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Critiques de Ali Al-Muqri (42)
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Le beau juif

Dans le Yémen du XVII e siècle, Salem un jeune juif de douze ans fréquente la maison du mufti, pour réparer portes et fenêtres. La fille de ce dernier, de cinq ans son aîné se met en tête d'apprendre à lire et à écrire en arabe à ce “beau juif”. Les leçons d'arabe vont tourner à l'idylle, et vu le pays, l'époque, les différences de culture et de croyance, ils ne peuvent qu'espérer au miracle.....Deux communautés, deux croyances, mais quand le désir du coeur et de la chaire est en question, rien n'a plus d'importance.

Magnifique conte poétique, où à travers un amour interdit entre, juif et musulman, espoir et tragédie, l'auteur dresse un tableau des rapports entre les communautés juive et musulmane dans le Yémen du XVIIe siècle. Seul l'art semble avoir le pouvoir d'apaiser les tensions et de les réunir.

L'auteur Ali al-Muqri repose la morale de son récit dans la description de la troisième génération, où l'identité du petit fils du « beau juif » de mère juive et père musulman, sera rattachée à ses origines géographiques et surtout aux liens d'amour familiaux et non aux distinctions fondées par la religion.





« Pour elle toutes les terres se valaient, de même que tous les êtres humains qui les arpentaient. »
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Le beau juif

Ali Al - Muqri est un conteur né , il nous transporte dans le Yémen du XVII è siècle . Fatima , jeune musulmane s'éprend d'un bel adolescent Juif , elle va lui apprendre à lire , malheureusement cette initiative est vécue comme un trahison à la fois par les musulmans et les juifs , car la belle Fatima va l'initier à la culture musulmane et donc à l'Islam .

Tous les deux auraient pu être un exemple de paix et d'espoir pour les deux communautés , mais cela ne se passe pas du tout comme ça , les deux jeunes gens sont rejetés par tous , même la mort ne parviendra pas à les réunir , car les cimetières respectifs , n'en veulent pas non plus .

Au contraire , après une période de paix relative , les communautés s'affrontent de plus belles .

Leur enfant , né de leur amour sincère , sera lui aussi rejeté car pour les juifs , on est juif par sa mère et pour les musulmans , on est musulman par son père ! Ah comme l'homme aime se compliquer la vie , et préfère la guerre à la paix .

Un beau livre qui se lit facilement .
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Femme interdite

Souvenir d’une femme d’aujourd’hui au Yémen. Elle n’a pas de nom, elle se souvient de son enfance dans une modeste famille. Le père est soumis à l’Islam, la mère soumise au père.

Elève d’une école religieuse elle fait son éducation de femme auprès de sa sœur ainée grâce à des cassettes « culturelles », doux euphémisme, et son éducation politique auprès d’un frère plutôt inconstant, il sera tour à tour, marxiste, djihadiste en Tchétchénie, puis autoentrepreneur très libéral. Dans une société soumise à la charia, comment la femme peut-elle exister ?



Femme interdite, femme défendue, femme tentation, femme corps, femme propriété, femme déflorée, femme possédée, femme plaisir, femme forcée, femme impure, femme recousue, femme offerte, femme cachée, femme cloitrée, femme donnée, femme vendue, femme arme, femme séquestrée. Auteur, journaliste, essayiste, progressiste engagé, et « Dieu » sait si ce mot prend tout son sens dans un pays comme le Yémen, Ali al-Muqri n’en finit pas d’interroger son pays et sa foi. Après la condition des noirs, l’alcool, les amours inter-religieuses, l’auteur nous dresse un formidable portrait de femme yéménite, prisonnière d’une pensée archaïque dominante. Dans son pays Ali al-Muqri a reçu des menaces de mort le lire est un acte politique.



Comme quoi, les intellectuels dans des pays comme le Yémen sont de véritables aventuriers de l’extrême... et on ne peut qu'être estomaqué devant leur courage....
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Femme interdite

Auteur yéménite, Ali al-Muqri s'est engagé depuis longtemps contre les abus religieux et sociaux de son pays. Au point de recevoir fatwas et menaces de mort qui ne l'empêchent pas de continuer à témoigner. En France, on l'a découvert avec Le beau juif, superbe roman historique prêchant la tolérance. Femme interdite est d'une toute autre nature, avec pour premier parti pris de faire raconter à une femme son itinéraire de l'enfance à l'âge adulte. Le livre est dérangeant dans le sens où il ne corrobore pas totalement les idées reçues en occident sur une société où s'applique la charia. Ali al-Muqri se fait "narratrice" au plus intime d'une féminité niée et considérée comme impure. Autant que le poids de la religion, Femme interdite aborde le sujet de la sexualité féminine avec une crudité étonnante au point de faire parfois du livre un véritable roman érotique, ou plutôt de la frustration sexuelle. Les personnages qui entourent son héroïne sont déroutants : sa soeur vend son corps, son frère passe du marxisme au fondamentalisme, ses époux se révèlent impuissants. Et son propre cheminement est lui aussi parfois difficile à comprendre avec son engagement dans le Djihad en Afghanistan. De ce livre qui met souvent mal à l'aise et qui ne manque pas d'humour à l'occasion, ressort une sorte de rage qui ne trouve aucun exutoire. Le cliché de la femme musulmane résignée et sans désir s'en trouve bouleversé. Jusqu'à quel point Ali al-Muqri, qui est un homme, a t-il saisi la vérité dans ce portrait de femme yéménite ? Il n'y a pas de réponse à cette question dans ce roman troublant et audacieux entre soumission et pulsions.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Le beau juif

Ici encore l'amour entre deux êtres inquiète les religions, en menace les fondations. Elles avaient pourtant bien ficelé leur affaire : tout comme la religiosité assigne la soif d'absolu innée chez l'homme à une soumission idéologique et corporelle au pouvoir de quelques-uns, l'inévitable gangrène de la passion amoureuse est censée être aseptisée par le mariage règlementaire, en bonne et due forme.

Que deux ingénus transgressent cette doctrine et c'est toute la communauté qui se voit ébranlée, comme une greffe qui refuse de prendre sur un organisme déficient.

Et pourtant... quelle majestueuse divagation lorsque leurs lèvres s'effleurent, que les langues papillonnent le même langage, unies dans un seul et unique souffle partagé...

Oui mais qu'est-ce qu'il y a d'écrit sur la notice ? Y a-t-il jurisprudence ? Ont-ils payé la redevance ? Qu'a décrété le très béni Croque-Mort, fils premier-né de Sa Sainteté Bouche Baveuse ? Près du coeur, loin de nos yeux.

Adieu messieurs les théologiens, nous vivrons d'amours buissonnières jusqu'à ce que las de nous aimer sur terre, nos cadavres rejetés de vos cimetières ensemencent l'eau des rivières et les croyances de vos enfants.
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Le beau juif

Une découverte pour moi, que cet écrivain AliAl-Muqri, né en 1966 au Yémen, avec son deuxième roman Le Beau-Juif.



C'est son pays qu'il nous raconte dans ce passé du XVIIè siècle, à travers une histoire d'amitié entre Fatima, fille du mufti et le jeune Salem, jeune juif, fils de Youssef al-Naccache et d'Afraa qui résident tous au village de Rayda.



Tout a commencé alors que Fatima a invité son jeune ami chez elle pour lui apprendre à lire et écrire en arabe. Elle lui a présenté les grands penseurs comme Avicienne, comme elle lui a demandé de lui apprendre à son tour à lire et écrire en hébreu. Elle a souhaité qu'il lui apprenne la loi canonique juive pour pouvoir comparer avec ce qu'elle avait lu dans les livres arabes. " Après ça, tu ne trouveras de rival à ta taille, excepté le rabbin en personne." Elle a éclaté de rire. " Vous n'êtes pas nos rivaux, à Dieu ne plaise, mais nos cousins, nos voisins et nos bien-aimés ! " Cette amitié et ce partage sont sincères et brûlant d'optimisme, d'ouverture au monde de la connaissance.



Seulement tout le monde n'avait pas cette largesse d'esprit, il fut déjà bien compliqué par la suite de se revoir. Elle enfermée chez elle et lui travaillant pour son père menuisier, ils vont trouver des petites astuces pour se rencontrer, savourer la présence de l'un et de l'autre. Et ainsi l'amour va grandir entre eux, jusqu'à ce que la passion amène à devoir partir, car ils savent que jamais ne sera autorisé leur liaison, celle de la musulmane et du juif malgré le fait que les deux communautés parviennent à cohabiter.



Quand Salem à dix huit ans, ils se marient en secret et fuient à dos d'âne vers la grande ville de Sanaa au cœur de la communauté juive. Ils ne sont pas au bout de leur joie et leur peine, tout reste encore à venir avec la naissance de leur fils, Salem.



C'est un roman d'amour, poétique et profond, d'une écriture douce l'auteur nous conte un peu le Yémen, l'histoire des relations qui existent entre ces deux religions dans ce lointain passé comme il fait écho avec les actualités d'aujourd'hui. Une tragédie qui questionne !



La religion peut être source de rapprochement comme destructrice , elle peut devenir moteur de haine hélas lorsque le Message n'est absolument pas compris et totalement détourné de sa réalité.
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Le pays du commandeur

Suite à une fatwa dirigée contre lui, après la parution de Femme interdite, l’écrivain yéménite Ali al-Muqri a dû fuir son pays en 2015. Désormais installé en France, son nouveau roman, censé se passer dans une contrée imaginaire du Moyen-Orient, est une critique acerbe et volontairement caricaturale (mais jusqu’à quel point ?) d’un régime autocratique où chaque citoyen est prié de chanter les louanges de son Commandeur alors que sa cour se prosterne devant son génie et n’ose le contredire, de peur de finir assassiné. Ce pays ressemble un peu à la Corée du Nord, en plus orwellien encore mais l’auteur l’a placé dans le monde arabe, en profitant pour exagérer à dessein les dérives anti-démocratiques des dirigeants de la région. Toujours aussi doué pour concocter des histoires malicieuses qui tiennent un peu des contes des mille et une nuits, en plus barbare cette fois-ci, al-Muqri a choisi la plume d’un narrateur venu d’Égypte pour écrire un livre sur les hauts faits et la grandeur dudit Commandeur. Un écrivain un peu mal à l’aise par rapport à cette mission, mais surtout très lâche et mentalement faible dès lors qu’il faut oublier son éthique personnelle pas très compatible avec son souci de réaliser un profit immédiat. Moins brillant que ses deux opus précédents, peut-être que parce que moins « romanesque » et plus politique, Le pays du Commandeur constitue malgré tout une lecture captivante et divertissante, principalement dans son analyse piquante et sardonique de comportements humains marqués par la servilité et l’absence de courage.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Le beau juif

Quelle belle histoire d'amour ! Un amour interdit à la Roméo et Juliette. Mais ici ce qui les sépare est la religion : une Musulmane ne peut pas se marier à un Juif.

Ali Al-Muqri place son histoire dans le Yemen du XVIIème siècle, nous permettant ainsi de découvrir la situation conflictuelle à l'époque entre les Musulmans et les Juifs, où haine et incompréhensions sont les maîtres mots. Mais malgré tout l'auteur nous livre un message d'espoir, notamment grâce aux actes de Fatima et Salem, ces deux jeunes gens ayant soif d'apprendre et de découvrir la littérature et les religions, sans juger. Ils sont emplis de bonté, de tolérance et de bienveillance, prêts à pardonner leur prochain. J'ai beaucoup aimé leurs réflexions, sur ce qu'est la religion et l'importance de vivre ensemble en harmonie tout en respectant les coutumes de l'autre.

J'ai beaucoup aimé donc cette première partie nous narrant l'incroyable histoire d'amour entre Fatima la musulmane et Selam le beau Juif.

L'auteur a ensuite écrit une partie beaucoup plus sombre où le narrateur explique la détérioration progressive de la situation des Juifs au Yemen. Mais malgré tout, je conserverai en mémoire cette note positive et ce bel amour, plus fort que la religion et du qu'en dira-t-on des gens
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Le beau juif

Avec en toile de fond, l’histoire du Yémen au XVIIe siècle, où les juifs yéménites sont persécutés, l’auteur nous raconte la très belle histoire d’amour de Fatima, fille du mufti, et de Salem, un jeune juif de Rayda. Au vu du contexte religieux leur idylle est impossible.



Les deux jeunes gens s’enfuient et se marient. De leur union naît un enfant, considéré comme musulman par les juifs et comme juif par les musulmans. Chez les Juifs, la religion se transmet au fils par la mère, tandis que chez les Musulmans, elle se transmet par le père. Pourquoi faire simple !



Après la mort de femme, Salem se convertit finalement à l’Islam, espérant ainsi donner une identité à son fils. Mais pour lui, seul le rite de Fatima compte, celui qui prône l’amour et la tolérance.



La deuxième partie, est plus «historique» retraçant l’histoire des juifs yéménites, très intéressant, où il décrit leur condition, allant jusqu’à leur expulsion du Yémen.



J’ai été séduite par cette histoire touchante, et j’ai beaucoup appris sur ce pan d’histoire qui m’était totalement inconnu.
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Femme interdite

Un roman quelque peu dérangeant sur la condition des femmes et plus particulièrement dans ce texte d’une famille traditionnelle yéménite.

La famille se compose en plus des parents, de trois enfants, un fils qui au début du roman est proche du marxiste, étudiant, qui va se radicaliser après son mariage et partira faire le djihad en Tchétchénie. Loula qui travaille dans une agence d’import-export et use de ses charmes, ce qui lui permet de donner plus d’argent à son père qui ne se pose aucune question, la benjamine qui est aussi la narratrice du roman, que nous suivons dès l’âge de 8 ans, elle est surtout préoccupée et tiraillée entre la découverte de l’amour et la religion, elle regarde en cachette avec sa sœur et ses copines des films culturelles, afin de découvrir les plaisirs de l’amour .

On découvre aussi tous les interdits, le poids de la religion sur les femmes, et toute l’hypocrisie de la société. Un roman qui fait réfléchir, questionne, interroge sur la condition des femmes soumises au patriarcat, au mutisme, à la non existence.

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Le beau juif

Un juif, une musulmane, le Yémen XVIIe siècle, (serait-ce autrement aujourd'hui ? ), deux jeunes qui se rencontrent autour de la langue arabe, de ses plus jolis textes, un amour interdit sur fond de détestation religieuse, le tout donne un joli roman.



On y retrouve, hélas, des sujets toujours d'actualité : religions, intolérance, violence, chasse aux juifs...



L'écriture est belle, entrecoupée de textes et poésies anciens, porte ouverte pour imaginer un Yémen où la tolérance aurait été la règle...
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Le beau juif

En voilà un beau et bon livre, un roman historique, en apparence, mais dont le caractère actuel, au coeur du Moyen-Orient, est d'une troublante évidence. Ali al-Muqri, dans Le beau juif, raconte une histoire romantique et nous donne une leçon de tolérance, dans le Yémen du XVIIe siècle. Un conte oriental, cruel et suave à la fois, comme tiré des Mille et une nuits. Un amour condamné d'avance entre une musulmane et un juif dont le destin dramatique ne s'arrêtera pas à leur disparition. Leur fils sera rejeté par les deux communautés, leurs tombes feront des allers et retours entre les cimetières musulman et juif, sans que jamais elles ne puissent être réunies. L'auteur manie l'ironie et la verve caustique avec dextérité pour narrer l'absurde des situations, qui prêteraient à rire si elles n'étaient pas tragiques et symboliques d'un fanatisme sans bornes d'un côté comme de l'autre. Il y a des passages magnifiques dans Le beau juif, quand les deux amoureux apprennent mutuellement la langue de l'autre et se confient des livres sous le manteau. Le garçon juif lit le Coran en arabe, la jeune musulmane dévore les histoires juives, en hébreu, que son aimé lui transmet. La langue d'al-Muqri est souple, légère et nous emporte sur son tapis volant. 150 pages d'enchantement.
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Le beau juif

Salem jeune juif de 12 ans rencontre Fatima la fille du mufti qui a 17 ans qui va vite le surnommer « le beau Juif »..

Ces deux-là au prétexte que Fatima apprend à lire et à écrire l'arabe à Salem, qui lui, apprendra l'hébreu à Fatima, vont réussir à se voir même si les langues se délient contre eux.

Et ils vont grandir et s'aimer malgré l'intolérance de leur communauté respective.

Ils seront obligés de fuir pour vivre cet amour impossible, et leur fils ne sera admis dans aucune des deux communautés, pour les juifs il ne peut être juif puisque sa mère ne l'est pas et pour les musulmans il ne peut être musulman puisque son père ne l'est pas.

C'est dans le Yémen du 17ème siècle que nous emmène l'auteur pour nous raconter l'histoire de Salem et de Fatima puis de celle de leur fils et de leur petit-fils.

Histoire qui se confond avec celle de la communauté juive du Yémen qui sera bannie des villes du pays et exilée dans le désert.

Superbe livre qui nous rappelle que la confrontation que nous connaissons actuellement entre ces deux communautés a des racines bien lointaines et bien profondes, et qu'il va falloir beaucoup et beaucoup d'hommes et de femmes de bonne volonté et surtout beaucoup d'amour pour espérer qu'un jour elles puissent enfin vivre en paix.

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Le beau juif

Peut-on s'aimer entre Musulmans et Juifs dans le Yemen du XVIIe siècle ? Pas tellement plus facilement que dans une grande partie du monde actuel apparemment...

Ce livre court a 2 parties :

- L'histoire d'amour du roman est portée par une femme libre attachante. Elle est dans la lignée des amours tragiques comme Roméo et Juliette, sur fond de curiosité pour la culture (connaitre la langue de l'autre, les livres...).

- La page d'Histoire est un peu trop sèche et longuette pour moi (surtout quand elle devient chronique sur la fin) mais montre combien les questions "à qui appartiennent les terres et Jérusalem ? qui détient le droit de vivre ? qui a la bonne religion ? sur quoi se fondent l'identité et l'appartenance ?" semblent éternelles...

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Le beau juif

Ali Al-Muqri nous plonge ici dans le Yemen du XVIIème siècle. Salem, le « beau juif », a 12 ans et va régulièrement effectuer de menus travaux chez le mufti. C’est là qu’il rencontre Fatima, la fille du mufti. Pour se voir plus régulièrement, Fatima décide d’apprendre à lire et à écrire l’arabe à Salem. Une idylle va naitre entre ces deux êtres, que la religion sépare.



J’ai été totalement embarquée dans ce roman. L’auteur est un conteur merveilleux, qui nous fait découvrir ce conte poétique et émouvant, mais aussi l’histoire douloureuse des communautés juives du Yemen au XVIIème siècle.



Ce roman est un petit bijou !

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Le beau juif

Yémen - 17ème siècle, Fatima, jeune femme musulmane, apprend à lire et à écrire l'arabe à un adolescent juif. Alors que ces deux communautés vivant l'une à côté de l'autre et s'affrontant en permanence, ces rencontres sont inconvenantes, les gens jasent autour d'eux. Après avoir reçu l'interdiction de se voir, ils échangent comme ils peuvent, par des lettres, inventent des excuses pour se voir... Mais rien ni personne ne peut aller à l'encontre de l'amour des deux jeunes gens, celui devient tellement puissant. Ils veulent se marier mais aucune des deux religions ne l'acceptent, aucune ne reconnaît non plus leur enfant. Alors quand sera-t-il pour leur sépulture ? Dans quel cimetière pourront-ils être enterrés ? Et qu'en sera-t-il des générations futures ? Quelle identité auront-elles ? Des questions qui ne sont pas restées figées au 17ème et malheureusement encore très actuelles.



Ce court roman se lit très vite. Il est très instructif, l'auteur nous apprend beaucoup sur le quotidien des juifs et des musulmans, sur les conflits entre les deux communautés, surtout la deuxième partie du roman qui est plus historique. Les deux personnages principaux m'ont touchée, ils sont beaux, solaires mais aussi très humains, ils cherchent constamment à comprendre ce qu'ils font de mal et comment ils peuvent vivre en paix. L'amour prend le pas sur la raison, un amour empli de poésie, de bonnes intentions et de compréhension. Il n'y a aucun jugement dans cet amour pur et bienveillant, alors qu'autour d'eux tout n'est que rejet et intolérance. Et j'ai retrouvé cette belle écriture arabe qui transporte par sa poésie, sans aucun doute Ali Al-Muqri est un très grand conteur.
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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Le beau juif

"Le beau juif" d'Ali al-Muqri (156p)

Ed. Liana Levi

Bonjour les fous de lectures....

Livre lu dans la cadre du défi '" je noircis mon planisphère" et nous voici partis à la découvert d'un écrivain yéménite

Voici un livre qui sous le couvert d'une belle histoire d'amour, aborde les rapports entre les communautés juive et musulmane dans le Yémen du XVIIe siècle.

Fatima, la fille du mufti s’éprend de Salem, un adolescent de la communauté juive.

En dépit des lois religieuses qui condamnent d’emblée leur idylle, les deux jeunes yéménites s’enfuient et se marient. De leur union naît un enfant qu’aucune communauté ne veut reconnaître.

Devenu veuf, Salem se convertit finalement à l’Islam pensant ainsi donner une chance à son enfant considéré comme musulman par les juifs et comme juif par les musulmans.

Quelle belle surprise que ce "Roméo & Juliette " yéménite très joliment conté, tout en douceur, par Ali al - Muqri

On se rend compte, si nous n'en étions pas déjà convaincus, que les conflits entre juifs et musulmans ne datent pas d'hier.

L'auteur insiste sur l’intolérance religieuse et la méfiance mutuelle des deux communautés, juive et musulmane.

Il rapporte aussi les nombreuses vexations subies par la communauté juive du Yémen (comme l’interdiction faite aux juifs de construire des maisons plus hautes que celles des musulmans, l’interdiction de monter à cheval ou la nécessité de porter des habits distinctifs).

Joli livre qui parle de tragédie et d'amour, de tolérance et d'intolérance, de désespoir et d'espoir avec une écriture tout en finesse et poésie.

L’année de sa parution, Le beau Juif a remporté le prix international du roman arabe et est le premier livre de l'auteur traduit en français.

Je le recommande vivement
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Le pays du commandeur

Le romancier égyptien Ali, vient tout juste de perdre la course au prix littéraire Shéhérazade qui lui aurait permis de aurait gagner l'argent nécessaire au traitement de son épouse atteinte d'un cancer, et d'acquérir ce surplus de notoriété qui lui aurait assuré un avenir radieux.



Contacté par Le Commandeur, dirigeant dictateur de l'Irassibye, Ali accepte de rédiger la biographie de cet être suprême qui règne brutalement sur son peuple asservi.



Ce roman décrit la genèse de cette biographie, les réunions interminables avec le comité de lecture pour en définir le plan puis les titres des chapitres, les séances de validation des textes avec le Commandeur himself, sur fond de sourdes révoltes et de germes d'opposition vite réprimés dans le sang ou par des disparitions inexpliquées.



Sans nouvelles de son épouse, Ali fait de son mieux, puisant dans les textes saints eux-mêmes pour rédiger la meilleure hagiographie possible, repoussant du mieux possible les avances de la fille du commandeur, et se faisant le plus discret possible dans sa recherches d'anecdotes pour émailler son texte de vrais éléments biographiques. 



Au fil de ses découvertes, son objectif sera de sauver sa peau, et d'obtenir des nouvelles de son épouse ... 



La fin sera tragique ...



Toute ressemblance entre la vie du Commandeur et celle d'un dictateur des rives de la Méditerranée n'est bien évidemment que pure coïncidence ! 



Un court roman qui aurait gagné  à être plus long pour donner davantage de corps aux personnages secondaires, la cuisinière notamment, bien que ce format court donne davantage de force à la description succincte des horreurs.



Un roman d'un auteur yéménite que j'ai été surprise de trouver sur la table des nouveautés de ma médiathèque ... à qui je vais conseiller d'acquérir d'autres ouvrages d'Ali Al-Muqri ! 



 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Le pays du commandeur

Une plongée au cœur d'une dictature racontée par le journaliste mandater pour écrire la biographie du Commandeur.



Ali, journaliste égyptien, est désespéré de ne pouvoir soigner correctement sa femme atteinte d'un cancer. Alors quand l'occasion de gagner une somme faramineuse se présente, il est difficile de dire non. Même s'il s'agit d'écrire la biographie du dictateur du pays voisin.



Ali part donc pour s'immerger au cœur de la gouvernance en espérant rédiger au plus vite ce que l'on attend de lui afin de retrouver sa femme et la soigner.



Ses premières observations le font douter. Doit-il vraiment vendre son honnêteté intellectuelle et son éthique pour de l'argent, même si le but ultime est de soigner sa femme ? Loin de sa femme, Ali se laisse séduire et perd de vue les raisons qui ont guidées sa décision.



L'auteur yéménite nous parle de courage, de liberté, de libre arbitre.



L'écriture est très agréable et le dilemme d'Ali très intéressant.

Les évènements et conséquences de cette dictature sont relatés avec distance et la personnalité du commandeur assez peu imposante ce qui parfois peut donner un sentiment d'irréel.



Une lecture intéressante !
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Le beau juif

Peu emballée au départ par le synopsis qui paraissait bien sirupeux, j'ai fini par réellement apprécier cet ouvrage d'Ali Al-Muqri, auteur yéménite originaire de Taëz, qui nous dévoile le quotidien du Yémen du XVIIe siècle, sur fond de dissensions religieuses entre les communautés juives et arabes.



Les premiers chapitres du beau juif sont plutôt simple, et donnent à voir par les yeux d'un jeune juif d'une douzaine d'années une société dont les relations entre communautés sont régies par des lois strictes et acceptées de tous ; bien que l'on sente déjà l'attirance irrépressible que Salem ressent pour l'érudite Fatima...



L'originalité du roman est son traitement subtil de l'interdépendance étroite des communautés, et de l'engrenage malsain dans lequel elles se perdent ; plusieurs couples mixtes se forment, et tous connaissent un triste destin devant le scandale que cela provoque. La répression de ceux qui transgressent l'interdit semble dès lors être la seule occasion de ralliement des juifs et des musulmans, à l'image du meurtre du sorcier ou des prostituées juives venue de Sanaa.



A travers son récit des années tourmentées qui virent l'apogée de la famille qâsimide au Yémen, Al-Muqri nous conte à la fois le refus des musulmans de considérer les juifs comme étant "chez eux" au Yémen, malgré leur présence millénaire, tandis que ces derniers, poussés peu à peu à l'exil, se laissent berner par la proclamation de Sabbataï Tsevi, qui se proclame Messie, mais aussi l'extraordinaire richesse de la culture qui entremêle les langues arabe et hébraïque, dont Fatima et Salem s'échange les écrits (notamment de Salem al-Shabizi). Le narrateur s'étend également sur l'architecture yéménite et ses typiques qamariya, qui servent de prétexte aux rencontres de deux tourtereaux.



En sus du drame amoureux et du tableau historique, culturel et politique du Yémen du XVIIe siècle, Ali al-Muqri questionne à travers la voix du narrateur l'identité d'un homme, définie à la fois par lui-même (Salem qui se rapporte entièrement à Fatima), mais aussi par les autres (les enfants des couples mixtes ne peuvent être juifs si leur mère est musulmane, et ne sont pas acceptés comme musulman si leur père est juif), tandis que les conflits ne se limitent pas aux deux religions l'une contre l'autre, mais aussi envers ceux d'obédience différente (sunnites, zaydites, chiites...).



Une histoire d'amour courte mais finalement très dense, aux multiples détails qui dont revivre un Yémen lointain qui n'est pas sans rappeler l'Andalousie par cette richesse culturelle, plurilingue et qui mêle plusieurs religions. Une très belle lecture historique !
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