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Citation de Stradivarius


Tous les matins, quand j’ouvre les yeux, j’espère que le Zoo a disparu. Bien sûr, je me trompe. Le Zoo existe, il se déploie de jour en jour. Des colonnes des fidèles se glissent dans d’étroits tunnels, galeries et cavernes. Ils se baissent, rampent, avancent à quatre pattes. C’est ainsi que le Zoo s’étend, conquiert son espace.
Caché dans la fourrure, il ne me rest que à épier ses mouvements, écouter les sons mécaniques de ses poulies, de ses bras d’acier, des cylindres et pistons qui en composent les parties comme un organe parfait et invincible. Serré dans ma fourrure, je flairerai la douleur, l’écoulement gluant des baves du troupeau sur le lit du fleuve humain, sur la masse blânchatre qui court à l’intérieur de wagons et tunnels, et traverse des galeries de plus en plus étroites qui s’amenuisent jusqu’à disparaître.
Assistant à cette défaite, il ne me restera qu’à constater la présence de l’os de mon pénis et à considérer la différence qui me sépare du reste des hommes.
Moi, Iodok, l’homme-chien, le dévoyé, l’exilé, le proscrit du troupeau. Il n’y aurait pas de place pour moi au-delà de ma fourrure. Sans elle tout deviendrait obscur, éloigné, lointain.
Nous y voilà donc. Il n’y a que la fourrure qui existe, l’odeur de la fourrure, sa souplesse et le fait qu’elle coïncide parfaitement avec mon corps, la liberté de sauter d’une pelouse à une autre à l’intérieur d’elle, d’être le chien Iodok et rien d’autre hormis cela.
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