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Citation de mimo26


Elles marchaient à pas lents, attentives au silence contraint des êtres morts depuis peu, et le chuchotement réticent de Caitlin se faisait pesant dans l’air humide.

— Je te demande pardon pour le coup de téléphone, tante Mary. Je n’aurais jamais dû me montrer aussi insistante.

— Ce n’est pas grave, tu n’as pas à t’excuser. Tu peux me demander tout ce que tu veux, bien que je ne sois pas sûre d’avoir toutes les réponses.

Caitlin se tut un moment puis ce fut plus fort qu’elle :

— Elle ne nous disait rien. Elle ne parlait pas de sa vie. C’était comme si elle n’avait pas existé avant sa rencontre avec papa. J’avais tellement de questions à lui poser. Depuis la mort de papa, elle n’a fait que pleurer et en vouloir à la terre entière. Impossible de la réconforter, quels que soient mes efforts. Ensuite elle est tombée malade, et maintenant c’est trop tard.

La vieille dame s’arrêta et regarda Caitlin dans les yeux :

— Il faut que tu comprennes à quel point c’était difficile pour elle.

Mary voyait de plus en plus mal, en revanche aucun moment des presque quatre dernières décennies ne s’était effacé de sa mémoire, même ceux qu’elle aurait préféré oublier. Elle considéra sa nièce, une femme d’âge mûr désormais, accablée de chagrin. Elle aurait aimé pouvoir la consoler. Les enfants avaient le droit de connaître leur héritage, mais il n’y avait plus rien à faire.

— Ne lui en veux pas, ajouta Mary en s’obligeant à esquisser un tendre sourire. Essaie de penser à elle avec indulgence. Pour elle, c’était la seule solution.

— Je ne comprends pas.

— On fait de notre mieux, et la vie n’est pas toujours facile, conclut doucement Mary.
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