Parmi les boutiques et les étals en plein air, des files de planches délimitaient un parcours qui conduisait à la basilique. En regardant cette dernière qui se dressait au fond de la place, Mondino fut captivé par les quatre grands chevaux de bronze doré et argenté, transportés par voie maritime depuis l'hippodrome de Constantinople avant d'être placés au-dessus du portail central de l'église.
La façade entière formait un spectacle barbare : une accumulation de trésors pillés, de statues, aiguilles, piliers et mosaïques qui n'avait rien en commun avec les façades de brique rouge ou, tout au plus, de marbre blanc des églises bolonaises. Elle transpirait non pas la puissance de l'église du Christ, mais celle de Venise et des Vénitiens.