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Citations de Erckmann-Chatrian (189)


Alors je renonçais pour toujours à la méthode de M. Guillaume. Ce n'est pas en battant les enfants, en les humiliant, qu'on peut en faire quelque chose ; c'est en les relevant à leurs propres yeux, en leur donnant le moyen de se relever, en les traitant comme des hommes et non comme des animaux.
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Tout leur grand génie et toutes leurs grandes idées de gloire ne sont rien, car il n'y a qu'une chose pour laquelle un peuple doit marcher, c'est quand on attaque notre Liberté, comme en 1792 ; alors on meurt ensemble ou l'on gagne ensemble.

la victoire n'est pas pour quelques uns , elle est pour tous. Voilà, la seule guerre juste, toutes les autres sont honteuses.
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si avec cela on organisait dans chaque village des bibliothèques sérieuses, où les gens trouveraient de bons livres d’histoire, de morale, de droit, d’agriculture, de sciences, pour s’instruire et se perfectionner de plus en plus ; si nos écrivains, nos hommes de talent se mettaient à faire des ouvrages et des journaux à bon marché ; s’ils comprenaient enfin qu’au lieu de vendre leurs livres à deux ou trois mille exemplaires, ils trouveraient, en écrivant pour le peuple, des centaines de mille et bientôt des millions d’acheteurs, sans parler du plaisir d’être utile à son pays, de faire des choses nouvelles, de travailler au développement de la civilisation, à quel degré de prospérité n’arriverait pas bientôt notre race !
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Ceux que tu n'as pas vus revenir sont morts, comme des centaines et des centaines de mille autres mourront car l'Empereur n'aime que la guerre.
Il a déjà versé plus de sang pour donner des couronnes à ses frères, que notre grande Révolution pour gagner les Droits de l'Homme.
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« Nous étions entourés partout : Les Anglais nous repoussaient dans le vallon, et dans le vallon Blücher arrivait. Nos généraux, nos officiers, l’Empereur lui-même n’avaient plus d’autres ressources que de se mettre dans un carré ; et l’on dit que nous autres, pauvres malheureux nous avions la terreur panique ! Quelle injustice ! »

(tiré de "Waterloo")
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Le solfège et le plain-chant pouvaient seuls réussir aux Roches ; à ces gens superstitieux il fallait les cérémonies de l'église, le chantre au lutrin était pour eux une sorte de personnage, qui venait après le bedeau et M. le curé ; qu'on se figure donc leur contentement. Il ne me restait que six semaines pour enseigner le catéchisme aux grands ; eh bien ! cela suffit. A chaque nouvel examen que nous allions passer tous les jeudis au Chêne-Fendu, M. le curé Bernard s'émerveillait de leurs progrès. Sœur Éléonore n'avait rien obtenu de pareil, il me disait en riant que c'était Dieu qui avait suscité les mauvaises langues contre moi, pour m'envoyer aux Roches, afin de civiliser ce pays ! Et le dernier dimanche avant Pâques il annonça que, ceux du hameau des Roches sachant le mieux leur catéchisme, ce serait Jacques Hutin, le fils du garde, qui réciterait l'acte de foi publiquement à la première communion. Dire la considération dont je fus entouré depuis ce moment par les habitants du hameau serait chose impossible ; c'est à moi qu'ils attribuaient cet honneur unique, extraordinaire. Tout le monde me tirait le chapeau, et les femmes me recevaient toutes avec un sourire agréable, lorsque j'allais dans leur baraque prendre mes repas.
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Les ordonnances, les arrêtés, les circulaires sur l'instruction du peuple n'ont jamais manqué depuis cinquante ans, mais l'argent. On a toujours trouvé l'argent pour les rois, pour les empereurs, les princes, les évêques, les ministres, les généraux et les soldats ; mais pour éclairer le peuple et récompenser les instituteurs, les caisses ont toujours été vides.

[ERCKMANN-CHATRIAN, "Histoire d'un sous-maître", 1871 , chapitre I - page 227 de l'édition de Jean-Jacques Pauvert "Maître Gaspard Fix et autres contes" (Tome X, Contes et Romans nationaux populaires, 1963)]
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" Alors je regardai dans la nuit grisâtre, et je vis, à cinquante pas devant moi, le colporteur Pinacle, avec sa grande hotte, son bonnet de loutre, ses gants de laine et son bâton à pointe de fer. La lanterne pendue à la bretelle de la hotte éclairait sa figure avinée, son menton hérissé de poils jaunes, et son gros nez en forme d'éteignoir ; il écarquillait ses petits yeux comme un loup, en répétant : "Qui vive !" [...] "

[ERCKMANN-CHATRIAN, "Histoire d'un conscrit de 1813", 1864, chapitre III – page 26 de la collection "la Petite Vermillon", Editions de la Table Ronde]
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Oh ! Que de choses dans le sourire de la femme ! N'y cherchez point la joie, et le bonheur. Le sourire de la femme voile tant de souffrances intimes, tant d'inquiétudes, tant d'anxiété poignantes ! jeune fille, épouse, mère, il faut toujours sourire, même lorsque le cœur se comprime, lorsque le sanglot étouffe... C'est ton rôle ô femme ! dans cette grande lutte qu'on appelle l'existence humaine !
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La gloire des uns est aussi grande que celle des autres. Voilà pourquoi, quand on parle d'Austerlitz, d'Iéna, de Wagram, il n'est pas question de Jean-Claude ou de Jean-Nicolas mais de Napoléon seul ; lui seul risquait tout, les autres ne risquaient que d'être tués.
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" Mais ce qui me frappa le plus, au milieu de tous ces capitaines qui faisaient trembler l'Europe depuis vingt ans, c'est Napoléon avec son vieux chapeau et sa redingote grise ; je le vois encore passer devant mes yeux, son large menton serré et le cou dans les épaules. Tout le monde criait : "Vive l'Empereur ! " – Mais il n'entendait rien... il ne faisait pas plus attention à nous qu'à la petite pluie fine qui tremblotait dans l'air... "

[ERCKMANN-CHATRIAN, "Histoire d'un conscrit de 1813", 1864, chapitre XVIII – pages 178-179 de la collection "la Petite Vermillon", Editions de la Table Ronde]
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Lorsque mon père, Nicolas Clavel, bûcheron à Saint-Jean-des-Choux, sur la côte de Saverne, mourut au mois de juin 1837, j’avais neuf ans. Notre voisine, la veuve Rochard, me prit chez elle quinze jours ou trois semaines, et personne ne savait ce que j’allais devenir. La mère Rochard ne pouvait pas me garder ; elle disait que nos meubles, notre lit et le reste ne payeraient pas les cierges de l’enterrement, et que mon père aurait bien fait de m’emmener avec lui.
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Sans doute , sans doute ; mais ce sont de beaux hommes , ces officiers prussiens , avec leurs grandes moustaches, et plus d’une fille , en les voyant ....
- Ne croyez donc pas les filles si bêtes , interrompit Katel , qui tirait alors de l’armoire , plusieurs habits , et les étalait sur la commode , les filles savent aussi faire la différence entre un oiseau qui passe dans le ciel , et d’un autre qui tourne à la broche ; le plus grand nombre aiment à se tenir au coin du feu , et celles qui regardent les Prussiens , ne valent pas la peine qu’on s’en occupe .Mais , tenez , voilà vos habits , il n’en manque pas .
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Un vieux garçon de trente-six ans amoureux d'une petite fille de dis-sept ans, quelle chose ridicule! se disait-il. Voilà donc d'où venaient tes ennuis, Fritz, tes distractions et tes rêveries depuis trois semaines! voilà pourquoi tu perdais toujours à la brasserie, pourquoi tu n'avais plus la tête à toi dans la cave, pourquoi tu bâillais à la fenêtre comme un âne, en regardant le marché. Peut-on être aussi bête à ton âge?
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Regarde, voilà l'argent des armées du roi ! En faut-il de ce gueux d'argent pour payer les armées de Sa Majesté, ses conseillers, et tout ce qui s'ensuit, ha ! ha ! ha ! Il faut que la terre sue de l'or et les gens aussi. Quand donc diminuera-t-on les gros bonnets, pour soulager le pauvre monde ? Ça ne m'a pas l'air d'être de sitôt, Kobus, car les gros bonnets sont ceux que Sa Majesté consulterait d'abord sur l'affaire.
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Maître Fix craignait le bon sens des républicains mais ses inquiétudes ne durèrent pas longtemps ; des nouvelles extraordinaires se suivaient alors de jour en jour ; on apprenait d'abord l'ouverture des clubs Barbès, Raspail et Cabet, qui n'étaient pas d'accord entre eux ; puis celle du club Blanqui, en opposition avec tous les autres.
En même temps paraissaient des journaux innombrables qui parlaient de choses inconnues : de droit au travail, de communisme, d'ateliers nationaux, où les ouvriers recevaient trente sous par jour, en attendant de l'ouvrage ; de conférences au Luxembourg, sous la présidence du citoyen Louis Blanc, pour établir l'égalité des salaires ; de déficit, qu'on allait combler par un impôt extraordinaire de quarante-cinq centimes ; puis d'agitation à Rouen, à Lille, à Lyon ; puis de l'opinion du citoyen Proudhon, " que la propriété c'est le vol, que Dieu c'est le mal, que le vrai gouvernement c'est l'anarchie ! " et d'autres choses semblables, qui réjouissaient les réactionnaires jusqu'au fond de l'âme.

[ERCKMANN-CHATRIAN, "Maître Gaspard Fix", chapitre IX - page 90 du tome X de la réédition des "Contes et romans nationaux et populaires" : "Maître Gaspard Fix et autres contes", éd. Jean-Jacques Pauvert, 1967]
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Toute ma vie j’aurai devant les yeux cette grande salle d’école remplie d’enfants, avec ses trois lignes de bancs au milieu pour les petits que le père Guillaume appelait bancs des chats, et ses tables en carré autour des murs, où se trouvaient assis des deux côtés les grands, tout crasseux, déguenillés, les vestes et les pantalons percés aux coudes et aux genoux, quelques-uns en sabots, d’autres pieds nus comme de vrais sauvages, pas un, j’en suis sûr, n’avait été lavé depuis des semaines et des mois. Tout cela ne sentait pas bon.
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Et la nuit approchait… Le grand champ de bataille derrière nous, se vidait ! À la fin, la grande plaine où nous avions campé la veille était déserte, et, là-bas, la vieille garde restait seule en travers de la route, l’arme au bras : tout était parti, à droite contre les Prussiens, à gauche contre les Anglais ! Nous nous regardions dans l’épouvante.

(tiré de "Waterloo")
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Lorsque Zacharias Kobus, juge de paix à Hunebourg, mourut en 1832, son fils Fritz Kobus, se voyant à la tête d'une belle maison sur la place des Acacias, d'une bonne ferme dans la vallée de Meisenthâl, et de pas mal d'écus placés sur solides hypothèques, essuya ses larmes, et se dit avec l'Ecclésiaste : "Vanité des vanités, tout est vanité! Quel avantage a l'homme des travaux qu'il fait sur la terre? Une génération passe et l'autre vient; le soleil se lève et se couche aujourd'hui comme hier; le vent souffle au nord, puis il souffle au midi; les fleuves vont à la mer, et la mer n'en est pas remplie; toutes choses travaillent plus que l'homme ne saurait dire; l'oeil n'est jamais rassasié de voir, ni l'oreille d'entendre; on oublie les choses passées, on oubliera celles qui viennent : le mieux est de ne rien faire, pour n'avoir rien à se reprocher!"
C'est ainsi que raisonna Fritz Kobus en ce jour.
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Mais, Kobus, Kobus ! s'écria David, vas-tu maintenant me faire passer pur un "épicaures" de ton espèce ? Sans doute, j'aime mieux un beau brochet qu'une queue de vache sur mon assiette, cela va sans dire; je ne serais pas un homme si j'avais d'autres idées ;
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