
A côté des Picsou, il y a deux autres catégories de patrons, business leaders ou décideurs.
La première qui est minoritaire existe en réalité depuis très longtemps : c'est celle des activistes du bien social. [...]
La seconde catégorie, la plus importante en nombre, est celle des pragmatiques. Ceux là ont intégré le darwinisme : l'espèce qui survit n'est pas la plus forte mais celle qui sait s'adapter. Ils vont donc partager, donner, pour une raison très basique : ils ont intérêt à la faire. [...] Au fond peu m'importe les motivations de ces patrons pragmatiques. L'égoïsme? Mais nous avons tous un fond d'égoïsme en nous. Le business plan? Il est normal qu'ils mettent tout en oeuvre pour que leurs affaires continuent de prospérer malgré la concurrence. La religion, l'éducation? Soit.
L'essentiel est pour moi qu'ils ont compris que leur rôle économique ne peut plus désormais faire abstraction d'une action sociétale obligatoire afin de nous construire à tous un monde meilleur pour demain. Ils s'adaptent.
J'étais un militant du partage. Mes visites sur le terrain m'ont transformé en activiste. (p.207)
L'Asie, elle, a été imprégnée par les enseignements du Bouddha qui aurait dit à son disciple Rahula ces paroles restées célèbres : "Si tu savais ce que je sais, ce que j'ai appris sur le don, tu ne laisserais pas passer un seul repas sans le partager."
L'inde, premier pays à avoir inscrit la responsabilité sociale des entreprises dans la loi. Depuis 2014, celles dont le chiffre d'affaires dépasse les 160 millions de dollars ou dont le bénéfice net est supérieur à 830 000 dollars, sont tenues de verser 2% de ce bénéfice à des oeuvres de leur choix, ONG ou associations caritatives.

Pourquoi donner ? Pour mille raisons tout à fait pragmatiques, et nous sommes toujours gagnants :
- Pour changer le monde (personnellement, c'est ma première motivation) ;
- Pour lutter contre les inégalités et toutes les injustices sociales ;
- Pour avoir quelque chose d'intéressant à raconter à ses enfants le soir, pour les éduquer ;
- Pour continuer à embaucher les meilleurs dans son entreprise : le bien social attire aujourd'hui plus que le vaste bureau ensoleillé avec table de réunion intégrée ;
- Pour conserver les clients : les millénials qui seront bientôt aux commandes ne supportent plus le manque d'éthique qui, hier, ne nous faisait pas broncher. Nous étions sourds et aveugles sauf à nous-mêmes, ils ne le sont pas ;
- Pour nous faire du bien : toutes les études démontrent qu'accomplir une action positive rend plus heureux dans la durée que de posséder un objet, aussi beau soit-il ;
- Pour faire partie d'une communauté, d'un mouvement en pŕogression : le club des donateurs est le plus avant-gardiste des groupes d'aujourd'hui ;
- Pour ouvrir la voie à la croissance économique - on donne à des entreprises sociales qui donnent eĺles-mêmes une deuxième chance à des jeunes qui trouveront ainsi un emploi et intégreront la vie économique et sociale de leur pays et la dynamiseront ;
- Parce que c'est le seul moyen d'éviter, ou en tout cas de retarder, la révolution qui gronde et qui menace d'emporter tout notre vieux système. Et que partager est, en soi, une idée révolutionnaire.
J'ai appris la résilience et j'ai commencé à travailler quand j'ai compris que la réussite appartient à ceux qui travaillent. J'ai bossé et je n'ai plus arrêté. Depuis je travaille comme un chien.
Mais j'avais compris que la réussite ne se mesurait pas au nombre de zéros sur sont compte en banque. Elle est un concept indéfinissable. Elle est Sid Ahmed, le chauffeur de VTC, qui a du succès dans ses affaires et incarne l'image de la réussite au yeux de ses proches, de son entourage, de son quartier.
"Le contraire de la misère, ce n'est pas la richesse.
Le contraire de la misère, c'est le partage." (Abbé Pierre)
- citation liminaire -
J'aime beaucoup cette chanson de Raphaël. Je connais un tas de personnes à qui j'aimerais la faire écouter.
Dans 150 ans, on s'en souviendra pas
De ta première ride, de nos mauvais choix,
De la vie qui nous baise, de tous ces marchands d'armes,
Des types qui votent des lois là-bas au gouvernement,
De ce monde qui pousse, de ce monde qui crie (...)
Dans 150 ans, on s'en souviendra pas
De la vieillesse qui prend, de leurs signes de croix (...),
De ce que t'étais belle, et des rives arrachées,
Des années sans sommeil, 100 millions d'affamés
Des portes qui se referment de t'avoir vue pleurer,
De la cour solennelle qui condamne sans ciller,
Alors souris.
Dans 150 ans, on n'y pensera même plus
A ce qu'on a aimé, à ce qu'on a perdu.
C'est maintenant qu'il faut agir.
De la "pauvreté invisible" dans les pays développés, celle des sans-abri, des réfugiés, des clandestins, des exclus, des familles entières qui survivent grâce à la charité.
Ce monde-là, où les mal-nés n'ont pas leur place, me choque. La malchance du Premier jour me révolte. (p.14)
A trente-neuf ans, j'avais réussi mon pari. mais j'avais aussi compris que la réussite ne se mesurait pas au nombre de zéros sur son compte en banque. Elle est un concept indéfinissable. (p.19)
Changer le monde implique de modifier le système, les schémas de pensée, le modèle. Nous aurons réussi quand notre objet sera démultiplié. Quand le don sera la norme. (p.60)