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Citations de Alexandre Najjar (87)


Comme la lecture, l'écriture est un voyage.
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Pendant la guerre, mon père, optimiste de nature, faisait des projets d’avenir, exhortait ses proches et amis à ne pas abandonner le navire, convaincu que « les bons Libanais » devaient se serrer les coudes et ne pas déserter leur propre pays. A ceux qui, ayant perdu leurs biens, venaient se lamenter chez lui, il promettait des jours meilleurs ; à ceux qui sentaient l’abattement les gagner, il assurait la fin prochaine des combats ; à ceux qui voulaient prendre le chemin de l’exil, il expliquait que l’exil n’est pas remède, mais poison. Était-il lui-même sûr de ce qu’il avançait ou bluffait-il pour les persuader de rester ? Il se sentait, je crois, investi d’une mission nationale, divine presque, qui consistait à prêcher l’espoir : les gens arrivaient chez lui découragés, ils repartaient confiants, la fleur au fusil.
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J'habite une ville meurtrie dont je n'ai jamais su calmer la souffrance.
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« La plus grande charité envers les morts qui nous sont chers est de faire ce qu’ils souhaiteraient que nous fissions s’ils étaient encore en ce monde. » Pascal
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Ils furent de véritables « chefs ». Aux yeux de mon père, tout était dans ce mot : « chef ». Il signifiait à la fois la volonté, la maîtrise de soi, la discipline et l’aptitude à commander.
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Le syndrome de Beyrouth, [c’est] celui de la "résilience" qui nous transforme en boxeurs prêts à encaisser tous les coups, à être tuméfiés et amochés, tant que nous nous relevons chaque fois qu’on mord la poussière. (p. 288).
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C'est une erreur de croire qu'une femme peur garder un secret, observe Guitry avec ironie. Elles le peuvent, mais elles s'y mettent à plusieurs !
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Je peins aussi la Bretagne : je ne connais pas de pays mieux situé pour faire aimer la mer, tantôt déchaînée qui vient se fracasser contre les massifs rocheux, tantôt calme et propice à la rêverie. (p.47-48)
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Lors d'un sommet arabe en décembre 1969, à l’hôtel Hilton de Rabat, Nasser demande aux monarchies du Golf de soutenir son pays dans l'effort de guerre contre Israël. Kadhafi monte au créneau, attaque les « États rétrogrades » et, emporté par son élan, comme au Far West, dégaine le pistolet qu'il porte à la ceinture. Le roi Fayçal d'Arabie saoudite se retire aussitôt de la séance. Embarrassés, Hassan II – qui appelle Kadhafi « Fakhamat Al Akid Allah Yedhi » (littéralement « Son excellence le colonel Dieu le remette dans le droit chemin) – et Nasser rétablissent le calme dans une séance qui aurait pu s'achever par un règlement de comptes digne des meilleurs westerns …
Lors d'un autre sommet arabe, à Alger, en 1988, le colonel porte des gants blancs et salue le roi du Maroc sans les enlever pour, dit-il, éviter tout contact avec « ses mains tâchées de sang » … « Selon lui j'étais souillé après avoir serré la main de Shimon Peres », expliquera Hassan II dans ses Mémoires. Au sommet suivant, Kadhafi fume un gros cigare, exhalant ostensiblement la fumée en direction de son voisin, l'ancien roi saoudien Fahd : la paix avec l'Arabie saoudite ne sera faite que le 30 mars 2009.
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L'obscurité finit par se dissiper. Le noir vira au gris. Une à une, comme les bougies d'un immense candélabre qu'un éteignoir étouffe à tour de rôle, les étoiles disparurent. La lumière du jour, diffusée par un soleil encore somnolent qui se levait avec nonchalance, ne chassa pas la lune, si bien que nous vîmes, au même instant, les deux astres se contempler dans un ciel délavé. C'est alors que le paysage du Liban s'offrit à mes yeux ébaubis : à perte de vue, des champs peuplés d'oliviers et de mûriers, des montagnes tapissées de verdure.
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Il ferma les yeux et revit son père, Henry, au moment de quitter Oakville. "Tout départ est déchirure, mais aussi espérance", pensa-t-il en se mordant les lèvres.
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Comme un alpiniste, je grimpe de rocher en rocher jusqu’au sommet de la montagne. Là, à bout de souffle, la langue pendante comme un caravanier qui atteint enfin une oasis, j’aperçois une maisonnette cachée au milieu des pommiers. À l’entrée, une tonnelle dont les grappes de raisin sont suspendues comme des lustres. Sans hésiter, je frappe à la porte de cette demeure.
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Ton amour pour les plantes t’a amenée à te passionner pour le jardinage. Ce que tu apprécies dans cette activité, c’est le contact charnel avec la terre, les doigts qui s’enfoncent dans la boue, le sable qui s’insinue sous les ongles, l’odeur du sol quand les rigoles ou les averses l’irriguent ; c’est de donner vie aux plantes, puis de les élever comme des enfants, avec patience et amour.
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Je suis tétanisé. Jamais je n’avais vu quelqu’un évanoui ; cela ressemble tellement à la mort. J’ai peur pour toi, Mimosa, j’ai peur qu’en te cognant la tête, tu ne te sois fait très mal. Je remarque que tes genoux sont écorchés. La vue de ton sang m’en dispose .
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En remontant dans mon passé, j’ai l’impression de revisiter une ville attachante où je redécouvre des sites familiers. Mais ce voyage dans le temps est pour moi aussi pénible que plaisant. Car s’il m’est agréable de savourer nos souvenirs, l’idée même de leur fugacité me remplit d’amertume. Ces moments n’existent que dans l’esprit de leurs témoins. Si ces témoins s’en vont, ils disparaissent avec eux. Au mieux, il n’en subsiste qu’une photo jaunie que les générations futures finiront par reléguer au grenier, faute d’avoir pu identifier les personnages qui y figurent…
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En cas de dispute, tu deviens la juge des enfants que tu aurais voulu être. Un dicton libanais prévient que « le juge des enfants s’est pendu » (kadé el wléd chanak halo) : las d’écouter leurs doléances et leurs jérémiades, désespéré de trouver une solution à leurs discordes, le pauvre magistrat a préféré mettre fin à ses jours ! Avec beaucoup de patience, tu parviens toujours à nous réconcilier.
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L’eau coule en abondance et déborde du lavabo, de la baignoire et du bidet. Tu accours et ordonnes aux deux aventuriers d’ouvrir la porte. Pris de panique, ils perdent leurs moyens et n’obtempèrent pas.
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Pour trouver des solutions à nos problèmes, tu mettais à contribution tes connaissances en psychologie et nous accordais tout le temps dont nous avions besoin. Point de favoritisme : chacun avait sa place dans ton cœur. Vis-à-vis de ma sœur, tu te montrais parfois exigeante : tu voulais éviter qu’elle ne devînt une « enfant gâtée ».
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Je te ressemble un peu. Je suis un gros bébé que tu allaiteras pendant six mois. Tu me serres contre toi, un brin dépaysée. Cet amour est étrange, il ne ressemble à nul autre. C’est comme si, dans ton cœur, une nouvelle fenêtre venait de s’ouvrir.
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À une époque où les jeunes filles qui travaillaient étaient vues d’un mauvais œil, tu te mis en tête de trouver un emploi, moins par nécessité que pour t’affirmer et t’émanciper. Tu présentas, à l’insu de tes parents, le concours d’entrée dans l’Administration libanaise…
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