Alexandra Laignel-Lavastine. Cet antisionisme est délirant.
Zygmunt Bauman, sociologue, évoque le passage d'une modernité et d'institutions "solides" à une modernité devenue insensiblement liquide, gouvernée par la fluidité, la mobilité, la vitesse, l'adaptation, la légèreté et le zapping.
Partout domine le jetable, le volatile, le révocable et l'obsolescence accélérée.
La modernité liquide n'a que faire de l'idée selon laquelle on pourrait sacrifier une part de son bien-être individuel au nom de quelque principe.
Elle ne connaît que le conformisme généralisé.
ce dont notre époque tardive qui a atteint le comble de la destruction et de la nuit sera peut-être la première à se rendre compte: qu'il faut faut comprendre la vie non pas du point de vue du jour, du point de vue du simple vivre, de la vie acceptée, mais aussi du point de vue du conflit, de la nuit, du point de vue de polemos. (p. 43)
le repentir ... procède de l'ébranlement de l'enracinement solide dans la structure quotidienne évidente du sens et en fait un devenir s'étalant sur l'ensemble de la vie; c'est une attitude qui ne laisse jamais s'apaiser le séisme qui fait que la terre apparemment ferme de la certitude vitale se dérobe sous nos pieds. La solidarité des ébranlés renvoie, dans cette optique, à la solidarité des repentis, de ceux qui sont revenus de leurs illusions de l'arrogance subjectiviste, sachant que le commencement est aussi peu entre leurs mains que la fin.
... à rebours de cette innocence principielle, élevée, par le subjectivisme moderne, au rang de principe suprême de l'Etat comme de la science. (p. 102)
l'homme est juste et véridique pour autant qu'il se soucie de son âme. (p. 37)
L'Europe ... perd son âme ... On peut dire que là où le soin de l'âme est occulté, là où il laisse place à l'optique d'une domination purement rationnelle et technique de la société, cette occultation ouvre du même coup la porte à la barbarie. Dans son épure au XXè siècle: au crime de bureau. (p. 47)
A chaque fois que l'Etat, un bloc, ou le marché mondial en viendront à être considérés comme des valeurs absolues, cette valeur [la dignité de la personnalité humaine] sera loin d'être universelle. (p.100)
Depuis quand les terroristes jusque-là actifs dans nos pays sont-ils des victimes alors que la majorité d'entre eux étaient intégrés à la société occidentale au moment où ils ont commis leurs attentats?
Une enquête de 2005 réalisée par le Foreign Policy Research Institute montrait que sur quatre cents membres d'Al-Qaïda, 63% avaient achevé leurs études secondaires, les trois-quarts étant issus de classes élevées ou moyennes et la même proportion étant formée d'universitaires...
La plupart de djihadistes sont de purs produits du monde globalisé qu'ils combattent.
une histoire régie par l'épreuve d'une perpétuelle mise en question du sens donné. (p. 49)
Vous vous contentiez de jouir d'une liberté que vos ancêtres avaient arrachée au prix du sang, en montant plus souvent qu'à leur tour sur des barricades. Et voilà que vous vous êtes barricadés comme des pleutres face à l'offensive d'un virus, piétinant ainsi un principe pour lequel des millions de personnes avaient donné leur vie avant vous !
le conformisme n'a jamais amené aucune amélioration de la situation mais toujours une aggravation ... Ce qui est nécessaire, c'est de se conduire en tout temps avec dignité, de ne pas se laisser effrayer ou intimider ... les gens se rendent de nouveau compte qu'il y a des choses pour lesquelles il vaut la peine de souffrir et que, sans ces choses, l'art, la littérature, la culture, entre autres, ne sont d-que des métiers auxquels on se livre pour gagner son pain quotidien. (p.21)