Il ne savait pas à quoi ressemblerait la prison. Et finalement, il ne trouve pas ça trop mal, mais c'est quand même la prison. Il y a trop de bruit, avec tous les cris et les gémissements, les hommes qui cognent sur les barreaux jour et nuit car ils n'ont pas d'autre moyen de se faire entendre. Parfois, c'est à croire que le brouhaha de la prison se mêle au brouhaha dans sa cervelle et il ne reste plus qu'un immense beuglement incompréhensible entre l'intérieur de lui et l'extérieur et il a l'impression de se désintégrer dans le vacarme. Le confinement lui rend impossible de s'échapper de lui-même, de s'échapper de qui il est, toujours trop bruyant au-dedans.
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