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Citations de Alexis Arend (70)


Les cimetières possèdent ceci de particulier, qu'ils sont à la fois emplis d'une grande mélancolie, et porteurs d'un apaisement au-delà de toute compréhension.
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Ses yeux inexpressifs étaient rivés au ciel charbonneux sur lequel, déjà, se greffaient de lointaines étoiles luminescentes.

Elles scintillaient timidement dans ce firmament limpide, nimbées ce soir-là d'une grâce presque irréelle, comme pour saluer dans un profond recueillement, l'arrivée de mon ami parmi elles.
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Tu vois, quand je me plonge dans un roman, c'est un autre monde qui s'ouvre devant moi, je suis ailleurs, je vis d'autres vies, je découvre d'autres endroits, je rencontre d'autres personnes. Je les côtoie dans ma tête, guidé par tous ces mots et toutes ces phrases qui s'alignent et me raconte quelque chose.
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La misère est un bien insidieux fléau. Elle est un mal sournois. On voit ses ravages sur les choses, on les devine sur les esprits des créatures vulnérables que nous sommes. La misère peut infléchir bien des cœurs, et assombrir bien des âmes. Elle détient ce sinistre pouvoir, ce don maléfique de tout broyer devant elle, êtres comme biens. Et, à l'époque plus que jamais, elle l'exerçait chaque jour sur quiconque était frappé par sa main. Féroce, elle vous collait aux bottes et vous faisait ployer le genou.
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S'il était une chose qui fût pire que la haine ou l'ignorance, ce serait sans nul doute la rancoeur. C'est un cancer impitoyable, insatiable qui ronge jusqu'à les dévorer totalement ceux qui en sont atteints. Un mal pernicieux, dévastateur qui se propage autour de soi comme l'onde provoquée par une pierre lancée dans une étendue d'eau.
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Comme nous étions heureux, en ce temps-là ! Comme j’étais heureux… D’aucuns diront que les bribes du passé que nous renvoie notre mémoire se voient toujours embellies. Mais je sais que si je m’en souviens aussi clairement, c’est sans doute parce que je devais connaître le bonheur pour la dernière fois avant bien longtemps…
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"Kyle Jenkins noyait son regard dans l’interminable ascension d’un soleil livide qui culminait au zénith. Assis sur le banc, seul, en silence, sans un murmure, il avait pleuré la disparition de son enfant, longuement, intensément, comme une gigantesque plaie amère et glacée qui s’ouvrait en lui, le lacérait, le déchiquetait, le brûlait au fer rouge, l’inondait d’une vague insoutenable de douleur qui le transperçait dans toute sa chair mutilée, dans toute son âme meurtrie.

Il avait pleuré, puis séché ses larmes. Et encore pleuré, sans même sans rendre compte. C’était comme si tout son être se vrillait, vacillait, se fêlait et se disloquait à la seule pensée de son fils disparu là. C’était inconcevable, ça ne pouvait pas être vrai ! Ca ne pouvait pas s’être produit ! Et ce mal indicible qui le fustigeait en cet instant, jamais il n’aurait imaginé autant souffrir, jamais il n’aurait pu se figurer quelle terrible affliction, quel déchirement sans nom était la perte d’un enfant. Ses larmes devenaient acides, il murmurait pour lui-même des mots de sa voix cassée, comme pour se convaincre lui-même...

Kyle, prostré sur le vieux banc sous le pommier, les bras croisés sur ses genoux, jeta sa tête en arrière, et se mit tout à coup à hurler démesurément sa rage et sa peine, sa douleur et son impuissance à empêcher cette hérésie ! Il hurla jusqu’à ce que son cri lui lacère la poitrine, il hurla jusqu’à sentir un goût métallique lui monter dans la gorge et emplir sa bouche. Et même lorsque ce goût de sang eut imprégné sa bouche, il hurla encore jusqu’à ce que ses poumons crient grâce. Enfin, son cri effroyable s’éteignit peu à peu, et il laissa retomber sa tête en avant, le souffle coupé, et pleura une nouvelle fois.
Et il resta ainsi de longues, très longues heures encore, immobile, silencieux, comme une âme morte égarée parmi les ombres…"
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La nuit s’était écoulée avec lenteur, comme une pensée glacée qui s’insinuerait dans le moindre recoin de l’esprit. Ce soir-là, il n’avait pas rêvé de cet homme étrange, prostré sur son banc. Non, cette fois, ses songes avaient été peuplés de visions cauchemardesques, mêlées de sang, de hurlements, de coups de carabine, de larmes et de souffrance.
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– Ils n’en savent rien, enchaîna Miles. Tout le monde l’ignore, même en haut lieu.
– Quelle merde ! tonna brusquement Kenneth Stuart, excédé. Bon sang, quelle foutue merde !... Et quels foutus politicards. Qu’ils aillent tous au diable ! Tant qu’ils avaient besoin de nos voix et de notre pognon, c’était tout sourire et compagnie, ah ça oui ! Et dès qu’on a besoin d’eux…
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Jenkins demeura interdit, le souffle coupé. Il dévisagea son fils avec une grande stupéfaction, se faisant violence pour ne pas se laisser envahir par une peur panique. Il sentit soudain sa profonde terreur de la nuit remonter lentement en lui, insidieusement, sournoisement, comme une chose froide et rampante qui chercherait à pénétrer son esprit pour s’y loger et s’y embusquer. Il en eut la chair de poule, ce fut comme si on lui enfournait un tison ardent dans l’estomac
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– Tu ne veux vraiment pas me dire de quoi tu as rêvé ? demanda-t-elle en riant, à la fois surprise et heureuse.
– Ça n’a plus aucune importance, je t’assure, lui dit Kyle sans cesser de la contempler un seul instant, c’était juste un rêve absurde. Tout va pour le mieux maintenant. C’est simplement que j’avais cru…
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De toutes celles qu’il devait encore connaître, la nuit qui s’ensuivit fut incontestablement l’une des plus difficiles. Il ne devait jamais l’oublier. Le sommeil paraissait mettre un point d’honneur à tarder à le gagner
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Kyle, littéralement pétrifié, absorbait le torrent de visions de cauchemar qui paraissait avoir ébranlé le monde et inondait l’écran. Il ne cilla pas, les images dansaient devant ses yeux écarquillés, le narguaient, et il demeura ainsi un long moment, le souffle coupé, comme sous le coup d’un choc violent
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C’était presque l’été. La saison préférée de Jenna. Elle aimait tant la douceur de l’air en cette saison, pas encore les lourdes chaleurs brûlantes, plus tout à fait non plus la tiédeur incertaine du printemps. Juste une brise agréable, une fraîcheur vivifiante et un peu âpre. Kyle, affalé dans un fauteuil du salon, observait son fils allongé sur le sofa, dévorant une vieille bande dessinée dans laquelle des super-héros en collants moulants et costumes criards se trouvaient aux prises avec des abominations difformes tout droit sorties d’un nanar des années 50. Comme il lui ressemblait, mon Dieu ! Il n’y avait jamais prêté autant attention avant aujourd’hui, mais Matt avait réellement les mêmes traits que sa mère, et aussi cette pareille sérénité un peu candide qui se profilait sur leur visage lorsqu’ils étaient accaparés par quelque chose. Il revoyait Jenna à travers lui
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Tout autour d’eux, un bien étrange spectacle était en train de se mettre en place, à la fois inquiétant et presque surréaliste. Plusieurs personnes les accostèrent en coup de vent, hagardes, agrippant leurs vêtements pour certains, le regard éperdu, en quête du moindre renseignement qui eût pu leur permettre de retrouver un disparu. Des individus se précipitaient hors de leur maison, s’agitaient en tous sens, se bousculaient, hors d’haleine, le visage tétanisé par l’angoisse, implorant désespérément le nom d’un proche, qui un enfant, qui une épouse ou un père.
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petit garçon, mon tout-petit ? Où est Scott ?!?
– Ashley… Ashley, regardez-moi ! fit doucement un septuagénaire qui se tenait tout près d’elle. Essayez de vous calmer, d’accord ? Nous allons tout faire pour retrouver votre fils, ne vous affolez pas. Il ne peut pas être allé bien loin ! Pour commencer, où était-il, la dernière fois que vous l’avez aperçu ?
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Quelques larmes se mirent à couler le long de ses joues, alors que ses dents enserraient toujours l’acier glacial du canon, et que sa langue goûtait cette âpreté métallique. Cette sensation lui fut tout à la fois désagréable et apaisante, car elle lui entrouvrait enfin les portes de sa délivrance. Il s’abandonnait peu à peu. Un seul petit geste à accomplir. Il lui suffisait de simplement presser ce petit morceau de métal qu’effleurait le bout de son pouce, et tout serait enfin fini. Appuyer maintenant, et quitter cet enfer de sable et d’abandon qui lui tendait les bras en grand, comme une dernière injure à son encontre. Appuyer. Appuyer sur cette foutue détente et s’en aller loin d’ici, lui aussi. Appuyer…
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Un silence qui parut une éternité s’installa. Il approcha le canon de l’arme de sa bouche, qu’il entrouvrit lentement. Le froid désagréable du métal accrut sa nervosité. Il fit glisser l’extrémité du canon entre ses lèvres. Ses mains tremblaient légèrement, quelques gouttes de sueur perlaient maintenant sur son front. Autour de lui, toujours cette quiétude lourde. Une quiétude presque obséquieuse, comme dans l’attente solennelle des événements à venir
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Souvent également se plaisait-il à rêver qu’un tout petit être vivant se dissimulât encore dans un recoin d’une maison, un chat que l’on aurait oublié, ou un chien trop vieux, trop malade pour valoir la peine que l’on s’intéressât à lui. Mais il n’y avait rien. Jamais. Pas même une misérable mouche. Il avait beau murmurer, implorer, supplier, hurler sa rage, pleurer sa douleur, jamais personne ne lui avait répondu, jamais aucune créature vivante ne l’avait approché depuis des jours et des jours…
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Mais en ce frêle matin de juin, à la place de tout cela, régnait un silence à faire frémir, un terrifiant silence de désolation, qui tapissait les rues de sa lourdeur macabre, et éclaboussait toute chose bien au-delà d’où s’envolaient les regards. Car en ce frêle matin de juin, Kyle n’avait pour unique et misérable compagnon que le crissement discret de ses semelles effleurant le parvis poussiéreux...
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