Elles tiennent leurs têtes droites et le seul indice de leur peur, à cette distance, serait leurs épaules qui se haussent, le bras de l'une qui prend celui de l'autre.
" Salopes!" crie quelqu’un.
La première réponse de la foule est un soupçon de désapprobation, quelques-uns là-dedans qui se retournent vers leurs voisins, l'air de dire quand même faut pas pousser. Mais les insultes redoublent vite. Aux premiers rangs, pas de cris, des visages impassibles, curieux, réservés, mais des rangs arrière, c'est toujours des rangs arrière que vient la bassesse, les voix montent, "Salopes", encore. "Salopes", de plus en plus fort. "Trainées. Lesbiennes"
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