J'imagine les coups,là je l'ai mérité, j'ai encore tout gâché.
Il va me tuer,je suis pétrifiée, je ne sais plus quoi faire.
Je reste immobile en me demandant ce qui m'attend, où va-t-il encore frapper?
Il commence à s’avancer sur moi, je n’ai qu’une seule
envie, c’est de le repousser.
Mais je ne peux pas, ça le mettrait en colère.
Il m’embrasse son haleine me dégoûte, je n’ai jamais
ressenti ça envers lui, que m’arrive-t-il ?
Je tourne la tête :
— Je suis désolée, mes blessures me font trop souffrir, je
ne peux pas.
C’est la première fois que je me refuse à lui.
Je vois dans son regard qu’il n’est pas content.
— Tes blessures, chérie, j’ai déjà fait mieux quand même. Comment peut-il se vanter de la sorte ?
— Je dois aller faire les courses, Charles.
— Tu iras après! Il hausse le ton!
Je ne veux pas, je n’en ai pas envie, j’essaie de partir, il
m’attrape les cheveux, je bascule en arrière. Il ne me lâche pas, je suis collée à lui.
— Tu veux que je la joue à la dure !
Je baisse la tête, les larmes coulent sur mon visage, il se
met à genoux, pour me la relever :
— Je suis désolé, je n’aurais pas dû te crier dessus.
Excuse-moi, mais je t’ai sauvé de cette pourriture. Je ne
peux pas te renvoyer là-bas. Ce serait comme te laisser à
terre la nuit dernière.
Je ne te connais pas et crois-moi que je ne suis pas un
saint, mais aucune femme ne doit subir ça, Lyse.
Il a raison, mais que faire ?
Je lui dois tout et c’est mon homme.
— Je suis obligée, je n’ai nulle part où aller…
— Tu n’as pas de famille où tu peux te réfugier ?
— Non, mes parents sont morts quand j’étais petite, j’ai
toujours vécu en foyer. C’est Charles qui m’a sortie de tout
ça. Il m’a aimé et donné un abri. Il m’a donné une vie…