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Citations de Alfredo Bryce-Echenique (28)


Il était habitué au système : du lundi au jeudi, quatre jours avec sa mère. Du vendredi au dimanche, trois jours avec son père. [...] Sa mère l'aimait beaucoup le jeudi, parce que le lendemain elle le verrait partir, et son père était très généreux le dimanche, parce que le lendemain, il devrait retourner chez «elle».
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Julius,enfoncé dans un divan....suivant des yeux Juan Lucas qui récupérait, sur la commode, un porte-clés en or, des stylos en or, un portefeuille aux initiales en or, si l'on veut, enfin de quoi faire rêver un pickpocket , dommage qu'il n'aille jamais où ils étaient ou, comme c'est logique, vice versa. P.239
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Aliaga, un grand de seconde, lui avait fait un croche-pied et poussé au moment précis où il allait marquer un but devant Morales; et puis il l'avait traité de pédé.Et lui il en pleurait de rage mais que faire? s'il le frappait c'était un péché."Pauvre Julius, intervint Susan,prenant un air trés préoccupé.Et qu'as-tu fait?" "Rien.Je lui ai dit que je ne pouvais pas le frapper parce que j'allais faire ma première communion, mais j'ai appelé Bosco qui est mon ami et qui est en troisième, et il lui a cassé la figure."
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J'étais tombé amoureux d'elle, de sa peau de pêche bronzée toute l'année, de sa silhouette à vous réveiller un mort, de sa longue et rousse chevelure, de ses sourcils et de ses yeux très noirs à Lima, un soir que je chantais dans une fête à l'université catholique où elle était "Miss Faculté", ou quelque chose comme ça, et moi une sorte de Nat King Cole en espagnol, et à force de viens plus près de moi, plus près, plus près encore, je finis par tant la rapprocher de moi que je n'ai pas encore réussi à l'écarter complètement, bien que plus de mille ans, bien plus encore aient passé depuis ce temps-là, ce qui fait que je crois pouvoir répondre à l'auteur de ce boléro que oui, il semble bien que l'amour existe dans l'éternité.
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Je m'obstine: si tu restes ferme encore un moment, tu sortiras du tourbillon. C'est quelqu'un qui est sorti d'un tourbillon différent, mais enfin d'un tourbillon, qui te le dit. Je ne suis certainement pas un modèle, mais je ne me sens pas pire que mon prochain. D'ailleurs, tout comme toi, au fond je suis un timide qui se bat, bien que dans mon cas l'affaire s'aggrave parce que depuis quelque temps j'ai remarqué que, un peu prématurément peut-être, je commence à me faire des poils blancs sur les testicules.
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L'après-midi ils partaient tous dans la Mercedes et allaient jusqu'à Palomar ou au match de football que vingt-deux métis, avec vingt-deux tenues différentes et toutes sortes de chaussures, même pieds nus, improvisaient sur des terrains vagues au bord de la route. p.81
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Et tu n’ignores pas tout ce qu’une amygdalite peut avoir comme conséquences pour Tarzan en pleine forêt vierge : de se faire dévorer par un lion jusqu’à perdre à tout jamais un honneur, une fierté et des convictions jusque-là très fermes.
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Mais bien entendu, Tarzan, c’est elle, cela a toujours été elle, et maintenant c’est comme si Tarzan venait de découvrir la voracité totale de chaque cellule vivante de la forêt vierge. C’est comme si Tarzan commençait enfin à mûrir, une bonne fois pour toutes, pour s’occuper de ses gosses parmi les frondaisons et les eaux tourbillonnantes et leurs habitants dévorateurs, comme la hyène, ou venimeux, comme la tarentule. Et c’est maintenant comme si Tarzan avait pris conscience d’être l’objet de milles horribles et pervers affûts à la Rambo et que, s’apercevant que son cri dans la forêt n’a pas encore l’énergie suffisante, qu’il manque de férocité ou d’huile de foie de morue, appelez ça comme vous voudrez, il venait de s’inscrire dans un gymnase.
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Juan Manuel Carpio, mon amour,
Fatiguée et sans entrain, j’ai marché dans les rues. Un musicien aveugle jouait ‘A kiss is just a kiss’. Le soleil a semblé vouloir se montrer. Et surtout on sent que les rues sont tristes. Ta présence si tendre, si attentive, si patiente me manque terriblement. Alors je suis entrée dans un café pour être avec toi, comme tu as toujours été, comme jamais tu n’as été, comme tu es et comme tu seras.
Ca me déplait de commencer cette correspondance, parce que la correspondance, c’est de la distance et que les mots sont des misérables qui dès qu’on n’y prend garde s’emparent de la situation. Des puissants de merde, qui nous enveloppent. Comme j’aimerais être plutôt enveloppée par ta belle et douce présence d’amour. Dans la simplicité et la gaucherie d’une tasse de café au petit matin.
Je t’aime, tu me manques, je me sens mal, je te serre dans mes bras, je t’adore,
Ta Fernanda.
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[...] Mía et moi finîmes par travailler nuit et jour à notre premier projet. Et bien sûr, un jour nous riions comme des fous, et le lendemain nous étions fâchés à mort, pour un oui ou pour un non, ou parce qu'elle essayait d'interrompre, au moins quelques heures, notre séance de travail, je l'accusais de manquer de sérieux, et alors elle me traitait d'esclavagiste, ce à quoi je répondais que moi, ce que je savais faire, c'était gagner ma vie à la sueur de mon front, alors que toi, oligarque de merde, même quand tu es à demi morte de faim tu continues à être née pour être une millionnaire et une grande propriétaire pourrie [...].
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Nous nous laissâmes capturer l’un par l’autre, dès l’instant où nos lèvres partirent directement en quête des lèvres de l’autre, non pas des joues, ni du front, mais directement, impatiemment vers la bouche de l’autre, et de notre étreinte très forte, et déjà douloureuse, s’échappèrent des bras et des mains qui cherchaient d’autres zones du corps, un sein, le cœur, les hanches, un glissement le long de la cuisse.
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- Je n'ai couché avec personne. J'ai pratiqué l'amour libre et basta.
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Et toi non plus, Ofelita… Ne sois jamais archivieille, ce qui s’appelle jamais… Et encore moins archivieux, comme moi. Archivieux, comme moi. Archivieux pour de bon comme moi seul peut l’être. Archivieux, comme moi seul, ça alors non, jamais, jamais, jamais, Elenita.
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Susan embrassa Julius [son fils de 10 ans, après une séparation de plusieurs semaines] et lui dit qu'elle s'était beaucoup languie de lui. Elle était menteuse mais aussi bien gentille, car à peine venait-elle de lui dire cela qu'elle s'aperçut qu'elle n'avait même pas pensé à lui et qu'elle n'avait rien senti en lui disant qu'elle s'était beaucoup languie de lui. Alors elle s'approcha de lui à nouveau et l'embrassa très tendrement en lui répétant qu'elle s'était beaucoup languie de lui, et cette fois elle fondit d'amour et put enfin rester tranquille.
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«  Race d’Abel , race des justes , race des riches, comme vous parlez tranquillement .
C’est bon, n’est- ce pas , d’avoir le ciel pour soi et aussi le gendarme .
C’est bon de penser un jour comme son père et le père de son père …… »

Jean ANOUILH, MÉDÉE,

Nouvelles Pièces noires .
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Mais moi je préférerais ne rien savoir, et j'avais fait de l'hacienda Montenegro, là-bas, à Querecotillo, un lieu, ou plutôt le lieu où il ne se passait jamais rien, à mon entière satisfaction et à mon entière convenance. Le problème, évidemment, c'était de ne pouvoir éviter qu'avec le temps Montenegro ne devienne également l'endroit où il ne se passerait rien. Et cela, en dépit de tout ce qui nous était arrivé, nous arrivait et nous arriverait encore, à Eusebia et moi. Car ma Négrita et son Felipe Sans s'étaient consacrés, corps et âme, à laisser passer le temps, corps et âme également, pour que, de cette façon, beaucoup de choses aient pu arriver, aient pu leur arriver avant le jour maudit où l'hacienda Montenegro soit transformée à tout jamais en l'endroit merveilleux où tout cela arriva et, en même temps, deviendra le symbole triste et détestable de cette réalité : rien ne s'était passé entre eux, rien ne se serait plus passé entre eux, malgré tout leur désir de s'y consacrer corps et âme. Mais aussi, et comment le nier, s'ils le ressentaient, s'ils le vivaient sans se l'avouer, en jouissant et en souffrant corps et âme, oui, l'hacienda Montenegro serait un jour cet endroit triste, mais merveilleux, où tant de choses étaient arrivées.
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«  Ce que Juanito n’apprend pas, Juan ne le saura jamais » ..

Proverbe allemand .
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Bob! Qui diable était Bob! Ce Bob! D'où sort un homme, un Bob, avec lequel on est simplement "bien". [...] Avec un homme on est heureuse, ou rien. Et cet homme, heureux avec cette femme, ou rien.
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Je décidai de m’endetter par amour, en achetant une petite embarcation à voiles, à moteur et à tout ce qui serait nécessaire : je me mourais pour Inès et il m’était absolument indispensable de la maintenir dans son état de bouleversement sur le littoral de Lima. Il était inutile d’emprunter de l’argent à la banque où travaillait mon père. Sa terreur du népotisme, qu’on puisse le croire népotiste, était si grande qu’il n’aurait pour rien au monde lâché un centime à ses enfants. Si bien que je me rabattis sur une autre banque, où j’expliquai au directeur, l’inoubliable don Carlos Ayala y Ayala, qui j’étais, de quoi il s’agissait et par qui j’étais recommandé. Ce monsieur était trahi par ses boutons de manchettes. Trop d’or pour qu’il s’agisse de boutons de manchettes en or. Le reste, il l’avait assez bien appris, sans aucun doute, bien que, depuis le début, le petit sourire nerveux avec lequel il me reçut dénonçât quelque chose du même style que ses boutons de manchettes. Ayala y Ayala fut ému par l’histoire du jeune étudiant en droit qui n’en pouvait plus d’impatience de naviguer avec sa fiancée, couvert de dettes, le long du littoral de Lima. Et l’amabilité dont il faisait montre augmentait à mesure qu’il me racontait comment lui-même, au même âge que moi, étudiant en droit comme moi, avait eu besoin d’un prêt. Bien sûr, sa situation était différente alors, son père venait de mourir, il était le seul enfant majeur, le soutien de sa mère et de ses sœurs. Bref, ou bien on l’aidait économiquement ou il devrait abandonner ses études et se mettre à travailler. Il était allé trouver mon grand-père, qui lui aussi était banquier.
Moi, j’étais déjà en train de naviguer avec Inès. J’avais commencé à naviguer dès qu’Ayala y Ayala m’avait raconté que mon grand-père l’avait accueilli avec la même amabilité dont il désirait faire preuve à mon endroit. J’étais pratiquement en haute mer et il poursuivait son histoire, assis face à mon grand-père, un gentleman comme il n’en existe plus, un homme inoubliable, M. Romana. Ce fut en naviguant avec Inès que j’appris comment mon grand-père lui avait demandé s’il était le fils d’untel, le petit-fils de tel autre : ce fut en naviguant que je sus que parce qu’il était le fils d’untel et le petit-fils de tel autre, don Carlos Ayala y Ayala n’avait besoin de présenter nulle garantie pour obtenir un prêt, son nom suffisait, il recevrait l’argent et pourrait continuer ses études et aider sa mère veuve. Il rembourserait avec le temps. Après m’avoir raconté qu’il avait remboursé jusqu’au dernier centime, avec le temps, et que c’était grâce à mon grand-père qu’il en était là où il en était, don Carlos Ayala y Ayala finit par ruisseler de sueur et me refusa la prêt.
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A vrai dire, le seul problème, avec ce jeune prétendant, était la taille gigantesque de son père, don Huan von Schulten, luthérien et grand coureur de dot, en plus. Pour don Fermin, homme aussi mince que haut, il était difficile de supporter les hommes plus grands que lui, raison pour laquelle, sur les photos de groupe où se trouvait son grand ami Andrès Tudela, que Lima tout entière connaissait sous le surnom de Tudelon, tant il était gigantesque en hauteur et en largeur, on le voyait toujours non seulement placé le plus loin possible de lui, mais aussi, et exprès, de toute évidence, derrière le nain, boiteux et bossu Victor Manuel Fajardo ; de toute évidence aussi, il s’était dressé sur la pointe des pieds, de la façon la moins visible possible, mais en redressant toutefois tout ce qu’il est possible de redresser chez un être humain, absolument tout ; de plus, il avait posé son chapeau au sommet de son crâne, en l’inclinant le plus possible, de façon que son rebord ainsi élevé et superincliné l’aide à égaler, même si ce n’était là que pure et éphémère illusion, la très haute taille du noble Tudelon, le tout en courant le grand risque, d’ailleurs, que chapeau et manque de taille ne se répandent soudain par terre, situation éminemment ridicule.
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