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Citations de Alejandro Palomas (215)


Il n’est pas d’aubes Violettes sans yeux pour les refléter ni de longs chemins sans pieds pour les parcourir.
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Grand mère savait lire en moi, vite et bien, et elle avait toujours recours à une pointe d’humour pour dédramatiser la vie que, depuis mon enfance, j’avais tendance à prendre trop au sérieux, ce que, pratique et optimiste comme elle l’etait, elle savait balayer d’un coup d’eclat De rire avec ce bon sens de femme qui a vu trop souvent changer le monde pour se laisser abattre.
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Maman qui dormait auprès d’elle cette nuit là à l’hôpital, nous a raconté qu’elle etait morte quand 3lle même était aux toilettes, au petit matin. « Comme si elle 1vait attendu d’être seule Pour s’en aller », a-t-elle précisé, et nous l’avons tous crue, parce que nous n’avions aucun mal à imaginer grand mère planifiant le moment de son départ. Maman a dit aussi que quelques heures avant de mourir elle avait repris conscience un instant. Grand mère avait ouvert les yeux, avait regardé maman qui lisait près d’elle et avait dit : «  je crois que je n’oublie rien. » Puis elle avait replongé dans ce sommeil profond d’où elle n’etait Plus sortie.
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Ah la plage ! Il n’y a rien de mieux que la plage ! À Lisbonne, il y en a une qu’on appelle el Baberinho parce qu’on y trouve tellement de jolies femmes avec tout à l’air que là bas, les hommes bavent plus que des bouledogues.
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Et ça, ce n’est pas possible. Vivre sans rien avoir à attendre, pas question.
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Elle m’a manqué comme personne ne m’avait manqué depuis longtemps et j’ai soudain compris combien maman devait se sentir seule sans grand mère pour trouver de belle sur choses en elle sans ses yeux pour l’approu, pour l’encourager à continuer. Et l’attendre. Je n’ai pas eu le temps de le dire car la voix de maman a repris :
«  je donnerais ma vie pour pouvoir embrasser de nouveau ma mère encore une fois, rien qu’une, pour pouvoir lui dire que j’y suis arrivée, que je suis sortie de ce dont je me suis sortie, et qu’il ne me manque plus que son Regard pour me confirmer que je m’en suis bien tirée.
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Ce fut simple comme le sont les choses qui arrivent sans rime ni raison, ou comme tombe la pierre dans l’eau du lac : chute, choc, ondulation, calme.
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Puis le temps se charge de nous montrer que, malgré sa brutalité, ce qui importe réellement n’est pas tant l’impact que l’onde de choc, celle là même qui remplace les pions sur l’échiquier de la vie et change un paysage que nous croyions jusqu’alors immuable.
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Maintenant, je sais ce qu’il fait dans la vie. A mon avis, il est sculpteur ou quelque chose de ce genre parce que j’ai jeté un coup d’œil dans son sac et vous savez ce qu’il y a dedans ? Des pains de terre un peu bizarre, parce qu’elle est enveloppée dans du plastique et du papier d’argent et sent... berk... une deux forte, étrange... Quand Ingrid est venue prendre le thé, elle m’a dit que c’est peut être cette pâte que les Arabes utilisent pour faire leur pain., parce que vous savez qu’a Certains endroits ils n’ont pas de blé, les pauvres ? C’est fou non ?
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« Combien de temps encore ? » a repris maman. Emma a de nouveau froncé les sourcils, sans comprendre. « Combien de temps encore tu vas continuer à l’attendre ? » Emma a tenté de retirer sa main, sans succès. Maman ne la lâchait pas. « Tu peux continuer à l’attendre aussi longtemps que tu voudras, ma chérie, a poursuivi maman d’une voix si sûre et si calme qu’on aurait dit celle de quelqu’un d’autre. Toute ta vie, si tu veux. » Emma a cessé de tirer. « Mais tu sais quoi ? Si la vie m’a bien appris une chose, c’est qu’attendre ce qui n’arrivera jamais est une mort trop horrible. Et je ne vais pas laisser ma fille tomber là-dedans.

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La salle de bains de maman, ou plutôt ses murs, reflète la femme qu’elle est devenue depuis qu’elle a emménagé dans cet appartement et qu’elle a pu donner une touche personnelle à la décoration sans devoir attendre la permission ou craindre la critique éventuelle de papa, qui a toujours détesté – et déteste certainement encore – qu’on mette des choses au mur. Les murs à la maison devaient être blancs et rester vides. Pas question d’y faire des trous, d’y accrocher quoi que ce soit. Pas question de faire pousser des plantes.
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Oncle Eduardo regarde Silvia avec le sourire calme de qui est habitué à faire bonne figure en toute circonstance, mais il y a aussi dans ce sourire une tendresse profonde, infinie. Malgré les provocations dont Silvia le bombarde depuis qu’il est arrivé, il ne perd pas patience parce qu’il sait, comme nous le savons tous, que Silvia tire à blanc. Celle qui le houspille n’est qu’une petite fille boudeuse qui punit l’adulte de l’avoir laissée trop longtemps seule dans un endroit qu’elle déteste. Silvia est en train de dire à oncle Eduardo qu’il lui a manqué. Elle le fait en le couvrant de reproches depuis son bunker et lui, qui ne s’y trompe pas, la laisse faire, ravi de cette marque d’attention. Il sait qu’avec elle il faut toujours en passer par la tempête qui précède le calme et que ce calme mérite bien cette entrée en matière. Un faible. Ou, plus qu’un faible, une adoration mutuelle, voilà ce qu’ils se vouent depuis toujours ; Silvia, petite fille née adulte, ayant décidé très tôt qu’oncle Eduardo serait sa figure masculine de référence, loin, bien loin de papa et de son affection douteuse, de ce labyrinthe tordu de messages contradictoires qu’il tissait autour de lui et avec lequel il nous mettait toujours en défaut. Parrain et filleule. Eduardo et Silvia. Lui toujours attentif à elle et toujours absent, elle toujours en attente de ses nouvelles qui nous arrivaient à travers maman et grand-mère, de ses coups de fil, de ses cartes postales, comme la fiancée restée au port.
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« Maintenant, elle doit sentir qu’elle n’a plus de comptes à rendre à personne, et la liberté, quand elle arrive ainsi, d’un coup, n’est pas toujours facile à assimiler. Elle se mettra peut-être à dépenser beaucoup plus que de raison, ou à faire des choix qui vous sembleront hors de toute logique, on ne peut pas savoir. Les femmes qui ont passé autant de temps dans l’ombre sont perdues quand elles se retrouvent soudain à la lumière du jour. Et c’est particulièrement difficile à l’âge de votre mère. Le seul conseil que je puisse vous donner, c’est d’être vigilants mais de ne pas la contrôler. Elle va sûrement, de façon totalement inconsciente, essayer de vous faire prendre la place qu’occupait jusqu’ici votre père. Ne tombez pas dans le piège. Lâchez-lui la bride mais ne la perdez pas de vue. Elle a besoin de temps pour assumer qu’il n’y a plus personne pour lui faire du mal juste parce qu’elle est qui elle est. »
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Dans la famille – et je ne parle pas ici de la branche austère de papa –, le sens de l’humour arrive toujours au bon moment, comme un pas de côté qui nous sauve du précipice et nous octroie un délai, un temps de répit en fin de compte bénéfique.
Généralement.

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Les femmes, il faut leur faire sentir qu’elles ont ce que vous recherchez, même si ce n’est pas vrai.
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Son frère Adam, qu’on croyait activiste de Greenpeace en mer du nord jusqu’à ce que les flics le prenne avec deux kilos de cocaïne cachés dans la cale du bateau avec lequel il poursuivait les baleiniers le jour pour les fournir en neige artificielle la nuit.
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« Oh,non,non ! Pas elle, je t’en prie ! » me suppliait-elle par mimiques, en agitant les mains devant elle comme si je la forçait à affronter Belzébuth lui-même. Puis elle s’est raclé la gorge, a pris deux profondes inspirations, s’est plaqué un sourire sur le visage comme si Sylvia avait pu la voir sur l’écran de son portable et a approché précautionneusement le combiné de son oreille.

« Oui, ma chérie, j’ai entendu dire de cette voix de mère soumise et attentive qui aurait dû me mettre la puce à l’oreille. Oui… Oui, bien sûr… Oui. D’accord… Comme tu voudras… Mais oui, ne t’inquiète pas… Dès demain… Si, j’ai compris… Non, inutile que tu répètes. Oui… Oui. Très bien.

Après une vingtaine de minutes de « Oui, bien sûr, d’accord, tu as raison« avec cet air de vache égarée qu’elle prend quand ce que quelqu’un lui dit entre par une oreille pour sortir par l’autre, elle a enfin raccroché. Puis elle m’a passé le téléphone.

« Qu’est-ce qu’elle t’a dit ? » ai-je demandé.
Elle m’a regardé d’un air somnolent et m’a sorti :
« J’ai oublié. »
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Je te dirai que tu en veux à la vie et que tu as de bonnes raisons pour ça. A ta place, je lui en voudrais sûrement aussi, mais tu te trompes si tu crois que ne rien faire, c'est vivre mieux. Non, ne rien faire, c'est vivre moins, et ça, toi, tu devrais le savoir.
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On a toujours le droit de vouloir savoir.

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Si la vie m'a bien appris une chose, c'est qu'attendre ce qui n'arrivera jamais est une mort trop horrible.
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