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Citations de Alessandro Baricco (1416)


Alors elle pensa que, même si la vie est incompréhensible, nous la traversons probablement avec le seul désir de revenir à l'enfer qui nous a engendré, et d'y habiter auprès de qui, de cet enfer, nous a sauvé. Elle essaya de se demander d'où venait cette absurde fidélité à l'horreur, mais elle s'aperçut qu'elle n'avait pas de réponse. Elle comprenait seulement que rien n'est plus fort que cet instinct de revenir là où on nous a brisé, et de répéter cet instant pendant des années.En pensant seulement que ce qui nous a sauvé une fois pourra nous sauver à jamais. Dans un long enfer identique à celui d'où nous venons. Mais clément tout à coup. Et sans sang.
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Sa maison, c'était l'Océan. Quant à la terre, eh bien, il n'y avait jamais posé le pied. Il l'avait aperçue, bien sûr, depuis les ports. Mais y descendre, jamais.
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Même l'interdiction de la passe au gardien dans le football (1992) en dit long sur nous.

B.Play, p. 291
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Toutefois, au fil des jours, il commença à sentir peser sur ses épaules une forme singulière de malaise qu'il peina d'abord à comprendre au début et qu'il appris à identifier seulement au bout de quelques temps : même s'il était ennuyeux de l'admettre, le geste de l'écriture lui manquait et avec lui l'effort quotidien pour mettre en ordre ses pensées sous la forme rectiligne d'une phrase.
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Un autre chef-d’oeuvre. Que de finesse dans ce récit ! Que de surprises ! Que de beauté ! C’est un long poème ou chaque personnage devient tour à tour protagoniste. On ressent tellement bien l’atmosphère qu’en regardant le film du même nom, j’ai été littéralement sous le charme. L’audio-book est vraiment bien. J’adore cette formule : « me faire raconter des histoires ».
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4 cœurs
Un petit bijou d’un bout à l’autre. J’ai tout simplement adoré cette lecture, j’ai été charmée : la fantaisie, la justesse des mots, la musicalité, l’attachement aux personnages. Un chef-d’œuvre. En plus, j’ai écouté le CD audio et aussi le film
La leggenda del pianista ou 1900 en anglais. Il parait qu’il y a une version française. Le scenario du film est fidèle au livre sauf pour quelques scènes, et il est tout aussi touchant.
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La bouche de Jun Reihl ne te laissait pas en paix. Elle te transperçait les rêves, tout simplement. Elle poissait tes pensées. "Un jour Dieu dessina la bouche de Jun Reihl. C'est alors qu'il lui vint cette idée tordue du péché."
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Mille fois il chercha ses yeux, et mille fois elle trouva les siens.
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Je pense être passée à côté de ce livre alors je vais le relire...
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Le temps devient étrange, dans ces moments-là, et une forme d'éternité affleure, dans chaque détail. Pour les enfants, le monde est ainsi.
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Les idées "claires et distinctes", ajoutait-il, c'est une invention de Descartes, c'est une attrape-nigaud, ça n'existe pas les idées claires, les idées sont par définition obscures, si tu as une idée claire, ça n'est pas une idée.
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En réalité, Hervé Joncour achetait et vendait des vers à soie quand ces vers étaient encore sous la forme d'oeufs minuscules, d'une couleur jaune ou grise, immobiles et en apparence morts. Sur la seule paume de la main, il pouvait en tenir des milliers.
" Ce qui s'appelle avoir une fortune entre les mains" .
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J'étais devant tous les autres et je les vis, enfin,, les navires, là, devant moi. Les premières nefs noires, étayées au sol, puis, à perte de vue, des navires et encore des navires jusqu'à la plage et la mer, des milliers de mâts et de coques, les proues pointées vers le ciel, aussi loin que tu pouvais regarder. Les navires. Personne ne peut comprendre ce que cette guerre a été pour nous, les Troyens, sans imaginer le jour où nous les avons vus arriver. Il y en avait plus de mille, sur ce bout de mer qui était dans nos yeux depuis que nous étions enfants, mais que nous n'avions jamais vu sillonner par quelque chose qui ne soit pas ami, et petit, et rare. Il était tout à coup noirci jusqu'à l'horizon par des monstres venus de loin pour nous anéantir. Je comprends quelle sorte de guerre j'ai faite quand je repense à ce jour-là, et que je nous revois, moi, mes frères, tous les jeunes gens de Troie, en train de revêtir nos plus belles armes, de sortir de la ville, marcher dans la plaine, et, arrivés à la mer, essayer d'arrêter cette flotte, terrifiante, à coups de cailloux. (...)

C'est dans ces flammes que vous devez vous souvenir de moi, Hector, le vaincu, vous devez vous souvenir de lui debout, sur la poupe de ce navire, entouré par les flammes. Hector, le mort traîné par Achille trois fois autour des murs de sa ville, vous devez vous souvenir de lui vivant, et victorieux, et resplendissant dans ses armes de bronze et d'argent. J'ai appris d'une reine ces paroles qui me sont restées et que je veux vous dire : souvenez-vous de moi, souvenez-vous de moi, et oubliez mon destin.
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On jouait parce que l’Océan est grand et qu’il fait peur, on jouait pour que les gens ne sentent pas le temps passer et qu’ils oublient ou ils étaient et qui ils étaient. On jouait pour les faire danser, parce que si tu danses tu ne meurs pas, et tu te sens Dieu. Et on jouait du ragtime parce que c’est la musique sur laquelle Dieu danse quand personne ne le regarde. Sur laquelle Dieu danserait, s’il était négre.
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[p. 14] C’était au reste un de ces hommes qui aiment assister à leur propre vie, considérant comme déplacée toute ambition de la vivre.
On aura remarqué que ceux-là contemplent leur destin à la façon dont la plupart des autres contemplent une journée de pluie.

[p. 44] Il eut trente-trois ans le 4 septembre 1862. Elle pleuvait, sa vie, devant ses yeux, spectacle tranquille.

[p. 131] Parfois, les jours de vent, Hervé Joncour descendait jusqu’au lac et passait des heures à le regarder, parce qu’il lui semblait voir, dessiné sur l’eau, le spectacle léger, et inexplicable, qu’avait été sa vie.

[p. 135] Comme le désespoir était un excès qu’il ne connaissait pas, il se pencha sur ce qu’il lui était resté de sa vie, et recommença à en prendre soin, avec la ténacité inébranlable d’un jardinier au travail, le matin qui suit l’orage.
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- Qu'est-ce que ça veut dire un monde meilleur ?
- Un monde juste, où les faibles ne doivent pas souffrir à cause de la méchanceté des autres, où n'importe qui peut avoir droit au bonheur.
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C'est un endroit, ici, où tu prends congé de toi-même.
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J'ai mis des années à descendre au fond du ventre de la mer. Mais ce que je cherchais, je l'ai trouvé. Les choses qui sont vraies. Même celle-ci, de toutes la plus insupportablement et atrocement vraie. C'est un miroir, cette mer. Ici, dans son ventre, je me suis vu moi-même. Je me suis vu vraiment.
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Légèrement penché en avant, il regardait : le sol. Il examinait l'endroit exact où la vague brisée dix mètres plus tôt, s'étirait - devenue lac, et miroir, et flaque d'huile - , remontant la douce inclinaison de la plage pour finalement s'arrêter - sa frange ourlée d'un perlage délicat - , et hésiter un instant avant d'esquisser, vaincue, une élégante retraite, et se laisser glisser en arrière, sur le chemin d'un retour en apparence facile, mais en réalité proie idéale pour l'avidité spongieuse d'un sable, qui, jusque là pacifique, se réveillait soudain et - cette brève course de l'eau en déroute - l'évaporait dans le néant.
Bartleboom regardait.
Dans le cercle imparfait de son univers visuel, la perfection de ce mouvement oscillatoire formait des promesses que l'unicité singulière de chacune de ces vagues condamnait à n'être pas tenues. Il était impossible d'arrêter cette continuelle alternance de création et de destruction.
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Ma mère me donna une claque. Puis elle prononça une phrase que vous allez maintenant, Florence, apprendre par cœur. Elle me dit : si tu aimes quelqu'un qui t'aime, ne démolis ses rêves. Le plus grand, le plus absurde de ses rêves, c'est toi.
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