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4.18/5 (sur 34 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Alphonse Bonnafé, professeur de français à Sète dans les années 30, est celui qui a ouvert à la poésie ses élèves dont Georges Brassens. Il a présenté ses textes dans la collection "Poètes d'aujourd'hui"
Alphonse Bonnafé, jeune professeur de français, enseigne aussi la philosophie. Il est ami de Jean-Paul Sartre, a une allure très sportive, et le nez cassé. Il sera surnommé « Le boxeur », sport qu’il a pratiqué durant ses études universitaires.
Bonnafé ouvrira à ses élèves de troisième, les portes de la poésie, celle de Rimbaud, de Valéry, de Mallarmé, et surtout celle de Charles Baudelaire.
Roger Thérond, grand patron de Paris-Match, se souvient quelques décennies plus tard, du choc de la rencontre avec Alphonse Bonnafé . « …..Après nous avoir interrogé pour juger de nos connaissances, il nous déclare que tout ce que nous avions appris jusque là, n’était que foutaises. Corneille ? n’existe pas ! Racine ? quelques vers ! Avant Baudelaire, il n’y a pratiquement rien, sauf Rutebeuf, Villon, et quelques poètes du moyen-age. A partir de Baudelaire, tout commence… »
La classe entière écoute alors sur un phonographe, « L’invitation au voyage » de Baudelaire, chanté par un ténor de l’opéra, sur une musique de Duparc.
A.Bonnafé sera le premier biographe de Brassens, en 1963.
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Source : http://www.georges-brassens.fr et Wikipédia et Catalogue de la BNF
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Bibliographie de Alphonse Bonnafé   (6)Voir plus

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
En somme, son enfance fut heureuse. Cela peut expliquer qu'il soit si gentil, comme on dit chez lui, et ce terme indique très bien une générosité native développée par les habitudes familiales et l'ambiance. Gentil, il l'est énormément, avec les bêtes autant que Léautaud, avec les gens autant que Sartre. Ce dernier sut d'ailleurs le distinguer tout de suite, un jour où ils se rencontrèrent. La philosophie ni la poésie n'y était pour rien, il s'agissait seulement de faire plaisir à quelque ami : pour Sartre comme pour Brassens, c'est le plus pressant motif. Leur contact fut de quelques minutes, et Sartre dit aussitôt après : "Il a un beau regard ; on voit de la bonté dans ses yeux." C'était juger vite et bien.

858 - [Poésie et chansons n°2, p. 19]
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"Le Mécréant", c'est d'abord le traitement par la dérision de la pensée pascalienne, puis une grosse farce dans la tradition rabelaisienne, enfin une petite moralité, un léger traité de philosophie, une leçon de vie à peine effleurée. Le pamphlet devient farce et la farce devient fable. On pense à La Fontaine avec ses récits précis et ses moralités logiques. On pense encore plus à Guignol. À cause de la volonté de rendre les personnages et la mésaventure grotesques ; à cause du gros trait, des sentiments appuyés et de la leçon donnée sans ambage pour le final.
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La Jeanne la Jeanne
Elle est pauvre et sa table est souvent mal servie
Mais le peu qu'on y trouve assouvit pour la vie
Par la façon dont elle le donne
Son pain ressemble à du gâteau
Et son eau à du vin comm' deux gouttes d'eau
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Je serai triste comme un saule
Quand le dieu qui partout me suit
Me dira,la main sur l épaule,
Va-t en voir là -haut si j y suis
Alors du ciel et de la terre
Il me faudra faire mon deuil
Est-il encore debout le chêne
Où Le sapin de mon cercueil ?

S il faut aller au cimetière
J’ prendrai le chemin le plus long
J’ ferai la tombe buissonnière
J’ quitterai la vie à reculons
Tant pis si les croqu’-morts me grondent
Tant pis s ils me croient fou à lier
Je veux partir pour l autre monde
Par le chemin des écoliers

( Le testament)
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Je me suis fait faire prisonnier
Dans les vieilles prisons de Nantes
Pour voir la fille du geôlier
Qui paraît-il est avenante
Mais elle a changé de ton
Quand j ai demandé Que dit-on
Des affaires courantes
Dans la ville de Nantes ?
La mignonne m a répondu
On dit que vous serez pendu
Aux matines sonnantes
Et j en suis bien contente
Les geôlières n ont plus de cœur
Aux prisons de Nantes et d ailleurs
La geôlière de la chanson
Avait de plus nobles façons.

(La route aux quatre-saisons chansons)
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C’était l’oncle Martin c’était l’oncle Gaston
L’un aimait les Tommies l’autre aimait les Teutons
Chacun pour ses amis tous les deux ils sont morts
Moi qui n’aimais personne eh bien je vis encor.
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Au bout d un siècle on m a jeté
A la porte de la santé
Comme je suis sentimental
Je retourne au quartier natal
Baissant le nez rasant les murs
Mal à l aise sur mes femurs
M attendant à voir les humains
Se détourner sur mon chemin.

Machin chose,un tel ,une telle
Tous ceux du commun des mortels
Furent d avis que j aurais dû
En bonne justice être pendu
À la lanterne et sur le champ,
Y s'voyaient déjà partageant
Ma corde,en tout bien tout honneur,
En guise de porte-bonheur.

Y en a un qui m a dit:salut
Te revoir on n y comptait plus
Y en a un qui m a demandé
Des nouvelles de ma santé
Lors j ai vu qu il restait encore
Du monde et du beau mond'sur terre
Et j ai pleuré le cul par terr'
Toutes les larmes de mon corps.


(Celui qui a mal tourné )
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Dans son livre L homme révolté,Camus a bien montré que toute révolte suppose une exigence morale.Il serait excessif de prétendre que l œuvre de Brassens résume le meilleur de son livre.Mais elle a la supériorité de la poésie sur la dissertation,elle fait vivre,palpiter,crier la révolte :

Et je me demande pourquoi,bon dieu,
Ça vous dérange que je vive un peu,


dit La Mauvaise Herbe.Il est facile d imaginer ce cri poussé par les millions de morts des trois guerres franco-allemandes,maintenant que la vérité officielle est de reconnaître l inutilité,la funeste erreur de ces trois guerres.L exigence morale qu il suppose apparaît dès lors avec assez de netteté.
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Une monographie serait bienvenue,qui étudierait l amour tel qu il se présente dans les chansons de Brassens.Car dans ce domaine tant exploré,il a indiqué bien des richesses intactes.De toutes nouvelles lueurs sur ce qui rapproche les coeurs nous sont données par exemple dans La Fille à Cent sous : au dédain qui semblait décisif:
Remballe tes os ma mie,et garde tes appâts ,
Tu est bien trop maigrelette,
il suffit que s oppose une voix qui se noue, un Ce n est pas ma faute ,et cela aboutit à cette merveilleuse strophe :

Et ce brave sac d os dont je n’avais pas voulu
Même pour une thune,
M est entré dans le cœur et n en sortirait plus
Pour toute une fortune.

On écoute avec une longue stupeur.On revient à la voix qui,au début,sans articuler,lançait avec une atroce dérision la mélodie.Et on constate que ces vers instruisent bien mieux sur les bizarreries du sentiment que les romans les plus fouillés,les analyses les plus fines.
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Il utilise tous les moyens et les distribue avec une justesse rare : aux tours les plus soignés, les plus parnassiens, il fait succéder l'argot le plus apache. Quand il écrit "la quadrumane accéléra son dandinement", c'est tout à fait du Flaubert, mais dans le même texte il montre la féminine engeance qui "fait feu des deux fuseaux". Cela vient de sa tendance dominante qui est de tout bousculer, tout bouleverser. Que rien ne reste en place, que tout soit cul par dessus tête : alors, le caprice et la fantaisie de Brassens peuvent passer. Il racole dans toutes les époques les clichés, les expressions consacrées, et les estropie, les disloque. Cela donne "à contre-sous, à bras fermés, empêcheurs d'enterrer en rond, une fesse qui dit merde à l'autre", etc.
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