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3.75/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 23/05/1812
Mort(e) à : Versailles , le 12/05/1876
Biographie :

Henri-François-Alphonse Esquiros est un auteur romantique et un homme politique français. Plusieurs fois député, il fut élu sénateur le 30 janvier 1876 et mourut lors de son mandat.
Admirateur passionné de Victor Hugo, il fréquente de façon intermittente le Petit Cénacle, qui réunit autour de Pétrus Borel les plus célèbres des Jeune-France. Un recueil poétique, Les Hirondelles (1834) est favorablement accueilli par la critique. Message d'espérance, ces pièces d'inspiration nettement panthéiste s'efforcent de préserver le fragile équilibre qui hanta la pensée romantique, entre bonheur individuel, idéal socialiste et mystique chrétienne.
De 1834 à 1837, des articles donnés à la France littéraire et à La Presse, où Victor Hugo le fait entrer comme spécialiste des sciences occultes, rendent compte des activités multiples de l'écrivain : salons littéraires, théâtres, cours de la Sorbonne, soirées et bals de l'impasse du Doyenné. Cette période agitée et un peu déréglée engendre un roman philosophique, Le Magicien (1837), traduisant ses angoisses et ses incertitudes
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Source : Wikipédia et Encyclopedia universalis
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
La lampe du poète agonisait dans l'ombre ;
Des rapides printemps il voyait fuir le nombre ;
La faim, de son toit pauvre, écartait les amours ;
Sa cruche se vidait, et couché sur la paille :
« Il faut donc, disait-il, il faut que je m'en aille,
Avec le dernier des beaux jours !

Mêlant les ris, l’amour, l’espérance féale,
J'enflais à mon aurore une bulle idéale ;
Papillon, je cherchais mon lit dans une fleur ;
Un sylphe me berçait sur son aile bénie ;
Comme un lys en parfum, mon âme en harmonie
S'évaporait, loin du malheur.

Mais, fleur, j'ai vu sécher ma goutte de rosée ;
Au souffle des humains ma bulle s'est brisée ;
Une abeille a sucé mon calice argenté ;
Papillon, j'ai brûlé mes ailes à la gloire ;
Et mon sylphe a froissé sa ceinture de moire,
Aux ronces de la pauvreté.

Le sort n'a-t-il donc pas de plus superbe tête,
Pour secouer dessus l'éclair et la tempête ?
Ô pourquoi m'empêcher de finir ma chanson !
Si je ne t'ai rien fait, si mes jeux sont sincères,
Pourquoi, vautour cruel, poursuivre de tes serres
Petit oiseau sous le buisson !

Je demandais si peu dans ma courte veillée,
Un peu d'azur, d'émail, d'ombre sous la feuillée !
Dans un bouton fleuri mon printemps s'écoulait ;
Mon vol sur l'océan n'a pas cherché l'orage,
Mais chétive éphémère, hélas ! J’ai fait naufrage,
Au fond d'une goutte de lait.

Le malheur m'étreignit de ses serres puissantes ;
J'ai dévoré longtemps des larmes bien cuisantes ;
Mais mon cœur, aux mortels ne s'est pas révélé.
Qu'ils ne s'arrêtent pas devant mes douleurs vaines ;
Il faudrait tant souffrir pour comprendre mes peines
Que je crains d'être consolé !

Je cherche seulement un calice de rose
Où mon aile froissée, en tombant se repose ;
Et quand le jour viendra de m'envoler aux cieux,
Je voudrais, Chrysalide au corsage d'ivoire,
M'ensevelir moi-même en un rayon de gloire
Comme elle en un tombeau soyeux ! »

Lorsque l'on vint ouvrir la porte du poète,
Dans ses doigts languissait une lyre muette ;
Un souffle avait flétri sa couronne de fleurs,
Et comme un fruit tombé de son écorce verte,
On voyait commencé sur sa lèvre entrouverte
Un son qu'il achevait ailleurs.
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Je n'ose plus aimer : Tous ceux que dans la vie,
Comme un souffle brûlant, mon amour a touchés,
Ont senti se flétrir leur jeunesse ravie,
Et pareils à la fleur qu'un soleil a ternie,
Sur leur tombeau se sont penchés.

J'ai tenu trois enfants sur les fonts du baptême ;
Entre les doigts sacrés l'onde pure et le sel,
Sur ces fronts adorés dont le lis est l'emblème,
Firent couler la grâce et la vertu suprême :
Hé bien, tous les trois sont au ciel !

Mon cœur, tout palpitant d'un amoureux délire,
Sous un regard de femme une fois a frémi ;
Puis la mort est venue, étendant son empire,
Arrêter un baiser, et glacer un sourire
Sur sa bouche ouverte à demi.

J'aimais un jeune enfant : Mon âme était la sienne,
Et ses yeux bleus riaient dessous ses blonds cheveux.
Mais tandis que sa main, sans que rien la retienne,
S'étendait doucement, pour s'unir à la mienne,
La mort se mit entre nous deux.

Un ange, un front modeste, une sœur empressée,
Du plaisir fugitif cueillait avec orgueil,
Au matin de ses jours, la fleur sitôt passée,
Quand la mort, la prenant avec sa main glacée,
La fit tomber dans le cercueil.

Une aïeule berça mon enfance première,
Mais à peine mon cœur commençait à l'aimer,
Que son front a pâli sous le lin mortuaire,
Et que sur le bois neuf de sa funèbre bière
J'ai vu la terre se fermer.

Ma cousine était belle en sa couche branlante ;
Ses yeux levés au ciel n'avaient vu qu'un hiver,
Lorsque sous un baiser d'une lèvre brûlante
J'ai vu sécher soudain, sur sa tige tremblante,
Ce bouton à peine entrouvert.

Et je suis resté seul ; mais leur ombre chérie
Dans le calme du soir m'apparaît sans remords ;
Je vais souvent prier sur une herbe fleurie :
L'enclos du cimetière est déjà ma patrie,
Et ma fête est celle des Morts.
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Le pauvre est le seul qui soit forcé d'avoir de l'argent.
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Les hommes de la Montagne, diversement jugés, ont subi tour à tour les emportements de l'éloge ou du blâme sans mesure.
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Le soir répandait son mystère
Sur le bois chaste et solitaire ;
Le rossignol harmonieux
Déployait sa voix cadencée,
Et chaque feuille balancée
Rendait un son mélodieux.

Assis sous la verte ramée,
Je sentais la brise embaumée
Passer sur mon front incliné :
Et dans mes vagues rêveries,
J'effeuillais des branches fleuries
Sur un buisson abandonné.

Entouré d'ombre et de silence
Comme l'oiseau qui se balance
Seul, sur les rameaux agités :
J'aurais voulu, plein de mystère,
Une colombe solitaire
Qui vînt s'asseoir à mes côtés.

Une vierge paraît... l'automne
De pampre a tressé sa couronne :
Ses yeux méconnaissent les pleurs :
L'Amour la couvre de son aile,
Et les trois Grâces autour d'elle
Ceignent des guirlandes de fleurs.

Zéphyr, de son aile mouvante,
Enfle sa gaze transparente ;
Les Désirs gonflent son sein nu.
Dans ma main posant sa main blanche,
Sa tête sur mon front se penche,
Et rit d'un sourire ingénu.

Vois, dit-elle, je suis la muse,
Le poète avec moi s'amuse
Dans les bras de la Volupté.
Ami, je te donne ma lyre :
Le dieu d'Amour seul y soupire :
Ses accents sont pour la gaîté.

Séduit par la taille légère
De cette vierge peu sévère,
J'allais recevoir son présent ;
Et déjà ma lèvre timide
Déposait un baiser humide
Sur son sein rose et frémissant.

Lorsque bientôt, sous la feuillée,
Une autre vierge échevelée
Conduit ses pas mystérieux :
Autour de son beau cou d'albâtre,
Et sans ornement idolâtre,
Pendait un luth silencieux.

Ses pieds ne laissent point de trace
Le myrthe au cyprès s'entrelace
Sur son front à demi penché :
Et de son aile qu'elle agite
Au milieu des airs qu'elle irrite,
Un doux parfum s'est épanché.

Un ange soulève son voile :
Sur sa tête brille une étoile ;
Des larmes tremblent dans ses yeux.
De la muse c'est la rivale,
Et sa voix en ces mots s'exhale
Comme un soupir mélodieux :

— Je suis la vierge du poète :
Sa voix en son âme inquiète
Souvent cadença des sanglots :
Et dans mes plus beaux jours de fête,
Si des fleurs brillent sur ma tête,
Je les cueille près des tombeaux.

Mon luth, quand un souffle l'effleure,
De loin semble une voix qui pleure
Et qui sait aussi consoler ;
Si tu veux, prends ce don magique :
Mais crains qu'un jour, mélancolique
Tu ne veuilles me rappeler :

Car si jamais ta main le touche,
Écoute l'aveu de ma bouche,
Moi, je ne le reprendrai plus :
Si pourtant sa corde plaintive
Ton âme, en résonnant, captive,
Fixe tes vœux irrésolus. —

Et le luth sous ses doigts s'éveille,
Ses sons plaintifs à mon oreille
Expirent plus mélodieux,
Elle s'envole ; son luth tombe ;
Je la suis comme une colombe,
Elle était déjà dans les cieux.

Par mes pleurs la lyre amollie,
Ou de pâles fleurs embellie,
A rendu de sombres accents :
Triste en la voyant se détendre,
Souvent j'aurais voulu la rendre,
Mais, hélas ! Il n'était plus temps.
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Cet amour le rendit ambitieux ; la science, cette vierge farouche et difficile à traiter, « car or nous baille », dit Belleforest, « un bras, tantost une autre partie de soy, sans que nous ayons jouy de son corps tout entier », s’étant livrée à lui sans réserve, Ab-Hakek la voulut Reine.

C’était, d’ailleurs, une nature élevée et robuste, faite pour le commandement. À son insu, peut-être, le savant n’avait jamais poursuivi d’autre but derrière toutes ses études : l’alchimie devait lui fournir l’or avec lequel on se dore une couronne ; l’astrologie, lui livrer l’avenir et les destinées du monde ; la magie, lui ouvrir le secret de toutes les influences et lui attirer le peuple.

Au temps de cette histoire, Auréole Ab-Hakek était déjà arrivé très haut : la Reine Catherine de Médicis n’était plus, entre ses mains, qu’une grande Circé, qui changeait, d’un coup de baguette, les pourceaux de roture en gentilshommes et les gentilshommes en pourceaux. […] Ab-Hakek voulait être Roi.
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Comme le grand lion de la ménagerie…


Comme le grand lion de la ménagerie,
Captif au mois de mai dans des barreaux de fer,
Crispant son front terrible et sa face amaigrie,
Jette superbement sa chevelure en l'air,

Lorsque le vent du sud aux haleines plus lentes,
Comme un souffle sorti du sein de Caliban,
Apporte, vers le soir, dans le Jardin des Plantes,
Le parfum résineux du cèdre du Liban,

Moi, dans cette saison où renaît le bocage,
Soulevant vers le ciel ma tête avec fierté,
Je rugis quand je sens pénétrer dans ma cage
L'odeur des arbres verts et de la liberté.

Sainte-Pélagie, avril 1841
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