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Le septième chant de Alexandre Garabédian
Le cœur léger, le cocher s’apprêtait comme tous les soirs à tourner les talons et à remonter l’escalier lorsqu’un détail troublant arrêta son regard. A quelques mètres de l’endroit où il s’était arrêté, dans l’amas de branches mortes, de paille et d’immondices qui étalaient contre le quai une nappe épaisse et graisseuse, aux ondulations obscènes, surnageait une forme étrange. Gustave Destouches s’approcha lentement, intrigué, sans parvenir à distinguer dans les ténèbres environnantes s’il s’agissait d’un fagot de bois ou du cadavre d’un animal. Bah ! songea-t-il, penché au-dessus des flots, sûrement un chien ou un dindon qui se sera noyé ! Et comme il allait cette fois déguerpir pour de bon, une main surgit du fleuve et lui saisit la cheville.
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