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Critiques de Alexis David-Marie (20)
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#Martyrs Français

S’il y a un roman à lire en cette quasi veille d’élection présidentielle, c’est sans aucun doute celui-ci.

L’auteur maîtrise son sujet. On sent qu’il a fouillé, qu’il s’est documenté et qu’il sait de quoi il parle. A aucun moment il ne tâtonne ou ne fait dans l’approximation.

Il nous livre l’histoire, comme un couperet qui tombe à deux pas de nous et qui nous laisse en train de suffoquer.

La fachosphère rôde, affûte ses armes, traque et manipule, usant des réseaux sociaux et de la presse.

Comment se réapproprier et défendre la mémoire de son père que l’extrême-droite s’est choisi en étendard ? Comment vivre son deuil en menant une telle lutte en parallèle ?

Un roman qui fait froid dans le dos tant il est réaliste.

Un roman sur la haine qui se répand dans les foyers, dans les rues, sans se cacher.

Un roman sur les secrets que l’on tente de préserver de notre vivant et que l’on espère certainement pas voir éclater au grand jour, après notre mort.

Un roman sur les peurs, toutes les peurs.

A lire, à partager !
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Prométhée vagabond

Un road trip au travers de l'Europe du XVIIiem siècle de deux compagnons d'infortune, chercheurs de vérités tous deux à leur manière. Philosophie et aventure s'y marient à merveille, servies par une écriture magistrale. Prenez votre bâton de pèlerin et embarquez donc dans cette quête de l'ineffable !



Un roman méditatif servit par des personnages hauts en couleurs et une écriture magnifique. Un pèlerinage intérieur sur la voix de la vérité et de la croyance qui est propre à chacun...
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#Martyrs Français

Dans quelques jours, le 1er tour des élections présidentielles sera passé, nous en serons à un nouvel épisode de l'histoire démocratique de la France. Si vous ne savez pas encore pour qui voter, il est urgent de choisir avec minutie vos lectures pour avoir un regard de citoyen éclairé lors du vote.



Bien sûr, il y a les médias... mais il y a aussi d'autres supports qui peuvent contribuer à votre culture sur le sujet. Des professionnels de l'édition oeuvrent en ce sens au quotidien. Certains se sont même fixés les objectifs de vous "instruire" et "changer la figure du monde". "Aux Forges de Vulcain", je crois que vous êtes à la bonne adresse.



Reste à choisir ensuite le type d'ouvrage, et là, je crois bien que le roman a un rôle à jouer. Il en est un sorti des presses en décembre 2016 qui pourrait bien vous intéresser... #Martyrs français, le 2ème roman de Alexis DAVID-MARIE.



Je vous raconte en quelques mots :



Le narrateur reçoit un appel téléphonique de son frère, Jérôme. Leur père, André, âgé de 56 ans, "a été poignardé dans les locaux de l'Assistance Catholique à Créteil pour laquelle il était bénévole. Le suspect, ressortissant du Bangladesh, a été interpellé. Les policiers font état d'une éventuelle histoire de jalousie conjugale. Une enquête a été ouverte." La famille est plongée dans le deuil, les deux garçons aident leur mère à préparer les funérailles mais bientôt, ils se font rattraper par un acte porté par une nièce du défunt, Louise, qui lance sur les réseaux sociaux un "Tombeau virtuel" pour honorer la mémoire de son oncle et le canoniser, rien que ça ! C'est un saint et elle a bien l'intention de le faire savoir au monde entier. Louise est une militante de la fachosphère. Commence alors une toute nouvelle histoire...



Nous voilà plongé.e.s au coeur d'un roman policier pensez-vous. Et bien, c'est beaucoup plus compliqué que ça. Ce roman, il fait partie des inclassables, de ces livres déroutants ! C'est d'ailleurs, sans doute, la première réussite de son auteur, déstabiliser le.a lecteur.rice pour qu'il.elle tire sa propre interprétation du propos.



Et le défi à relever est grand, le risque élevé, il suffit de lire l'incipit pour s'en convaincre :



"A mesure que les citoyens deviennent plus égaux et plus semblables, le penchant de chacun à croire aveuglément un certain homme ou une certaine classe diminue. La disposition à en croire la masse augmente, et c'est de plus en plus l'opinion qui mène le monde."



C'est une citation de Alexis de TOCQUEVILLE extrait de son essai : "De la démocratie en Amérique". Il date de 1840 et semble prendre toute sa dimension aujourd'hui, quelques jours avant le scrutin présidentiel français.



Nous deviendrions donc des moutons au fur et à mesure de la croissance du sentiment d'égalité entre les citoyens. La couverture y fait largement allusion, mais c'est sans compter sur la déflagration qui va résonner dans votre esprit avec la lecture de ce roman. Impossible de ne pas choisir votre camp, vous êtes piégé.e.s !



Justement, "revenons à nos moutons" !



Le narrateur est enseignant en maternelle, en grande section plus précisément, cet emploi est temporaire, il préparer une thèse sur le roman du XVIIème siècle. Avec ce meurtre, il va se retrouver projeter dans des réalités inconnues.



D'abord, celle qui relève de l'émotion. Son père vient d'être tué. Il est bien malgré lui plongé dans un immense chagrin ponctué par les funérailles catholiques. L'auteur décrit avec beaucoup de justesse les sentiments éprouvés au gré des différents rites religieux. Il sème aussi les premières graines de ce qui pourrait bien relever d'un conflit culturel.



Le travail de deuil ne fait que commencer. Il y a un très beau passage sur la relation père-fils et ce que peut révéler l'absence :



"Il avait fallu que mon père disparaisse pour que je réalise qu'il était pour moi comme un pont reliant le passé au futur." P. 28



La prise de conscience est douloureuse, déchirante, mais heureusement, le narrateur peut se reposer sur une grand-mère bienveillante, ouverte d'esprit. Il y a cette complicité et une affaire de transmission entre les générations, quelque chose de très important pour commencer à trouver de nouveaux repères dans la perspective d'une nouvelle vie qui commence.

Les carnets d'André, ses journaux intimes, permettront au narrateur de découvrir une autre facette de la personnalité de son père et ne manqueront pas de le nourrir dans son parcours initiatique.



Ensuite, il y a celle de la religion. En réalité, il ne connaissait effectivement rien de la vie de son père au sein de cette organisation catholique, il savait juste qu'il portait assistance à des migrants et qu'il assistait à la messe dominicale. Il va partir à la découverte du Père Sanjali, un prêtre venu du Pondichéry en Inde. Il va apprendre à connaître les rouages d'une organisation parfaitement maîtrisée.



Il ne vous aura pas échappé que le titre fait référence à un terme aujourd'hui associé à l'envi à la religion musulmane, celui de "martyr" et pourtant... le Larousse définit le "martyr" comme une "personne qui a souffert la mort pour sa foi religieuse" et le terme était initialement utilisé pour décrire les chrétiens, une bien belle manière de renvoyer les religions dos à dos et de montrer à quel point l'opinion peut être instrumentalisée.



Enfin, il y a celle de la politique qui s'invite dans la vie d'une famille ordinaire. Nous sommes au XXIème siècle, les armes sont virtuelles, les organisations se cachent derrière des pages internet à coup de croisillons, hasthags pour les anglophones ! Ce signe typographique est bien connu et de longue date des milieux informatiques, mais il a pris ces toutes dernières années une dimension particulière dans notre environnement quotidien. Il permet, lorsqu'il est associé à un mot judicieusement choisi, de créer des communautés, de permettre à des hommes et des femmes du monde entier d'être fédérés autour d'une cause. Certaines sont louables, d'autres un peu moins. Le risque d'une instrumentalisation des esprits est grand, et quand il s'agit de politique, il pourrait bien devenir haut ! L'auteur n'a bien sûr pas choisi par hasard le fait que le meurtrier soit un migrant.Venu du Bangladesh, il emmène avec lui les étrangers et autres immigrés, ceux qui constituent aujourd'hui le fonds de commerce des partis politiques de l'extrême droite.



Ce roman est particulièrement intéressant pour l'exploration qu'il mène des questions d'origine, d'identité, de culture, de frontières... Alexis DAVID-MARIE use d'une plume un brin poétique pour l'aborder :



"La question politique de l'identité est une falaise abrupte que la pluie acide de l'agressivité et de la haine rend toujours plus glissante. [...] Les lectures et les auteurs seraient les piolets qui me ramèneraient en haut, prêt à affronter la tempête qui nous avons jetés en bas." P. 129



Mais plus encore, il porte un regard croisé, celui de Louise et celui du narrateur, il permet ainsi à chacun de se faire sa propre idée des causes des mouvements migratoires d'aujourd'hui, de la subjectivité des discours tenus et des conséquences pour l'avenir de notre société. Il faut bien l'avouer, le procédé est ingénieux et très réussi, alors même que le sujet est régulièrement galvaudé et se prête à de nombreuses polémiques. Quant à la chute, elle est vertigineuse !



C'est un excellent roman qui donne à méditer, bienvenu dans ce contexte d'actualité où la citoyenneté prend un sens tout particulier.



Je vous le conseille, urgemment !
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Prométhée vagabond

Paul quitte Paris pour retrouver Larpenteur, un insolent qui rédige des pamphlets allant à l’encontre de ce qui est considéré comme étant la norme, comme étant le bien : la religion.



C’est plein de certitudes que Paul prend la route vers l’Allemagne où il compte retrouver le parjure. Sa mission, le ramener à Paris et le présenter au directeur de la Sorbonne pour qu’il s’excuse et s’explique.



Aimant les femmes et l’alcool, Larpenteur s’est constitué une cour qui le suit dans ses folies nocturnes, mais quand il sera dénoncé et pourchassé, il n’y a que Paul pour l’aider à s’enfuir. Commence alors la marche de deux hommes que tout oppose, une aventure à travers toute la France, au temps où voyager était une activité à haut risque. Faites de rencontres et d’adieux, d’amour et de peur, de croyance et de mensonges, ce voyage sera pour l’un comme pour l’autre une étape importante pour trouver ce en quoi ils croient vraiment.



C’est quand les certitudes s’ébranlent que commence le chemin des justes même s’il faut mentir pour surmonter les obstacles érigés par des siècles d’obéissance aveugle.



Un roman qui débute sur les chapeaux de roues avant d’avancer à pas d’homme sur les chemins de France. Une réflexion sur la religion, les croyances, la crédulité qui utilisée à bon escient permettra à nos deux compères de survivre.



Un roman à lire, car comme souvent dans les publications Aux Forges de Vulcain, le texte est primordial, le vocabulaire recherché, l’histoire source d’érudition.



Pour un premier roman, Alexis David-Marie a placé la barre très haut. « Promethée vagabond », est un roman au style impeccable et au vocabulaire s’inscrivant merveilleusement bien dans cette période post moyenâgeuse où les sciences modernes voient le jour dans un monde où la religion est source de conflits majeurs en Europe centrale.



Road trip en guenilles, « Prométhée vagabond » est un roman qui se penche sur la recherche de la vérité. La vraie question est : faut-il fermer les yeux sur les mensonges et s’arranger avec la vérité ou crier haut et fort à la supercherie au risque d’allumer un incendie ?


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Prométhée vagabond

D'abord un grand merci à Babelio et aux éditions " aux forges de Vulcain" (tout un programme) pour ce joli livre. De plus je veux m'excuser pour le retard, mais, comme pour beaucoup, les dernières semaines n'ont pas été simples.

"Prométhée vagabond" est un conte philosophique: en juin 1674, Paul, un étudiant en théologie à la Sorbonne, est chargé d'une mission délicate par le recteur de l'université.

Il doit ramener à Paris, par tous les moyens, un blasphémateur nommé Larpenteur. Ce dernier a été reperé à Weimar, Paul doit donc s'y rendre. Le lecteur le suit dans son périple.

Dès le début, rien ne fonctionne comme prévu: sa lettre de recommandation lui est volée et il se retrouve bientôt éloigné de tout circuit officiel; le véritable voyage peut commencer.

Et on va suivre Paul dans de multiples aventures.

J'adore les bonnes histoires et je dois dire que j'ai été servie: on rencontre plein de personnages pittoresques dont le fameux Larpenteur que Paul a réussi à persuader de le suivre vers Paris. Les deux hommes vont peu à peu s'apprivoiser et vivre ensemble des aventures picaresques.

Dans l'ensemble j'ai bien aimé ce roman, j'ai immédiatement pensé au "Candide" de Voltaire, lu il y a bien des années: à chaque étape du voyage, on rencontre de nouveaux compagnons de Paul et Larpenteur.

Comme Candide et ses amis, ils passent beaucoup d'épreuves et en tirent un enseignement.

Et à la fin chacun va cultiver son jardin...

C'est un livre aisé à lire, quelquefois drôle et qui donne à réfléchir, notamment sur le rôle de la religion dans la société et aussi sur le libre-arbitre.

En ce moment ça peut servir.

Bref, ce vagabond de Prométhée m'a été d'une belle aide pour passer ces dernières semaine et je l'en remercie.





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Prométhée vagabond

Paul, étudiant en théologie à la Sorbonne, à l"époque du roi soleil, Louis XIV, part, envoyé par son recteur à la recherche de Larpenteur, théologien, devenu auteur de pamphlets impies.

Au fur et à mesure de son périple, en France et dans le Saint Empire germaniqueil va, d'abord seul sur les routes, commencer à se poser des questions, sur sa foi, sur le bien-fondé des guerres menées au nom du roi. car les exactions des soldats sont nombreuses et pour lui, impardonnables.



Lorsqu’il retrouva Larpenteur, un homme n'ayant plus la foi en un seul Dieu, mais plutôt tournait vers les astres, ses questionnements et ses doutes deviendront encore plus forts. Contre toute attente, sur le chemin du retour vers Paris, une amitié va naitre entre ses deux hommes que tout oppose pourtant au début. Leur mésaventures sur des routes enneigées, leurs rencontre avec des villageois hostiles, avec des bohémiens, avec un curé compatissant; tout cela va les rapprocher. Paul, qui est grand et costaux, devient le protecteur, voire le sauveur de Larpenteur, homme chétif et couard .



Avec ce premier livre Alexis David-Marie nous offre lune réflexion pertinente sur la foi, les religions, très prégnantes au temps du roi soleil.

Par les dialogues de ces deux hommes si différents, on découvre qu'il est possible de choisir un autre chemin.Celui de la science, de la conscience de soi et de ce qui nous entoure et que l'on peut ouvrir son esprit à d'autres interprétations du monde que celui , plutôt restrictif des religions.



Un récit intéressant, que j'ai vraiment apprécié. Merci à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une masse critique.
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#Martyrs Français

Le thème de cette lecture m'intriguait énormément, surtout au vu de l'actualité. Et, il faut bien avouer, le sujet est casse-gueule. Ne pas faire passer les groupuscules d'extrême-droite pour des caricatures ambulantes, ne pas tomber dans le moralisme à outrance, dans la facilité tout en défendant quelques valeurs, quand même. Le tout sur fond de deuil, de récupération politique, mais surtout de colère.

Le père de François, qui accompagnait les migrants dans l'accès au droit en tant que bénévole, vient d'être tué par un des bénéficiaires de l'asso où il donnait de son temps. Un coup terrible pour sa famille. D'autant que François, son fils, n'a pas le temps de commencer son travail de deuil que la récupération politique de ce triste fait divers se met en marche.

Parce que sa cousine, Louise, est bien décidée à se servir de la mort de son oncle pour faire passer quelques messages. En parler à ses cousins ou au reste de sa famille ? Pas la peine, le respect, c'est dépassé. Néanmoins, elle ne se cache pas. Après une demande de canonisation de son oncle, c'est rapidement sur son décès, la faute à un migrant, qu'elle va se concentrer.

Très sceptique face à la première démarche, et très en colère face à la seconde, François va prendre les armes : hors de question que l'image et la vie de son père soient ternies pour devenir la mascotte d'un courant (qu'il qualifie au premier abord simplement de) raciste. Le reste de sa famille préfère attendre que le soufflé retombe, bien conscients qu'ils sont que médiatiser le fait risque de promouvoir les messages véhiculés par Louise.

Le truc, c'est qu'on connaît finalement toujours peu ses parents. Quels individus sont-ils ? François va fouiller, lire beaucoup, chercher des contre-arguments pour défendre son père.

Là où l'auteur fait fort, mais là où il fait aussi peur, c'est dans sa façon d'incarner ces courants d'extrême-droite qui veulent protéger une identité "française". Louise et certaines des personnes que François va rencontrer ont des arguments. Ils se basent des études, des lois, des statistiques, plus uniquement sur des procédés de propagande pour faire peur au chaland.

J'ai froncé les sourcils, levé les yeux au ciel, mais au fond, très franchement, j'ai grimacé. Parce que face à un discours cohérent et construit, face à un vocabulaire pas forcément agressif, il est difficile de répondre sans y être préparé. Difficile de démontrer que ce que la personne en face raconte, c'est du caca en boîte.

L'auteur va également perdre François dans les méandres de la "fachosphère", un internet qu'il ne soupçonnait même pas (je suppose que tout le monde connaît un certain site "d'information" très extrême-droite que je ne citerai pas, mais qui pue l'islamophobie à plein nez et le même communautarisme (qu'ils dénoncent chez les autres) jusque dans le titre). RIP son historique de prof en maternelles.

Heureusement, l'auteur est malin. À travers François, il va bien expliquer comment ce site fonctionne : revue de presse de tous les articles / entrefilets / faits divers qui contiennent le mot "immigration" ou pire (y a de l'ironie ici, mes lapins) "musulman" et "islam". Sans oublier les lanceurs d'alertes, les témoins de faits invérifiables, évidemment.

Peu de place pour le travail de deuil, beaucoup pour l'indignation. Pour les réseaux sociaux, parfaits pour lancer des mouvements de masse souvent idiots. Pour la compréhension de mouvements qui demeurent à mes yeux simplement inadmissibles malgré un certain lissage de leur image. Et beaucoup de place pour la réflexion sur l'identité, la culture.

Un bouquin qui se lit d'une traite ou presque, qui est très intéressant. Mais surtout qui m'a fait flipper. Sévère. Avec les quelques mois qui nous séparent d'une élection présidentielle qui ne pas que nous apporter des paillettes dans les yeux, je le recommande.
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Retour à l'âge ingrat

Quand on nous offre un livre, on a toujours à cœur de l'apprécier, et quand c'est un éditeur via une plateforme comme Netgalley qui me l'offre quelques jours avant la parution, évidemment je me sens mal à l'aise de ne pas avoir apprécié le livre, mais je préfère être sincère. Toujours.



J'avais été charmée par la couverture remplie de cassettes, de ce roman, j'avais trouvé le titre amusant, et avais compris que ça allait se passer dans les années 90. C'est toujours un bon moment pour moi de revenir en arrière... avec le recul des années. 😉



J'ai commencé à lire, j'ai trouvé l'écriture agréable quoi qu'un peu "ramassée", et il m'a fallu presque un tiers du roman... pour m'apercevoir que c'était plutôt le récit de la propre vie de la primaire au bac, de l'auteur, Alexis David-Marie. Soit, pourquoi pas, ça peut être intéressant.

Auteur que je ne connais pas, soit dit en passant, prof aujourd'hui.



L'histoire :



Le narrateur s'appelle Alexis, mais son surnom tout le long de son enfance et de son adolescence pour une raison dont il ne se souvient plus était... Nunus !



J'ai eu au début l'impression de lire des "Petit Nicolas" (j'adore ce gamin !), car le môme est tout jeune, et ce que j'ai aimé c'est que l'auteur se parle à lui-même à travers le temps, ce qui est assez amusant. Avec tendresse, et souvent de façon potache et amusante, malgré tout !



Raconter ses journées, faire des bêtises, compter sur les copains pour se couvrir, au début ça commence bien.



Mais Nunus a perdu sa maman à l'âge de 3 ans et d'une façon terrible, car elle s'est suicidée, étant en dépression, et toute la famille quitte alors l'île Saint-Louis dans laquelle elle vivait, pour la petite ville de Saint-Leu-la-Forêt.



J'ai aimé suivre au début ce petit garçon et ce jeune ado, mais ce qui m'a rapidement lassée, c'est la répétition permanente des actions que j'ai trouvée monotone, et avec bien trop de descriptions...



Il n'y a rien d'extraordinaire dans la vie de ce garçon, c'est la vie d'un adolescent entouré d'autres adolescents, qui n'était pas bien beau quand il était jeune, ni très grand, et dont il a évidemment souffert, surtout via les critiques des autres.



Il a fait les conneries habituelles (non, je minimise, légèrement pire...😉) comme boire trop, fumer des joints, se faire exclure du collège, escalader des murs pour rentrer dans les maisons abandonnées, mais il aurait fallu ne le raconter qu'une fois.



Savoir comment ça s'est passé pour le 1er joint, 2nd joint, pour le 1er joint du copain, pour le 2nd joint du copain etc.

Pour savoir où placer les pieds quand on veut escalader des murs pour rentrer dans une maison ou au contraire sortir de chez soi, savoir comment le copain a escaladé le mur, comment ça s'est passé avec la 1ere fille, puis la 2nde, etc, etc, vous avez compris le principe... j'ai trouvé ça vraiment trop trop long !



Sa vie est une répétition des mêmes actions partout où il va, même si en vacances c'est généralement moins "pire".



Il a aussi bien sûr, et heureusement, des activités classiques aussi, comme faire du skate, ou rêver, mais chaque nouveau pote, car ils s'en faisait beaucoup, apporte son lot de mauvaises idées !



Autour du "héros" :



Est-ce que l'auteur a voulu mettre l'accent sur les difficultés d'un garçon dont la maman est partie si tôt et si dramatiquement ?



Est-ce qu'il a voulu exorciser une partie de son adolescence ? Est-ce qu'il a voulu la revisiter de fond en comble pour la comprendre ? En tout cas je suis passée complètement à côté de ce livre.



Alexis est entouré d'une famille privilégiée, père psychiatre, grand-père polytechnicien, mais il a des relations difficiles avec son grand frère Thomas, et avec son papa.



Dans les années 90 le CD est arrivé en France, mais on écoute encore majoritairement de la musique en cassettes. Musique qui est omniprésente pour Alexis, et dont il mentionne souvent dans le livre, des groupes comme les Doors, AC/DC ou des chanteurs comme Bob Marley, et leurs titres emblématiques.



À partir de la moitié du roman je me suis forcée et l'ai lu beaucoup plus rapidement...contente de le terminer, à mon grand regret, car j'ai toujours plaisir à découvrir un nouvel ouvrage et suis déçue de ne pas l'aimer.



Le titre m'aiguillait déjà... retour à l'âge ingrat !

Je continue à trouver belle la couverture ! 😉😜



" La contre-culture de la déconne avait été votre façon de survivre au communisme scolaire."
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#Martyrs Français

Puissant, pragmatique, superbement intelligent, ce clairvoyant roman sociétal au zeste d’une satire douée, est un sacré pas de côté. A l’instar d’une porte que l’on pousse du pied, d’un cri dans la nuit, il ose le dire. C’est un hymne républicain dans un filigrane valeureux. Il remet d’équerre en pans lissés le manichéen d’une société bancale aux relents racistes et nauséabonds. « Martyrs Français » s’échappe d’un conformisme littéraire, écrit avec une réelle force langagière sans partie pris. Alexis David-Marie délivre une histoire qui fait froid dans le dos tant elle reflète une vérité certaine sans caricatures. Elle affirme la catastrophe d’une vulgarisation extrémiste. Le narrateur François, enseignant, cherche à comprendre la source du mal. Ce dernier est lucide, intuitif et intègre. Il va s’opposer en symbole altruiste et profondément sincère à sa cousine d’extrême droite sûre de ses dires, affirmée de convictions racistes et dangereuses. Le bouc émissaire est André le père de François assassiné par un ressortissant du Bangladesh. André était un fervent bénévole défendant la cause émigrée en gestes fraternels .Louise brillante étudiante, convaincue et endoctrinée veut faire de son oncle l’image d’un Martyr. L’idiosyncrasie du Martyr est dévoilée sous toutes ses formes par une écriture réfléchie, calme et percutante. Une guerre froide s’enclenche entre les deux protagonistes. Ce récit est bouleversant car réaliste. Politique, engagé, il met le doigt là où ça fait mal. Subrepticement, le loup pénètre dans la bergerie. L’adage de Prosper Mérimée « Apprendre à toujours se méfier » prend tout son sens. Ce récit confronte deux adultes aux jeux d’enfances emmêlés, séparés par l’idéologie. Il foudroie un avenir familial serein. Les impossibles réconciliations sont un deuil à forger. Rester maître de soi et octroyer à la liberté de conscience le champ des possibles. Ce récit utile et nécessaire est publié par Les Editions Aux forges de Vulcain.
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Prométhée vagabond

Voyage & philosophie.



Dès le début du roman, on affaire à un héros qui vient tout juste de quitter son univers cloîtré et qui commence à découvrir le monde en même temps que son lecteur. D'abord très concentré sur l'objectif que lui ont attribué ses professeurs, presque renfermé sur lui-même, au point de se lancer à corps perdu dans un pays en guerre sans avoir la moindre conscience des dangers encourus, persuadé de l'évidence de sa mission. Cependant, au fil de ses rencontres, le personnage évolue très vite, il devient moins naïf, prend conscience du monde qui l'entoure et apprend de son expérience. L'aventure de Paul ressemble fort à un voyage initiatique, tels que l'on peut en rencontrer dans les Contes du Graal. Paul est comme le Perceval du XVIIe siècle, quittant son cocon sécurisant pour se confronter à la guerre et ainsi délaisser une trop grande naïveté en faveur d'une meilleure perception du monde et de ce qui le compose.



Grâce à ce voyage, Paul rencontre de nouvelles personnes, loin des préoccupations de l'Université et partage de nouveaux points de vue qui lui font presque remettre en cause tout ce pour quoi il voyage. Ces rencontres permettent à Paul de confronter différents points de vue après avoir été éduqué selon les préceptes univoques de l'Université. Cela l'aide à se forger sa propre opinion, à ne plus seulement absorber et restituer tel quel ce qu'on lui apprend mais à écouter, à réfléchir et à récréer un nouveau discours, le sien propre. Ce voyage physique devient également voyage philosophique : la complexité du monde en guerre que l'on découvre à travers ce récit reflète aussi la complexité de l'être, cheminement physique et psychique se mêlant pour aboutir à une réflexion nouvelle, enrichie des diverses expériences de la route.
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Prométhée vagabond

Les Prométhées n’engagent que ceux qui les croient



Fin XVII° siècle. Paul, séminariste, est envoyé en mission sous forme de pénitence : ramener au bercail du Séminaire, le Sieur Larpenteur, en fuite après s’être rebellé contre le recteur et avoir proféré des propos blasphématoires à caractère hautement libertins.



Que fuit Paul ? On ne le saura que sur le tard mais cela n’a que peut d’importance. L’essentiel du récit repose dans les dialogues entre Paul et Larpenteur. A travers leurs échanges et le voyage initiatique qu’ils réalisent ensemble, Paul et Larpenteur déteignent l’un sur l’autre, sans pour autant parvenir à une synthèse. On assiste un peu, entre les deux, à un combat des modernes contre les anciens. On sent qu’on est sur une brèche philosophique et morale et nos deux protagonistes s’y engouffrent avec toute la vaillance de leur jeunesse, symbole de territoires psychologiques encore vierges et malléables.



Le récit foisonne de réflexions plus modernes les unes que les autres sur la religion, ses rapports avec le pouvoir et Alexis David se livre à une véritable déconstruction de l’édifice religieux, s’attaquant à la chrétienté comme il aurait pu le faire avec n’importe quelle religion. Larpenteur tente au long du récit de jeter les bases d’une nouvelle « religion », plus appréhendable pour le peuple, fondée sur une nouvelle trinité : Amour, Quiétude et Reconnaissance. Mais par là même, il ne fait que reproduire un schéma déjà maintes fois éprouvé et ne propose rien de nouveau sur le fond, uniquement sur la forme. La vanité de sa recherche lui apparaîtra à la fin de son errance sous les traits séduisants d’une jeune femme qui le « rangera » des affaires… Aussi vaine sa recherche est-elle, il n’en ressort pas moins une morale que l’on pourrait résumer en ces termes : l’important n’est pas tant le message que le messager qui peut en dévoyer le sens. Larpenteur en veut pour preuve que la religion elle-même n’et qu’un outil de propagande et de manipulation des masses.



Si Dieu (surtout de ses soi-disants représentants) a failli dans sa mission humaniste, l’homme n’a pas non plus l’heur de satisfaire Alexis David à travers ses personnages qui doute de sa supériorité par rapport aux autres espèces animales. Au contraire, l’intelligence humaine est le meilleur et le plus fertile terreau de la crédulité.



Le récit d’Alexis David, avouons-le, met une petite centaine de page (un quart du livre) à prendre la mesure de son propos et à véritable développer ses thèses ou théories. Basant son argumentation sur la dialectique et l’échange entre Paul et Larpenteur, le lecteur que je suis, qui y trouvait justement les meilleurs passages du livre, regrette qu’Alexis David n’en ait pas mis plus dans son roman par ailleurs passionnant et intéressant, nous interrogeant sur ce qui a remplacé la religion de nos jours dans l’exercice de propagande qui était la sienne. A-t-elle seulement été remplacée ?



« - Je t’accord cependant que la religion est universelle sur un point.

- Enfin, soupira Paul. Lequel ?

- Celui de l‘intérêt des Etats qui nous font croire en cas fables pour mieux s’asservir les peuples, qu’ils soient indiens, turcs français ou navarrins. »



« Je ne crois pas que l’intelligence de notre espèce fonde notre signité. »



« Car, dans tous les cas, il ne s’agit que de broder des doctrines et des usages pour se défendre de la peur, de l’angoisse et de la souffrance… Leurs superstitions et ta religion proviennent d’une même nécessité. »



« - Ce besoin provient de l’angoisse profonde qui est la nôtre.

- L’angoisse du Jugement ?

- Mais non ! Je te parle de l’angoisse face à l’incertitude, face à l’ignorance de ce que nous réservents les lendemains.

(…)

- Toutes ces idoles que l’on dresse ou ces valeurs que l’on vénère, tout cela n’est que le symptôme de nos peurs et de notre condition misérable. »



« L’homme était couard mais ambitieux : il avait toute la terre à convaincre de la vanité de la foi. »



« Les heures passées à marcher lui offraient tout loisir pour réfléchir à cette étrange façon qu’ont les hommes de faire mentir leur Dieu. »



« - On accorde trop à la volonté de Dieu.

- Elle est souvent l’asile à l’ignorance, confirma Larpenteur.

- Donc, nous nous servons de Dieu bien plus qu’Il ne nous sert.

- C’est à cela même qu’il doit son existence...

- Pourquoi ne peut-on guère se résoudre au Hasard ?

- Il nous jetterait dans le vide, même s’il est bien la substance de Tout… »


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Retour à l'âge ingrat

Alexis David-Marie est enseignant dans le Val-de-Marne et dans ce récit autobiographique il s'arrête sur son adolescence plutôt sportive. Il choisit de s'adresser à Nunus, l'adolescent qu'il a été. Un petit casse-cou prêt à mettre le boxon pour s'affirmer et se montrer. C'est aussi une adolescence marquée par les moqueries en raison de sa petite taille que l'on découvre. L'auteur dépeint les sentiments qui se bousculent pendant cette période de la vie, des sentiments souvent contradictoires et difficiles à percevoir aux premiers abords. Mais c'est aussi l'âge des premières expériences et des premières conneries et on retrouve tout cela dans le récit de l'auteur. J'ai bien aimé cette façon de prendre du recul sur les comportements qui posent problème aux adultes et qui sont souvent porteurs de sens au-delà de la simple manifestation violente chez les jeunes. J'ai bien aimé aussi cette façon d'adopter un regard qui met en perspective des comportements problématiques à l'époque, dans le rapport aux filles par exemple. "Retour à l'âge ingrat" est un récit autobiographique touchant qui est aussi la photographie d'une époque, celle dans laquelle l'auteur grandit dans les années 90.



Extrait : "Il y a longtemps de cela, quand je dis un soir à Romu que je comptais faire un jour le récit de nos quatre-cents coups, sais-tu ce qu’il me répondit ? Il me dit qu’il n’y aurait rien à raconter car c’est l’histoire de tout le monde. Et il n’avait pas tort.

On apprend à marcher à ses enfants alors que l’on boite soi-même."
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Prométhée vagabond

Nul ne sort indemne d’un voyage initiatique, Paul et Jean-Baptiste Larpenteur, nos deux protagonistes en feront l’expérience.



Sur le chemin de la rédemption Paul devra emporter Jean-Baptiste Larpenteur. Les noms sont sciemment choisis ils sont chargés de sens, je vous laisse le découvrir au cours de votre lecture.



Ce roman nous fait faire un bon dans le temps. Paul a une mission mais qu’a-t-il fait pour mériter cette mission qui peut lui coûter la vie ? Paul ingénu, la bourse pleine, croit atteindre rapidement sont but convaincre Larpenteur et retourner avec lui à Paris sans encombre.



Le voyage Paris-Weimar, nous permet de découvrir la France en guerre, mort, destructions, mise à sac et cruautés, naïf Paul découvre cela mais avec le sentiment que la barbarie ne touche que les troupes françaises.



Weimar- Lübeck permet de nous montrer les liaisons commerciales en Europe à cette époque là.



Je ne vais pas détailler tout le voyage et vous dévoiler le chemin de croix qu’ils vont suivre !



Empreint de mythologie, Paul et Jean-Baptiste élèves à la Sorbonne voient ce qui se déroule devant leurs yeux comme une intervention mythologique. Cela enrichie le texte, ce sont des petites touches comme celles-ci qui réjouissent le lecteur.



Mais petit à petit, mésaventure après aventure nos deux compères vont changer et évoluer.



A travers leur voyage nous avons une suite de tableaux qui nous éclairent sur les us et coutumes de l’époque, qu’il s’agisse du monde des tavernes, des bordels ou des cayennes (maison de compagnonnage), en passant par les maisons de lettrés ou négociants, presbytères et humbles masures, nous avons une vue panoramique de l’époque.



Les voyages forment la jeunesse en voiture en en bateau ou à pied nos deux hommes vont se découvrir l’un l’autre.



Dans un premier temps, c’est Paul qui en sait plus sur Larpenteur, mais au fur et à mesure Jean-Baptiste va prendre conscience que Paul est plus qu’un jeune homme à la solde du Recteur de la Sorbonne.



Ce roman historique développe des idées qui intéressaient certains penseurs de l’époque mais dont aujourd’hui encore l’on débat : athéisme, existence de Dieu, puissance des astres, libre arbitre et autres sujets qui en découlent.



L’histoire débute en juin 1674, la forme du texte joue avec les codes de l’époque, par exemple les chapitres portent un entête qui résume une facette de ce qu’il va advenir des protagonistes (petit détail dont je raffole). Le langage sans être ampoulé est assez soutenu pour nous imprégner de l’époque, cette langue est très agréable à l’oreille, même les vulgarités dont Larpenteur fait usage pour choquer Paul font « époque ».



Ce n’est pas la destination finale d’un voyage qui compte mais le chemin parcouru, les aventures vécues et les rencontres.



Sur leur chemins nos deux hommes vont en rencontrer des vagabonds, des colporteurs, des pèlerins, une bande organisé d’enfants, Egyptiens (bohémiens)… l’occasion de nous dresser un tableau de la France des routes. La peur de l’étranger (celui qui vient du village d’à côté est considéré comme étranger s’il n’est connu de personne), les superstitions ne vont pas améliorer l’ordinaire de nos étudiants sans le sous.



L’être en devenir, l’homme n’est pas figé dans son évolution, en allant de part le monde l’Homme va se découvrir.



Et les femmes me direz-vous ? Trop savantes elles sont cachées et rejetée. Nonnes ou catins, elles doivent se mettre sous la protection d’un Homme ou d’un Dieu. Une époque assez peu enviable pour la gente féminine.



La dernière « rencontre » marque un changement dans la narration et nous allons avoir une fin digne de toute cette histoire.



Tous les questionnements à la manière des dialogues philosophiques développent plusieurs thèses avec des contradicteurs sans être ennuyeux, donnent l’occasion au lecteur de s’interroger.



J’ai beaucoup aimé le côté picaresque qui a réveillé de vieux souvenirs de littérature. Cette lecture est un vrai régal.
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#Martyrs Français

Je suis entrée dans ce livre comme dans une enquête. François cherche à rétablir la vérité sur son père. Qui était vraiment André, le père de François ?

Le sujet qui m'a le plus interpellée dans l'histoire, c'est l'identité : surtout l'identité nationale, mais pas que… L'histoire pose aussi la question de l'identité tout court : quelles sont les facettes d'un homme que perçoivent sa famille, ses proches, ou celles que la postérité retiendra par rapport à la vie intime d'un individu ?

Un autre point qui m'a intéressé dans ce livre, c'est le traitement de la difficulté d'échanger des points de vues politique en famille. Ce sujet trouble fête, trop rabâché par les médias, mais difficile à aborder simplement. Comment Louise, pour donner corps à ses idées, utilise un événement familial ; et aussi jusqu'où François, pour empêcher la dissémination de ces idées, peut aller…

Ce roman aborde essentiellement l'aspect idéologique de la politique, il n'est pas question ici de people, magouilles et compagnie. C'est en quoi ce livre est original par rapport à d'autres fictions politiques. J'avoue avoir parfois un peu décroché sur certains aspects de fond du débat politique qui me dépassaient. J'ai sauté quelques paragraphes des discours idéologiques très référencés, mais sans que cela gêne la lecture de l'ensemble !



A qui conseiller ce livre ? A celles et ceux qui s'intéressent un minimum au débat d'idées politiques et veulent aborder le sujet sous la forme d'un récit original. C'est une fiction qui fait cogiter sur le réel une fois le volume reposé.
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#Martyrs Français

Tout d'abord sur la forme le livre est plutôt bien écrit et le "débat " bien amené.

Sur le fond le sujet est sensible à savoir d un côté la position qui soutient qu'il y a trop d immigrés en France qui ne cherchent pas à s intégrér et pour lesquels c'est la France qui doit s intégrer à eux et la position contraire qui tend à défendre les immigrés .

Je reproche juste au livre les nombreux clichés  ( qui font le bonheur de certaines parties politiques) et les raccourcis malvenus.

C'est un livre à lire avec beaucoup de recul et de réflexion.

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#Martyrs Français

J’ai beaucoup apprécié ce livre que j’ai trouvé vraiment très intéressant. Au départ je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, peut-être que je m’imaginais un livre prenant plus partie mais finalement je n’ai pas eu ce sentiment tout au long de ma lecture.



Dans ce livre on va suivre en principal deux protagoniste, François, thésard et jeune instituteur en maternelle qui vient de perdre son père celui-ci étant assassiné et de l’autre côté on trouve Louise, la cousine de François étudiante à la Sorbonne. Deux personnes aux idées opposées. Autour de ces deux personnages on va voir graviter leur entourage qui de par leur attitude vont donner une autre couleur au livre.



Ce livre s’inscrit parfaitement à l’actualité permettant ainsi au lecteur de s’identifier facilement. J’ai trouvé très intéressant les confrontations entre François et Louise. Les arguments présentés des deux côtés représentent bien les pensées de la société actuelle, la facilité avec laquelle des parties politique peuvent reprendre des faits réels pour servir les idéologies sans se soucier de ce que peuvent subir, pensée les proches de(s) victime(s).

L’impression que j’ai eu en lisant ce livre c’est que l’auteur représente les deux côtés, les pensées, les façons de voir différentes sans vraiment prendre partie pour l’un ou l’autre. Je trouve que cette façon de faire est très bien.



Ce livre ne parle pas que de politique, on y voit aussi d’aborder la difficulté de faire le deuil d’un être cher. En effet, ici François a du mal à faire son deuil et on peut se demander si ce n’est pas à cause de ça qu’il fait tout ça pour la mémoire de son père.



En tout cas j’ai beaucoup apprécié ma lecture. Le livre est bien écrit et je trouve qu’il fait bien réfléchir à notre propre conception de l’identité de la France.

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Prométhée vagabond

L'histoire commence à Paris en 1674 au règne de Louis XIV.

Paul est un étudiant pour devenir prêtre, c'est un homme de vingt cinq ans au visage dur et une carrure imposante aux yeux gris.

Il est à la recherche de Larpenteur Jean-batiste théologien brillant aimant les femmes et l'alcool qui se trouve à Weimar à Saint-Empire.



A travers son périple pour attrapé le théologien Paul était loin de se douter que justement cet homme aller devenir son ami et lui changer la vie.



Quand il trouve enfin Jean-Batiste il va lui raconter un bobard pour pouvoir rester auprès de lui et le ramener à Paris auprès du recteur. Mais à un moment donner il va tout lui raconter et Larpenteur lui confirme qu'il va venir avec lui.



A partir de ce moment là, une longue marche les attend. Ils vont faire des rencontre étonnantes et certaines attachantes.



A la fin les deux bacheliers vont se quitter et faire leurs vies, Jean-Batiste à trouvé l'amour et souhaite vivre avec sa femme en Hollande. Quand à Paul il va à Paris pour écrire comme Larpenteur peut être.



L'histoire est sympa, bien trouvée, elle se suie l'auteur ne s'est pas perdu quand au retour en arrière.



Les personnages sont attachants. Paul l'homme croyant d'église. Larpenteur le théologien croyant aux astres.

Ces deux hommes dont tous les opposants vont finir par être amis et ne plus se quitter enfin pas tout à fait.

Il y a le jeune Daniel qu'ils ont pris sous leur ailes mais qui meurt peu de temps après. Ce garçon m'as attendri par son innocence d'enfants. Il a été abandonné par sa mère pour devenir none. Il demande juste de ne pas être mis de côté et qu'on l'accepte. Les deux hommes aussi l'ont bien aimé, ils ont été triste de le voir partir ce petit gars.

Il y a aussi le personnage de madame Rassener, vieille dame qui a tout perdue, sa maison et son village pillé et brûlé par les soudards. Elle s'est liée d'amitié avec Paul grâce à lui, elle retrouve son frère et sa nièce.

On fait aussi la connaissance de Popelier et Madeleine très gentils et patients avec nos deux voyageurs.



Il y a un truc qui m'a gêné dans ma lecture c'est le langage de l'époque.

Oui je sais c'est comme cela qu'ils parlaient à l'époque mais j'en avais marre de chercher les mots toutes les deux phrases.

L'avantage est que j'ai appris des nouveaux mots lol mais je ne sais pas si je vais tous les réutilisés un jour.

Je remercie quand même babelio et les éditions Aux forges de Vulcains pour ce roman même si ce n'ai pas mon genre de lecture.

J'ai quand même bien aimé suivre les aventures de Paul et Larpenteur si je met de côté le langage de l'époque.



Si vous aimez l'écriture ancienne je vous le conseille.
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Retour à l'âge ingrat

Il fallait bien que cela m’arrive un jour.



Depuis mon retour dans le monde de la lecture et mon arrivée dans le Bookstaworld, je n’ai eu que de bonnes ou de belles surprises littéraires.



Certes, plusieurs m’ont un peu déçu, mais pour que j’en arrive à ne pas finir les 50 dernières pages, cela ne s’était jamais produit.

Et c’est grâce ou plutôt à cause de ce RETOUR À l’ÂGE INGRAT qu’est apparu ce premier abandon.



Attention, je tiens à le dire de suite, le roman est une bonne idée, mais d’autres points en font un livre que je n’ai su terminer.



L’histoire est très simple : Alexis, le narrateur, se remémore les jours passés et en discute avec son “moi enfant”, le petit Nunus (surnom dont on ne connaît pas l’origine).



L’enfance d’Alexis/Nunus est d’abord belle et douce, mais tout se brise lors du décès de sa mère alors qu’il n’avait que 3 ans. S’en viennent ensuite un déménagement de Paris vers la province, l’arrivée d’une nouvelle maman, les prémisses de nouvelles amitiés dans sa nouvelle école et ainsi de suite...



Tout le récit est fait de souvenirs, parfois trop détaillés, mais sans grand suspens pour le lecteur.



On parle de bêtises d’enfants ou d’adolescence, mais sans grande profondeur psy ou éléments surprenants. Je me suis vite lassé.



L’auteur parcourt son passé en remontant le temps aussi grâce à une bande son des années de sa jeunesse et c’est, à mon idée, le seul côté plaisant de cette lecture.



L’écriture est pesante, redondante et trop détaillée.

Le style n’est donc pas fluide et comme l’intrigue est absente, on se force par moments à finir les pages car sans rythme et sans surprise.



Même si les personnage m’ont parfois ému, cela n’a pas transcendé mon envie de terminer ce roman et j’en suis désolé pour Alexis David-Marie.



Je n’étais peut-être pas destiné à apprécier son livre et donc à en apprendre plus sur Nunus et son “moi adulte”.
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#Martyrs Français

Et encore de la propagande...
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#Martyrs Français

L’homme est un loup pour l’homme différent de lui



Un homme, André, est tué par le mari d’un couple d’immigrés qu’il aidait dans leurs démarches administratives au sein d’une association chrétienne. Sa femme et ses deux fils vont devoir mener un double combat : passer outre le deuil et passer outre la récupération que fait leur cousine de cette tragédie.



Tout le livre consiste en une confrontation des arguments de Louise et les tentatives de réponse de François qui prend la mesure de l’opération de communication fomentée par sa cousine et qui, contrairement à son frère, décide de prendre son bâton de pèlerin et de la combattre.



Alexis David-Marie, contre ses « pulsions » idéologiques, entreprend donc de démolir le message de François à travers la démonstration de celui de Louise en mettant en avant toutes leurs techniques. Tout ceci n’étant mis en œuvre par Alexis David-Marie que pour mieux l’exposer en pleine lumière et en montrer la vanité.



Il démontre ainsi la multiplicité des origines des sympathisants, venant de tous bords, de toutes « obédiences ». Il expose la duplicité linguistique de la fachosphère qui masque l’odeur nauséabonde du discours raciste qui se dégage de ses idées par d’autres idées plus passe-partout et plus acceptables par la société sur les problématiques d’extrémisation islamiste. Double langage, double discours, duplicité des méthodes.



François fait d’abord appel à son, et à notre, bon sens. Mais cette réponse est trop limitée et ne contre pas efficacement, en tout cas pas sur la durée, les manœuvres et manipulations de Louise.



La technique principale de Louise consiste en une accumulation de chiffres, de faits, d’événements et d’éléments sur lesquels elle braque la torche de son discours pour mieux masquer le schéma global.



Le danger dans lequel François tombe et sur lequel Alexis David-Marie attire notre attention consiste donc à penser que le bon sens et la raison auraient raison des discours de rejet. Mais un combat uniquement placé sur ce plan serait perdu d’avance, comme celui de François, face à une banalisation d’un discours de haine, de rejet et de stigmatisation. C’est un discours qui a besoin de martyrs, d’exemples, de victimes et de boucs-émissaires. La société en livre en pâture tous les jours, ou presque.



Le livre est volontairement défaitiste. Non pas tant parce que le combat serait perdu d’avance, même si le risque est réel, mais parce que ce levier est plus parlant pour le lecteur qui ressent mieux les dangers.



#MartyrsFrançais est un livre essentiel au regard des dernières élections présidentielles, particulièrement intelligent, narrativement et littérairement parlant. Alexis David-Marie excelle tant sur la forme que sur le fond et ce d’autant plus qu’on sent ce récit écrit avec les tripes autant qu’avec la raison.


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