Alfred Simon est un grand spécialiste du théâtre, la biographie de Molière qu'il nous offre est particulièrement complète et foisonnante d'anecdotes. Il ne se contente pas de livrer , par le menu, la vie de celui qui fut d'abord Jean-Baptiste Poquelin mais raconte, décrit la France et le Paris d'alors, la société du XVII, ses contemporains comme autant d'éléments animant, enrichissant le décor afin de présenter au mieux celui qu'il considère comme l' un des écrivains piliers de la littérature française , reprenant les propos que Boileau tint à Louis XIV « le plus rare des grands écrivains qui avaient honoré la France sous son règne » Ce sont autant de précisions livrées comme des didascalies qui enrichissent la compréhension de sa courte existence et de son engouement, pour le théâtre, la comédie et la vie errante et chaotique de comédien ambulant, vocation née très tôt, certainement initiée et confortée par la fréquentation de son aïeul maternel Louis Cressé et leurs promenades qui les menaient vers les théâtres de tréteaux, les parades de plein air, les spectacles de rues donnés par les ménestrels, les saltimbanques, les musiciens, les farceurs de plein vent .
Molière qui reste et restera probablement à jamais une énigme. Tout d'abord le choix de son pseudonyme qui continue à intriguer : nom d'une localité du Sud-Ouest ? Patronyme d'un ami d'enfance ? Il se refusera, toute sa vie à répondre à cette question.
Très peu de documents existent, ce qui a pu accréditer, pour certains, la thèse que Molière n'avait peut-être jamais existé ! Mais il reste, ces tableaux de Pierre et Nicolas Mignard, qui possédaient un jeu de Paume en Avignon et dans lequel Molière et sa troupe exprimèrent leur talent.
La mort de Molière, peu après la représentation de sa dernière pièce « le malade imaginaire », participe aussi à l'enrichissement de sa légende.
Molière qui cherchait avant tout à faire rire son public en apportant quelque enseignement.
Molière qui fut accompagné jusqu'à sa tombe par « une foule de cent cinquante individus », mais probablement plus car la « Gazette d'Amsterdam » parla de sept à huit cents personnes, sans compter les centaines de pauvres qui s'étaient mêlés à elles. Et dans la foule on pouvait voir, Pierre Mignard, La Fontaine, Boileau, Chapelle….
Un beau livre, imprimé sur papier parcheminé, illustré de planches en couleurs (costumes d'époque, personnages de la Commedia dell' Arte, portraits de Molière…) Un vocabulaire riche (quelques fois précieux), des informations de valeur pour aller plus loin dans la compréhension et l'analyse de son oeuvre .
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