Citations de Alice Becker-Ho (16)
La véritable magie de Venise a été de faire vivre ensemble, dans un espace restreint, tous les peuples et toutes les croyances, dans la tempérance réciproque.
Reste encore à parfaire
Ciseler quelques mots
Poser une ou deux pierres
Il le faut
Et puis aussi
Laisser courir le temps
Voir comme il agit
À présent
Sans repère
Le temps; ce petit enfant qui serre dans la main un miroir de cendres.
Karoly Bari
Ce sont rivières, nos vies, qui descendent vers la mer.
Un jour ma mémoire
De l’écrin entrebâillé
S’est perdue sans espoir
Pour se réfugier
Dans la coupe brisée
De ton crâne encensoir
Garde-le à présent fermé
Que nul ne puisse savoir
Comment un soir
Tu me feras recouvrer
Un jour ma mémoire
Comme un enchantement
Quelques mots
Très anodins
Tu les disais ainsi
Par jeu
Pour rien
En étirant une syllabe
Sur deux notes
Comme on sifflote
Par nostalgie
Je les redis
Et de nouveau
Chaque fois
Comme un enchantement
J’entends
L’écho de ta voix
Dans ma bouche
Dix mille années!
C’est ce que nous souhaitions
Les jours anniversaires
Éternelles
Elles passèrent
Dix mille longues années
Déjà
Me séparent
De toi
IL ÉTAIT UNE FOIS un homme qui aimait la vie, le monde, les autres hommes.
Pour les voir, les approcher, les connaître, il décida, dès le lever du jour, de marcher à leur rencontre.
Mais plus il avançait, et plus les hommes s'écartaient de lui, et plus son ombre grandissait.
Il se dit que son ombre faisait peur. Mais il comprit aussi que l'ombre était le prix de la lumière, son tribut.
Décidément, on lui reprochera tout à ce pauvre Villon : de n'être pas rentré dans le rang comme un obscur scholâtre, ou d'en être sorti en sachant écrire mieux que tout autre ? On consentirait à admirer le style, mais surtout ni le contenu ni l'homme. En un mot, on lui envie une notoriété qu'on s'efforce à tout prix de disqualifier.
Les difficultés qui peuvent surgir à la lecture de l’œuvre "en clair" de Villon sont assurément peu de choses face à la barrière que continue de constituer le jargon des Ballades.
Précisons tout d'abord que le terme de jargon s'est trouvé progressivement supplanté par celui d'argot, du fait du glissement de sens qui s'est opéré à partir de l'expression jargon de l'argot, où argot -mot formé sur Ach (frère en hébreu) et Guit (gueux en moyen-néerlandais) -avait désigné, à partir du XVIème siècle, la corporation fraternelle des gueux.
La langue des Gitans apparaît donc comme une "langue mère" -- équivalent de ce que furent le latin et le grec aux origines du français -- avec cette particularité, liée aux classes dangereuses, qu'elle était longtemps restée, elle-même, étrangère et impénétrable aux premiers linguistes.
Si l'argot, au sens de langage secret, a existé dans différents temps et différents pays, on s'accorde pour lui donner comme origine historique, en France, le jargon du quinzième siècle.
Ils ont traversé Avila la mystique, Avila ciudad de cantos y santos, la ville de Castille la plus secrète et, dit-on, la plus hidalgo.
La vieille dame indigne
Lorsque l'un de nous deux mourra
Je me retirerai à la campagne
C'était l'histoire réjouissante
De la vieille dame indigne
Qui nous faisait tant rire
Quand tu la racontais
Et bien
Les vieilles dames indignes
Sont toutes confondues
La campagne
Elles aiment plus
Et les villes
Non plus
On s'est proposé au contraire de réunir dans la plus petite dimension suffisante du terrain, des forces, et du temps, l'essentiel des difficultés et des moyens qui se rencontrent universellement dans la conduite des armées. Les opérations, donc, aussi souvent qu'on veuille les reprendre, demeurent imprévisibles dans leurs modalités et leurs résultats.
Ceux qui ont étudié la stratégie, verront fonctionner là un modèle de la guerre.