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3.2/5 (sur 49 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Minsk , Biélorussie , 1984
Biographie :

Aliona Gloukhova a fait des études d’Arts visuels à l’Université de Saint-Pétersbourg puis un Master en Éducation à Poitiers, Madrid et Lisbonne. Elle a travaillé comme traductrice, journaliste, enseignante et organisatrice culturelle. En 2015 elle obtient un Master de création littéraire à l’Université Paris-8 Saint-Denis et s’installe à Pau.
Dans l’eau je suis chez moi est son premier roman. Un documentaire réalisé par Elitza Gueorguieva sur ce même sujet, et intitulé Les Souvenirs rêvés, est en cours et devrait être achevé au printemps 2018 (Les films du Bilboquet).

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Comment surmonter une rupture amoureuse ? Que reste-t-il quand l'amour n'est plus ? Les deux invitées du Book Club, Line Papin et Aliona Gloukhova, ont raconté la reconstruction de soi après l'amour. #bookclubculture #litterature #amour _________ Venez participer au Book club, on vous attend par ici https://www.instagram.com/bookclubculture_ Et sur les réseaux sociaux avec le hashtag #bookclubculture Retrouvez votre rendez-vous littéraire quotidien https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqL4fBA4UoUgqvApxm5Vrqv ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-book-club-part-2 Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture

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Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Je sais qu'avec mes questions mal placées je dérange le silence intérieur des gens. J'essaye pourtant de choisir le bon moment. Ceux que j'interroge ne sont pas là où ces questions se posent, je dois d'abord écouter leur silence pour savoir s'il faut leur donner plus de temps.
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"Tout le monde boit à cette époque dans cette ville.
Les pères de mes copines boivent , nos voisins boivent , nos profs à l'école, eux aussi, boivent.
Pour moi,la ville de Minsk est comme un gros animal de pierre, ou comme une boîte en carton .
Je vois mon père qui marche dans les rues, je vois son manteau en peau de mouton retournée, il est tout seul, et je ne peux rien faire.
C'est une ville oú l'on courbe la tête à l'intérieur de son manteau, oú l'on se cache les mains .
Dans cette ville il faut boire pour trouver du courage ".........
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Il y avait un homme qui voulait être un dauphin, il avait un coeur qui battait pour deux : pour un homme et pour un dauphin. Il y avait un dauphin qui était homme par erreur, quelqu'un s'était trompé. Il avait le corps d'un homme ça arrive. Il lui fallait apprendre à marcher tout droit, réadapter ses poumons, ses touts petits poumons qui se pliaient et se dépliaient tout le temps. Il avait en lui une chair d'argile, une chair sanguine, il avait en lui de l'eau de mer salée.
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Je ne sais pas si je me souviens de toi. Je ne sais pas ce que l'on fait pour se souvenir des gens, il y a peut-être une façon. Un bouton sur lequel on appuie, pour sauvegarder les autres tant qu'ils sont là, sans qu'ils s'en rendent compte. C'est aussi parce que je ne faisais pas attention que je n'ai pas retenu grand-chose. Je ne savais pas que tu allais disparaître.
Il fallait te regarder plus attentivement et surtout ne pas détourner mon regard de toi. Parce que quand on détourne son regard de quelqu'un, ce quelqu'un peut subitement partir dans une direction inconnue.
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Tout le monde boit à cette époque dans cette ville. Les pères de mes copines. de classe boivent, nos voisins boivent, nos profs à l'école, eux-aussi boivent. Pour moi, la ville de Minsk est comme un gros animal de pierre, ou comme une boîte de carton. Je vois mon père qui marche parmi les rues, je vois son manteau en peau de mouton retournée, il est tout seul, et je ne peux rien faire. C'est une ville où l'on courbe la tête à l'intérieur de son manteau. où l'on se cache les mains. Dans cette. ville, il faut boire pour trouver du courage.
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Je ne sais pas ce que l'on fait pour se souvenir des gens, il y a peut-être une façon. Un bouton sur lequel on appuie, pour sauvegarder les autres tant qu'ils sont là, sans qu'ils s'en rendent compte.
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À cette époque, la disparition pour moi est quelque chose de réparable. La disparition n’a rien à voir avec la fin et la mort. Ce n’est pas comme avec mon grand-père Gosha, où il y a eu l’hôpital avant et les funérailles ensuite. C’est différent, un peu plus incertain. Non, disparaître ce n’est pas mourir. La mort n’a pas pu prendre mon père, sur un bateau en pleine mer, le visage touché par le soleil, des oranges plein les poches.
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Peut-être a-t-il pris la décision le jour où il a appelé Slavka. Mon père est fatigué, ils ont un problème avec le voilier, une brèche à réparer. Le soir est gris et brumeux, il entre dans un café du port, il commande un café et il appelle. Il a juste une question à poser. Il prend un peu de temps. Si je reviens, il dit, dans un mois ou deux, je n'aurai pas de travail tout de suite. Il s'arrête pour reprendre de l'air, il pleut. Tu fais des films, je pourrais peut-être t'aider ? On a toujours besoin de quelqu'un. Slavka est content de l'entendre, mais il ne lui répond pas tout de suite. Mon père regarde le serveur poser des petits verres remplis de thé foncé sur la table, il a peur d'entendre la réponse. Non, ne reviens pas, papa dit Slavka, pas avant de te retrouver.
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Mon père a disparu il y a vingt et un ans. Depuis il n'a jamais donné de nouvelles. La dernière fois que nous nous sommes vus, c'était l'été 1995, à Minsk, j'avais onze ans, il en avait cinquante.
Il a disparu la nuit du 7 novembre 1995.
Je le vois sur un voilier, en mer Méditerranée. Le voilier s'appelle Tango. Il est amarré dans une calanque près de la ville de Gazipasa, en Turquie. Mon père, Serguei et Andrei, le propriétaire du bateau, sont coincés tous les trois, la tempête dure depuis plusieurs jours. Dans la forêt à côté, il y a des oranges. Je vois mon père, cheveux gris. Il nage en pleine tempête sans utiliser ses bras, il apporte des fruits. Les oranges sont orange, l'eau et noire.
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Fil y avait un homme qui voulait être un dauphin, il avait un cœur qui battait pour deux: pour un homme et pour un dauphin. Il y avait un dauphin qui était homme par erreur, quelqu'un s'était trompé, il avait le corps d'un homme, ça arrive. Il lui fallait apprendre à marcher tout droit, réadapter ses poumons, ses tout petits poumons qui se pliaient et se dépliaient tout le temps. Il avait en lui une chair d'argile, une chair sanguine, il avait en lui de l'eau de mer salée.
Aller au travail, marcher verticalement, être une ligne droite dans une ville poussiéreuse, c'était difficile. Avoir un poste, être enfermé et ne pas nager étouffent le dauphin en lui. Il n'arrivait pas à vivre comme les hommes, à avoir une famille et un métier, à dormir dans un lit étouffant et blanc, dur et sec, à être assis, courber ses nageoires et sa queue, c'était inconfortable. Boire de l'eau le calmait, boire de l'eau-de-vie le calmait et lui permettait de respirer, lui donnait la possibilité de disparaître pour redevenir un dauphin.
Un jour, il décide de traverser la mer. Il prend un bus jusqu'à Istanbul, il construit un voilier et il part. Une nuit, une tempête éclate. Il saute dans l'eau mais ce n'est pas pour se sauver. Ce n'est pas pour sauver l'humain en lui, c'est pour libérer le dauphin. Un morceau de bateau entre dans ses côtes et l'emmène au fond. Il n'a ni peur ni mal. Il voit une couche d'eau s'épaissir, une lumière séloigner, un banc de poissons se déployer. Il est joyeux.
Il est 10h17, j'ai à nouveau pied et je peux marcher, même si j'ai oublié comment. Ma traversée est finie, je suis verticale, mais le pingouin à l'intérieur de moi ne se cache plus. À ce moment-là, j'entends un craquement, comme si un gros morceau de glace se détachait d'un iceberg pour partir nager tout seul, tout est léger, tout est bleu, tout est blanc.
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