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3.59/5 (sur 50 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Alberta , 1970
Biographie :

Alissa York a vécu un peu partout au Canada, de Winnipeg à Vancouver en passant par Montréal, avant de s’établir à Toronto avec son mari, l’écrivain et cinéaste Clive Holden.

Elle a fait une entrée en littérature remarquée avec le recueil de nouvelles Any Given Power (Journey Prize 1999) et a gagné les faveurs d’un lectorat grandissant avec la publication de son premier roman, Amours défendues.

Best-seller au Canada, salué unanimement par la critique, Effigie a confirmé le talent d’Alissa York, désormais considérée comme l’une des conteuses les plus originales des lettres anglo-saxonnes.

Source : www.editionsalto.com
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Battements d'ailes, lourds et lents. Le soleil gonfle mes plumes noires, enflamme mon sang tandis que je rame dans le courant doux comme l'herbe, ascendant à cause de l'escarpement en dessous. L'histoire se déploie sous moi, en évidence. A la vue d'un corbeau.
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« La senhorita Zuleica se révèle une assistante très compétente. Elle partage mon intérêt pour les reptiles, ne montre pas de trace de cette répulsion préjudiciable si répandue chez les membres de son sexe. N’importe qu’elle femme peut s’émerveiller devant une plume, mais il faut une tournure d’esprit particulière pour apprécier une écaille. »
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BOEUF : UNE BONNE SAIGNÉE


Six heures. Thomas Rose quitte son comptoir et traverse la boutique jusqu'à la vitrine. Train Street s'étire dans la lumière, désertée à l'heure du dîner. Dans la devanture en face, il voit Hy Warner qui se penche avec son balai pour pousser les dernières touffes de cheveux duveteuses dans la pelle. Thomas lève la main au moment où Hy se redresse, pour anticiper le salut du soir du coiffeur. Ce n'est rien - le genre de chose que Thomas mourait d'envie de trouver en arrivant à Miséricorde, Manitoba, bien décidé à y faire sa vie.
Il n'avait peut-être pas fait très bonne impression ce jour-là - une puanteur douceâtre flottait autour de lui tandis qu'il parcourait les couloirs de la mairie - mais il avait un visage honnête, des mains de travailleur et, plus important encore, un acompte en espèces. En outre, cet achat semblait fait pour lui. Le précédent propriétaire de la boucherie s'appelait Ross et Thomas n'avait donc pas eu besoin de débourser de quoi faire une nouvelle enseigne. Il lui avait suffi de transformer le deuxième s en e pour avoir Les Bonnes Viandes de Rose. Pour fêter cela, il avait demandé au peintre en lettres de prendre un petit pot de rouge et lui avait fait ajouter une rose bien ouverte et voyante.
Ayant découvert que la boutique ne possédait pas d'abattoir, il s'attacha tout de suite à transformer le garage. Il fit installer un évier, enfouir un tuyau dans le sol en béton, visser des crochets, installer deux palans. Deux tables, une cuve à cochon, un coffre en forme de V pour les agneaux. Apparemment, le défunt Charlie Ross n'avait acheté que des carcasses préparées et des morceaux en gros. Thomas ne portait pas de jugement. Il savait mieux que personne qu'abattre les animaux était un métier en soi.
L'abattoir a été construit il y a quatre ans et il est rentré dans ses frais depuis longtemps. Il continuera à lui rapporter aussi longtemps qu'il existera des gens qui n'ont pas le courage d'abattre leurs bêtes. C'est le cas d'Ida Stone qui a amené ce matin la génisse attachée là. La pauvre femme - son mari est mort depuis longtemps et elle doit élever les enfants de sa fille ivrogne.
«Ils s'y sont attachés, surtout le garçon, lui a confié Ida pardessus la vache. Vous savez ce que leur fait la ville. Je la garderais bien comme animal domestique si je pouvais, mais une femme dans ma situation n'a pas vraiment le choix.
- Ne vous en faites pas, madame Stone, l'a rassurée Thomas. Elle va vous revenir emballée dans des paquets de papier kraft. Ils n'en sauront rien.»
Il est d'un grand réconfort pour les femmes du village. Elles traînent en papotant dans sa boutique, finissent par acheter de meilleurs morceaux que ceux auxquels elles sont habituées, demandent des conseils de cuisine, combien de temps et à quelle température, et même avec quel accompagnement servir. Il les écoute, il les écoute vraiment. Il n'a pas d'effort à faire non plus - en grandissant, il était le seul ami de sa mère.
Il est également amusant, autre talent qu'il a affûté à la maison en allant repêcher Sarah Rose dans sa morosité. Il impressionne parfois les ménagères de Miséricorde car ses mains sont étonnamment agiles pour leur taille. Sans prévenir, du bout de son couteau, il taille un flocon de neige, un papillon ou un oiseau dans un filet de boeuf.
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Il y a un interrupteur à l'intérieur de chacun d'entre nous qui, je suppose, a poussé là en tant qu'élément nécessaire à notre survie. Comment pourrait-on sortir un poisson de la rivière pour le dîner si on sentait la morsure de l'hameçon dans sa joue ? Ça, je le comprends bien. On ne peut pas partager la douleur de tous les hommes et de tous les animaux à longueur de temps. On mourrait de peur ou de chagrin cent fois par jour. En fait, les choses en sont arrivées au point qu'on coupe cet interrupteur comme si ce n'était rien. Et, la plupart du temps, on oublie de la remettre en route.
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Tu as la trouille. Peu importe si ça n'a pas de sens,tu as une trouille bleue des coyotes et tu crois que si tu les tues,la peur va s'envoler.Bon,tu sais quoi?La peur ne vit pas dans le coyote.Elle vit là où tu la sens,tout au fond de ces tripes dont tu n'arrêtes pas de parler.
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Thankful entend des choses. Pour la troisième fois de la nuit, elle se précipite pour déverrouiller la porte de sa chambre. Personne. Pas âme qui vive. Elle pousse lentement la porte et s’enferme de nouveau. N’ayant pas envie de se coucher, elle va à la fenêtre et regarde en bas. Le loup est un souvenir argenté. Pas mort, cependant, malgré les promesses de Hammer ; son chant lui est parvenu tandis qu’elle était allongée tout éveillée la nuit dernière. A la fois elle l’espère et n’en veut pas, ne sachant pas trop ce qui a le plus de chance de le tenir à distance.
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Frérot vivant aurait attendu que Guy à moitié endormi tapote le matelas - bruit doux, élastique et accueillant - mais le chat fantôme n'a pas besoin d'une telle invitation. Il sait que l'espace entre le corps de Guy et le bord du lit lui appartient.
Il grimpe avec un petit coup de queue, sans sauter, comme s'il planait. Les extrémités blanches de ses quatre pattes atterrissent là où les draps forment un hamac que le poids de son corps argenté tend contre le ventre de Guy. Guy bouge, non pas en se réveillant, mais dans la réalité de son rêve. Frérot est venu dormir à côté de lui. Son chat adoré est de retour.
Leurs corps à tous deux se souviennent. Frérot s'enroule un court instant puis se déplie et s'allonge de tout son long. Sa nuque repose contre la clavicule de Guy, les coussinets de ses pattes arrière touchent le genou de Guy. Ses pattes avant son croisées comme les mains pâles d'un prisonnier, tendues dans le vide au-delà du matelas.
Le bras droit de Guy est caché sous son oreiller. Son bras gauche s'enroule quand Frérot s'installe et sa main se pose là où la fourrure du ventre est la plus épaisse, là où il peut rassembler doucement la peau et la tenir. Le ronronnement est silencieux, mais Guy le sent bourdonner dans ses doigts. La chaleur d'un corps mort depuis longtemps. Pendant un temps, ils dorment d'un profond sommeil.
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Le rire éclate quand elle se redresse et s'assoit. Il commence de façon innocente, mais rapidement elle émet des bruits de singe, elle hoquette convulsivement, se couvre la bouche. Guy lui adresse un sourire radieux mais ne craque pas. Il passe doucement une main sous les fesses d'Edal pour tenir le préservatif et ses doigts en l'effleurant la font se tordre de rire. Elle rit si fort maintenant qu'elle risque de se froisser un muscle, peut-être même de se faire une hernie. Et soudain elle se met à pleurer (un observateur cruel dirait qu'elle braille) et pourtant, elle ne peut s'empêcher de le remarquer dans les interstices entre ses doigts, il ne cille même pas.
"Hé, dit-il doucement. Hé.
- Désolée." Elle s'essuie les yeux. De la morve liquide menace de s'échapper de sa narine gauche, de décorer la poitrine de Guy comme une traînée d'escargot. Il n'y a pas de mouchoirs, du moins elle n'en voit pas, alors elle renifle bruyamment. "Désolée. Seigneur.
- Pas de problème."
Elle respire en frémissant. "Mon Dieu." Elle passe le dos de la main sous son nez. "Tu as un mouchoir?"
Il cherche sous le drap et lui tend son T-shirt.
"Tu es sûr?
- Ça se lave."
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Grand-mère ayant disparu,Darius subissait toutes les raclées que Grand-père avait encore en lui.Les cicatrices de l'attaque semblaient même l'avoir rendu plus fort. Un homme capable de tuer le roi de la forêt alors qu'il était étendu face contre terre était un adversaire hors de portée pour un gringalet de quatorze,seize ou dix-huit ans.
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Alissa York
Je devais avoir 3 ans. Nous campions, mes parents et moi, quand un ours est venu se coucher sur notre tente. J'entends encore le bruit de sa respiration. Je sens son odeur, putride et douce à la fois, sa chaleur de l'autre côté de la toile de tente...
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