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4.07/5 (sur 44 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Londres , 1964
Biographie :

Alison McQueen est née d'une mère indienne et d'un père anglais, musicien de jazz.

Elle a travaillé dans la publicité pendant vingt-cinq ans avant de se consacrer entièrement à l'écriture.

"La Promesse d'un ciel étoilé" (Under The Jewelled Sky, 2013), son septième roman, est son premier livre publié en France.

Elle a également publié des comédies romantiques (2005-2010) sous son nom marital, Alison Penton Harper.

Alison McQueen vit dans le Northamptonshire avec son mari et ses deux filles.

son site : http://www.alisonmcqueen.com/
Twitter : https://twitter.com/AlisonPH

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Un amour raisonnable, un amour d'adulte. Le genre d'amour qu'elle était en mesure de gérer. Il ne lui arracherait pas la chair des os ni ne la dévorerait toute crue. Il ne la pousserait pas à souhaiter qu'elle fût morte, sachant qu'elle n'avait plus de raison de vivre. Avec cet amour-là, elle n'avait rien à craindre, surtout pas l'abîme qui avait autrefois menacé de l'engloutir.
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Un homme avait débarqué pour prendre la chèvre avant que les cendres de ses parents aient refroidi et se soient envolées dans le vent. Il avait dit à Shurika que, par pure bonté d’âme, il les accueillerait chez lui, son frère et elle. À sa demande, elle l’avait suivi à l’intérieur pour lui montrer l’endroit où son père avait souffert et était mort. Là, il l’avait bâillonnée, lui intimant de la fermer pendant qu’il faisait ce qu’il était venu faire.

Aveuglée par la douleur fulgurante, Shurika avait planté profondément ses dents dans les doigts épais de l’homme jusqu’à goûter son sang, mais il ne l’avait pas lâchée. L’odeur douceâtre de sa peur alourdissait l’air lorsqu’elle s’était sentie mourir.

À la tombée de la nuit et au retour du calme, Shurika avait lavé son corps ensanglanté et séché ses larmes, et tenté de rassembler le courage d’imiter sa mère. Malgré ses prières aux dieux pour qu’ils lui donnent la force de mettre fin à ses jours, ceux-ci l’avaient abandonnée, lui murmurant qu’elle devait s’occuper du fils chéri de sa mère. Dès l’aube, elle avait réuni le peu d’affaires qu’ils possédaient et réveillé son frère en lui annonçant qu’il leur fallait partir et commencer une nouvelle vie ailleurs. Il s’était plaint amèrement, mais ne l’en avait pas moins suivie dans le jour naissant.
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Elles marchaient à pas lents, attentives au silence contraint des êtres morts depuis peu, et le chuchotement réticent de Caitlin se faisait pesant dans l’air humide.

— Je te demande pardon pour le coup de téléphone, tante Mary. Je n’aurais jamais dû me montrer aussi insistante.

— Ce n’est pas grave, tu n’as pas à t’excuser. Tu peux me demander tout ce que tu veux, bien que je ne sois pas sûre d’avoir toutes les réponses.

Caitlin se tut un moment puis ce fut plus fort qu’elle :

— Elle ne nous disait rien. Elle ne parlait pas de sa vie. C’était comme si elle n’avait pas existé avant sa rencontre avec papa. J’avais tellement de questions à lui poser. Depuis la mort de papa, elle n’a fait que pleurer et en vouloir à la terre entière. Impossible de la réconforter, quels que soient mes efforts. Ensuite elle est tombée malade, et maintenant c’est trop tard.

La vieille dame s’arrêta et regarda Caitlin dans les yeux :

— Il faut que tu comprennes à quel point c’était difficile pour elle.

Mary voyait de plus en plus mal, en revanche aucun moment des presque quatre dernières décennies ne s’était effacé de sa mémoire, même ceux qu’elle aurait préféré oublier. Elle considéra sa nièce, une femme d’âge mûr désormais, accablée de chagrin. Elle aurait aimé pouvoir la consoler. Les enfants avaient le droit de connaître leur héritage, mais il n’y avait plus rien à faire.

— Ne lui en veux pas, ajouta Mary en s’obligeant à esquisser un tendre sourire. Essaie de penser à elle avec indulgence. Pour elle, c’était la seule solution.

— Je ne comprends pas.

— On fait de notre mieux, et la vie n’est pas toujours facile, conclut doucement Mary.
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Le bébé se tortilla. Elle se calma et le pressa tendrement contre son sein.
- Il n'a pas demandé à naître, chuchota-t-elle. Je ne peux pas le donner comme s'il était un objet.
- Je suis désolée, mon petit. Il n'y a pas d'autre moyen et plus on attendra, plus ce sera pénible, crois-moi. Ton père va venir te chercher bientôt. Cela va aller mieux, je te promets, à condition qu'une fois partie tu n'y penses plus. Tu as la vie devant toi. Tu connaîtras d'autres joies. Tu verras.
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— Ne t’enfuis pas, lança la vieille femme d’un ton à la fois doux et impérieux. On t’a choisie pour mener une vie bénie des dieux, dans une richesse et un confort inimaginables pour toi, vu ta basse extraction. Tes sœurs ne peuvent que rêver d’avoir autant de chance que toi. S’ils savaient de quelles faveurs tu vas bénéficier, tes parents pleureraient de joie. (La fille reprenait peu à peu son souffle.) Peut-être que je me suis trompée. Peut-être que tu ne conviens pas. Peut-être que tu es trop rustique pour avoir des domestiques, passer tes journées à ne rien faire d’autre qu’entretenir ta beauté pour un homme au statut prestigieux, entourée de gens disposés à obéir à tes ordres. (Elle examina le sari élimé de la fille, sous lequel s’esquissait l’amorce de sa féminité.) Tu es prête à accepter un homme, ça saute aux yeux. À le posséder pour de bon grâce à ta beauté, si tu sais t’y prendre. Qu’est-ce que tu préfères ? Retourner dans le taudis de tes parents et attendre qu’ils te fourguent à un paysan rustaud qui te fera travailler comme un chien et t’engrossera jusqu’à ce que tu ressembles à ta pauvre mère éreintée ? Ou es-tu assez intelligente pour accepter ce magnifique cadeau du destin ?
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À Mary

Raconte-moi les histoires sur l’Inde. Répète-moi le nom de ces lieux dont tu m’as si souvent parlé. Parle-moi des porteurs qui t’emmenaient voir le cirque, te soulevant bien au-dessus de leurs têtes dans l’allée éclairée par des lanternes. Parle-moi de l’homme qui se présentait devant le portail avec son ours dansant. Et de la femme aux paniers remplis de bracelets en verre de toutes les couleurs qui finissaient par se casser. Parle-moi de ta mère. De sa tristesse, de son silence, des clochettes d’argent ornant ses chevilles, de ses larmes. Parle-moi des nuits où tu rejoignais ta sœur dans son lit après qu’on vous avait envoyées dans un pensionnat, où vous restiez pendant les vacances alors que les autres élèves rentraient chez elles, l’une après l’autre. Raconte-moi les histoires qu’on te racontait. Sur les frères qui dévorent leur sœur après avoir découvert la suavité de son sang, les roseaux qui murmurent son nom, la tristesse du chant de ceux qu’on taille pour en faire un instrument de musique. Raconte-moi encore les histoires, je promets de m’en souvenir.
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— Comment s’appelle l’homme qu’elle va épouser ? voulut savoir la mère.

— Je n’ai pas encore le droit de vous le révéler, répondit l’entremetteuse. En effet, sa famille souhaite garder le secret sur les arrangements jusqu’au dernier moment. Ce sont des gens aisés, voilà tout ce que je peux vous dire. Ils ont beau chercher une épouse convenable depuis longtemps, le jeune homme tient à s’unir à une fille simple de votre district, ce qui enchante sa mère. Confiez-moi la vôtre et vous recevrez vite l’heureuse nouvelle de son mariage, assura-t-elle.

Malgré l’expression renfrognée de la jeune fille, le père, satisfait d’être enfin délivré d’au moins l’une de ses déshonorantes charges, consentit à s’en séparer sans réclamer d’autres renseignements, et le marché fut conclu prestement et à moindres frais.
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L’isolement de la plantation lui convenait. Ni passionné ni flegmatique, il avait une tendance à l’introversion, en harmonie avec la succession des saisons, et une indifférence adaptée à cette région reculée, loin du remue-ménage des conurbations surpeuplées. Il avait été soulagé de se soustraire à l’influence de sa famille en partant vers l’est, à mille lieues des attentes pénibles, des présentations ennuyeuses et prévisibles aux jeunes filles bien élevées qui fréquentaient les bals des club-houses, expédiées aux colonies comme des poulinières pour fournir matière à mariage aux hommes qui n’avaient ni le temps ni l’envie de rentrer en Angleterre dénicher la bonne épouse.
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James n’avait aucune envie d’une épouse ; il n’était pas pressé de voir sa vitalité se consumer dans un mariage précoce avec une jeune Anglaise trop crédule qui ne manquerait pas de lui rappeler la rigueur de son éducation puis produirait une nuée d’enfants, la nouvelle génération que l’Inde servirait. À vingt-huit ans, il estimait avoir tout le temps d’envisager son avenir. Sauf qu’un sentiment de solitude croissant lui tirait des soupirs à l’improviste – quand il inspectait à cheval les terrasses en altitude, les récoltes, le déboisement pour l’expansion projetée vers le sud, ses pensées le ramenaient inexorablement aux désirs qui le taraudaient.
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Ils s'embrassèrent, un baiser à nul autre pareil. Elle ne savait plus où elle finissait et où lui commençait. Ils étaient en fusion, se liquéfiaient. Il sentit son corps en feu, le feu de la vie, le premier feu connu de l'humanité. Elle sentit son cœur s'abandonner, le monde glisser vers la fin des temps, vers la lune et les constellations, et l'univers qui les tenait dans sa paume. Jag la regarda frissonner entre ses bras, et il n'y eut plus rien que l'extase. Au-dessus d'eux, les étoiles avaient disparu derrière le voile de fumée du feu d'artifice. La nuit était opaque et amère.
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