- ça ne vous inquiète pas pour la centrale ?
- Bof.
Si y a un problème... on nous le dira bien assez tôt. (p.21)
- la centrale va être inondée, c’est ça ?
Vous n’avez qu’à la mettre à l’arrêt !
- ce n’est pas si simple, monsieur.
On n’arrête pas quatre réacteurs nucléaires comme on débranche un frigo.
- ça fait presque soixante ans maintenant qu'on a construit des centrales, un peu partout.
Elles sont fissurées... elles craquent... elles coûtent les yeux de la tête... les chantiers accumulent des retards indécents.
Et pourtant, vous avez vu les Français descendre dans la rue, vous ?
Pour les retraites... les facs... les hôpitaux... oui, mais contre l'atome ?
Rien ! (p.126-127)
- Qu'est-ce qui s'est passé en réalité ?
- Une succession d'événements exceptionnels.
Une météo effroyable, le barrage qui n'a pas résisté... beaucoup de malchance... et surtout des erreurs humaines...
- Lesquelles ?
- On a tardé à réagir, à tous les niveaux. On était trop confiants. Tellement fiers de tout contrôler. On a oublié que le monde réel ne s'arrête pas aux limites de notre imagination. (p.118-119)
- Nous venons les informer d'une situation grave, et voilà comment nous sommes reçus !
- Paul. Tu ne penses pas que le préfet était déjà au courant ?
J'espère qu'il a d'autres informateurs que vous, ou bien nous sommes dans une fâcheuse situation.
- HA ! Fâcheuse ?!
J'aurais dit critique ! ALARMANTE !!!! (p.88)
- Mais je ne comprends pas. L'info sur la catastrophe à la centrale n'est nulle part dans les médias.
Comme si ça n'existait pas !
On ne parle que des inondations.
- Faut dire qu'il y a déjà plus de 200 morts !
- Oui, mais il faut que quelqu'un lance l'alerte !
Comment faire ? (p.70-71)