Treize heures.Je rentre en hâte dans mon chez-moi douillet.J'enfile mes chaussons m'installe confortablement sur le divan du salon face à la tėlė, pousse un soupir de soulagement.
Soudain ,le téléphone sonne.
-- Allô, madame Sapritch ?
--Oui
--je voudrais vous parler.
--Qui êtes-vous?
--Mon nom ne vous dira rien....
Je m'en serais doutėe. La voix m'est inconnue.Mon entourage se garde bien de me troubler pendant le journal télévisé .
--Prėsentez-vous tout de même !
Hésitant :
--Voilà, je m'appelle Michel(Paul,Gisèle, ou Louise)et je suis pâtissier (pharmacien étudiante informaticienne...) Je vous admire beaucoup ,et je voudrais vous demander....
Suit une explication le plus souvent embrouillėe, destinée à éclairer ma lanterne.
Des appels de ce genre j'en reçois à longueur de journée. Interlocuteurs de tout poil.Contrôle d'identité pour le seul plaisir d'entendre le son de ma voix. Sollicitations diverses,plus folkloriques les unes que les autres.
Hervé Bazin.
C'est un gars intelligent, qui n'arrête pas de parler de sa mère, avec laquelle il a toujours entretenu des rapports de haine et d'amour tout à fait surprenants.
Il ne peut d'ailleurs pas faire une phrase sans la nommer.
Sur le plateau de "Vipère au poing", il n'a pas pu s'empêcher de me dire :
" Tu sais, je ne peux pas rester, tu ressembles trop à ma mère !"
Je voudrais conclure ce livre par une phrase que Cocteau avait pris soin de m'écrire chez Baumanière ,sur une feuille que j'ai conservée.
《La solitude des poètes vient de ce qu'ils se doivent de vivre très au-dessus de leur époque. 》
Je l'ai placée à la tête de mon lit,comme un crucifix. Je la relis souvent même si je la sais par coeur. Elle est juste com me tout ce que les poètes disent.Et pourtant je voudrais compléter ce credo par un post-scriptum :
《 J'aime le rêve j'aime la réalité j'aime la vie ,et j'aime par -dessus tout ma vérité.
Il y a naturellement dans le film ,télévisé ou non ,des scènes plus ardues que d'autres.Folcoche, je n'allais pas me faire pousser deux fois par les enfants dans la rivière. Et pour mon strip-tease de "La Folie des grandeurs",je ne disposais que d'une robe à effeuiller tant l'élaboration de mes jupons était complexe.
Le péril surgit parfois où on ne l'attendait pas.Ainsi pour" La Bonifas",la scène au cours de laquelle l'allemand me viole dans la cave.Mon partenaire s'enervait sur moi d''une manière si abominable qu'il manquait m'ėtrangler. Cardinal a volé à mon secours et changé en hâte sa mise en scène.
Coucher avec un vieux, quelle horreur ! Mais coucher avec un jeune, quel travail !
Alice, 1973