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Citation de Charybde2


Imaginer le cadre de vie de Terrence Malick relève de l’exploit. Réalisateur le plus secret depuis Stanley Kubrick, le Texan n’a cessé de fuir les projecteurs durant ses quarante ans de carrière. Dès lors, difficile d’espérer aller puiser dans sa vie médiatique pour le comprendre. Sa plus belle évocation intime reste ses films. Parce qu’il dédie À la Merveille à sa femme, qu’il laisse y entrevoir un aspect de sa vie passée à Paris, parce qu’il se livre sur son enfance dans The Tree of Life, qu’il utilise ses souvenirs de saisonnier dans les champs pour réaliser Les Moissons du ciel, mais surtout parce qu’il raconte sa terre, son pays et les croyances qui le traversent.
Travailler sur l’Amérique, c’est forcément revenir au culte de la terre promise, d’un monde nouveau aux mille espoirs : cette terre où les colons européens ont débarqué, chassé les Amérindiens, conquis les Appalaches et fondé leur morale sur les bases du protestantisme et de la propriété privée. À partir de ce rapport au territoire, à la glaise, au sol que foule l’homme, Malick élabore un jeu sur les espaces (géographiques, visuels, sonores) à la fois unique et très référencé. Le sacré, dans sa définition la plus large, fait lui aussi partie intégrante à la fois de la mentalité américaine et du cinéma de Malick.
La critique a parfois eu du mal à appréhender ce personnage. Elle lui a toujours accordé une sorte de respect froid et la reconnaissance de son talent, sans pour autant le porter aux nues. Un temps perçu comme une figure du Nouvel Hollywood, il est devenu une sorte d’icône en disparaissant de la circulation. Mais si des magazines comme Positif ont toujours suivi de près sa carrière, le cas Malick a l’air d’embarrasser tant il ne rentre pas dans les cases. Avec sa Palme d’or en 2011 pour The Tree of Life, le succès semblait à nouveau au rendez-vous, avant l’étrange retour de bâton qu’a suscité son film suivant, À la Merveille. Son cinéma est complexe, à la fois immédiatement reconnaissable et difficile à résumer. Il y a une « forme Malick », un type de cadre, un ton, un lyrisme qui lui est propre. Mais, comme chez ses compatriotes Mark Twain ou Georges Stevens, Terrence Malick plonge ses histoires au cœur de thématiques américaines classiques. Chacune de ses six réalisations en atteste.
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