Citations de Alexandre Malagoli (15)
Avec un hoquet de stupeur, Aram comprit alors ce qui l’avait dérangé dans l’attitude de l’inconnu, outre le fait qu’il paraissait les fixer avec intérêt. Ce détail insaisissable… L’homme ne marchait pas : il lévitait à plusieurs centimètres du sol !
Les pans de sa robe, animés par une faible brise magique, ne touchaient pas les dalles dorées du hall, même s’il leur arrivait de les frôler…
L'espace d'instant éternel, il devint chaque homme et chaque femelle cette planète.Chaque oiseau dans le ciel et chaque poisson dans la mer. Chaque feuille de chaque arbre. Et tous se joignaient à lui dans sa tâche. Les instructions déposées en lui par le Premier s'exécutaient d'elles-mêmes. Ils tissait à l'envers de la chape de matière empoisonnée qui recouvrait la pierre.
Et, avant qu'il n'ait pu le réaliser, tout était terminé. La Pierre de Tu-Hadj était guérie.
Vous savez toute l'importance que nous accordons au pouvoir du Destin, ma Soeur. Nous attendrons donc qu'il soit adulte, pour lui révéler son héritage. Alors, le temps venu, il faudra qu'il prenne la place qui lui revient de droit. Et ... nous le guiderons dans sa quête pour se réapproprier la Lame.
Pas question! hurla la sorcière d'une telle voix hystérique, qu'on aurait pu la croire soudain devenu folle. Que vous teniez à laisser un tel être en vie, sachant qu'il peut à tout instant perdre son âme et devenir une créature insensée, me dépasse déjà, mais la Sonorité n'acceptera jamais que vous mettiez entre ses mains l'Epée des Etoiles...
Dans la nuit, elle ne l'avait pas remarqué mais Ash était assis là, au bord de l'eau, et l'observait sans rien dire.
Négligemment, il jetait des morceaux de pain pour nourrir les canards qui nageaient à proximité. La jeune fille pouffa nerveusement.
- Qu'est-ce qui te fait rire? demande la garçonaux cheveux noirs.
- Toi en train de lancer du pain aux canards, lui répondit-elle. Je t'aurais plutôt vu leur jeter des pierres.
- Ouch
- Tu crois savoir, mais tu ne sais rien [...]. Je vais te raconter, moi, comment les choses se sont vraiment passées. Je vais te raconter comment tout a commencé.
Il regarda le ciel qui se couvrait, et suivit des yeux les derniers oiseaux regagnant le nid.
- Tout a commencé par la fin d'un monde.
Les mains attachées, Wilf ne pouvait faire appel à la Skah, mais il sentit le So Kin enfler en lui par un reflexe de preservation.
Toutes les molécules de son être étaient agitées d'une manière incroyable, lui faisant presque perdre conscience. Il était dans un état second, percevant chacun de ses atomes un par un, ressentant chaque goutte de son sang s'écouler dans ses artères avec une accélération prodigieuse.
Lorsque ses globes oculaires furent accoutumés, il remarqua qu'il était debout. Il ne semblait s'être passé qu'un instant, les Soeurs n'ayant pas encore esquissé le moindre geste. Sur la table de pierre, les bracelets de métal avaient fondu.
Le garnement échangea un sourire ravi avec son amie : il ne s'était jamais senti une aussi fière allure … Le ménestrel dut deviner les pensées de son pupille, car il leur permit généreusement de conserver leurs costumes de scène sur eux, après les essayages.Pour le plus grand plaisir d'Evan qui se mit à parcourir le village en se pavanant comme un jeune coq.
Tout à coup, une pierre roula le long d’une pente rocheuse, provoquant une série de petits bruits mats. Levant les yeux, l’adolescent n’eut que le temps d’apercevoir une forme qui se tapissait dans l’ombre, au sommet de l’élévation. Ce geste de repli pouvait signifier que l’animal avait peur.
Son âme les lui dévoilait telles qu'elles étaient vraiment, ces séduisantes charognes, et c'était une image pitoyable.
Son ancienne vie le rappelait à elle, imperieusement. Il n'avait pas le choix, pas plus qu'il ne l'avait eu depuis longtemps, d'ailleurs. Lui, le rebelle de Youbengrad, se trouvait soumis aux caprices du destin et du devoir depuis des années, qui avaient paru si longues... Parfois, il lui arrivait de penser que seule la mort le delivrerait de ce poids. Parfois, oui, son existence prisonniere lui paraissait insoutenable, et il en appelait la fin de ses voeux.
Pour le moment, il suivait le tunnel étroit qui le ménerait aux Dragons...
Lorsqu'on a connu la vie à Aenokh, rien d'autre n'est réel. Tout ce que j'ai vécu depuis n'est que du vent, un fragile voile de songes.
- En vérité... mon unique talent fut de savoir m'enfuir du tripot avant qu'on ne découvre ma tricherie. Et l'on ne fait ça qu'une fois. Une seule fois.
Ainsi, tout le monde perdait l'esprit. C'était donc à cela que ressemblait une défaite.
- Ne regardez pas ça, Maître de Guerre, le supplia-t-il d'une voix où perçait toute la compassion du monde.
Le Déchu mit plusieurs secondes avant de lui répondre enfin, sans détourner les yeux :
- J'essaie de graver dans ma mémoire le souvenir du jour où je suis devenu un héros.
Le violon versait à sa place les larmes qu'elle n'était plus capable de laisser couler.