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Citation de Einna26


"Le rouge à lèvres d'Iris, ses cheveux flamboyants et mousseux, sa robe iridescente, sa voix et sa conversation, tout cela faisait partie d'une politique qui n'était pas mauvaise : elle était pour le mouvement, le bruit, le changement, le tape-à-l'oeil, le rire et le courage. Le bon temps. Elle pensait que les autres devraient aussi être en faveur de tout cela et elle se mit à raconter les efforts qu'elle faisait dans ce voyage organisé."

"C'était le travail, non la conversation, qui remplissait leur vie, le travail qui façonnait leurs journées. Je le sais, aujourd'hui. Elles tiraient le lait des pis rugueux, faisaient aller et venir le fer sur la planche à repasser qui sentait le roussi, jetaient l'eau de lessive sur le plancher de pin, où elle s'étalait en cercles savonneux, tout cela sans une parole, mais peut-être pas sans satisfaction. Ici, le travail n'était pas fait comme chez nous, où l'on se pressait pour en avoir fini. C'était quelque chose qui pouvait, qui devait, ne jamais finir."

"je me trouvais presque dans l'état d'un adulte qui a honte de ne jamais avoir appris à lire, tant j'étais consciente de ma nullité pour les travaux manuels. Le travail, pour tous les gens que je connaissais, cela voulait dire faire des choses, et je n'étais pas douée pour cela, et le travail, c'était ce dont les gens étaient fiers et par quoi ils se mesuraient aux autres. (Il va sans dire que les choses pour lesquelles j'étais douée, comme les études, étaient tenues pour suspectes ou manifestement méprisées.) ce fut donc une surprise pour moi, puis une victoire, de ne pas être renvoyée et d'être capable de nettoyer proprement les dindes à une cadence qui n'avait rien de déshonorant."

"Cet anthropologue [...] devait passer quelques semaines dans une université de la ville, avant d'aller rejoindre sa femme (sa troisième femme) en Inde. Elle avait eu une bourse pour aller étudier la musique indienne. Elle, c'est l'épouse moderne, qui poursuit ses propres intérêts. La première fois, il avait épousé une jeune fille qui travaillait, qui pourrait l'aider à finir ses études et ensuite rester à la maison et avoir des enfants."

"Il y a une limite à la dose de souffrance et de désarroi qu'on peut supporter par amour, tout comme il y a une limite à l'étendue du désordre qu'on peut tolérer dans une maison. Impossible de connaître d'avance cette limite, mais on la connaît quand on l'a atteinte. Cela, j'en suis convaincue.
Quand on commence réellement à lâcher prise, voilà ce qui se passe : d'abord une petite douleur furtive, qui vous étreint là où vous ne l'attendez pas ; ensuite, une sensation de légèreté. Cette légèreté mérite considération. Ce n'est pas un simple soulagement. Il y a un étrange plaisir, sans méchanceté ni masochisme, qui n'a rien de personnel. C'est un plaisir injustifié, ressenti lorsque l'on s'aperçoit que les plans ne collaient pas, que l'édifice ne pouvaient tenir, le plaisir de reprendre en considération, depuis le début, tout ce qui, dans la vie, est contradictoire, persistant et désagréable. Je crois que c'est cela. Je crois qu'il y a en nous quelque chose qui veut que l'on se sente rassuré sur tout cela, quelque chose qui va de pair - tout en étant en lutte - avec un je-ne-sais-quoi qui veut des belles perspectives immuables et des flots de belles paroles."

"Pour divertir les autres, elle a recours à ses enfants, elle en fait des personnages dont il ne faut attendre rien de sérieux. Georges trouve le procédé non seulement désinvolte mais cruel ; Roberta, qui montre tant d'indulgence envers ses filles, qui a constamment peur qu'elle ne la trouve pas assez affectueuse, assez attentive, assez compréhensive, les prive cependant de quelque chose. Elle ne les prend pas au sérieux ; elle ne les élève pas."

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