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Citation de migdal


Les fenêtres des six wagons s'abaissèrent à mesure que le train ralentissait, des bras, des têtes émergèrent. Dans une ultime expiration de vapeur, la motrice s'immobilisa au niveau d'une pompe à eau. Le chauffeur escalada alors le flanc de sa machine tandis que le chef de gare lui causait en agitant les bras. Au bout d'une minute, il revint vers le Danois.

- C'est réglé. Vous n'avez plus qu'à embarquer. Simplement le train est plein à ras bord. Le mécano ne vous garantit pas une place assise.

- Ça n'a pas d'importance.

- Vous plaisantez ? Faudra faire valoir vos états de service. C'est rempli de tire-au-flanc, là-dedans. Ils sont allés faire tourner les usines boches, alors que nous, ici, nous nous battions et versions notre sang. La France vous doit bien ça, une place assise entre Reims et Paris.

Il ouvrit la portière à Rasmussen qui monta à bord comme s'il avait eu un billet de première. Un nouveau coup de sifflet et le convoi s'ébranlait de nouveau. Le fonctionnaire reprit ses trottinements sur le quai en s'agrippant à la poignée.

- Une dernière question, monsieur, vous pardonnerez ma curiosité. Vous faisiez quoi, dans la Résistance ?

Le wagon prenait de la vitesse.

- Je faisais sauter les trains. Et vous ?

L'employé resta là, sonné, silhouette rapetissant au bout du quai, jusqu'à n'être plus qu'un point sous l'immense venière.

Rasmussen referma la portiere.
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