, le battre et le détruire. Pour cela, elle va s'adjoindre l'aide de mercenaires.



Jodorowski nous entraîne dans une aventure hors du temps connu, dans une galaxie éloignée. Un fois de plus, il invente un univers complètement onirique avec des bons et des méchants, avec des personnages aux étranges pouvoirs. dans ce tome1, il présente tous les personnages de sa saga.



Les traits de Janjetov sont très précis. Les personnages semblent irréels, ne semblent pas être humains malgré leur aspect général. Les décors sortis de son esprit et de ses crayons méritent que l'on se pose un moment pour les observer. Le choix est de compléter le graphisme et l'histoire au moyen des couleurs. les couleurs sont collées à chaque personnage. Les graphismes de remplissages de forme sont vraiment impressionnants.



J'ai peu de connaissance de l'univers Fantasy, ayant lu très peu de BD sur ce thème. J'ai été attiré par cette série sur le nom de Jodorowski dont j'avais adoré la collaboration avec Arno pour la série Alef-Thau. Et j'avoue que j'y ai pris un certain plaisir tant pour le scénario que pour les dessins mais aussi pour la couleurs. Il me reste 7 tomes à lire ...



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